.\"" ^ -* :' h A CkM. ^c^ii h1/} U4 5^ -^ •■-- DICTIONNAIRE DES GIROUETTES, NOS CONTEMPORAINS PEINTS D'APPvÈS EUX-MÈiMES; OuYPcAGE dans lequel sont rapportés les discours , procla- mations , extraits d'ouvrages écrits sous les gouvernemens qui ont eu lieu en France depuis vingt-cinq ans ; et les places, faveurs et titres qu'ont obtenus dans les différentes circonstances les hommes d'Etat^ gens de lettres^ géné- raux , artistes , sénateurs , chansonniers , évêques y préfets y journalistes ^ ministres ^ etc. , etc. , etc. 5 PAR UNE SOCIÉTÉ DE GIROUETTES. OKNB d'une gravure ALLEGORIQUE. f^erba votant, scripta mancnt. PARIS. ALEXIS ETMERY, LIBRAIRE, rue Mazarine , N° 3o. i8i5. •%/»i'\ */V^ */VX*X'X*'V^%-'V<\ PREFACE. « ^i la peste donnait des pensions, la peste trou- verait encore des flatteurs et des serviteurs, s^ Le sage Saadi avait sans doute écrit cet adage danjr un moment d'iiumeur contre les girouettes de son siècle. Ce n'est pas avec la même intention que les rédacteurs de ce Dictionnaire le rapportent. Ils font trop de cas des girouettes, du nombre des- quels ils se piquent d'être , pour ne pas mépriser Saadi et sa boutade. Nous savons que l'or , les honneurs , les titres ont une singulière influence sur notre pauvre espèce liumaine. Le docteur Gall, dit-on, avait remarqué que la protubérance de l'ambition tou- chait celle de la folie. Heureux ceux dont les deux protubérances ne se confondent pas pour n'en former qu'iuie seule ! Notre but a donc été d'inscrire les noms de ceux qui ont bien mérité de la société des girouettes. Cette liste , que nous rendons publique , rendra hommage à qui il appartient. On y trouvera des poëtes capables d'immortaliser le nom des héros j des peintres dignes d'offrir à la postérité les traits des poëtes 5 des artistes dans tous les genres, et, grâce à ce Dictionnaire, une girouette vraiment patriote pourra désormais choisir son avocat, son secrétaire, ses amis ou son confesseur 5 car il s'y trouve des gens de toutes professions. Nous eu Vj PRÉFACE. avons soigneusement écarte le nom des personne* qui n'ont jamais varié. Qu'y a-t-il , en effet, de plus ridicule que ces hommes qu'on a vus constamment fidèles à leur parti , préférer de s'ensevelir sous ses ruines , plu- tôt que de démentir un seul instant ce caractère soi-disant plein de courage et de^ noblesse? j4pparant rari nantes in gurgite vasto. Qu'y gagnent-ils ? Des éloges, qu'ils méritent, il est vrai , à bien des titres. Mais seront-ils jamais comme monsieur un tel, par exemple, qui, avec le talent de se rattacher au gouvernement élevé sur les ruines de celui qui l'a déjà comblé de faveurs , se trouve avoir quatre ou cinq places au lieu de deux qu'il avait auparavant ? Mais, dira un rigoriste, il avait prêté serment de fidélité à Sans doute ; mais ne savez- vous pas que 11 est avec le ciel des accommodemens? Pourquoi n'en ferait-on pas avec soi-même? Il est certaineJ capitulationj ^e condcience qui ont permis a certaiiu perdonnacjeJ de prêter certaiiu dermend y étonnés de se voir prononcés par la même bouche. On a vu des gens, quelle que fût l'opinion qui devait naturellement les guider à servir leur pays , aspirer aux honneurs , n'importe par quel moyen. « Cet excès de bassesse, dit très-sensément un de nos confrères dont le nom se trouve dans ce Dic- tionnaire , indigne , à la vérité , les âmes honnêtes 5 mais il sert admirablement les âmes faciles et accommodantes qui sont prêtes à tout^ même à l'opprobre : car c'est à cette flexibilité de cons- PRÉFACE. \^ cience , à cette abnégation des lois de la recon- naissance et de riionneur que nous devons le plaisir de voir depuis vingt ans les mêmes hommes se perpétuer dans les mêmes places et se plier à tous les gouvernemens, quelles qu'en soient les formes , les chefs ou les principes. On les accuse d'incons- tance : c'est une calomnie ; ils sont constamment vils, constamment attachés à leurs intérêts per- sonnels. y> (l) Nous sommes loin d'être aussi rigoureux que notre confrère , et nous n'en établirons pas moins de grandes différences entre les noms que nous avons rapportés dans cet ouvrage. Il y a. cjirouette et girouette. L'une tourne naturellement avec facilité au premier vent; une autre a tourné quel- ques fois par hasard; une autre enfin, plus ferme sur son pivot, résolue à ne jamais dévier^ a ce- pendant été obligée de céder à ces coups de vent qui ressemblent à une bourrasque , et qui l'a fait tourner pour ainsi dire malgré elle. (2.) (1) Mémoires pour servir à l'Histoire de France, sous le gouvernement de Napoléon Buonaparte et pendant l'absence de la maison de Bourbon , contenant des anec- dotes particulières sur les principaux personnages de ce temps , par J.-B. Salgues, première livraison, chez Fayolle, à Paris. (2) Une classe d'hommes qui mérite encore d'être excep- tée , sont les employés des administrations qui n'ont que leurs places pour subsister, et qui n'ont pas la faculté d'agir selon leur véritable opinion. Si nous en avons rap- porté quelques-uns , c'est que nous voulions suivre notre plan. Or , rorame il y a eu chez ces messieurs , versatilité , prestations de sermens différens, nous laissons la question Tllj TRÉrACE. Nous déclarons donc très -hautement que nous n'avons jamais voulu pénétrer les motifs qui ont pu guider certaines personnes , très-recommanda- blcs d'ailleurs, à changer de bannière. Nous nous sommes aperçu, un peu tard, de la grosseur de notre volume; peut-être à la seconde édition sup- primerons-nous les noms qui n'oil'rent qu'un seul changement d'opinion. 11 nous en restera encore beaucoup qui , comme on le verra , ont prêté ser- ment , pour ainsi dire , aux sept ailes de notre moulin à vent. ' On ne peut contenter tout le inonde et son père. Quoi qu'il en soit, il peut nous être échappe quelques erreurs; mais tonmie nous avons toujours pris soin de citer ce que nous avancions , et que notre intention n'est nullement d'inventer ni d'al- térer led Sa'itJ et ijeJtcd attribués aux noms que nous avons rapportés, nous sommes disposés à rectifier sur-le-champ les articles, suivant les récla- mations qui nous seraient faites à ce sujet. Il en est de même des personnes que nous pour- rions avoir oubliées et qui méritent une place dans ce Dictionnaire , ou qui n'ont pas tous les de droit pour ne nous occuper que de celle de fait. Ainsi que nous le faiso:is observer au lecteur , notie intention n'est point de pénétrer la raison qui a rendu une personne quelconque girouette ; il sut'fit qu'elle l'ait été et que le fait puisse se prouver pour que nous lui fassions l'honneur de l'admettre parmi nous. L'ambition, la soif de l'or, la nécessité , le besoin de la gloire, établissent par conséquent des différences immenses entre tous nos illustres confrères. PRÉFACE. ix tittes qu'elles se sont acquis et que nous n'avons pas eu le temps de nous procurer. Leur modestie pourrait peut-être se refuser à nous en instruire j mais comme elles ont sans doute dej amu , nous espérons qu'ils s'empresseront de nous faire par- venir en leur jiom tous les renseignemens néces- saires. Il est difficile de faire un Dictionnaire parfait, surtout dans ce genre ; mais avec des soins et la docilité qui forment essentiellement le caractère de notre société , nous serons toujours prêts à recti- fier , ajouter , et confectionner pour la plus grande gloire des girouettes un sujet d'ouvrage si fécond, et qui n'est réellement encore qu'ébauché. DICTIONNAIRE DES GIROUETTES. AbO VILLE (d'). Membre du . sénat conservateur, le 27 fructidor an 135 porté sur la feuille des bénéfices du sénat à fa sénatorerie de Besançon; pair de France, le 4 juin i8i4- Grand-officier de la légion , par l'empereur , le 25 prai- rial an 12 ou 14 juin x8o4 {ad libitum ) ; commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , par le roi , lo a-j juin 1S14. (Voyez pour preuves les Almanachs impé- riaux et royal ^ les Moniteurs et autres journaux pério- diques. ) ABOVILLE (A. M. d'), l'aîné des fils du précédent. Commandant de la légion d'honneur, le 23 juin 1810; baron d'empire ; général de brigade de l'artillerie , le 9 juillet 18095 nommé par le roi commissaire près l'ad- ministration des poudres et salpêtres à Paris. ABOVILLE ( Augustin - Gabriel ) , frère puîné du précédent. Baron d'empire ; général de brigade d'artil- lerie, le 14 mars 1808 ; officier de la légion d'honneur, par l'empereur ; commandant de ladite légion , par le rox (le 3o juillet i8i4) 5 commandant l'école de La Père , pour Fempereur (avant 1814 ) j commandant la même école, pour le roi (en i8i4)- H ferme les portes de La Fera aux frères Lallemand ( mars 181 5) 5 il obtient une audience de l'empereur le 29 mars. {Journal de V Empire y du 3i mars i8i5. ) ABRI AL. Ancien avocat, ancien commissaire près la cour de cassation, ancien ministre de la justice de la république française , une et indivisible. 12 AIG Nommé le 27 fructidor an 10 , membre du séiiat conser- vateur. Le 26 prairial au 12, grand-officier de la légion d'hon- neur. Comte de l'empire 5 porté sur la feuille des bénéfices à la séiiatorerie de Grenoble. {Almanachs impériaux. ) Nommé par le roi pair de France , le 4 j"i" 181 4- C ^^O" niteur. ) ABRIAL,fils du précédent. Baron de l'empire ( lëio), et préfet du département ^u Finistère. Auditeur au conseil d'état, service extraordinaire ; com- missaire général de police à Lyon , sous S. M. l'empereur, {Almanach impérial) et maître des requêtes honoraire au conseil du roi, le 4 juillet 1814. {Almanach royal.) ACADÉMIE DES JEUX FLORAUX DE TOU- LOUSE. En 1807 , l'académie des Jeux Floraux avait délibéré si elle donnerait un prix extraordinaire à relui qui, dans une ode ou un poëme , aurait plus dignement célébré les avantages de la paix de Tilsitt et la gloire du monarque qui l'a conquise par ses victoires ; mais des considérations d'un ordre supérieur ne lui ont pas permis d^ exécuter cette délibération, i^ Journal de l'Empire^ du 7 décembre 1807. ) En 1814, la même académie s'empressa de solliciter l'honneur de rétablir à la tête de la liste de ses membres le nom du roi , qui avait toujours daigné être le protec- teur de cet établissement. {Journal des Débats. ) AGIER (Pierre-Jean). Un des présidens de la cour impériale de Paris , nommé par l'empereur. Un des présidens de la cour royale de Paris , nommé par le roi. Ce changement lui a valu la croix de la légion d'honneur , qui s'est trouvée pendue à la boutonnière de M, Agier le 2.0 août i8i4- AIGREMONT (d'). Baron d'empire; nommé par l'empereur général de division , le 10 avril i8i3. (^Alnia- nachs inipériuix.) Nommé par le roi commandant à Amiens , i5e division AMA i3 mîKtaire, sous les ordres de M. le maréchal cbmte Jourdan, gouverneur. Chevalier de Saint-Louis, AGUESSEAU (Henri-Cardin- Jean-Baptiste d'). Mem- bre de la seconde classe de l'institut 5 membre du sénat conservateur, le 12 pluviôse an 185 commandant de la légion d'honneur et pair de France. ( Ordonnance du roi g du 4 juin i8i4' ) ALBERT. Baron d'empire ; nommé par l'empereur lieutenant-général, le 21 novembre 1812; commandant de la légion d'honneur 5 commandant, pour le roi, à Lyon, première subdivision de la 19e division, sous les ordres du comte Roger de Damas , gouverneur. ( Almanach royal de i8i4 et i8i5.) Chevalier de Saint-Louis. ALBERTAS (d'). Premier président de la chambre des comptes, nommé par l'empereur. {^Almanach impé^ rial. ) Préfet des Bouches -du- Rhône , par le roi, le 20 juin 18 14. ( Moniteur. ) ALBUFERA ( le duc d' ). Voyez Suchet. ALLENT. Chevalier d'empire , membre de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; maître des requêtes, service ordinaire , section de la guerre. (^Almanachs impé' riaux. ) Conseiller d'état, service extraordinaire. ( Ordon- nance du roi^ du i3 septembre i8r4.) Aide-major-général, chef d'état-major des gardes nationales du royaume. (^Jour- nal des Débats ^ du 21 juin i8i4' ) AMABERT. Homme qui n'avait jamais été que secré- taire général du ministère des finances , et paraissait fort peu s'occuper de ce qui se passait hors de son bureau. Lors- que la révolution de 181 4 survint , M. Amabert se faufila chez S. A. le lieutenant-général du royaume , et à peine le 20 mai i8i4 arriva-t-il , que ledit sieur Amabert se vit promu par le roi aux rang , grade et dignité de directeur général de la loterie royale. Le retour de l'empereur amena celui de M. Amabert dans les bureaux du secrétariat du ministère des finances. H eut la présence d'esprit de venir se rasseoir dans son fauteuil de secrétaire, le 22 mars i8i5, lendemain de i4 AMA l'entrëe de S. M. dans Paris ; et bien en prit à M. Ama- l>crt , car la loterie ayant été rétablie sur son ancien pied j il aurait perdu l'occasion de resservir la cause qu'il parais- sait avoir oubliée depuis dix mois , par son petit serment royal. AMAR. Conservateur de la bibliothèque Mazarine , et professeur d'humanités au lycée Napoléon. GENETHLIACON. GAitii Bégaies tœdas pacfosque Hymeiiœos Vix. benè dcsierat lœtiim viilgare pcr Orhem : Vix benè Rf.lligio ritus de more Sacroium Solverat, et castis redolentes igiiibus Aia; Cœlicolùm ad sedes superas, soliuni antë Tonanfis, Vota, pieresquc pias tulerant : pia vota, preresque Excipit Omnipotens, quo viillu cuncta serenat; Ta quae vix nuptam cecinit, jàm fama RIariam Prœgnantem canit exultans, fœtamqiie futuro CfisARi:, qui, tanti non inipar Nominis liaeres, Nec tanti!im ore Patrem , referai sed facta Parentis Fortia, fortis et ipse; suumque, in limine vitae, Aguoscat Mundus Dominum, et tremcbundus adoret! Ergô animes, vivesque novas assumite, Vates! Poscere fempus adesf, tempus jira posrere versus: En Piiœbi dclubra patent; en Delpliica Lanrus Mota frémit : vorat ipse Dcus ; Dcus ipse morantes lucrepitat, princepsque viœ stimulabit euntes. SuRGiTE, Romulidœî genus alto h sanguine Martis, Surgite; laetetureiue novo nova C^.sare Roma. Nobile, Roma, caput, mediis rcdiviva ruinis. Toile ! îterùmque tibi dcvotus serviat Orbis Ultimus.-^Altonitas sed quis fragor impulit auras? Voce tenant jussâ, et reboant latè serea ccnlùm Ora simul : sistit, numerat, stupet anxius usqne Civis; et arrectis animus stat in auribus ornais. Ut verô optatns suspensas attigit aures, Optatus tandem uumerus! quis sidéra clamer Unanimis rumpit? quas jactat ad setliera voces Laetitia! Infakti lœtentur ut omnia Régi! Quis, quicumque feras urbis per compita gressus, Eestinat trepidans numerus Plebisque Patrumque! Vix cêpere vise : geminatam dixeris urbem. ElFusus Civi Civis ruit obvius : olli , AMA i5 Et sua, quse cuncti senseruut, gaudia narrât Publica. — Quis verà, tibi, quis spectacula sensus Talia cernenti, fortunatissime Regum, jSapoleo? tibi quis sensus, dulcissima Co^jux? Kec miranda quidem: jàm dudùm experta fidelis In Dominos quid possit amor, quid tempoie dmo Intemerata fides, et fractis nescia frangi. PutsA TIBI rnemori non cessit pectore, felix Illadies, quee Reginae tibi mœnia pandit Urbis ; ubi invincti medios ingressa Triumphos Co.NjuGis, aspiceres cuntis è partibus undam Affluere ingentem Populorura! cernere vulfus Spcs una, et voti summum vidisse decoroSt Ast ubi maturi instaient jàm jàm tibi partus, Et solito vernos captares ordine soles, Ut TE sollicita quisquis prece ! lumine quisquis Sollicite ut scquitur, votisque aspirât eunti! « Casta laboranti faveas Lucina! tuumque ♦> Ali! ncu deficiat, tanto in discrimine, numen ; » Partus ipsa regas facilis , conceptaque serves * EuropsE fata in gremio, sortesque Nepotura! » Parce anitnum Atjgusti nimio cruciare dolore * CosjuGis! impavidus toties qui terruit hostem, w Nunc timet uxori , ne longùm onerosa iaboret! J> Res una hœc poterit semel ostendisse paventem. 9 Nois vancB fluxêre preces, non irrita vota. ÎSascitur ccce Puer. Gallis promissus et orbi. Nascentem mediis Héros excepit in ulnis Gallicus, et lœtis ostentans laetior Ipse IVIiiitibus, pleno bas effundit pectove voccs : « O qui tam varii diversa pericula Martis » Expert! mecum, famam victricibus avrais » Immensam vestroque Duci , vobisque pavastis ! » Nascitur hic tandem fatis mibi debitus Infans : H Nascitur Imperii et Gentis spes altéra nostrae. » Vestrarum, Vester., Palmarum adolescat in umbrâ. » Indubitatae illum fidei committo Meorum : » Non mibi, sed Populis, sed Mundo, crédite Regem » Esse datum. Rome qui, tanti nominis umbrœ ! /> Nominis antiquos reddat Romanus honores. » Sed quœ fata ferunt, Puer, ut maturior annis » Perficiat, vestrâ formandus et arte regendus : » Acri robustus primo condiscat ab sevo i6 AMA » Militiâ, Martîs durare peiiciila : miles V Si bello iusignis, Solio Rex inclytus olim. » Vix passi finem dictis imponere, cuncti , Imperii Procekes, Eqiiitum Stellatus elORno, Quam Patri dedcraiit, et scrvavèrc fidèles, En properant renovare fidem , servai e paiati. Mille simùl gladios vagiiiis agmiiia mulaiit; Mille simùl résonant coucussis eniibus cnses. Hec tua, Fata&is, cunabnla Pompa decebat Digna Puer, forti qui Nai'oleone creatiis, Totum, vel nasrens, commotum à seiiibus Oibcm Exagitas, tenerâque manu jàm fulmina tiatfas. Vix Tormenta prorùl signum rcpetita dederunt Bellica, courlamant summis ë rupibus arces; Litfora littoribus rcspoudent : quâ patet ingens Oreanus, subito miscentur runcta tumultii, Neptunumque suo pcrliibent timiiisse Tiidenti. ]Nec mora : prœcipites convolvcre fliimina rursus Miratur, solitoqne magis fcrvesceie Ponfura; Sed longe anie alios prorurrunt agmine laeto Sequana, Danuuiosque, et prisco Tibms Iionore In mare prorumpit, verè nunc Regids Amms. AsT unus TuAMEsis; refluîs exterritus undis, Et desperatos volvens in littus avarum Fluctus, cunrta pavore replet; Portusque Britaunos Eestinant pavidas navcs;tonat undique ruraor Fulmineus; labat antique fundamine Turris, Gallicus Anglorum domitor quam condidit olim GuiLLELMus; deniâ nubes formidine Cœlum Vclarunt latè: populum stupor occupât ingens; Insfantesque sibi , plausu dùm Gallia fervet, Praesentit luctus, et ineluctabile Fatum! ( Appendix de l* Hommage poétique ^ Prud'homme fils , Paris, i8ii. ) « De tous les hommages expiatoires dont la tombe de l'infortuné Louis XVI est l'objet en ce moment, l'un des moins indignes de cette Ombre illustre et sacrée pour nous, est celui, sans doute, du poëtc généreux qui pleura dans le silence sur ces augustes calamités j qui , long-temps avant les jours où un libre essor devait être rendu À tous les sentimens nobles et patriotiques, confia ses pieuses dou- leurs à des feuilles solitaires , qui , counues seulement de quelques AME 17 amî«, île pouraîent avoir alors ni la prétention, ni l'espoir même de la célébrité. Lacélébvifé! est-ce bien une pareille cliimère qui pouvait abuser l'auteur des Tombeaux de SaiiU-Denis,Ae l'Orphe~ Une du Temple , du Martyre de Louis Xf^I , lorsqu'il s'attachait de préférence aux pages les plus sanglantes de notre révolution; lorsqu'il se plaisait à en suivre les plus touchantes victimes , aussi loin que des yeux mortels ont pu les atteindre? Non ; son âme toute française cherchait seulement à s'épancher, et, secondée du talent le plus distingué, prêtait à ses sentimens cette énergie d'ex- pression , cette noblesse , cette élévation d'idées et de style, qui le caractérisent plus particulièrement , et lui assurent un rang à part sur le Pinde français. Il y sera désormais honoré comme le poète spécialement dévoué au culte des grandes infortunes. C'est la crois d'une main , et les lis dans l'autre , que je me plais à voir M. Tre- neuil ouvrir une carrière nouvelle, où s'empresseront de le suivra tous ceux qui verront autre chose dans la poésie, (|ue l'art frivole d'amuser un moment les oreilles oisives , par des bagatelles sonores , par des riens plus ou moins harmonieusement cadencés. Mais ella rentre dans ses droits, mais elle exerce une vraie puissance , ou plu- tôt une espèce de sacerdoce, lorsqu'elle donne aux hommes rey hautes et terribles leçons, profondément empreintes sur les débris même des grandeurs terrassées. Eli ! quand son langage sera-t-il jamais plus imposant que quand il se fait entendre du milieu des Tombeaux àç nos rois, si indignement violés; du fond de cette Tour douloureuse où gémit si long-temps captive la fille de cey mêmes rois; du haut enfin de l'érliafaud de Louis XV 11 — Mais quel Français ne doit pas apprécier aujourd'hui tout ce que de pareils sujets renferment de grave et d'important? Et s'il était possible qu'après plus de vingt ans de calamités, pendant lesquelles le sang de cette royale victime n'a cessé de pleuvoir sur nous , il y eût encore deux sentimens à cet égard, nous laisserions les uns à leur douleur, les autres à leur repentir, et nous nous bornerions à Ie« plaindre également, les supposant également malheureux, w (Mercure f février 181 5, page iSy.) Sous le roi , conservateur adjoint à la bibliothèque Ma- zarine , et professeur de rhétorique (troisième) au Ijcée de Henri IV. AMBERT. Chevalier d'empire , nommé lieutenant- général eu 179^^ d'orageuse mémoire ; officier de la lé- gion d'honneur par l'empereur ; commandant de ladite légion parle roi. (9 novembre 1814. ) AMEDÉE DE Brevanne». f^oyez Bkevannes. 2 i8 AND AAîElI,. ]}aion d'empire, gi'iicral de brigade, nommé par l'empereur, le 21 uoveinbre 1812. Le 7 avril ibi4? i^ écrit au gouvernement provisoire une lettre par laquelle il le prie d'agréer son adliésion. {^Journal des Débats ^ du 10 avril 1814O Officier de la légion d'honneur, par l'empereur; corti- mandant de ladite légion , par le roi. ( 26 juillet îbi4' ) Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le 22 août 1814. « Le général Anieil , qui avait suivi Monsieur à Lyon , 7> et qui avait faussé sa parole et violé son serment , en 35 restant dans cette ville au moment oii Buonaparle y » entrait , a été pris, se rendant à Auxerte pour y exciter 3î un soulàveraeut ; il a été aussitôt conduit à Paris, oii » il est arrivé aujourd'hui. » (Moniteur du 18 mars i8i5.) AMEY. Baron d'emi)ire , nommé par l'empereur lieu- tenant-général , le 19 novembre 1812 ; nommé par le roi commandant à Bourpjes , 2e subdivision de la 21e division militaire, sous lei ordres du maréchal duc de Tarente ^ gouverneur. Lait officier de la légion d'honneur , par l'empereur 5 et commandant de ladite légion , par le roi. ( i4 juillet 1 8i4- ) AMYOT. Auditeur au conseil d'état de l'empereur , iTc classe, service ordinaire, près les ministres, section des Giiances j maître des requêtes ordinaire au conseil du roi. ( Ordonnance du 4 juin i8i4« ) ANDREOSSI. Lieutenant-général , nommé par l'empe- reur le 5 janvier 1800 ; ambassadeur 5 conseiller d'état, ser- vice ordinaire; président de la section de la guerre ; grand- aigle de la légion d'honneur, le 14 août 1809; commandant de l'ordre de la couronne de fer; grand-chancelier de l'ordre des trois toisons d'or, et chevalier de l'ordre royal et mili- taire de Saint-Louis, le i3 août i8i4> pair de France, juin 181 5. ANDREZEL ( d' ). Inspecteur général de l'université impériale, inspecteur général de l'université royale. Ce n'est que pour encourager M. d'Andrezel que nou«! avons rapporté ici son nom , car il doit bien penser que ses ANT ic> titres pour être admis dans notre société sont encore bien faibles. ANGLES. Chevalier d'empire , membre de la léf ion d'honneur 5 maître des requêtes , service extraordinaire ; chargé du troisième arrondissement de la police de l'empire» Commissaire à la police générale sous le gouverneuieiit provisoire. ( Journal des Débats ^ du 5 avril 1814. ) Conseiller d'état , service ordinaire, au conseil d'état du roi. ( Ordonnance du 4 juillet 1814. ) AXISSON-DUPERRON. Sous l'empereur et sous le roi, les journaux se sont mis en frais pour féliciter M. Anis- son-Duperron d'être le petit-fils d'un homme qui avait fondé l'établissement d'une imprimerie attachée spéciale- ment au gouvernement. Reste à savoir ce qu'aurait pensé l'aïeul de M. Anissou-Diiperron en voyant son petit- fils d'abord auditeur de première classe, attaché à la section de législation . et assistant aux séances du conseil d'état présidées par S. M. Fempereur et roi 5 {Almanacïi impér. ) inspecteur de l'imprimerie impériale {Idem) ^ et ensuite directeur de l'imprimerie royale, etc. , etc. {Arrêtés duroiy Moniteur du 2 janvier i8i5. ) ANTIGNAC. Tout le monde a entendu parler des cou- plets de M. Antignac, très-applaudis, et chantés par Bap- tiste de Feydeau, au repas qui se donnait chez Verry , le 3o mars 181 5, par MM. les officiers généraux, à l'occasion du retour de l'empereur. {Journal de Paris, du 1" avril i8i5. ) M. le maréchal prince d'Eckmulh, MM. les lieu- tenans-généraux Bertrand, Drouot, Cambronne , etc., qui y assistaient , et qui ont sans doute mêlé leurs applaudisse- mens à ceux que l'assemblée donnait aux derniers couplets» de M. Antignac, auraient été bien surpris que ledit ]M An- tignac leur eût présenté les couplets suivans, faits quelques mois avant ceux auxquels le repas de Verry donnait lieu. CHANSONNETTE DE CIRCONSTANCE. _ Pendant la guerre éternelle , Je faisais peu d'entreclia'fs ; Car, dans la France nouvelle * Il fallait aller au pas. ao ARC La plus belle citconstance Va hie faire redresser; Je revois l'anrienne France, Je sais sur quel pied danser. On nous disait qu'à nos portes Le canon, toujours brutal. Soutenait mille cohortes Qui nous préparaient le Jjal. Fallaif-il (jue je courusse Pour me battre ou déchasser!.... Mais je vois danser un Russe j Je sais sur quel pied danser. Si je ne suis plus ingambe, Dit le grenadier Francœur, J'ai pour oublier ma jambe, Le signe de la valeur. Pour aller toujours en guerre, Comme on nous faisait valser! Je n'ai plus qu'un pied à terre; Je sais sur quel pied danser. Sur un terrain resté vide, Devait-on danser en rond Autour d'une pyramide Ou de quelque bon patron? Mais l'image d'Henri Quatre Va bientôt s'y replacer. Puisqu'on ne doit plus l'abattre, Je sais sur quel pied danser. Quand je vois les armoiries De nos illustres Bourbons, Je suis sûr qu'aux Tuileries Il sera bien fait des bonds. Autour du vrai roi de France Je vois chacun se presser! Le cœur marque la cadence. Je sais sur quel pied danser. ARCHIVES. \^ Almanach impérial de i8ii nous a âonné les renseignemens suivans : Archives de Vempire , hôtel de Soubise , et Palais de Justice. M. Daunouj membre deTinstitut, arcliiviste. M. Cornue AUG 21 Sartîie^ secrétaire général. Section topographique, ^1. Bel- leyme. Section domaniale , MM. Cheyré , Dupré. Sectioa judiciaire, M. Terrasse^ au Palais de Justice , etc. Mais en ouvrant V Almanach royal ^ dans la crainte que quelques-uns de ces messieurs aient quitté leur postC} nous avons été pleinement rassuré en lisant ce qui suit : Archives du royaume , hôtel de Soubise , et Palais de Justice. M. Daunou, membre de l'Institut, archiviste. Ivl. Comw Sarthe ^ secrétaire général. Section topograpliicjue, M. Bel" li'yme. Section domaniale , MM. Cheyré ^ JJupré. Section judiciaire, M. Terrasse ^ au Palais de Justice, etc. ARNAUD (J.-B. d' ). Officier de la légion d'honneur; général de brigade nommé par l'empereur ; lieutenant-gé- néral nommé par le roi , le 6 septembre i8i4" AROUX. Membre du corps législatif sous l'empereur^ et membre de la chambre des députés sous le roi ; député de la Seine inférieure. On peut accoUer , comme de raison y au nom de M. Aroux, ceux de MM. Aubert, de la Gironde; Aubusson de Soubrebost, de la Creuse j AToyne ; Chante- reyne, de la Manche, etc. AUGEREAU. Maréchal d'empire, duc de Castiglione, grand-cordon de la légion d'honneur (a février i8o5); grand-dignitaire de l'ordre delà couronne de fer, grand- officier de l'empire; reçu chevalier de l'ordre royal et Hiililaire de Saint-Louis, par le roi , le i^r juin i8i4 5 pair de France. (Ordonnance du roi ^ du 4 juin i8i4)» Le roi , en juillet i8i4) le nomma commandant supérieur de ,là i^e division militaire à Lyon. PROCLAMATION. Le maréchal d'empire Augereau , duc de Castiglione ^ commandant en chef V armée d*ohservation de Bavière y gouverneur général des grands-duchés de Francfort ^ JVurtzbourgy Saxe-Cohourg^ Saxe-Meinungen , etc. Soldats, votre empereur vient de me donner une nouvelle preuV» de sa confiance en mettant sous mes ordres six divisions, qui corn— pcsent l'armée d'objeivaLion de Bavièie^ Toutes les troupes quix<;- 23 AU G joignent cetfc armée sont plus belles et plus vifilles que celles qui se sont immortalisées aux champs Je Lutzeu et tle Wurschen, et qui , en si peu de temps, ont su coiilondre les espérances fallacieuses de nos ennemis. Soldats , vous avez déjà mérité les éloges de l'empereur dans le-i hafailîesd'UIm, d'Austeililz, de Jéna, de Friedland , de "Wagram , et dans les campagnes d'Espagne. J'espère que vous serez dignes de la réputation que vous vous êtes ac([uise. S^ddatà , souvenez-vous deâ lauriers dont vos aigles sont courons nées. Vous avez étonné l'univers par votre valeur , faites-en l'adrai- lation par votre discipline. Ne souillez jamais ce ))eau titre de Fian- «lais par le pillage et la dévastation. Vous trouverez toujours en moi IIP chef aussi juste que sévère; plusieni's d'entre tous ue l'ignorent point. Respect h la religion, aux personnes, aux propriétés; amour au souverain , à la patrie , et la victoire couronnera nos elTorts. i Ou camp sous W^uitzbourg, le icr juillet i8i3. . '■• • AuuKKEAu, duc de Castiglionc. G R O R E. « II est ordonné i M. le général de division baron Dîgcon, comman- dant la division de cavalerie, et à M. le colonel Colbert, comman- dant le 129 régiment de hussards, de partir sur-le-champ en poste pour poiterà S. A. S. le prince de Rénovent, à Paris, l'adhésion de toute l'armée aux actes du sénat et du gouvernement provisoire , ic- latlFs au rétablissement de la dynastie des Bourbons. Au quartier-général de Valence, le 19 avril 1814. Signé le maréchal AugereAu. ■firbc/am'ati'on de S. Ex. le marécliçil Augereau' à son. armée. ' ^' . ■ ' '■"'.' Soldats . le sénat, inferprtte ^Ic la volonté ivifîoûale lassée du joug %vannique de Napoléon Bonaparte, a prononcé, le ;j avril , sa dé- ciiéanru et celle de sa i'amille. yne nouvelle constitution monarchique, forte et libérale, et un desceniiaut de nos anciens rois, remplacent Bpnap^irte et son des- potisme. Vos grades, vos honneurs et vos distinctions vous sont assurés. \tÇ corps législatif, les grands-dignitaires, les maréchaux , les gé- Ti'éraux, et tous les corps de la grande-armée ont adhéré aux décrets du sénat, et Bonaparte lui-même a, par uu acte daté de Fontaine- bleau le II avril, abdiqué pour lui et ses héritiers les trônes de France et d'Italie. - Soldats, vous êtes déliés de vos sermens ; vous l'êtes par la nation en qui jéside la souveraineté ; vous l'êtes encore, s'il était nécessaire, par l'abJitrtticu mcine d'im homme qui, après avoir immolé des AIT G ^3 millions de victimes à sa cruelle ambition , n'a pas su mouvii- en sulda^, La nation appelle Louis XVIII sur le trône. Né Français, il sera fier (le votre gloire, et s'entourera avec orgueil de vos chefs; fils de Henri IV, il en aura le cœur; il aimera le soldat et le peuple. Jurons donc fidélité à Louis XVIII et à la constitution qui nous le présente ; arborons la couleur vraiment française qui fait dispa- raitie tout emblème d'une révolution qui est fixée , et bientôt vous trouverez dans la reconnaissance et dans l'admiration de votre roi et de votre patrie une juste récompense de vos nobles travaux. Au quai tiev-général de Valence , le 16 avril 1814. Le maréchal Augereau. (Moniteur.^ Extrait de la correspondance de M. le maréchal duc d& Castiglione. Le désarmement des troupes de l'insurrection continue à s'opérer partout avec la plus grande tranquillité. Voici la proclamation que ce maréchal a adressée aux troupes de 1» quatorzième division militaire : ^ subdivision de la 21e division mi- lita,ire, sous les ordres de M. le maréchal duc de Tarente } gouverneur. Membre du corps législatif sous l'empereur; membre do la chambre des députés sous le roi j qui l'a enfin anobli le 6 septembre i8i4- AUGUSTIN JORDAN. Ployez Jordan. AUZOU ( Madame). Peintre, rue Gît-le-Cœur, n" 10. « S. M. l'impératrice , avnnt son mariage , et au moment r> de quitter sa famille , distribue les diamans de sa mère 30 aux archiducs et archiduchesses ses fières et sœurs. r> « La scène se passe dans la chambre à coucher de S. M.j » à Vienne. » Tel est le sujet d'un joli tableau exposé au musée Na- poléon , le ifi"^ novembre 1812 , sous le n° 22 de la notice. Tel est le sujet d'un autre tableau exposé au musée royal des arts, le i^r novembre 1814» sous le n** 21 de la notice. AVICE. Baron d'empire , général de brigade nommé par l'empereur, le 6 août i8i 1 ; officier de la légion d'hon- neur , par l'empereur ; et commandant de ladite légion , par le roi. (a'iaoût 181 4-) AVOCATS DU CONSEIL d'état. Si le roi de Maroc Tenait s'asseoir aux Tuileries et présider un jour la conseil d'état, il trouverait encore pour avocats de soa conseil , MM. Badin , avocat à la cour de cassation , rue Croix-des-petits- Champs , hôtel de Lussan , n° 1^2., Buchot , rue du Paon , n° 3. Chauveau-Lagarde , rue de Cléry , n** 2.J. Cochu , avocat à la cour de cassation y rue Caumartin y 11° 31. AVR 2.5 Collin , idem , rue Traversière-Saint-Honoré , n» 20. Dejoly , rue Gaillon , n° i3. Delacroix-Frainville, bâtonnier, rue Haute-Feuille, n» lo. Diipot , avocat à la cour de cassation , rue Verdelet , n° 4* Gérardin , rue des Deux-Ecus , n° i5. Huart - Duparc , avocat à la cour de cassation , rue de l'Université , n° 2.5. Kugler , rue de Napoléon , n° Sç , ou rue de la Paix , 11° 9 5 c'est suivant les circonstances et l'almanach où il se trouve. Lepras , membre de la légion d'honneur, rue des Fossés- Montmartre, n° 8. Parent-Réal , rue de Tournon , n° 12. Raoul , avocat de toutes les corporations et de tous les partis , de la cour de cassation impériale ou royale y de la chancellerie de la légion d'honneur , etc. On le trouve rue Sainte-Anne , n° 53. Thilorier , rue des Capucins , n° 7. Voilà principalement les noms de messieurs les avocats du conseil d'état qu'on rencontre sur tous les almauachs impériaux, royal; vous les retrouvez même encore jusque dans le Moniteur et les journaux de mars 1810 (postérieu- rement au 21 mars, bien entendu), et présidés par M. Le- gras. Plusieurs de ces messieurs- ont été décorés avant, pen- dant et après. Nous avons copié leurs adresses , afin que ceux de nos confrères girouettes qui auraient besoin d'avocats , donnent leur pratique de préférence à une per- sonne qui a déjà fait ses preuves , plutôt qu'à un de ces avocats du barreau de Paris qui n'ont jamais eu qu'une manière de voir et qu'une opinion dans leur vie. Si l'on voulait aller jusque dans la rue St. Lazarre, n^94> on y trouverait M. Dumont , huissier exploitant près la commission du contentieux, lequel n'a jamais pu supporter l'idée de ne pas être assermenté dans quelque circonstance qu'il crût devoir exploiter. AVRIGNY (C.-J.-L. d'). Officier d'administration, 26 AVR cFief <îu hiireau d'économie politi(|iie et du contentieux des culonies , au ministère de la marine. ( 1809.) Les destins ont pailé, tout rede k leur puissance; Et, plus grand cliaque Jour, le héros de la Franco S'élève, tiiompliant des plus fiers potentats; Sons leur choc s'afl'errait son irninorld empire ; £t de tant d'ennemis qu'un fol orgueil inspire. Les toireus dissipés s'écoulent sur ses pas. Ainsi le pic allier^ du sein des vastes ondec, An bruit des cieux toiiiians et des vagues profondes j De feux étincelaiit , s'élance dans les airs ; Il grandit . il étend l'orgueil de ses rivages, Et, debout sur les flots, le front ceint de nuages, Voit mourir à ses pieds le vain courroux des mers. (^Campa^ne d'Autriche^ Ode faisant partie d'un recueil de vers intitulé : Poésies nationales. ) CHANT NUPTIAL. Comment s'est tout à coup dissipé cet orage i^a'i, croissant dans sa course, et portant le naufrage. Grondait sur la (été des roisi" Au son d'une divine voix La foudre s'éloigne en s-ilence. Les nuages ont fui; le ciel déjà plus pnr Voit des autans soumis tomber la violence; Et l'écharpe d'Iris, piésage heureux Qt sûr, Du soleil qui renait annonce la présence. Relève, fille d'Agénor, Ce front que voilait la tristesse! L'Olympe s'est ouvert, et de la voûte d'or. Où règne sur les rois l'éternelle Sagesse, L'aimable Paix descend au séjour des humains : Les fleurs ont, sous ses pieds, parfumé les chemins; Le fiel brille, et la terre a frémi d'e?pérance. L'immortelle s'arrête aux remparts de Paris; Et sa voix, en ces mots qu'anime un doux souris, S'est fait entendre au cœur du héros de la Franco : « Superbe vainqueur des Germains, » Le ciel, par tes bienfaits, veut rassurer la terre; » De la discorde et de la guerre j> Les feux, de tous côtés, s'éteindront par tes mainSo » L'Hymen te réserve Louise : » ûijne ornement de& bords luintaius AYR 27 » Que le Danube feitilise , i> C'est elle qu'aujourd'liui les ordres des destins » Pour le bonheur du monde à la Fiance ont promise» » IVIais quelle pompe solennelle Dans le palais des rois attache les regards ! O pioJige, où d'un Dieu la faveur se révèle! Soudain pour éclairer uue fête si belle. Reparaît dans les airs et luit sur nos remparts L'astre du jour, paré d'une splendeur nouvelle : L'autel fume d'encens, et de feux étincelle ; L'hymne saint a cessé de porter nos souhaits Vers le Dieu qui pour nous prodigue ses bienfaits : Un soin religieux tient la langue captive ; L'allégresse a brillé dans les yeux satisfaits^ Et la France écoute , attentive.... Consacrez, ministre de paix , Ces nœuds, où des humains l'espérance se fonde ^ Ld jurant son bonheur, un couple glorieux Vient de jurer celui du monde. Qu'un si pieux serment soit écrit dans les cieux Oui , vous le remplirez , auguste souveraine. Quel nuage ne cède à des attraits si doux! Vos soins embelliront les loisirs d'un époux," Qui j du poids des travaux où son destin l'enchaîne ^ Viendra respirer près de vous. Les mortels , sous vos lois , oublîront leurs alarmes. Ah ! de la guerre cncor , dans leurs noires fureurs , Si les filles d'enfer ramenaient les horreurs, Paraissez; et vos yeux, vos yeux mouillés de larmes , Sauront désarmer tous les cœurs. Ainsi brille, au milieu des vapeurs les plus sombres, L'étoile, au front d'argent, espoir des matelots. Qui des enfans d'EoIe arrête les complots, Et, d'un ciel orageux éclaircissant les ombres, Ramène la paix sur les flots. Chantez, chantez sa gloire, harmonieux Orpliées! L'avenir usera l'airain de ses troph.ées; JMais vous rendez au jour les héros disparus ; Et dans la nuit des temps, votre voix libre et fiers Ranime la poussière Qui jadis fut César , Alexaudie ou Cyi us. AVR Qu'il vive! et que la Paix, fille de la Victoire, Par les lois, par les arts étende cncor sa gloire! France! Autriche! à jamais confondez vos drapeaux. Ainsi puisse entre vous d'une chaîne éternelle L'étreinte fraternelle De l'Europe et du monde assurer le repos! LA NAISSANCE DU ROI DE ROME. Ode. Ils disaient, dans leur vain délire: « Que de sa cime altière il touche jusqu'aux cîeux; » Que la terre à ses pieds l'admire, vLe cëdre qui toujours superbe, audacieux^ A) Calme au milieu de la tempête, » Des veuls déchaînés sur sa têle » Brave l'effort ambitieux! » Les ans n'épargneront que son nom et sa gloire ; » Et les mortels un jour , tout pleins de sa mémoire, «Chercheront des forêts le fier dominateur. » Quel jeune rejeton , digne de sa naissance, • Viendra du ccdre-roi , dans toute sa puissance , » Rendre à la terre eu deuil l'ombrage protecteur?... » Ainsi du licros de la France Les fougueux ennemis se pcidnient dans leurs vœuxj Mais d'une aveugle liaine, 6 sféiile espérance ! Le livre des Destins était fermé pour eux. Parais, noble héritier de l'aibitie (Su monde! 11 est temps tjue le ciel à nos souhaits réponde j Et les jours consaciés à Mars, Ces jours , qu'avait marqués le dieu qui nous seconde. Ont annoncé le fils du plus grand des Césars. Du laurier triomphal la tête couronnée, Au pied de nos autels la France prosternée Eu ces mots élève sa voix Au tioue où le Roi des rois De la terre à son gré conduit la destinée. Elle parlait encore , et le palais des rois Voit une étoile radieuse Dans sa course mystérieuse Eclairer tout à coup le faîte de ses toits: L'ombre s'évanouit; et, rouvrant sa carrière^ Du haut de sou char «.lorieui AYR 39 , Déjà l'astre du Jour , d'un fleuve de lumière Inonde les déserfs des cieuxj L'air se tait; l'Océan retient ses flots tranquilles ! Les vents s'arrêtent . immobiles , Et des lambris sacrés , qui s'agilent trois fois , Brillans d'une clarté nouvelle, A travers le silence, une éclatante voix Retentit jusqu'aux murs de la ville élernelle : « France , de tes enfans l'espoir est couronné ; J> Nymphe heureuse des flots dont Paris est baigné , y> Du sein de tes grottes profondes » Lève , lève ton front de gloire environné ; « Tibre, enorgueillis-toi; Danube, enfle tes ondes; » Les temps sont accomplis : le roi de Rome est né, » A ces mots , à ce nom , les mers au loin répondent ; De la terre et des cieux les hymnes se confondent j La nature a repris ses vêtemens de fleurs ; Et le printemps , suivi des dons qu'il fait éclore ; Dans les champs qu'il décore Sème du haut des airs les plus riches couleurs. Quel éclat t'accompagne , et quel destin t'appelle , Jeune et brillante fleur d'une tige immortelle 1 La terre te salue , et le ciel te sourit. Le trône est le berceau qui reçoit ton enfance; Et l'appui de la France • S'offre à nos yeux encor dans le fils qu'il chérit. Dès sa naissance orné des grâces de sa mère. Bientôt le rejeton d'un si glorieux pèie Doit marcher sur ses pas, doit s instruire à sa voixj Et l'aufeur de ses jours lui seul est digne d'être Le modèle et le maître D'un fils né, comme lui, pour régner sur les rois. Guerriers, n'en doutez pas : le siècle qui commence Verra, toujours debout, cet édifice immense S'étendre par-delà l'intervalle des mers ; Et du trône français , au loin resplendissante , La majesté croissante Des rayons de sa gloire emplira l'univers. On voit que M. d'Avrigny n'est pas avare (îe vers louan» geurs quand les circonstances se présentent. Le règne pa- 3o AZA ternel de M. de Blacas ne lui a peut-être pas fourni la matière d'une ode nouvelle; mais en attendant, M. d'A- vrigny , entièrement dévoué au régime royal , avait accepté le titre de conseiller honoraire, et remplissait à la direction générale de la police du royaume , le noble emploi de muti- lateur des pièces de théâtre soumises à sa censure. Malheur au pauvre auteur qui parlait avec irrévérence du roi ou de la royauté I M. d'Avrigny a conservé encore aujourd'hui les mêmes fonctions, car il paraît pourvu d'une forte dose d'impassibilité, et il est de ces hommes qui savent se mettre sur-le-champ à la hauteur des circonstances; il vous mutilera sans pitié un drame infortuné , dans lequel se rencontrerait des mots à double sens , et qui pourraient faire allusion au règne débonnaire du sieur de Blacas , auquel on ne pense certainement plus. AVRIL. Baron d'empire ; commandant de la légion d'honneur ( 14 juin ibo4) ; lieutenant-général , par le roi, le 21 octobre 1814. AZAIS. Fameux auteur du système des compensa- tions ; inspecteur de l'imprimerie et de la librairie dans les départemens de la DrAnie , de l'Ardèche , du Gard , de la Lozère et de Vaucluse , en remplacement de M. Turenne. (Septembre 181 1.) Fragmens du discours qve M. Azaïs a eu l'honneur d'adresser à "S. M. l'empereur et roi. Il paraîtra remarquable. Sire, l'époque où nous sommes, celle où vous avez pris, par droit de force et de génie, le premier sceptre de la terre, est celle où l'esprit de l'homme doit enfin connaître cette cause universelle qui tient le sceptre dn monde. Il a suffisamment interiogé ses effets ; il a suffisamment pris dans les réponses de cliacun, ce qui devait former une réponse commune. Cette réponse, absolument universelle, et pour cette raison parfaitement simple , l'esprit humain l'a confiée à un de vos sujets, sire: l'esprit humain avait besoin d'un organe, j'ai eu l'honneur d'être choisi.. (Journal des Débats, du 28 mars 1809, ) Lorsque le roi arriva , M. Azaïs trouva le moven d'être nommé inspecteur de la librairie à Nancy. (Il y eut com- pensation. ) BAR 3i BARBE-MARBOIS. Ancien intendant aux Colonies ; Bietnbre du conseil des anciens ; déporté à Sinnaniary , à la suite de la journée du 18 fructidor an 5; nommé par Tem- pereur grand-aigle de la légion d'honneur , le 1 3 pluviôse an i3; comte d'empire, et premier président de la cour des comptes dès qu'elle fut réorganisée. « Nousoffrons nos efforts à votre majesté, comme la plus sûre expression de notre fidélité et de notre amour pour soa auguste personne. 33 (Discours du 10 janvier i8û5. Voyez le Moniteur. ) Sire, Votre cour des comptes vient joindre ses félirilations à cel]«?s de tous les corps de l'état, de tous les sujets de votre cmpiie. Loin de vous, tout manque à noire honlieur; votre présence nous rend toutes nos espérances, nos affections; notre zèle n'a pas latigui pendant que vous étiez absent; il se ranimera soiis vos legards. JSous avons joui de vos virtoiies; mais nous jouirons «iirtout des biens que vos lois et votre génie nous assuient. (Discours du président de la cour des comptes j du a4 janvier 180g. T'ovezle Aloniteui\) Maintenu par le roi premier président de la covr des comptes (mai 1814); nommé pair de France, le 4 juin- même année, et conseiller honof aire de V université royale de Paris, (Journal des Débats , mars 181 5. ) BARBIER- NEUVILLE. Chef d'un des bureaux an ministre de l'intérieur 5 fut rédacteur de VAmi des Lois , après Poultier et Bovinet. Nommé par l'empereur chef de la troisième division au ministère de l'intérieur ; membre de la légion d'honneur : et par le roi , directeur de correspondance audit ministère , et officier de la légion d'honnetir. (5 août 181 4- ) BARBIER DE SALIGNY (ou de Solligny. ) BARBIER DE LANDREVIE. Juge de paix de Con- folens ; nommé par le roi membre de la légion d'honneur et chevalier de Saint-Louis ; députés, l'un de la Marne, «t l'autre as la Charente ; membres du corps législatif 32 BAR avant i8i4f et membres de la chambre des dépiitds ea i8i4; reste à savoir s'ils ne le sont pas encore après j8i4 , c'est-à-dire en juin i8i5. On peut adjoindre au nom de ces deux messieurs Barbier , ceux de leurs illus- tres confrères , messieurs : BAILLON. Député du Nord. BARROT. ( Lozère. ) BEAUMONT. ( Indre et Loire.) Qualifié dans VA/ma- nach roynl de eomte Charles de Beaumont. BEDOCH. ( Corrèze. ) Député sous tous les règnes passés , présens et futurs \ de plus , comirussaire extraor- dinaire de l'empire , en dernier lieu dans les départemens de la Meuse et des Ardennes. BELLEGARDE. (Haute-Garonne. ) BERNARD-DUTREIL. ( Loire-Inférieure. ) BETHUNE-SULLY. (Indre.) Qui a profité de c» qu'il paraissait par hasard un Almanach royal pour y rétablir son titre de marquis. BLANCART DE BAILLEUL. (Pas-de-Calais.) BOIROT. (Puy-de-Dûme.) BONET DE FREYCHES. ( Haute-Loire. ) BOUCHARD. (Côte-d'Or. ) BOUCHET. ( Loiret. ) BOUDET. (Mayenne.) Chevalier en 1811 j baron en i8i4 ; et en BOUFFEY. (Orne.) BOUQUELON. (Eure.) BOURRAN. (Lot et Garonne. ) BOUTEILLE. (Loire-Infétieure. ) BOUTELAND. ( Charente. ) BOYER. (Arriège. ) BRUGIÈRE-LAVERCHÊRE. (Puy-de-Dôme. ) BRUYS - CHARLY. (Saône et Loire.) {Almanachs impériaux. ) BRUYS DE CHARLY. Dans V Almanach royal. Quoi qu'on fasse , on retrouvera sur toutes les liste» BAR 33 d'assemblées législatives ou de députés , les noms desdits messieurs , qui, comme on voit , savent mieux que per- sonne ce que c'est qu'une constitution et de prêter serment. BARBOU. De la célèbre famille des imprimeurs, entra au service comme soldat , et s'éleva de grade en ^rade jus- qu'à celui qu'il occupe aujourd'hui. Nommé général de division, le 18 octobre 1799; chevalier de l'empire; officier de la légion d'honneur, par l'empereur 5 et grand- officier de ladite légion , par le roi, le 2..^) août 1814. BARÈRE DE VIEUZAC ( Bertrand ) , né à Tarbes en 175G. Député à l'assemblée constituante et à la con- vention nationale. Il était orateur du comité de salut public sous Robespierre , et s'en acquitta de telle manière qu'on appela ses discours des Carmagno/ts. Barère était président de la convention lors du juge- ment de Louis XVI. Après avoir servi Robespierre , il l'abandonna au 9 thermidor, déclama contre lui; il fut un de ceux que la convention nationale déclara à jamais irréligible à toutes fonctions. L'assemblée de son dépar- tement ne l'en porta pas moins à l'un des conseils ; mais sa nomination fut annullée. Il vient d'être élu niembre de la chambre des représentans , et a eu une voix pour la présidence. ( Juin 181 5. ) Barère a beaucoup écrit. Il a travaillé au ATémorial anti- Britannique ; il paraît même qu'il était co-proprié- taire de ce journal avec M. Rippert , qui avait été et a été depuis propriétaire de la (Quotidienne , ce qui a donné lieu au Nain- Jaune d'admettre dans une de ses nomenclatures anagrammatiques : Barerophile-Perprit. BARRAL ( Louis- Mathias de). Comte d'empire, officier de la légion d'honneur ; grand'-croix de l'ordre impérial de la réunion; né à Grenoble le 20 avril 1746; sacré le 5 octobre 1788; archevêque de Tours en i8o5; premier aumônier de S. M. l'impératrice Joséphine; mem- bre du sénat conservateur , le ig mai 1806 ; pair de France le 4 juin i8t4) suivant l'ordonnance du roi dudit jour j et pair de France encore suivant le décret impérial du 5 juin iBiâ. 3 34 BAR BARRÉ, RADET, DESFONTAINES. Il est difficile de séparer le nom de «s messieurs; et , comme l'a fort bien dit un de nos confrères , puisque ce sont trois têtes dans nue perruque , il faut laisser ce triumvirat chantant tel qu'il dùsireêtre, c'est-à-dire inséparable. Jamais ces bons et vieux chansonniers n'ont laissé échapper la moindre occa- sion de faire une pièce sur les circonstances 5 Dieu seul en sait le nombre. Il nous serait impossible de rapporter tout ce qu'ils nous ont fait entendre depuis qu'ils exploitent le théâtre de la rue de Chartres. Nous nous souvenons cepen- dant du Meunier et le Chansonnier^ vaudeville à l'occasion du mariage de l'empereur; la Dipcchc télégraphique ^ vau- deville à l'occasi'.n de la naissance du roi de Rome; Un petit Voyage du Vaudeville^^ autre vaudeville encore , à l'occasion de l'entrée du roi à Paris. Voulez-vous des coxi- plets maintenant? en voici qui furent chantés le 21 mars 181 1 , au théâtre du Vaudeville. Au point (lu jour avec ivresse, INous eiitemlions le çvos bourdon ; Mais à cette douce allégresse Il manquait le bruit du ranon. "Vingt coups auraient pu nous suffire , Ça nous aurait éj^ayés tous; Mais v'ià qu' pour nous m(Htre en délire Le canon a fait les cent coups. Ces cent cou])S-là, dans fout l'empire En mêm' temps vont se répéter ; On écoute , h peine on respire ; On se tait pour les bien compter. Comm' ce bruit-l;\ dans tout' la France Va faire de plaisir à tous ! ]Mais aussi , je 1' prédis d'avance, L'Anglais va craindre les cent coups. Je déjeunions avec ma femme Quand j'avons eutenilu c' bruit-là: J'ons dit ([u'est-r' que c'est qu'on ])r()(himc .'' Puis en comptant, j'ons dit : c'est \a ; C'est la naissance du roi d'Rome ; Allons, fcmm', réjouissons-nous , BAR 35 — T'as raison, qu'ail' m'a diN not' bomnie, Faut aujourd'hui fair' les cent coups. Au bruit de c'te graude nouvelle, Qui de tout' part va circuler , A i'alléorresse universelle Comm' nos guerriers vont se mêler ! Comme ils vont trinquer à plein veri e En célébrant un jour si doux ! Pour le fils , le père et la mère. Nos braves boiront les cent coups. Tout en préparant la bluette Que nous vous donnerons demain, Cette chansonnette s'est faite Pendant les cent coups du matin. L'enfant que le ciel nous envoie Fait ici le bonheur de tous ; Vous qui partagez notre joie. De vos mains faites les cent coups. En voici tirés de la Dépêche télégraphique. Dans mon souverain, moi Je dis Qu'on voit tous les genres de gloire. Et que le ciel , de père en fils , Doit en consacrer la mémoire. Or, c'est un garçon qu'on aura, Et ce garçon , que moi j'espère. Songez ce qu'un jour il sera, Pour peu qu'il ressemble à son père. De Mars , l'enfant recevra Ardeur, force et vaillance; Apollon lui donnera Génie, esprit, science; Minerve le guidera Dans sa noble carrière; IMais son meilleur guide sera L'étoile de son père. Après avoir chanté long-temps le père, MM. Barré y Radet et Desfontaines , dans un Petit Voyage du Vaude- ville , où il était question du roi, ont chanté, comme on 3* 56 BAY (îlt, la palinodie. Un pâtissier, au vaudeville final , déroule' une loûgue inscription conçue en ces termes : Je pâtissais , Tu pâtissais , Il pâtissait, Nous pâtissions , Vous pâtissiez. Ils pâtissaieut , Nous ne pâtirons plus. BARTHELEMY. Ambassadeur de France en Suisse , par la convention nationale ; ancien membre du directoire, déporté à la Guyanne, à la suite de la journée du 18 fructi- dor an 5 j comte d'empire ; commandant de la légion d'iion- neur; et membre du sénat conservateur, le 24 pluviôse an 8. Nommé pair de France le 4 juin 181 4i vice-président de la chambre des pairs ; grand-oflicier de la légion d'hon- neur, le b janvier 18 15. BAUSSET (Louis-François de), né à Pondichéry en 174H Jadis évêque d'Alais, depuis baron d'empire, mem- bre du chapitre de Saint-Denis, {l'oyez le prérogatives que l'empereur avait accordées à ces messieurs , Almanachs im- périaux àft 1810, 1811 ou 1812. Z)t'c;e/^ du 20 février 1806.) Conseiller titulaire de l'université impériale. Monseigneur, moyennant les circonstances, supplante son seigneur et maître le comte de Fontanes , et pousse l'ir- révérence jusqu'à se faire nommer par le roi , dans la désor- ganisation de l'université , président du conseil royal de l'instruction publique, avec l'énorme traitement de 40,000 francs. ( Ordonnance du roi ^ du ly février 181 5. ) Monseigneur sait, mieux que personne, vu qu'il doit l'avoir dit plus d'une fois à ses ouailles, que rien n'est stable sur la terre. Cependant, suivant le décret du 3i mars 181 5, iVT, de Bausset reprend ses humbles fonctions décon- seiller titulaire de l'université impériale, répète son petit serment, et ne fait plus parler de lui. Sic transit gloria mundi. BAYANNE (Alphonse-Hubert-Lathierde), né en i/Sç. Crfrlinal en j8oi ; fut nommé membre du sénat conserva- BEG 37 tenr le 5 thermidor an i3 ; cointe d'empire et grand-nfiicier de la légion d'iioiineur ; fait parvenir son adhésion au gou- vernement provisoire , et signe l'acte constitutionnel qui appelle Louis-Xavier au trône de France. {^Monit. d'avril.) Aussi M. le comte de Bayanne fut-il nommé pair de France, le 4 juin 1814. 1 e 26 mars i8i5, M. le comte de Bayanne n'en a pas moins été faire sa cour à l'empereur. ( Journal de l'Empirey du 2b mars 181 5. ) BEAUHARNAIS (Claude) , né le 26 septembre 1756. Ancien officier des gardes du corps sous Louis XVI j che- valier d'honneur de l'impératrice Marie-Louise j membre du sénat conservateur, le i^r floréal an 12 j commandant de la légion d'honneur ; porté sur la feuille des bénéfices du sénat à la sénatorerie d'Amiens. Pair de France. {Ordûnnanec du roi^ du 4 juin i8i4- ) BEAUMONT. Comte d'empire 5 premier écuyer de Ma- dame mère de l'empereur ; membre du sénat conservateur, le i4 août 1807 5 grand-officier de la légion d'honneur. Pair de France. ( Ordonnance du roi ^ du 4 jain 1814. ) BEAUVARLET- CHARPENTIER. Marchand, édi- teur, compositeur de musique, boulevard Poissonnière, n° 27 , à Paris. Etes-vous royaliste? demandez à M. Beauvarlet la Paix, l'Union des nations et le Retour du roi de France^ diver- tissement militaire pour le piano, avec accompagnement de violon , par M. Beauvarlet-Charpentier , organiste de la pa- roisse royale de Saint-Paul-Saint-J^ouis; prix 6 fr. : ou trois Domine salvutn fac regein, par le même. {Journal des Débats^ du 8 juin i8i4' ) Etes-vous bonapartiste? demandez alors à M. Beauvarlet- Charpentier l'^illustre et heureuse Alliance , grande sym- phonie arrangée par lui, à l'occasion du mariage de l'empe- reur ; prix, 6fr. (1810.) BEGOUEN, manufacturier au Havre. Député à l'assem- blée constituante 5 comte d'empire ; commandant de la lé- gion d'honneur-, conseiller d'état à vie (section de l'inté- 38 BEL rieur, service ordinaire) ; or , comme il était conseiller d^état à vie, M. Begouen a pris la chose à la lettre , et a voulu par conséqtient être encore conseiller d'état sous le roi. (4 juillet i8j4.) L'empereur revient, M. Bégouen est encore conseiller d'état. {Moniteur du 26 mars 181S.) Le Journal des Déùats, du le'" mars 161 4? prétend que M. Bé- gouen a été nommé commissaire extraordinaire du roi dans la quinzième division militaire , et qu'il arriva à Rouen le 28 avril 1814. iNous demandons un peu au lecteur si cela prouve quelque chose , et si cette marque de zèle que donnait M. Bégouen au roi, après avoir été si dévoué à l'empereur, l'empêche d'être conseiller d' état à vie? BELDLRBUSCH ( Charles-Léopold ) , né en octobre 1749- Envoyé de l'électeur de Cologne à la cour de France, président de sa régence, grand-bailli de Montjoye, membre des états du pays de Cologne et de ceux de Juliers, Lim- bourgetFanquemont ; depuis la réunion de son pays, mem- bre du conseil général de la Meuse inférieure , préfet du dé- partement de l'Oise; comte d'empire; sénateur, le 7 février iiSio ; membre de la légion d'honneur; appelle Louis-Sta- nislas-Xavier de France et les autres membres de la maison de Bourbon au trône de France. (Extrait des registres du sénat conservateur, du 6 avril 1814. ) BELLIARD. Comte d'empire; général de division de cavalerie (^ le aS avril 1800); grand-officier de la légion d'honneur, le 4 ïi'vose an i4; grand-cordon de ladite lé- gion (2/i août 1814 ); commandant de la couronne de fer; de l'ordre impérial de la réunion ; pair de France , le 4 juin 181 4; premier inspecteur général des cuirassiers, sous l'erri- pereur; major général de l'armée commandée par S. A. R. Monseigneur le duc de Berry. ( Ordre du jour ^ du i5 mars ï8i5. ) Le 20 mars il fait rentrer dans Paris les troupes «ju'il avait conduites àMelun, contre l'empereur. (Journal de l'Empire^ du 22 mars i8i5.) Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. ( Ordonnance du roi ^ du icr juin x^i/^.^V&ÏT àeVtAnce. (^Moniteur du. 6 juin 181 5.) BELLISLE. Voyez Pjepin de Bellisle. BER 39 BÉNARD DE MOUSSIGAIERE. Maire du huitième arrondissement de la bonne ville de Paris, nommé par S. M. l'empereur Napoléon (avant 1814); maintenu dans les mêmes fonctions par S. M. Louis XVIII (en i8j4) 5 main- tenu dans les mêmes fonctions encore par S. M. l'empereur Napoléon (après 181 4)« Chevalier delà légion d'honneur (avant i8i4); anobli ,(en août 1814^, et saluant {après i8i4) S. M. l'empereur des nouvelles protestations de son respect^ de son admira- tion^ de son amour et de sa fidélité. (Adresse du conseil municipal de la ville de Paris , en date du 2.5 mars 181 5, au bas de laquelle se trouve la signature de M. Bénard de la Moussignière. ) BENARDIERES (de la). Membre de la légion, nommé j)ar l'empereur 5 chef de la division du nord au ministère des relations extérieures ; conseiller d"état au conseil du roi , service extraordinaire (4 juillet 1814)5 parti pour Vienne en septembre i8i4' BENJAMIN. Voyez Constant de Rebecque. BENOIT. Nommé par l'empereur chef de la première division du ministère de l'intérieur. Nommé par le gouvernement provisoire commissaire à l'intérieur, jusqu'à l'arrivée de M. le comte Beugnot. {Jour- nal des Débats , du 5 avril 1814. ) Nommé par le roi conseiller d'état. ( Ordonnance du 4 août 1814 ) > €t membre de la légion d'honneur, le 27 juil- let 1814. BEQUEY, né en ij6o. Ancien membre de l'assemblée législative , conseiller de l'université, etc. Directeur général du commerce et des manufactures au département du ministère de l'intérieur. ( 20 mai i8i4> ) Prêté serment entre les mains du roi , le 22 mai suivant. {^Moniteur. ) Conseiller d'état au conseil du roi, service extraordi- naire. (4 juillet 1814.) BÉRARD. Auditeur de première classe, service ordi- naire près les ministres , section de l'intérieur , sous l'em- pereur. 4o BER Maître des requotes ordinaire au conseil du roi , le 4 juillet i8i4 ; et enfin rc«omm^ auditeur au conseil d'élat. ( Décret impérial d'avril 181 5. ) BERENGEK. Médecin à rhôpital de Grenoble, fut, eu 1797 , député du département de l'Isère au conseil dts cinq cents. Il y resta jusqu'au 18 brumaire, époque à laquelle il fut membre des commissions législatives. d'i>ii il passa au tribunat. En septembre 1801 il fut appelé au conseil d'état , et nommé successivement par l'empereur comte d'em;nre , commandant de la légion- d'honneur et directeur général de la caisse d'amortissement. Le roi le nomma , le ) 2 mai 181 4 5 directeur général des impositions indirectes, et conseiller d'état, service ordi- naire. (4 juillet 18 14' ) BERGON. Comte d'empire, membre de la légion d'iion- neur , directeur général de l'administration des eaux et forêts de l'empire, conseiller d'état (service ordinaire hors des sections. ) Voici en quels termes M. Ber^on a porté la parole à Monsieur, au nom du conseil d'état, le 17 avril 1814 : M OiN SEIGNEUR, L« roiiseil d'état se f/'licite de voir le retour de V- A. R. dans la capitale et le palais de ses pères. Enfin, les fils de saint Louis et de Henri IV nous sont rendus! Nos cœurs sont au roi et à son auguste famille, et nos pensées, notre zl-lc, notre dévouement lui appartiennent. Nos désirs, Monsejfçneur, sont d'être utiles au souverain et i la patrie, de voir se cicatriser les plaies de la France , rcdcvciuie enfin la patrie commune du chef de l'état et des sujets, et de contempler notre monarque heureux par le l)oiiheur de son peuple. M. Bergan, en conséquence, est maintenu par le roi dans toutes ses places et titre3 , et retrouve sou fauteuil au conseil d'état du roi ( service extraordinaire) , le 4 juil- let i8i4. BERNADOTTE (Charles-Jean), né à Pau. Elevé du grade d'officier sous la république, par sou civisme^ jusqu'à celui de général. Envoyé en ambassade à Vienne , après le traité de Campo-Formio ; ministre de la guerre, maréchal BER 41 d'empire ; prince de Ponte-Corvo , nommé par l'empe- reur. Faisant, eu i8i4) partie de la confédération des puissances alliées résolues de détrôner Napoléon. Bema- dotte , jusqu'au moment où il est devenu prince hérédi- taire de Suède, avait prêté plus de dix sermens de fidélité différens. BERNARDI ( Joseph - Elzéar - Dominique). Ancien député , membre de l'institut; nommé par l'empereur chei de division, deuxième division , matières civiles, au mi- nistère du grand-juge. Il est étonnant qu'après avoir occupé cette place, l'auleui se soit permis d'imprimer, en 1814 > ce qui suit : i>" ibi4 i capitaine des gardes du corps du roi ( compagnie Wagram), etc. etc. Si on était curieux de lire sa lettre d'adhésion , datée de Fontainebleau , on la trouverait dans le Journal des Débats , du i4 avril iHj4 ; et sou discours au roi , au. noiu de tous les maréchaux, même journal du 3 mai \^i/\. Ou prétend qu'il vient de mourir en se jetant par une fenêtre à Bamberg. ( Moniteur^ juin 181 5. ) BERTHOLET (Claude-Louis). Membre de Pinstitiit, grand-officier de la légion d'honneur , grand-officier de l'ordre impérial de la réunion, sénateur le 3 nivôse an 8 , porté sur la feuille des bénéiices à ta sénatorerie de Mont- pellier, et un des savans les plus distingués; mais le génie et l'esprit du commerce vont rarement ensemble. M. Ber- tholet en offre un nouvel exemple 5 il avait voulu élever une manufacture de produits chimiques; mais le savar.t oubliant qu'il était négociant, consommait en expériences au-delà de ses bénéfices; il fut réduit , malgré le revenu de ses places, à s'absenter de la cour, faute d'y pouvoir paraître dans l'état convenable à son rang. L'empereur s'apercevant de son absence en connut les motifs ; il le fit venir : « M. Eertholet , dit-il, j'ai toujours cent milla écus au service de mes amis 3> , et il lui donna cette somme. Eertholet si^na la déchéance de Napoléon ; le roi le nomma pair, le 4 juin 181 4* BER 43 BERTON. Compositeur de musique, auteur du Délire^ ^'^ Aline ^ deMontano et Stéphanie^ et d'une foule de pièces qui ont eu le plus grand succès. Personne n'a mieux réussi que M. Berton à mettre en musique les vers louangeurs que M. Dupaty fit en diver- ses circonstances. S. M. l'impératrice et reine et S. A. R. madame la duchesse d'Angoulême ont tour-à-tour inspiré notre compositeur. On sait , ou on ne sait pas , qu'un diver- tissement intitulé la Fête de Meudon , composé pour la fête de Neuilly , hommage à LL. MM. II. , dédié à S. A. S. la princesse Pauline , duchesse de Guastalla, par M. E. Du- paty, imprimé chez P. Nouhaud , rue du Petit-Carreau, n° 32 , cour Lanoy , fut représenté devant l'im^pératrice , dit-on. On remarque entre autres morceaux, le suivant, dont M. Berton a fait la musique, qiii se trouve chez lui ^ comme il est annoncé. XE PAGE, (^rêvant. ) « Je vois la reine Marguerite , » Protectrice des vrais talens, » Auprès d'elle attirer l'élite «Des poètes les plus brillans. i> Le chantre et l'ami de son maître , »Le favori du dieu des vers , i> Je vois déjà Marot paraître î... MAROT , ( s' approchant. ) » Il rêve donc les yeux ouverts ! lE PAGE, (^s^ animant par degrés. . » Je vois le fils de la Victoire , » Sur son char s'offrir âmes yeux ; j> Il vient , d'un rayon de sa gloire i> Eclairer , embeUir ces lieux ! » Plus grands que les héros de Rome, «Près du vainqueur de l'univers , Ji) Je vois cent guerriers qu'on renomme!-.. MAROT , ( vivement.^ » Mais il a donc les yeux ouverts ! LE PAGE. )>Dans sa course illustre et rapide i> Je vois uu aigle audacieu.x , 44 B£U ;;SY'Iancei- d'un vol inli(!'pi(lc, »Et planer au milieu descieux! * Du bord que le Danu))e arrose , >; Parmi cent lauriers toujours vert?, vil Apporte en France nue rose.'... MAHOT , ( ai/ec transport. ) D Pour le coup , ses jeux sont ouveits! w Si l'on veut comparer cette musique avec relie de la cantate exécutée à l'hôfel-de ville, jour de la St. -Louis , devant la famille royale , et dont M. Berton composa aussi la musique, on y verra de grands rapports. «Nymphes de ce rivage, accourez h ma voix, »Livrcz-vous aux tiaufports d'une sainte allégreste; » C est enfin anjouuriuii ijue l'heureuse Lutëce » lîeçuit dans sou palais la filie de ses rois. » Pour la suite de ce morceau , vnycz Dupaty , auteur d'une foule de petits morceaux de ce genre. BESSIERE. Peu importe à M. Bessière ce qui se passe , ce qui se dit et oc qui se fait en politique, pourvu qu'il ait une jjréfecture. L'empereur l'avait jadis nommé préfet du Gers , le roi le nomma préfet de l'Aveiron ( i" août 181 4), et l'empereur le nomma enfin préfet de l'Arriége. (^Décret impérial A\\ 6 avril i8i5, ) Il n'est pas comme MM. Jerpha- nion , Bourgeois Jessoint, de Plancy, etc., ses confrères , qui tiennent positivement au sol : ôtez ces messieurs de Chaumont, de Châlons , de Melun , où ils sont de temps immémorial , les voilà tout dépaysés. BEUGNOT. Comte d'e^mpire, officier delà légion d'hon- neur, commissaire impérial et ministre des finances dans le grand-duché de Bergj conseiller d'état, service ordinaire. SiKE, s'écriait M. le comte Beugnot à l'empereur, avant S I R E, Nous apportons aux pieds de V. M. I. et B. l'Iiommage du respect, de la reconnaissance et de l'amour du collège électoral du département de la Haute-Marne. Ce département, Sira, ne s'enorgueillit d'aucune production BEU 45 privilégiée de l'agriculture ou des arts : il ne Tenferme pas de vasfes momimens d'utilité publique; mais il renferme des sujets fidèles et des citoyens soumis : les tributs s'y acquittent avec exac- titude; nos enfans accourent sous les drapeaux de la patrie; chacun sert V. M. , jouit ou travaille dans le calme silencieux qui est l'in- dice le plus sûr d'uD bon ordre social. Un tel département échapperait dans la foule aux yeux d'un prince vulgaire : nous sommes sûrs d'être préseus à ceux de V. M. ; nous sentons que nous sommes constamment aperçus, prifégés, dirigés par cette haute sagesse à qui rien n'échappe, sous qui tout prospère. Dans un tel état. Sire, quel vœu pourrions-nous apporter aux pieds de V. M. ? Nul autre que celui que nos pères apportèrent aux pieds de Louis XII : Que le ciel conserve votre personne sacrée pour le bonheur de ses peuples et l'exemple des rois ! et puisse-t-il retrancher de nos jours pour -njouter aux vôtres! Nous passerons sous silence que le gouvernement provi- soire avait nommé M. Beugnot commissaire à l'intérieur ( 3 avril iî:5i4^ 7 ou si nous en parlons , c'est que ce titre nous sert (le transition pour arriver avec M. Beugnot à la direction générale de la police du royaume (^Mo7tUeur du i3 mars 1814 ); au conseil d'état du roi (4 juillet i6i4 ) ; d'où M. Beugnot s'est élancé au ministère de la marine et; des colonies, en décembre i8i4' BEURXONVILLE. Nous ignorons s'il fut général de l'armée d© la JVIoselle sous la convention nationale; et nommé par elle ministre de la guerre dans la séance du 4 lévrier I7g3, présidence de Rabaud-Saint-Etienne. Mais il est constant que M. Beurnonville fut un officier au service de la république; ensuite on le vitcomte d'empire ; sénateui-, la 12 pluviôse an i3 ; grand-officier de la légion d'honneur, le 25 prairial an 12; grand-cordon de ladite légion, le 22 juillet i8i4> pair de France , le4j'iin 18145 porté comrau bénéficier de la sénatorerie de Limoges, par lempereurf ministre d'état, composant le conseil du roi; commissaire extraordinaire dans la deuxième division , à Mézière (dé- cret impérial an 26 décembre 181 3); un des cinq membres composaut la commission chargée du gouvernement provi- soire ( le 1er avril 181 4 )• 46 BOI BLANC D'AUTERIVE. Fojez Hauterive. BOGNE DE FAYE. Secrétaire d'ambassade à Munîch , pour l'empereur, en i8i i ; secrétaire d'ambassade , pour le roi, à Vienne en 1814. Membre de la légion d'honneur, par l'empereur ; nommé par le roi maître des requê,les honoraire de son conseil a'état. BOISSY-D'ANGLAS (François- Antoine) , né à Anno- ray, le 8 novembre 1766. Avocat au parlement de Paris , sans exercice; homme de lettres, correspondant de l'aca- démie des inscriptions et belles-lettres 5 officier dans la mai- son du prince de ; et depuis la révolution , membre de l'assemblée constituante ; procureur général syndic du dé- partement j membre de la convention, du conseil des cinq cents \ commissaire liquidateur des colonies espagnoles ; tribun ) président de la section de l'intérieur du tribunal; correspondant de l'institut; sénateur; membre de l'institut; comte d'empire ; commandant de la légion d 'honneur ; mem- bre du sénat conservateur ; commissaire extraordinaire en- voyé dans la douzième division militaire à la Roclielle. ( Décret impérial du 26 décembre i(Si3. ) Nommé par Louis XVIII pair de France, le 4 juin 1814. Commissaire extraordinaire de S. M. I., envoyé à Bordeaux {Journal de l'Empire, du 27 avril 181 5 ) ; pair de France , le 6 juin 181 5. (^Moniteur. ) Boissy-d'Anglas était président de la convention , le 1 er prairial an 3 , jour de l'assassinat de son collègue Ferand. C'est lui qui est auteur du discours préliminaire de la cons- titution de l'an 3. Voici le passage d*un de ses discours à la convention. «Citoyens, trois compagnies d'un bataillon <1e Tarn, en garnison à Saint-AfFritz , y pillèrent le Club, y déchirèrexit les Droits de l'homme, abattirent l'arbre de la liberté; ce désordre fut bientôt réprimé , et les trois compagnies furent obligées de se retirer. Elles allèrent à Saint-Hyppolife. Leur arrivée dans cette ville effraya les bons citoyens, qui se rallièrent et voulurent les massacrer. Vos com- missaires , alors à Nîmes , voulurent prévenir ce malheur, et requi- rent le général d'Albignac de faire venir ces trois compagnies à Nîmes. Elles y vinrent , furent désarmée» , et les instigateurs; parmi BON ^rj lesquels se trouvent un prêtre et un ci-âevant garde du roi, furent mis en prison Il est instant cependant de donner un tribunal à ces criminels. ;* BOISSY-D'ANGLAS , fils du précédent. Baron d'em- pire ; nommé par l'empereur préfet dé la Charente ( Aima' nacli impénal àe iSii ) ; maître des requêtes ordinaire sm conseil du roi ( 4 juillet 1814) ; et en 181 5 préfet de la Cha- rente inférieure. BONALD (de). D'une bonne famille deRouergne, fut en 1791 président du département de l'Aveiron. Il fut sans fonctions pendant la révolution ;'ses opinions n'étaient pas celles des philosophes. Des écrits qu'il publia à différentes époques n'obtinrent pas l'assentiment général 5 quelques journaux le maltraitèrent. Il était l'un des rédacteurs du Mercure. Lors de la création de l'université impériale, il accepta la place de conseiller titulaire aux appointemens de 12,000 fr. par an. En 1814 il eut la même place , et publia des brochures qui furent beaucoup vantées par les gens de son parti , mais qui n'étaient lues par personne. On l'a com- paré pour le style « A ce lourd Diderot, docteur en style dur, » Qui passe pour sublime à force d'être obscur. j> Le roi de Hollande avait eu l'idée de lui confier l'éduca- tion d'un de ses enfans , et la lettre que S. M. écrivit à cette occasion au gentilhomme de Rouergne se trouve dans la Gazette de France du 28 janvier 181 5. L'académie fran- çaise n'avait jamais voulu nommer Diderot} il est à croire que la seconde classe de l'institut n'eut jamais élu M. de Bonald ; mais il serait entré dans cette classe sans la révo- lution du 20 mars. Une ordonnance de réformation devait expulser plusieurs membres de l'institut, et les remplacer par d'autres individus. M. de Bonald eut été au nombre des remplacans , et ne pouvant être académicien par la grâce de l'institut, il l'eut été par la grâce du roi, qui l'avait déjà nommé conseiller au conseil royal de l'instruction publique, le 17 février 181 5. BONARDI DE SAINT-SULPICE. Comte d'empire ; 48 BOS général de division nommé par l'empereur, le i4 février 1807 j officier de la légion d'honneur par le même ; grand- officier de ladite légion par le roi , le 23 août i8i4« RONDY (Taillepied de). Comte d'empire, officier de la légion d'honneur, et nommé par l'empereur préfet du Rhône , à Lyon. Cependant M. de Bondy écrivit au prince de Bénévent la lettre suivante. Paris, le 11 avril 1814. MoiVISEIGMEUn, Aussitôt que j'ai appris les événcmens qui viennent de se passer, )e me suis empressé de me rendre en cette ville pour apporter au gouvernement provisoire mon adhésion pleine et entière aux actes du sénat et du ^gouvernement. Peisonne plus que moi ne désire de pouvoir consacrer ses faibles moyens au service de l'illustre maison de Bourbon , qui nous eit rendue pour le bonheur de tous les Français. J'ai l'honneur d'être avec respect, de V. A. S., le très-humble et très-obéissant serviteur, I.e comte de Bon nv, maître des requêtes, préfet du département du Rhône. Commandant de la légion d'honneur , le 20 novembre i8i4 ) par le roi. Nommé par l'empereur préfet du département de la Seine. (Mars i8i5.) EORDESSOULLE (Tardif de Pommeronx). Comte d'empire, lieutenant général de cavalerie 5 officier de la lé- gion d'honneur , nommé par l'empereur 5 grand-officier de ladite légion , par le roi (23 août 1814 )j chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le ler juin 1814. BORNES-DESFOURNAUX. Baron d'empire; général de.division sous l'empereur ; membre du corps législatif, membre de la chambre des députés 5 commandant de la légion par l'empereur; grand-officier de ladite légion par le roi. (3 août 181 /j.) BOSIO. Sculpteur, palais des Beaux-Arts. « Buste de •n S. M. l'empereur et roi , fait d'après nature. » ce S. M. le roi de Rome , fait d'après nature peu de T) jours après sa naissance. » BOS 49 « S. M. la reine de Westphalie , etc. , etc. , 55 (exposés au m'/sée Napoléon ^ le ler novembre 1812 , sous les nu- iiiéros 1007, 1009, 1010, etc. , de la notice.) ce Buste du roi , fait d'après nature, 53 (exposé au musée royal des Arts , le ler novembre 1814, sous le n" 1420 de la notice. ) BOSSI. Baron de l'empire ; préfet du département de la Manche, ayant prêté serment entre les mains de S. M. l'empereur des Français , roi d'Italie et protecteur de la confédération du Rhin. Sire, Organe de l'universalité des habi tans de la Manche, dont les seii- timens me sont bien connus, je viens présenter à Votre Alajesté Impériale et Royale l'expression de la joie respectueuse qui les anime, en voyant enfin le plus ardent de leuis vœux accompli. Siie, tous les départemens de votre vaste empire rivalisent sans doute de dévouement pour votre personne. Celui que j'ai l'hon- iieur d'administrer a prouvé par l'empressement avec lequel ses citoyens ont de tout temps volé sous vos drapeaux, qu'il est digne de fixer votre attention bienveillante. Les Français ont toujours été lieureux du bonheur de leurs maîtres. L'attachement aux institutions monarchiques et l'esprit de famille qui caractérisent particulièrement les Normands, leur ont fait partager plus vivement encore l'allégresse que tant de peuples ont fait éclater en apprenant que la succession directe du premier trône de la terre était enfin assurée au sang du héros qui l'a fondé, et que les veitus et les grâces de votre auguste com- pagne vous payaient du bonheur dont la plus belle paitie de la terre vous est redevable. IM A D A M E , Les Jiabitans du département que vous venez honorer de votre présence, n'ont point d'expressions qui puissent rendre les senti- mens dont ils sont pénétrés en songeant que par Votre Majesté le bonheur du plus grand des monarques égale enfin la gloire dont il est environné. Daignez recevoir avec bonté les hommages d'un peuple qui compte parmi ses jours les plus heureux, celui où vous affermîtes les destinées de l'empire français, eu donnant à Napoléon-le- Grand un fils qui, nous n'en doutons pas, héritera autant de ses vertus héroïques que de son immense puissance. ( Discours à l'empereur, lors de son voyage dans le département de la Manche, en i8ii.) 4 5o BOT Maintenu par le gouvernement provisoire en 181 4. Conservé préfet du même département , ayant prêté serment entre les mains de S. M. Louis XVIII , roi de France et de Navarre. Reconservé par S. M. l'empereur dans la même place. (Décret du 6 avril i8i5. ) On voit que M. Bossi tient singulièrement au départe- ment de la Manche. On dirait qu'il a fait un bail amphi- théotique avec ses heureux Iiabitans , pour être perpétuelle- ment l'intermédiaire entre eux et l'autorité régnante. Quoi qu'il advienne, il a toujours quelques petits discours tout prêts , auxquels il n'y a réellement qu'un mot ou deux à changer ; il a toujours un foyer de zèle , de dévouement qui se renouvelle sans cesse à chaque circonstance : nous l'offrons à notre société comme un des hommes les plus dignes de servir de modèle. BOTTA (Charles), né en 1766. Médecin, docteur du colléee de médecine î\ l'université de Turin ; en l'an 4> médecin de première classe à l'armée des Alpes , et ensuite à l'armée d'Italie ; membre du gouvernement provisoire en l'an 7 ; membre de la consulte en l'an 8 ; ensuite, de la commission executive et du conseil d'administration gé- nérale ; membre de l'académie des sciences ; président de l'assemblée cantonale de Saint-Georges ; membre du corps législatif; député de la Doire 5 chevalier de l'ordre impérial lie ia réunion. Il signa , le 3 avril i8i4 > la déchéance de iNapoléon. Nommé le ici- juin i8i5 recteur de l'académie de Nancy. BOTTIN (S.). Prêtre avant la révolution , remplit diver- ses fonctions administratives ; il était secrétaire général de ia préfecture du Bas-Rhin , et passa en la même qualit('' dans le département du Nord; il a fait pendant plusieurs annf'e9 les annuaires de ces départemens. Dans l'annuaire du dé- partement du Bas-Rhin, pour l'an j , il reproche aux roya- listes de crier à l'innovation ; il reproche aux fanatiques de crier à la profanation et à l'impiété ; tout cela à l'occasi(>n du calendrier républicain. Dans l'annuaire du déparieme/it du Nord ,.ponr l'an i3 , il dit (page35o) : que Caloune BOU 5i Fut, pendant son émigration , déjoué par les puissances et la cour des Tuileries. Lorsque le comte d'Artois passa à Lille, en 181451! accorda la légion d'honneur à M. Bo:tin, qui le même jour reçut sa démission de secrétaire général et prononça dans l'église de Saint-Denis, le m janvier i8i5, l'oraison funèbre de très-haut , très-puissant, très- excellent prince , Louis XVI ) roi de France et de Na- varre. On a publié en 181 5 , chez madame veuve Lcpetit , uu volume in- 8'^ iulitulé : La France en deuil , daa* BOU 53 lequel on trouve des fiagmens de cette oraison funcbre \ nous y renvoyons nos lecteurs. BOURDOIS. M. Bourdois était depuis long-temps un. paisible oratorien que les vanités de ce monde ne tentaient guère. Il lui prit la fantaisie, en 1806, de troquer son froc contre un bonnet carré de conseiller ordinaire et d'inspecteur général de l'université impériale. Moyennant une légère formule de fidélité à S. M. l'empereur et roi , il fut installé dans lesdites fondions. {Almanachs impé~ riaux depuis 1806 jusqu'à j8i3 inclusivement.) Moyennant la légère formule renouvelée à quelques mots près , S. M. le roi de France et de Navarre le maintint dans sa place de conseiller ordinaire et d'ins- pecteur général de l'université , qui se trouvait alor'S royale. ( Voyez Almanach royal. ) L'empereur revient y M. Bourdois , avec sa petite formule d'usage de fidélité , se retrouve dans son même fauteuil en i8i5. {Décret ini~- périal du 3i mars 181 5.) BOURDONNAY DE BLOSSAC (delà). Sous-préfet de l'arrondissement de Sancerre ; auditeur au conseil d'état, service extraordinaire (avant i8i4); maître des requêtes ordinaire au conseil du roi. C4 juillet i8j4. ) BOURGEOIS DE JESSAINT. Baron d'empire ; cheva- lier de la légion d'honneur ; préfet, de temps immémorial^ du département de la Marne. La première fois que M. de Jessaint ou Jessain est entré dans les murs de la ville de Chàlons , il a dit : M'y voilà , et je m'y maintiendrai quoi qu'il arrive. En effet, le drapeau tricolore décorait les édifices publics : on y vît successivement des aigles , le drapeau blanc j enfin le drapeau tricolore et les aigles, M. de Jessaint sur sa chaise préfectorale a vu toutes ces mutations sans sourciller. Moyennant un bon serment di'i- ment prononcé et signé, il se moquait du reste. Voilà de la philosophie pour un préfet , ou nous ne nous y connais-- sons pas. BOURIENNE. Camarade de collège et secrétaire intime de l'empereur , fut par lui nommé conseiller d'état ^ 54 BOU chargé d'affaires à Hambourg, au nom de S. M. Temperenr et roi. Nommé par le gouvernement provisoire directeur géné- ral des postes , vu l'absence de M. de la Valette. ( Moni- teur du 4 avril iyi4. ) Conseiller d'état (le4juillet j8i4) > chargé d'affaires t\ Hambourg au nom de S. M. Louis XVHI. (^Journal des î)ébats y du 18 septembre i8i4-) Nommé par le roi préfet de police à Paris , le i4 mars i8i5. BOURLTER ( Jean-Bapliste ). Baron d'empire 5 mem- bre de la lésion d'honneur , par l'empereur; né à Di;on, le 1er février lySi ; sacré le 'j.5 avril 1802 évèt^ue d'Evreux. Pair de France. ( Ordonnance du roi ^ du 4 juin 181 4- ) BOUTAI» D. Un des collaborateurs du Journal fie r Empire ou des Débats^ et signant ]M. B. {J''oycz le Jour- nal des Débals , du 10 mai j8i4-) « Sans iloufe f c l)on!>eiu- inespéié, ces bienfaits d'une sagesse et «l'une <;raudcur (l'âme sans exemple, n'ont point été, pour toute la Fianre, sans mélange de (juclques maux; la guerre la plus juste a ses calaniilé;: nos campagnes et plusieurs de nos villes ont con- fiidéiablement soufTof. Mais à (lui se prendre de ces désastres? Ne sont-ils pas, comme tant d'autres, les fruits de l'ambition de l'orgueil , de l'uvarice, de la dureté d'âme du tyran.'' JN'est-co jias Ruonapai te, et Buonaparle seul, tjui a j assemblé, de tous les points de l'Europe, pour les amener comme par la main sur nos iVonfières, ces multitudes d'armées formidables; et lorsqu'elles ont €u atteint ces frontières, n'est-ce pas Buouaparte encore tjui n'a ïien fait pour les empêcher de les franchir? La France envahie était bonne pour se défendre, et lui avec elle. Sa politique lia- sardcuse ne voyait dans l'invasion de notre territoire , dont, après tout, les peuples lui sont étrangers, «ju'un prétexte aux impôts arbitraires et sans bornes, aux conscriptions anticipées, auxlovécs en masse, à l'armement des femmes et des cnfans, à toutes les sortes de mesures destrurlivcs pour nous, sur lesquelles il foudai t le salut des siens. C'est Buonaparte encore qui a plus que doublé les maux de cette guerre, eu grevant nos campagnes de la sub- sistance et de l'entretien de jjos propres armées, qu'il laissait sans vivres, sans vêtcmens , sans chevaux pour les tiansports, tandis i^u.e lui-niéAîç tçnait en réserve dc« trcsorSj dont une faible partie , BOU 5S soustraife à la rapacité tîe sa famille, a suffi pour payer tout à la fois un mois de la solde de celte même avmée. Et que dire de l'affreux despotisme qui livrait nos villes sans murailles aux horreurs des sièges et des assauts, en exigeant d'elles une résis- tance insensée ? Il est certain que les alliés n'ambitionnaient pas d'envahir 1» France; leur conduite à Paris est actuellement le téraoignago irréfragable de la sincérité de leurs déclarations sur les bords du Rhin, et le sens clair de ces déclarations n'était autre que celui- ci : « Donnez-vous un gouvernement avec lequel nous puissions » vivre en paix , et nous vous donnerons la paix. ;; Dès lors nous avons eu l'alternative ou d'abolir la tyrannie, ou de laisser périr la patrie. Loin de moi l'idée de rappeler uu choix dout nous avons depuis réparé, sinon l'immense dommage, du moius la honte. Mais ce qu'aujourd'hui encore il n'est point inutile de redire, c'est que Buonaparte et son gouvernement subsistant, I'in\-nsion de la France était d'une nécessité absolue pour les puissances de l'Eu- rope; il fallait, pour leur salut à toutes, qu'elles brisassent la verge de fer avec laquelle Buonaparte dirigeait , au gré de son ambition , un peuple tel que les Français. Il était inévitable que la France fût accablée à son tour pour son opiniâtreté à se faire l'instrument des fureurs du plus dangereux comme du plus imprévoyant des conquérans; rien désormais ne pouvait la soustraire à ce grand acte de représaille. Mais, après cela, quel abîme de misère et de honte s'il lui eût fallu demeurer esclave de Buonaparte vaincu! Par fortune, le saug de nos souverains légitimes n'avait point été tout épuisé; il s'est trouvé des Bourbons pour faire que noi« ne de- meurassions pas sous un joug avili : grâces à eux, les Français rendus à leurs rois , rendus à eux-mêmes , pourront se vanter du moins de n'avoir été asservis qu'aussi long-temps que la main qui les tenait enchaînés les a conduits à la victoire. » Croirait-on que M. Boutard n'a eu que cette opinion ? Le lecteur sera agréablement surpris en apprennant que ledit M. Boutard ne pensait pas ainsi autrefois : en parlant de JNI. Roelin , il prétend ce qu'on passe devant son tableau sans même remarquer ce qui devrait le faire distinguer , la disposition des masses , la finesse des tons y l'imitativ& et le lini des détails , tels , par exemple , que la broderie et l'étoffe demi-usées de quelques habits , et , ce qui mé- rite surtout d'être observé , la ressemblance précieuse et si rare du portrait de S. M. n ( Journal de l'Empire , du 28 décembre 1812. ) 56 BOU « De toutes les grandes choses qui se sont faites de nos Jours , aucune peut-être n'est plus digne de l'attention du monde, (|ue cette fameuse expédition d'Egypte dont on publie aujourd'hui la relation et les précieux résultats ; entreprise juscju'alors sans exem- ple , qui ne pouvait en effet s'exécuter que dans un siëcle tel que le nôtre, et sous la conduite d'un héros auquel les âges prôcédens n'ont rien qu'ils puissent comparer. » L'antiquité n'a pas manqué de conquérans illustres , et ses sages n'ont point ignoié que le perfectionnement de l'homme est la plus noble fin des travaux de l'homme : plusieurs se sont dévoués , ont affronté de grands périls et fait de grands sacrifices , les uns pour porter la civilisation aux peuples barbares , les autres pour aller re- cueillir au loin les trésors de la sa (^J oumal des D ébats j du 6 juillet i8i4«) BRANCAS (Albert de). Chambellan de S. M. l'empe- reur et roi; adjudant commandant de la garde nationale. {Décret impérial à.a 8 janvier 181 5. Voyez le Moniteur. ) Présenté par S. A. S. leprince vice-connétable à S. M. l'em- pereur , pour prêter serment de fidélité entre ses mains. (^Moniteur au 16 janvier suivant. ) « Ce fut lui qui le premier excita , au milieu de ces braves que le sort des armes avait trahis , et qu'il rencontra le 2 avril sur le boule-« vard de la iVIadelaiue, à applaudir parleurs acclamations et les cris de vi^e le roi! aux nouvelles destinées de la France. » ( Journal des Débats , du 7 avril 181 4 , art. Paris. ) Officier dans les mousquetaires, maison du roi. Pré- sentation au roi et serment. ( Moniteur. ) BREVANNES ( Amédée de). Auditeurau conseil d'état de l'empereur; maître des requêtes au conseil d'état du roi ; préfet du département d'Ile et Vilaine. (Janvier i8i5.) BRICOGNE. Avant 18145 maire du sixième arrondis- sement de la bonne ville de Paris , et chevalier de la légion d'honneur. En i8i4j maintenu maire dudit arrondissement, et anobli le 2 août par le roi. Apr s i8j4) il salue S. 31. l'empereur des nouvelles protestations de son respect , de son admiration , de son amour et de sajîdélité. (Adresse du conseil municipal de la ville de Paris, au bas de laquelle se trouve la signature de jM. Bricogne, le 25 mars 181b. ) ERIFFAUT (Charles). Auteur de jRo5<2OTo//rfi', poëme 58 BRI en trois chants 5 de Ninus II} et de Jeanne Gray^ de sif- flante mémoire. Voici deux petites pièces de vers assez ignorées , et que nous nous empressons de mettre sous les yeux de nos lec- teurs. LA JOURNÉE DE L'HYMEN. ( Fiagmens.) Chœur général. CroiRE à Napoléon ! Hymen, comble ses vœux! Que le plus grand des vois en soit le plus heuieux. I Chœur des Français. France , tu n'étais plus ! Des pages de l'histoirs L'anarchie eu fureur avait layé fa gloire. Sous un crêpe sanj^lant , fuyant le front voilé. Ton génie emportait au séjour étoile De tes liéros perdus les images divines, Et livrait la patrie au démon des ruines ; NalUeuveux ! nous pleurions. Dans la poussifere assis j Tournant vers l'avenir nos regards obscurcis. De sa nuit menaçante interrogeant les ombres , Quel astre, disions-nous, levé sur ces décomlires, Ranimera la France au fond de son cercueil i De son peuple orphelin qui vengera le deuil ? Napoléon parait : Sors de ta nuit profonde, Sors; que ton front vainciiieur, rayonnant sur le monde j A ses rois étonnés tasse baisser les yeux ! Bevis pour les destius que nous doivent les cieux. Il parle. Tu renais , ta gloire se consomme, Et l'amour du grand peuple a payé le grand homme. Chœur des Arts. Accourons, célébrons ses travaux, ses conquêtes! Que le champ soit ouvert ! que les palmes soient prêtei ! Que le marbre et l'airain s'animent à sa voix! Fatiguons nos pinceaux à tracer ses exploits I Chantez, fils de la lyre , au pied de ses trophées : La terre des héros doit l'être des Orpliées. Napoléon commande : allez jusqnes aux cieux Porter avec son nom ses faits victorieux , Obélisques ailiers, colonnes triomphales. FoiilaiiieS; jaillissez sous ses muius libérales. BRI 5g Vieux monts, qui des Romains braviez l'aigle eu courroux, Devant l'aigle fiançais, Alpes, abaissez -vous. Ouvrez-vous . longs canaux : qu'en vos routes profondes De cent fleuves rivaux fraternisent les ondes. Que de tiavaux Lardis, d'utiles monumens ! XJu jeune Louvre soit de ses vieux fondemens. ÏNapoléon nous rend une vie immortelle, Et révèle à la Fiance une France nouvelle. Chœur général. Gloire à Napoléon ! Hymen , comble ses vœux! Que le plus ;^raud des rois eu soit le plus heureux ! C'est ainsi qu'à travers ces cantiques sublimes j Ces hommages, ces vœux, ces transports unanimes j Ces voix des nations proclamant ses bienfaits, Heureux , environné des heureux qu'il a faits, L'esprit vers l'avenir , les regards sur la France, A l'autel nuptial Napoléon s'avance. Allez, nobles époux; allez, couple adoré : Les cœurs vous suivent tous vers ce Louvre sacré Où résonne déjà la voix des saints cantiques. La patrie , à genoux , dans ces parvis antiques Recueille le serment que l'amour a dicté, Et le cri de la terre aux cieux l'a répété. A ce cri prolongé, tous les cieux retentissent. Soudain de l'Orieut les portes resplendissent, S'ouvrent : du sanctuaire où siège l'Eternel, Les anges prosternés, l'œil baissé sur l'autel. Mêlant à nos concerts leur voix harmonieuse. Semblent faiie avec nous une famille heureuse; Et Dieu même, le bras sur le Louvre incliné. De son sceptre a béni le couple couronné. IVIille chants signalaient l'allégresse publique : Voilà qu'au même instant une voix prophétiques Laissa tomber des airs ces accens solennels, De l'aurore au couchant recueillis des mortels : « O peuples, rangez-vous sous le joug des bienfaits j » C'est le seul qui sur vous s'éteudra désormais. » A l'âme du héros la carrière est tracée. j> Dans ce champ sans limite elle s'est élancée; » Et là, Napoléon veut, comme aux champs guerriers, o Conquéiii' tous les cœurs comme tous les lauriers. Ko BRI }> Long-temps il jouira de ses travaux immenses." i> V«us verrez cet liynien , entouré d'espérances, » Par vos prospéiifés les remplir chaque jour ; » Et l'auguste compagne, objet de son amour, » Du bonlieur d'un liéros source pure et féconde, V Eterniser son nom sur le trône du monde. » Favori du Ttfcs-Haut, honneur k tes exploits ! » Les siècles se diront : Il parut, et les rois » Pâlissaient à ses pieds, et des peuples sans nombre » De son camp protecteur couraient implorer l'ombre. >» Mais ils diront encore : Il connut l'équilé ; » Il éclaira le monde après l'avoir dompté ; » Les cités prospéraier.t sous ses lois floi issantes ; » Le pardon descendit de ses mains inclulgeules ; » A son aspect les cœurs étaient épanouis ; ;) Et ce roi qui se montie à nos yeux éblouis, }> Couronné de bienfaits, entouré de victoires , )} Eut toutes les vertus, comme toutes les gloires. » (Journal de r£mpire, JuiniSiO. ) Alltz , nobles fils de la gloire, Au devant du fils de Henri ; Poitez-lui l'étendard chéri Des Bourbons et de la Victoire. * II revient, ce monarque exilé de son trône , Comme un autre OEdipe appuyé Sur le bras d'une autre Antigone. Sous le poids du malheur son front n'a point ployé j Sa voix bénit , son cœur pardonne : Hors son amour pour uous , il a tout oublié. Revoyant sa patrie, autrefois si prospère, ' De ses yeux quels pleurs vont couler A l'aspect de notre misère ! Mes enfaus, dira-t-il, fiers de nous ressembler, Respirez tous au sein d'un père ; Le ciel vous affligea, je viens vous consoler. Allez, nobles fils, etc. Vers mis en musique par madame deB... Se vend chez Porro , Sieber et Vente , marchands de musique. Prix , i fr. 5oc. ( Mai 1814.) Nous recommandons aux lecteurs son ode sur la nais- sance du roi de Rome ) confiée aux presses de Timptitaerie BUD 6% împérîaîe , 1811 , în-4-O. M. Briftaut a fourni à la Gazette de France , dans les trois derniers trimestres de 1814 > des articles politiques tout à fait à l'ordre du jour d'alors , signés B T. BRISSAC. Foyez Cossé-Be.iss\c. BRUNE. Général, ayant servi sous la république; maréchal d'empire; grand-cordon de la légion d'honneur , le 2 février i8o5; comte dempire ; décoré de l'ordre royal et militaire de Saint-I.ouis , le 1er juin i8i4; pair de France {^'^loniteur à.\x 6 juin i8i5 ); chef de corps d'obser- vation rassemblé à Antibes. (Avril i8i5.) M. Brune est le premier auteur du Journal général de la cour et de la ville ^ appelé depuis le Petit Gauthier ^ du nom du continuateur. On a en outre de lui , dit M. Barbier, un Voyage pittoresque et sentimental dans les provinces occidentales de la France, en prose et en vers, imprimé en i8û6 , in-18. BRUiS^O. Baron d'empire; général de brigade, le 6 avril 18075 officier de la légion d'honneur , nommé par l'empereur; commandant de ladite légion, nommé par le roi. (^3 août 1814. ) BRUYERES. Maître des requêtes au conseil d'état , nommé par l'empereur et par le roi ; directeur général des travaux publics, nommé par l'empereur et par le roi ; mem- bre de la légion d'honneur par l'empereur; officier de la légion d'honneur par le roi. BUiiCHE (Jean-Xicolas). Membre del'institut, membre delà légion d'honneur; premier hydro°;raphe de la marine impériale ; chef du dépôt des archives du ministère , et géo- graphe du bureau des longitudes sous le règne de l'empereur, M. Buache reprend ^ dit le: Journal des Débats du 2. juin 1814, le tifre de premier géographe du roi, ce qui fait sup- poser que M. Buache avait le même titreavant la république. Ingénieur hydrographe en chef, et conservateur au minis- tère de la marine royale. {Ordonn. du roi^ du 6 juin 1814.) BUDAiST. M. Budau n'a juste que ce qu'il faut de titres pour se présenter dans notre société ; mais nous l'invitons , i'il veut y jouir d'une plus grande considération , de ne pas 12. CAF rester en clicmîn. M. Budan était inspecteur général de l'université impériale, après cela il devint inspecteur géné- ral de l'université royale de France , même inspecteur gé- néral des études ( Ordonjtance du roi^ du 17 février 181 5) ; et puis voilà tout. Il a cependant sous les yeux , parmi ses illustres confrères les inspecteurs généraux, des exemples bien beaux et bien brillans à suivre. BURGUES DE MISSIESSEY. Vice-amiral de la ma- rine impériale , après avoir servi long-temps dans la marine de la république française ; conservé dans la marine royale. Comte d'empire; commandant de la légion d'honneur, le 26 prairial an 12; grand-cordon de la légion d'honneur, par le roi , le 2^ août 1814. BUSCHE. La ville de Niort fait ses délices du recueil des actes de sa préfecture; ce n'est pas cjue le style en soit plaisant et divertissant, mais c'est que ce sont les mêmes circulaires à peu près que M. Busche avait écrites comme préfet du roi , et qu'il ressasse maintenant comme préfet de l'empereur. {Décret du 6 avril ibi5.)0n conçoit qu'aux lis il a substitué les abeilles ; que pardessus le drapeau blanc il a rais le drapeau tricolore ou national ; cjue ce gouvernement , auquel il donnait l'épithète de Icgitirne et ùe paternel ^ n'éiait rrellement qu'un gouvernementyà/Z'/c et sans énergie. Croiralt-ou enfin qu'il y a encore des gêna qui se figurent que rien n'est difficile comme de changer de parti et d'adopter du jour au lendemain les expressions à l'ordre du jour? On peut appeler cela des préjugés. CAFFARELLI ( J.). Comte d'empire; grand-officier de la légion d'honneur ; prélet maritime à Brest ; commissaire extraordinaire de la dixième division militaire à Toulouse > nommé d'après le décret impérial du 26 décembre ]8i3, et jouissant de tous les privilèges d'un conseiller d'état à vie , c'est-à-dire d'un conseiller d'état qui ne cessera ses fonctions qu'en cessant de vivre. Attaché à la section de marine par l'empereur, même avant 181 1 ^ M. Caffarelli CAM 63 ^tait déjà conseiller d'état. Le 4 juin iSi4, on le \oit figurer parmi les conseillers d'état honoraires du conseil du roi; le 26 mars i8i5, enfin, on retrouve encore le nom de M. Caffarelli parmi les conseillers d'état que l'em- pereur a présidés pour la première fois depuis son retour, et ensuite sur la liste des pairs de France. (Décret impérial du 5 juin 181 5. ) CAFFAPiELIJ. Lieutenant général 5 comte d'empire ; grand-aigle de la légion d'honneur; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis 5 aide-de-camp de l'em- pereur 5 commandant à Rennes , pour le roi ( treizième division militaire); redevenu au service de l'empereur. (^Moniteur Au 28 mars 18 1 5. ) C ALLET. Ancien peintre du roi et du cabinet de Mon- sieur ( à la Sorbonne. ) Allégorie sur la naissance de S. M. le roi de Rome. La prise de la ville d' Ulm. Entrée triomphante de S. M. l'empereur à Varsovie. (Exposés au musée Napoléon, le le^ novembre 1812, sous les numéros i53, i54, i55 de la notice. ) « On a déjà pu placer dans les grands appartemens des Tuileries un portrait en pied de S. INI. revêtue de ses habits royaux , ouvrasjo de M. Callet. Cet artiste avait conservé précieusement ses croquis et plusieurs portraits de Monsieur , qui l'ont mis à même de devan- cer dans cette occasion tous ses confrères. M. Callet possède aussi les portraits en buste , et fort ressemblans , de S. M. et de Mon- sieur, comte d'Artois. » ( Journal des Débats , du 1 2 mai 18145 article Paris. ) CALVET DE MADAILLAN. Garde du corps du roi sous Louis XVI ; député de l'Arrlège au corps législatif, sous l'empereur et sous le roi ; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le lO juillet i8i4« CAMBACERES. Conseiller à la cour des aides de Montpellier, sous Louis XVI ; rapporteur de ladite cour; député à la convention nationale et président du comité des seize. Sous le directoire il renouvelle le serment de maintenir la république et de haïr la royauté. Second «4 CAM consul en l'an (S; duc tle Panne; prince, arcîii-cliancelîer de l'empire 5 ofllcier civil de la famille impériale; comme grand-dignitaire , membre du sénat et du conseil d'état; président de la haute-cour impériale ; grand-aigle de la lésion d'honneur ( i3 pluviôse an i3); membre du corps des pénitens-blancs (^Journal de l'Empire^ du 19 no- vembre 1607 ) ; grand-cordon de l'ordre impérial de la réu- nion; grand-commandeur de l'ordre royal de "VVestphalie ; grand'-croix de l'ordre de Saint-Etienne de Hongrie ; chevalier de l'ordre de l'aigle noir de Prusse, etc. S. A. S. écrit la lettre suivante à S. A. le prince de Bénévent. « Leprinre archi-chanrelicr «le l'empire, soussigné , déclare qu'il adhère pleinement à tous les actes laits par le sénat depuis le premier avril courant, ainsi i^u'aux dispositions qui sont la suite de ces actes. » A Elois, ce 9 avril 1814. CiMBACÉRis. Il siège au sénat dans la séance du i4 avril i8i4 {Journal des Débats y du 14 avril i8r4), séance dans laquelle il fut décr-té que le gouvernement serait remis dans les maius de S. A. royale Monsieur, comte d'Artois, en atten- dant le retour de Louis-Stanislas-Xaxier , roi de France. S. A. fait verser pour l'érection de la statue de Henri \V une somme de 200 francs ( Journal des Débats , du 27 juin 1814); le 21 mars 181 5 , le prince Cambacérès est; nommé grand-juge , ministre de la justice ; et le 5 juin i8i5, pair de France. Dans la séance de la convention , du 2 brumaire an 2 , îl prononça un discours qui peut être regardé comme une profes.-jioa de foi. ( Voyez le Moniteur du ii brumaire an 2.) CAMET DE LA BONARDlÈRE (J.-P.-G.). Maire du lie ari-ondissement de la bonne ville de Paris, sous le règne de S. M. l'empereur Napoléon; maire du même arrondissement sous le lègne de S. M. Louis XVIII. Chevalier de la légion d'honneur sous le premier ; et officier do la susdite légion d'honneur sous le second , ( le 2 aoilt i8i4. ) * CAM 65 CAMPENON (Vincent). Quand on change il faut toujours changer avec fruit ; c'est un principe constant chez les girouettes. M. Campenon était, sous l'empereur, chef adjoint de la première division de l'université im- périale j commissaire impérial au théâtre de l'Opéra- Coniique. Nommé membre de l'institut à la place de l'abbé Delille au grand étonnement du public , qui , apprenant qu'il se présentait , s'écria : Au fauteuil de Delille aspire Campenon , Son talent suffit-il pour qu'il s'y campe ?.... D'après l'époque de son élection , que devait suivre de près sa réception , c'était de l'empereur Napoléon qu'il devait faire l'éloge dans son discours ; mais M. Campenon , reçu à l'académie française , s'asseoit dans le fauteuil de ce bon abbé Delille , et s'identifiant , non avec le talent du défunt (nous ne faisons pas cette injure à M. Cam- penon), mais avec son royalisme, il fait dans son discours académique un éloge pompeux de Louis-le-Désiré 5 il abandonne le vil titre de commissaire impérial près du théâtre de l'Opéra -Comique 5 conserve aa place de chef adjoint à l'université , en convoitant cependant mieux ; devient commis à la douane de la pensée, aux gages de 1200 francs (24 octobre i8i4)) et voit, ne sachant trop lui-même pourquoi , la croix de la légion d'honneur se placer à sa boutonnière avec un ruban rouge marié à uu ruban blanc. (i3 septembre i8i4.) Le 1er janvier i8i5, M. Campenon entre en fonction comme secrétaire du cabinet du roi et des menus , sous les ordres de M. le duc de Duras ; tout cela allait le mieux du monde , lorsque le retour de l'empereur éloigne M. le duc de Duras. M. Campenon , qui n'aime pas à rire quand il y va d'une place perdue y court aussitôt de l'Opéra-Comique aux Tuileries , et des Tuileries à l'Opéra-Comique, où on avait déjà oublié qu'il y avait été commissaire impérial. En vain il crut trouver grâce par sa jolie requête des rosières de Salency à S. M. l'impératrice y composée en des temps plus lieureux. 5 6G CAM Comme le lecteur pourrait l'avoir perdue de vue, nous la rapporterons ici. Requête des Rosières de Saîency à S. Aï. l' impératrice. Le sort a placé notre asile Loin des pompes des cours , loin du bruit de la ville j Et vers nos souverains aujourd'hui notre voix Va s'élever pour la première fois : Quand le vœu d'un héros vous fit monter au trône , Notre pasteur nous dit au prôue : « Mes enfans , bénissez le ciel ! » Oui , sans doute , c'est l'Eternel » Qui plaça notre souveraine » Dans ces rangs où les rois, par une heureuse chaîne , «Désirant affermir le repos des états, » Au gré de leur amour vont chercher des compagnes. i»Si le ciel l'eût fait naître au sein de ce» campagnes , » O mes filles , n'en doutez pas, » La rose aurait été pour elle ! » Suivez donc à l'envi ce glorieux modèle : il Et si le sort jamais la conduit dans nos champs , il Portez devant son char vos hommages touchans. » Ainsi de timides rosières, Sûres d'un accueil généreux , "Viennent jusqu'à vos pieds déposer leurs prières; Nous osons d'un hameau vous apporter les vœux; Les conscrits de notre village , A leur retour nous ont déjà vanté (Et sans doute des cieux c'était un doux présage) De votre jeune Majesté Les grâces , les attraits , et surtout la bonté. Le ciel à vos vertus livre avec assurance Le bonheur du héros qui gouverne la France. Cet espoir vous précède et vous suit eu tous lieuxi Quand sur nos rives fortunées Vous venez par les plus doux nœuds, Du plus puissant des rois parer les destinées j Daignez de vos regards favoriser aussi Les jeunes têtes couronnées Du village de Salency. Ce village, c'est notre empire; Nos états sont un champ: quelques roses ici Forment l'humble couronne a laquelle ou aspire Suuveut , pour l'obtenir , nos cœurs out combattu ; C A N €rj Comme la vôtre , elle est le prix de la vertu ; Et si l'hymen partage ou confond toutes choses j De l'empire des Francs que votre auguste époux Soit l'orgueil et l'appui ; mais , vous , Protégez l'empire des Roses. {Journal de l'Empire ^ du iSmai 1810. ) M. de Jouy eut la barbarie de supplanter M. Campenon,' qui ne se rappelle peut-être déjà plus ce fragment , qu'il prononça lors de sa réception à l'académie française ^ à l'occasion de l'abbé Delille. « Pourquoi craindre de lépéfer ce que toute la France a dit ? on a employé tous les moyens de séduction pour obtenir quelques vers du Virgile français, tout a échoué; il est resté tidële à l'inflexibilité de l'homme, et rien n'a pu interrompre le cours de son silence cou- lageux ; silence que les plus beaux vers n'auraient jamais pu égaler.» CAMPREDON. Baron d'empire \ lieutenant général ; inspecteur général du corps impérial du génie; inspecteur général du corps royal du génie ; commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur ; grand-officier de ladite légion , nommé par le roi ( -jç juillet 1814 ) ; de nouveau au service de l'empereur. ( Journal de l'Empire ) du 24 mai 181 5. ) CANCLAUX (Jean-Bapt. -Camille) , né le 2 août 1740.^ Officier général sous la république ; admis au sénat le 3o vendémiaire an i3 ; grand-officier de la légion d'honneur ; comte d'empire; nommé par l'empereur commissaire ex- traordinaire dans la treizième division militaire , à Rennes ( Décret impérial du 26 décembre i 8i3) ; pair de France , nommé par le roi ( 4 juin j8i4 ) ; commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-J jOuis ^ le 23 août i8i4; pair de France , nommé par l'empereur. ( Décret impérial du 4 juin i8i5. ) CANOUVILLE (de). M. de Canouville, ou le comte de Canouville, député de la Seine inférieure , nous sert de texte pour ses illustres confrères les membres du corps législatif ou de la chambre des députés qui ont également prêté serment à trois ailes de notre moulin. Nous ne citerons ici que le» noms qui commencentj comme M. de Canouville, par un C, 5* 6S CAP CASENAVE (de). (Basses-Pjrénées. ) CASE-LABOVE. (Seine. ) Membre de la légion d'iioiu xieur. CHABAUD-LATOUR. (Gard.) Chevalier d'empire et membre de la légion d'honneur en 181 1 } baron en 1814- CHALLAN. Chevalier et légionnaire. CHANCEL. (Charente.) CHERIER. (Vosges.) CHEVILLARD DE MARLIOZ. (Mont-Blanc.) Officier Je la légion. CHILHAUL-LARIGAUDIE. (Dordogne.) CHIRAT. ( Rhône. ) CLAUZEL DE COUSSERGUES. ( Aveiron.) Légion- naire. CLEMENT. (Doubs.) COLAUD LASALCETTE. (Creuse.) Légionnaire. COLCHEN. ( Moselle. ) Idem. COUPÉ. (Côtes-du-Nord.) Idem. CAPELLE. Vivent les chansonniers ! Quand ils chaii gent d'opinions, ils le font gaiement. Ils n'imitent pas ces piagistrats revêtus d'une triste et longue simarre, qui à cha- que variation politique viennent gravement et procession- nellement jurer fidélité, n'importe à qui : pourvu qu'ils jurent et qu'on les maintienne , ils sont contens. M. Capelle a quelques échantillons à offrir de son admi- ration et de son dévouement. Voici ce qu'il pensait en i8i i, sur l'air : Comme faisaient nos pères. Frakçais, Français, le verre en main , Que ce jour nous rassemble ; Chantons, buvons ensembl.© A la santé du roi romain : Et sa naissance, Et sa puissance, Viennent en France Doubler notre espérance. Or sus, débouchons nos flacons, Yei'SQAfii tiiu(j[U0BS, versons, trinquons. CAP 69 Rions , rlianfous , Chantons et répétons : « Qu'il vive et qu'il prospère » Tout comme a fait son père , » Tout comme a fait, tout comme a fait son père. « Il apprendra sur les genoux D'une mèrechéiie, Qu'amour, gloire et patrie Ont des attraits puissans pour nous. Nouvel Alcide, De gloire avide, Prenant pour guide Son génie intrépide , Nous le verrons vaillant, dispos, Dans ses jeux et dans ses travaux , En vrai héros Devancer ses rivaux Bien loin dans la carrière , Tout comme a fait son père. Tout comme a fait, tout comme a fait son père. Veillant au salut de l'état , Fier du nom d'un grand homme , Ce fils sera dans Rome Et législateur et soldat. Si dans sa rage Horde sauvage A son courage Ose faire un outrage. Il ira, comme les Césars f Du Capitole aux champs de lilarSf Bravant les dards , Dicter sur les remparts Ou la paix ou la guerre. Tout comme a fait son père, Tout comme a fait, tout comme a fait son père. Du sein des périls, des hasards. Sortant couvert de gloire. Ce fils de la Victoire Deviendra le soutien des arts. Malgré l'envie , Rendant la vie A l'indu&trie , Aux taleos; au génie^ 70 CAP On le verra plus d'ime fois Dans le temple auguste des lois, Réj;ler les dioits Des peuples et des rois, En maître de la terre , Tout comme a tait son père, Tout comme a fait , tout comme a fait son përr. (Hommages poétiques à LL. MM. II. et RR. tome II, p. 307. ) Mais il pensait bien différemment en i8i4j sur l'air : Du Magistrat irréprochable^ Cédant au désir de la France ^ La Paix est enfin de retour! Apres une si longue absence, Louis la rend à notre amour ! La Fortune a trahi l'Audace; Nous respirons en liberté.... Les malheurs que la Paix efTace Semblent n'avoir point existé. Que l'airain, jusqu'à la frontière, Propage le ni de nos cœurs. Et l'annonce à l'Europe entière. Qui gémissait de nos erreurs ; En voyant le terme à nos peines, Oublions des maux inouïs. Et cliantoDs , en brisant nos chaînes : Yive la Paix! vive Louis!.... Un roi français et légitime, Jaloux du sort de ses soldats. Par le carnage et par le crime N'agrandira point ses états; Il sait que le maître du monde N'a créé les rois si puissans , Qu'afin que chacun lui réponde Du bonheur de tous ses eufans. Il connaît la maxime antique Du bon Henri, si généreux: «r La véritable politique » C'est de rendre son peuple heureux. ') Si le héros, prenant ses armes, Par la valeur s'élève aux cieux. Le prince qui tarit nos larmes. Foi la bouté s'égale sxu. ditux. CAR 71 Jurons , an sauveur de la France, Amitié, paix, amour constant} Jurons éternelle alliance; Louis tiendra notre serment. Laisse enfin respirer la terre, Et tu verras, peuple Français, Que jamais un empire en guerre ISe valut un royaume en paix ! CAPELLE. Secrétaire général de la préfecture de la Stura C 1 807 ) ; préfet à Livourne ( 1 808 ) 5 baron d'empire ; membre de la légion d'honneur; nommé par l'empereur préfet à Genève j et par le roi préfet du département de l'Ain, le 12 juin i8i4- GARA SAINT-CYR. Colonel sous la république ; fait général de division par l'empereur, le 27 août i8o5 ; baron d'empire^ grand-officier de la légion d'honneur. Le roi lui a accordé les lettres-patentes, scellées du grand sceau j portant concession du titre de comte. CARBON ARA. Comte d'empire, membre de la légion d'honneur 5 membre du sénat conservateur, le 28 mars 18095 ayant signé la déchéance de Napoléon et le rappel des Bourbons en France. (Extrait des registres du sénat conservateur, du 6 avril ioi4-) CARION-DE-NISAS. Dans son discours en réponse à celui que Cari>ot prononça contre l'élévation de Bonaparte à l'empire , on remarqua ces mots : « On a beaucoup cité au commencement de la révolution un mo- nument remarquable de ces contiats solennels passés à de grandes époques, je veux parler de ce fameux serment des certes de la vieill» Espagne , qui , si j'en crois l'histoire , fut long-temps prbté et reçu par mes propres ancêtres. » De ces mots, sans qu'il fût besoin de recourir aux généa- logies que M. Carion indique en note , on a conclu qu'il descendait des rois d'Aragon ; ce qui fit naître l'épigramme suivante : Monarques et grands de la terre , En voyant le tribun Carion Descendre des rois d'Araçon , Apprenez comme en déirénère:» ^% CAR Ancien tribun du peuple. Il ab;iira la rause de la répu- blique une et indivisible pour embrasser celle de l'empe- reur. Les anciens, le jour d'une grande solennité j offraient une \ictime qu'on sacrifiait alors : M. Carion-Nisas, fidèle imitateur des anciens, offrit pour victime à l'époque du couronnement de Napoléon , une tragédie intitulée Pierre- le-Grand ^ qui fut sacrifiée par le peuple - parterre. On commença à siffler cette pièce à midi, en attendant l'ouver- ture des bureaux , et à deux heures après minuit les sifflets se faisaient entendre encore. L'auteur les avait provoqués par deux lettres insérées au Journal de Paris ^ des 26 et 27 iloréal an 1 2 , où il appelait ses auditeurs futurs des loustics et des sifjletiers. Malgré ces injures, le parterre laissa par- venir la pièce jusqu'au commencement du cinquième acte. Dans une des premières scènes de cet acte, un messager arrive porteur d'une lettre j un plaisant s'écrie : c'est une lettre de V auteur ^ un autre : il faut C envoyer an Journal de Paris. On se rappelle les lettres insérées dans cette feuille, et le public entre alors dans une fureur inexpri- mable. Tel , d'un roup incertain par le prêtre frappé, Mugit un fier taureau tic l'iiotcl écliappé , Qui, (lu fer suspendu victime déjà prête, A la Lâche trompée a dérobé sa tc!e. M. Carion-Nisas, adjudant commandant, devint bien- tôt officier de la légion d'honneur ; ce qui ne l'empêcha pas , le 14 niars i8i5, d'accepter du roi Louis XVllI le titre do secrétaire général adjoint au ministère de la guerre. C'est lui qui en ib\b a composé le discours qui a été lu au nom des assistans au Champ-de-Mai. CAMUS-pUMARTROY. Baron d'empire; auditeur au conseil d'état, serviceextraordlnaire , préfet de la Creuse, nommé par l'empereur ; maître des requêtes ordinaire , nommé par le roi. ( 4 juillet 1814. ) CARNOT (Lazare-Nicolas-Marguerite). Capitaine au corps royal du génie, membre de l'académie de Dijon, che- valier de l'ordre royal et militaire de Saint-I.ouis, sous CAS 73 Louis XVI ; député de l'assemblée nationale législative ; député à la convention nationale 5 membre du comité de salut public, chargé de la guerre ; membre du directoire exé- cutif de la république française; condamné à la déportation le 18 fructidor 5 rentré en France après le 18 brumaire, et bientôt ministre de la guerre , tribun , rien 5 se rapproche de l'empereur lors des désastres de la France ; défenseur d'Aï - vers ; donne son adhésion au gouvernement pour le retour des Bourbons. ( Moniteur du 16 avril i8i4- ) Par décret du 23 avril i8i4j de S. A. R. Monsieur, le général Carnet, ancien inspecteur général du génie, est rendu aux mên)f;S fonctions. Nommé ministre de l'intérieur, le 20 mars 181 5, par l'empereur ; puis comte; enfin pair de France, le 4 juin suivant. M. Carnot est membre de la légion d'honneur; éhi membre de l'institut en 1790, il en fut exclu par soite du 18 fructidor, et ce fut Napoléon Bonaparte qui le remplaça. M. Carnot y rentra par le décret du 8 pluviôse an 1 1 , et !e gouvernement royal était sur le point de l'eu exclure de nouveau. CATINEAU-LAROCHE. Chef de bureau de l'admi- nistration de la direction générale de l'imprimerie et de la librairie ( 1811 ) ; inspecteur du commerce en Illyrie 181 u; secrétaire général de la préfecture de l'Aisne ( 18;.^) ; sous-préfet de Saint-Quentin (en i8i4 jusqu'en mai j8i5. ) CASA-BIANCA. Député de la Corse à la convention nationale. M. Casa-Bianca jusqu'alors n'avait guère juré que de maintenir la république et de détester la royauté , jusqu'à concurrence cependant du titre de comte d'empire , qu'il obtint après celui de membre du sénat conservateur, le 4 nivôse an 8 , et la décoration de grand-officier de la légion d'honneur. Jusqu'alors M. Casa-Bianca n'avait guère juré successivement c^ue ^délité à la république ^ au consulat^ aux constitutions de l'empire et à V em- pereur , jusqu'à concurrence cependant du titre de pair de France, qu'il obtint le 4 juin i8i4' M. Casa-Bianca n'avait guère juré jusqu'alors que fidélité à la charte constitutionnelle et au roi de France et de Navarre , yi CAS jusqu'à concurrence cependant du titre de pair de France, que l'empereur lui donna le 5 juin 181 5. M. Casa-Bianca n'avait guère juré juscju'alors i\nQ fidélité à la constitua tion et à l'empereur '^ nous ne savons pas jusqu'à quelle concurrence. CASSATION (cour de). On connaît l'institution de cette cour ; l'empereur lui accorda depuis de grands privi- lèges. Elle remplaçait pour ainsi dire le parlement, et fut loin de montrer la même noblesse et la même fermeté que le parlement autrefois avait montré dans des temps difficiles. La coiir de cassation a encensé son restaurateur; c'est tout simple , puisqu'il l'avait comblée de bienfaits et d'honneurs. ( Presque tous ses membres ont reçu la croix d'honneur des mains de l'empereur.) Elle a encensé Liouis XVIII , qui l'a refondue , et a réencensé l'empe- reur lorsqu'il est revenu , comme si elle n'avait rien fait autre chose. Nous renvoyons le lecteur aux adresses de cette cour, du 24 janvier 1809, de décembre 1812, du 3 avril i8i4 ) du 10 mars i8i5, qui est loin de ressem- bler à la dernière du 28 mnrs suivant. Ceux même qui n'avaient pas été conservés par le roi n'ont pas moins fiigné la déchéance de Napoléon ou les adresses au roi. Le nom des membres qui la compose devrait être gravé dans nos tablettes en lettres d'or pour y demeurer éternellement. Audier-Massillon , Aumont , Babille , Bailly , Barris , Bazire , Borel de Bretizel , Boyer , Brillât de Savarin , Busscliop , Cassaigae , Chasle , Cocliard , Coffinhal- Dunoye, maître des requêtes*, Delacoste, Dutocq , Gandon, Genevois, Henrion de Pensey , Liborel, Liger de Verdigny, Minier , Muraire, Oudart, Oudot,Pajon, Poriquet, Piataud, Rousseau, Kuperou, Schweudt de Saint-Etienne, Sieyes, Vallée, Vasse de Saint-Ouen ( un peu moins girouette que les autres, vu qu'il est mort le i^r mars i8i5 ) ; Vergés , Zangiacomi , Lasaudade , Bauchau , Carnot , Lombard- Quincieux, Botton de Castellamonte , Lefessier de Grand- prey, Chabot de l'Allier, Favard de Langlade , Lasagni , de Aveniann , Merlin , Jourde , Lecontour , Giraud- Duplessis , Thuriot , etc. CAN r.5 On prétend que quelques jours avant la réorganisation royale de cette cour, M. le chancelier Dambray , qui voulait ne pas en venir à des destitutions , demanda les démissions à plusieurs membres , et qu'il écrivit à l'un d'eux : « S. M. désire , monsieur , que vous donniez » votre démission d'une place que vous avez honorée pen- » dant quatorze ans. » La personne qui reçut cette lettre ne se rendit pas à l'invitation , et ne fut pas comprise dans la réorganisation royale. CAUCHY (Louis-François). Chevalier d'empire ; mem- bre de la légion d'honneur 5 secrétaire archiviste du sénat conservateur; et chef des bureaux de la chancellerie dudit sénat. C'est alors qu'on lui attribua les vers suivans : NEREUS VATICINATOR. PuBLici jam propriùs complenti vota Mari« t, Audierat primos Lucin.e instare labores "•" ' Sequasa, diim vitreo Liiparam praeteifliiit amnî, Laetaque ad œquoreum tiileiat citus omnia regem. Ille sub undoso sibi quà domus humida cessit Gurgite, cœrulei capita inter lecta Senatûs, Conciliura summLs Pelagi de rebXis habebat. Hinc atqiie hinc, aulce decus, assedere vocati Undarum proceres, Phorcïsque, et Glaucus, et ingens AEgaeon, docili vectus per cserula monstro; Et dubius formœ Proteus, matrisque Pal^mo^ In gremio ludens, et amicam ferre earinis Promptus opem, ac fessas Trito.n inipellere puppes; Et quo vate Phrygum cladem Trojaeque futures Expavit casus medio Paris Hellesponto , Fatidicus Nerecs. veii certissimus index. Hic etiam fluvios, quotquot sibi nomen in Orbe ^ Aut aliquod peperere decus, spumantibus urnis .Y^ Innixos videas : primo pater ordine Tïbris Arnusque Eridanusque et quondam barbams Ister, Nunc inter placidos faraâ notissimus amnes; Nec non et Ruodanus Rhenusque ex Alpibus iisdeni In mare diversumlongis erroribus acti; Quisque suos Nixcs dubitavit prodere foutes, Et PuoEui memoi Euaoïià et Xanxcs Ach^llis. ^6 CHA Solus aliest, solus concordi tuibidus aiilà Abstinet ac Divîîm Thamesis consortia vitat. ( Hommages poétiques à LL. MM. II. et RR. , t. 11,1). 187.) Fidèle imitateur du corps auquel il était attaclié , il devint garde des registres et des archives de la chambre des pairs ; rédacteur des procès-A'erbaux des séances 5 même le 8 jan- vier i8i5 , il fut décoré par le roi du titre d'officier de la légion d'honneur. CHABOT DE L'ALLIER ( Georges- Antoine). Com- mandant de la légion d'honneur. Nous n'irons pas cher- cher dans la conduite de M. Chabot de l'Allier les faits qui pourraient nous reporter à des temps qui sont déjà loin de nous. Deux ou trois preuves de versatilité nous suffisent, et nous ne citerons simplement que sou titre d'inspecteur général et de conseiller de l'université impériale ^ échangé en 1814 contre celui d'inspecteur général et de conseiller de l'université royale de France ; nous passerons même sous silence que d'inspecteur général des études (^ordon- nance du Toi ^ du 17 février »8i5) , il repassa conseiller de V université impériale. ( Décret impérial du 3j mars l8i5.) Nous n'avons pas besoin d'accumuler les titres qu'il a pour réclamer une place ici , car lors même que nou'î ajouterions qu'il était conseiller de la cour de cassation dès le 28 mars jSoq , et qu'il y est resté jusqu'à ce jour après avoir passé par l'étamine du serment royal, cela n'ajou- terait pas davantage aux droits déjà trop constatés de M. Chabot de l'Allier. Il figure dans une édition de \' Oraison funèbre de Bonaparte ^ nous ne savons pour- quoi on ne l'a pas laissé dans la dernière. CHABROL ( André- Jean). Membre de la légion d'hon- neur j maître des requêtes , nommé par l'empereur; comte d'empire j président de la cour impériale de Paris; con- seiller d'état nommé par le roi, service ordinaire. CHABROL DE VOLVIC Baron d'empire ; membre de la légion d'honneur, nommé par l'empereur ; officier de ladile légion , nommé par le roi ( i3 octobre iëj4) \ CHA 77 ancien préfet de Montenottes ; puis préfet delà Seine, nommé par l'empereur} maintenu par le roi en 1814. JVous renvoyons le lecteur aux discours et proclamations (le M. le baron de Chabrol , répandus dans les journaux de 1812. et i8i3, qu'on pourra comparer à ceux de ibi4> r.otamment son discours au roi , à l'iiôtel-de-ville , jour de la Saint-Louis, CHAMBARLHAC. Baron de TAubepain ; général da corps impérial du génie; général du corps royal du génie j ayant servi sous la république , resservi sous l'empereur ; commandant la 18e division militaire {Journal de Paris ^ du 24 mai 1 8 1 5 ) } commandant de la légion d'honneur, etc. CH AMB AUDOIN. ( Voyez Roland de Chamb audoin.) CHAMPAGNY (Jean-Baptiste Nompère de). Officier de marine avant la révolution 5 député à l'assemblée cons- tituante j successivement après le 18 brumaire, conseiller d'état j ambassadeur à Vienne j ministre de l'intérieur ; chancelier de l'ordre de la réunion ; ministre des relations extérieures. En revenant de Bayonne , le i^r septembre 1808 , M. de Champagny disait à l'empereur j « Sire, le dévouement du peuple français est sans bornes, et c'est surtout dans cette circonstance, ([ui intéresse si essentiellement son honneur et sa sûreté, qu'il fera éclater ses sentimens , et qu'il se montrera digne de recueillir l'Léiitage de gloire et de bonheur que votre majesté lui prépare- i> Aussi en août 1809 vit-on paraître dans le n° 247 du Bulletin des Lois ,les lettres patentes par lesquelles S. M. confère a à S. Ex. M. Jean-Baptiste Nompère de Champa- gny , comte de l'empire , ministre des relations extérieu- res , grand-aigle de la légion d'honneur , commandeur de l'ordre royal de la couronne de fer , grand-dignitaire de l'ordre des Deux-Siciles , grand'-croix des ordres de Saint- André de Russie, de l'aigle noir de Prusse, de la fidélité de Bade, et de Saint-Joseph de Wurtzbourg 5 né à Roanne, départeiftent de la Loire , âgé de cinquante-trois ans , le titre de duc de Cadore , à cause des services signalés rendus à l'état et à nous par notre cher et bien - arae le 78 CHA sieur comte Nompîre de Cliampagny , ayant fixé sur lui notre estime et notre bienveillance particulière , nous avons résolu de lui donner un témoignage éclatant de notre satis- faction pour les bons et loyaux services qu'il nous a rendus successivement en qualité d'ambassadeur , de ministre de l'intérieur et de ministre des relations extérieures. Armoi- ries d'azur aux trois chevrons brisés , alezés et superposés d'or , franc-quartier des comtes ministres , chef des ducs de l'empire. Livrée : or et bleu nuancés.» 11 est nommé par le roi pair de France, le 4 juin i8i4 J et par l'empereur pair de France aussi , le 5 juin i8i5. CHAMPEAUX ( de ). On a cru quelque temps que la tonsure était un préservatif contre les coups de vent , et qu'une tête tonsurée tournait très-difficilement. M. l'abbé de Champeaux, cependant, nous a pleinement rassuré à cet égard. Quoi ! lecteur , pensiez-vous que parce que ]Vr. l'abbé de Champeaux avait été autrefois conseiller ordinaire et inspecteur général de l'université impériale, cela l'empêcherait d'être conseiller ordinaire et inspecteur général de l'université royale de Vrance'i (A/manac/t royal^ i8i4 et i8i5.) Vous plaisantez. M. l'abbé de Champeaux va plus loin encore, il redevient aujourd'hui conseiller ordinaire et inspecteur général de l'université impériale. ( Décret impérial du 3i mars i8i 5. ) CHARPENTIER . Comte d'empire , général de division, commandant de léi^ion d'honneur , nommé par l'empereur ; et grand-officier de la même légion , par le roi , le 27 décembre 1814; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. CHARRIER DE LA ROCHE ( Louis ) , né à Lyon , le 17 mai 1738. Prévôt de l'abbaye d'Ainay , de cette ville; premier aumônier de S. M. l'empereur; sacré le 10 avril 1701 , évêque constitutionnel de Rouen , et depuis le con- cordat évêque de Versailles; baron d'empire et membre de la légion d'honneur. Rien n'est plus curieux que la lettre d'adhésion de mon- sci"neur, cousi^ée dans le Moniteur du 11 avril 1814. CHA 79 Après avoir été comblé d'honneurs par l'empereur, 11 s'em- presse d'écrire à S. A. le prince de Bénévent, et ajoute en post-scriptum : « On a déjà cbauté dans mon église le Domine salvuinfac regem Ludovicum. » Nous demandons à monseigneur , si , depuis qu'il a concouru au service qui eut lieu au Champ-de-Mars lors de l'acceptation de la constitution , i^i" juin 181 5 , comme premier aumônier de l'empereur, sans doute, il fait encore chanter dans son église le Domine salvum fac regem, Ludovicum ? Les curieux recherchent les mandemens donnés par monseigneur pendant les trois derniers trimestres de i8i4. CHASSELOUP-LAUBAT. Général de division , ayant servi sous la répuhliqne. Comte d'empire, commandant de la couronne de fer , grand-officier de la légion d'honneur , par l'empereur j par le roi^ pair de France , le 4 juin 1814 ; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Lcniis , le 8 juillet i8i4; grand-cordon de la légion d'honneur, le a-- décembre 1814. CHAUDRUC DE CRAZANXE. Secrétaire général de la préfecture du Loiret à Orléans , nommé par l'empereur; maître des requêtes ordinaire du conseil d'état, nommé par le roi , le 4 juillet i8i4- Nous invitons M. Chaudruc , ou ses amis ^ à nous donner pour l'avenir de plus amples renseignemens sur lui , sans quoi nous serons forcés de le supprimer de notre liste. CHAUVELIN (de). Ambassadeur de France en Angle- terre , sur la fin du règne de Louis XVI; il avait à sa suite M. de Talleirand-Périgord , aujourd'hui prince de Bénévent. Membre de la légion , conseiller d'état, section, de l'intérieur , service ordinaire, l'empereur le créa comte de l'empire. Le roi le nomma ensuite conseiller d'état ho- noraire , le 4 juillet 1814. CHAZET (Alissan de ). Ecrivain , politique, historien, poëte , vaudevilliste^ journaliste , impérialiste et royaliste. Voilà kuit titres que nous donnons à M. le chevalier de 8o CHA Chazet, et qu'il nous faut justifier. Le premLsrest la consé- quence de tous les autres , en général j le second , qui se confond avec le sixième , est facile à prouver, la funèbre (Quotidienne à la main 5 le troisième est justifié par une brochure historique, publiée par M. le chevalier Alissan , en 1812 ; le quatrième titre se trouve dans les prétentions de M. Chazet; une foule innombrable de vaudevilles vien- nent à l'appui du cinquième, qui d'ailleurs peut se confon- dre dans celui à'' impérialiste , lorsqu'on chante le petit pot-pourri suivant : Partout la riante Espérance D'uu couple auguste suit les pas. Heureux villa<;eois, que la danse Parmi vous succède aux combats! Que vos clairons soient des musettes; Vos cliants guerriers, de vieux refrainsj Des fifres joyeux, vos trompettes; Et vos tambours , des tambourins. Un héros vous donne l'exemple, Imitez-le sans examen; De la guerre il ferme le temple. En ouvrant celui do l'iiymeu : Le dieu de la c hcvalcrie Sous ses drapeaux vient le ranger; Pour lui l'étoile du génie Devient l'étoile du berger. De Mars affrontant les fureurs, Long-temps il causa notre crainte; S'il eût été blessé, nos cœurs Auraient ressenti cette atteinte; Mais par d'autres traits, en ce jour, Le repos du monde s'assure : Il n'est atteint que par l'Amour^ Et nous chérissons sa blessure. Quelles fleurs choisir aujourd'hui Pour cette alliance immortelle i! Il faudrait des lauriers pour lui, Il faudrait des roses pour elle. Eh bien, pour n'avoir qu'une flçur, Prenez celle que je propose : CHA 8l C'est pour la grâce et la valeur Qu'on inventa le laurier-rose. Napoléon, de ton image Louise a reçu l'heureux don ; Puisses-tu, par un autre gagej Chez nous éterniser ton nom ! Cette preuve de ta tendresse Sera pour le périple un bienfait^ Et la France est nue maîtresse Qui demande aussi ton portrait. Voici maintenant quelques fragmens sortis de la plutce du même auteur, et qui justifient qu'il a élé aussi roya- liste. « Louis!., à cet auguste nord, tous les Français recueillent leurs pensées et jouissent de lenrs souvenirs : la gloire et la félicité pu- blique se plaisent à associer le nom de Louis aux époques le» plus mémorables. » La piété de nos ancêtres éleva des autels à Louis IX. « L'amour trouvîi pour Louis XII lé nom de Père du Peuple» » Louis XIV fut proclamé Grand , au nom de la gloire. » Louis XV mérita le nom de Bien- Aimé. » Louis XVI!... Louis XVII !... Ecartons ces affreux souvenirs, et que le présent soit un dédommagement du passé. » Louis XVIIT, ce prince dont les traits rappellent le Ger- înanicus de la France, monseigneur le Dauphin, mort en 176S ^ aime son pays avec passion; il en a toujours parlé avec atten- drissement : il montrait la plus grande sensibilité pour les vœux qui lui arrivaient de la France, et sa prudence le portait à refuser les hommages qui pouvaient coûter des larmes. Son esprit est calme, la clémence est dans son cœur; la bonté est un héritage qui lui a été transmis; il aime à s'entourer de toutes les lumières j et son respect pour la religion de saint Louis ajoute un nouveau lustre à tant de rares qualités* » Il est accessible, affable; et une des maximes qu'il a cons- tamment suivie, est qu'il faut que personne ne s'éloigne triste de la présence de son prince. Cette maxime fut celle de Titus , l'amour de Rome et du monde. «Deux traits^ choisis parmi ceux que nous avohs eu soin de re- cueillir, achèveront de peindre le caractère de notre prince. » Un officier général émigré, que S. M. avait décoré du cordon rouge, se trouvant à l'ordre, se tenait à l'écart, et son habit était boutonné du haut en bas; le roi l'aperçut et lui dit: Quand otb Va si bien mérité , il ne faut pas le cacher. 6 82 CliA » Al'afTiiiredeBerslhcun, troisBouibonsafTionfèientlesplus grandi périls; c'est de cette jouiiiéc mémoiable que l'abbé Delillc à dit : » Trois généialions vont ensemble i\ la gloire : jy Tel l'aibre aux pommes d'or, de la mémo liqueur «Forme le fruit naissant , le fiuit mûr et la fleur. » Le feu de l'ennemi ies[)crla le prince de Coudé; monsieur le duc d'Eughien reçut dans ses habits plusieurs coups de bayon- iieftes; monsieur le duc de Bourbon fut gribvemeut blessé d'un coup de sabre au poignet. » Quelques Jours après , Louis XVIII dîna avec monsieur le prince de Coudé, et lui dit en prenant la main du duc d'Enghein : « Mon «cousin, je vous présente le courage en personne, et je voudrais » l'avoir pour fils. » «Quel heureux avenir nous promet un roi d'un si noble carac- tère ! Avec lui un dévouement sans bornes ne peut avoir que du charme, et jamais de danger. Une obéissance absolue est à la fois le besoiu de nos cœurs et le garant de notre félicité. Remercions l'Etre suprême de nous avoir donné tni roi dont les ordres sont, des bienfaits, dont l'autorité est notre sauve-garde, et dont la volonté est notre bouche. » ( Quotidienne y du i" juin i8i4. ) « La malheureuse France a subi pendant ce long interrèirnc la dure épieuve de tous les gouvernemcns. Sous Louis XVI, la. tlc/nocratie royale, cette fable philantropiquc qui instituait un roi pour ne lui laisser aucun pouvoir; sous la convention, l'a])sence de tout gou- vernement....; sous le directoire , une pentarchie ridicule, où des révolutionnaires parvenus voulaient concilier le cîiarmc du pou- voir et les douceurs de la liberté ; sous les consuls , urtc république qui annonçait un des])Ote ; enfin, sous Buonaparlc , un gouver- nement militaire et tous les excès de la tyrannie. » Après tant de malheurs le ciel nous devait un dédommagement. La force des choses et le bonheur des événemcns nous ont ra- menés à l'époque heureuse de 1789. » '1 âcUgns d'imaginer que nous avons dormi vingt-cînq ans : on peut: se consoler d'uu rêve péuible, quand le réveil vient offrira notre cœur le retour d'un bon roi; à notre espiit, tous les bienfaits du présent; à uotie imagination, toutes les promesjcs de l'avenir. » ( Quotidienne ^ du 23 septembre 1814.) M. Alissan de Chazet est qualifié de marquis dans le Journal de Paris^ du 21 juin i8i5 ; c'est une calomnie, il n'est que chevalier de la façon de l'empereur, qui lui a donné le cordon de l'ordre de la réunion. M. Chazet a composé des pièces pour le tliéàtre Fran- CIIE 83 çais, pour l'Odéon , pour le tliéàtre des Tjoubadours, pour le Vaudeville, pour les Variétés , etc. Il a paru à l'athénée des Arts , à l'athénée des Etrangers , au lycée de Paris , au lycée Thélusson 5 enfin , on le trouvait partout en corps ou en esprit. Ce qui a fait que feu M. l'ahbé Geoffroy de piquante mémoire , l'avait surnommé l'inévitable. CHENIER (Marie-Joseph de) , né à Constantinople le 28 août 1764, et mort le 10 janvier 1811. Il embrassa d'abord la carrière militaire, et fut, en 1781 , officier d'un régiment de dragons en garnison à Niortj membre delà convention nationale, député de Seine et Oise. Nous passons sous silence son 'Epître au roi ^ i789,in-8o, son Apo- théose de Marat , sa Iragédie de Charles IX. Il fut mem- bre de l'institut, le 6 décembre 1795. Il renouvela, le 21 janvier 1796, son serment de main- tenir la république, et de haine à la royauté , ce qui ne -l'empêcha pas de composer et de faire jouer sur le théâtre Français, en frimaire an i3, une tragédie en cinq actes et en vers, intitulée Cyriis y pièce dans laquelle Chénier, sous le voile d'une allégorie ingénieuse, s'était proposé de célébrer le couronnement de Napoléon. Dans le Vieillard d' Ancenis , poëme sur la mort du général Hoche , an 6 ( 1798 ) , voyez la Décade , il avait déjà loué le vainqueur futur de Marengo. Si jadis un Français, des rives deNeustrie Descendit dans leurs ports, précédé par l'effroi , Vint, combattit, vainquit, fut conquérant et roi, Quels rochers, quels remparts défendront leur asile Quand Neptune irrité lancera dans leur île D'ArcoIe et de Lodi les terribles soldats, Tous ces jeunes héros , vieux dans l'art des combats, La grande nation à vaincre accoutumée, Kt le grand général guidant la grande armée .'..... On se souvient du Dithyrambe pour la fédération (^Alma- nach des Muses, de 1794? P^geao), des Hymnes de M. Chénier , de sa Conférence théologique et politique y trouvée dans les papiers du cardinal Doria , traduit , soi- disant^ de l'italien ^ Paris j Laran , an 7 , intitulée : 6 * §4 CHÉ P/e VI et Louis Xl^IJl. Tout Paris, en tliermidorde l'an 2, retentissait de ce refrain d'un hymne en l'honneur du lo août : Gloire au peuple français ! il sait venger ses droits. Vive la république, et périssent les rois.' Il est bon de comparer à ce style celui du fameux dis- cours que fit Chénier à l'empereur, et qu'il prononça en conseil d'état, le 28 février 1808. Sire , Plus nous avançons dans le travail que V. M. nous a ordonné «le lui soumettre , et plus nous sentons quel poids il nous impose. Com- ment, de leur vivaut même , apprécier tant d'écrivains, non sur de rigoureuses tliéorics, sur des faits démontrés, sur des calculs évidens, mais sur des choses réputées arbitraires, sur l'esprit, le goût, le talent , l'imagination , l'art d'écrire? Comment se frayer une route à travers tant d'écueils redoutables, entre tant d'opinions diverses , quelquefois contraires, toujours débattues avec chaleur ; parmi tant de passions qu'il était si difficile d'assoupir , et qu'il est si facile de réveiller? Comment satisfaire à la fois , et ceux dont il faut parler, et ceux qui ont un avis sur la littérature après l'avoir étudiée, et ceux même qui, sans aucune étude , se croient pourtant du nombre des juges ? Ces réflexions paraissent décourageantes; mais V. RI. nous rassure, et sa bonté nous sert de guide. Dispenser la lotiange avec plaisir, exercer la censure avec réserve, proclamer les talens qui nous restent , applaudir aux dispositions naissantes , tel est sans doute le devoir que nous avons à remplir; et, dans les ordres de V. M., nous osons voir, avec uue respectueuse assurance, la preuve du vif intérêt dont elle a toujours honoré les lettres , la garantie de sa pro- tection constante, le signal de ses nouveaux bienfaits.... Dans l'art oratoire, se présente au commencement de l'époque le recueil des oraisons funèbres et des sermons de l'évèque de Sénez , Beauvais, prélat qui dut ses dignités à son mérite, et qui se montra quelquefois le digne successeur de Bossuet et de Massillon. Le barreau français parut s'appauvrir quand ses soutiens enricliirent la tribune. A ce mot , notre mémoire se reporte avec iiiquïétutic vers des assem.blées orageuses. Nous les traverserons , Sire, enfuyant de nombreux écueils. Nous saurons nous conformer aux vues manifes- tées par votre équitable sagesse; et , forcés de nous souvenir qu'il y eut des factions, nous n'oublierons pas qu'il y eut des talens. Nous ne citons que des personnes dignes de mémoire. Et comment hésiterions-nous à rappeler tous les talens précieux qui , parmi nous, ont honoré la tribuue , puisque votre Majesté, rendant le calme à la CHE 85 France , à rassemblé leurs débris dans les différens corps cle l'état? Leurs débris ,Sire , et sans doute un regret de votre âme royale, est de n'avoir pu rallier auprès du trône les pliiiosopbes respectables , les orateurs éloquens, les jurisconsultes éclairés, les énergiques écri- vains qui furent moissonnés en foule durant une année désastreuse, où le talent devint le plus grand des crimes après la vertu. Dans les camps où , loin des calamités de l'intérieur, la s;loire na- tionale se conservait inaltérable, naquit une autre éloquence, incon- uue jusqu'alors aux peuples modernes. 11 faut même en convenir : quand nous lisons dans les écrivains de l'antiquité les harangues des plus renommés capitaines , nous sommes tentés souvent de n'y ad- mirer que le génie des historiens. Ici le doute est impossible, le* monumens existent, l'histoire n'a plus qu'à les rassembler. Elles partirent de l'armée d'Italie ces belles proclamations où le vainqueur de Lodi et d'Arcole ,en même temps qu'il créait un nouvel art do la guerre, créa l'éloquence militaire dont il restera le modèle. Sui- vant ses pas comme la fortune , cette éloquence a retenti dans la cité d'Alexandre , dans l'Egypte où périt Pompée , dans la Syrie qui reçut les derniers soupirs de Germanicus. Depuis, en Allemagne , en Pologne, au milieu des capitales étonnées, à Vienne, à Berlin, à Varsovie, elle était fidèle au héros d'Austerlitz , d'Jéua, de Fried- land, lorsqu'en cette langue de l'honneur, si bien entendue des armées françaises, du sein de la victoire même il ordonnait encore la victoire, et communiquait l'héroïsme. Au moment où les sciences et les letfies, long-temps froissées par les orages, se reposèrent dans un nouvel asile j et surtout àl'époqua où V. M. , peifectionnant l'institut, l'honora d'une faveur spéciale , on vit l'éloquence académique renaître et bientôt refleurir.... L'histoiie, Sire, cette partie impoitante, fixera long-temps notre attention. Ce n'est pas que nous prétendions tirer de l'oubli une foule de rrfemoires particuliers sur la révolution française, f^icieux ou nuls quanL au style, n'offrant d'ailleurs que des plaidoyers en faveur des différens partis , ils reutient dans la classe des écrits po- lémiques, et nous les écarterons avec eux. Uu académicien qui n'est plus, Rulhière, a raconté les événe- mens mémorables écoulés dans le dernier siècle en ces régions , Sire, et sur ces mêmes bords de la Vistule où V. M. , portant la victoire, a conquis une paix glorieuse... Lebrun seul aurait soutenu Ta concurrence avec M. Delille , s'il avaitachevé son poëme de la l\ature , dont il nous reste des fragmens «l'un mérite supérieur. Sans émule dans le genre de l'ode, l.ebrun tirades sons harmonLeux de la lyre pindarique, si rebelle auxchanlres vulgaires ; et nous remarquerons , Sire, que ses derniers accens furent consacrés à vos triomphes. Il était digne de les chanter.,.. En achevant, Sire, un vaste tableau dont le temps oe uouî j»er- 86 CIIE met de vous tracer aujouid'Iiui qu'une esqiiiisc iucomplèfc; mais au moins fidèle , des considérations générales sur l'époque cntièie nous arrêteront un moment. Elles se communiquent aux littératures, ces secousses profondes qui remuent et décomposent les nations vieillies, eu attendant que le génie puissant vienne les recomposer et les rajeunir. Nous suivrons dans les diverses parties de l'art d'écrire les cltets jIu mouvement universel. Nous dicrchcrons quel fut sur l'épo- <[ue l'ascendant du dix - huitième siècle , et comment l'époque à sou tour peut influer sur l'avenir. Nous avons indiqué , nous prouverons qu'elle mérite une étude approfondie. En vain les enne- mis de toute lumièie , proscrivant la mémoire illustre du siècle plii- losophique, annoncent cliaque jour une décadence honteuse , qu'ils opéreraient si leurs ciis imposaient silence au mérite , et qui serait démontrée s'ils avaient le privilège exclusif d'écrire. Il sera facile de confondre ces assertions injurieuses, dont quelques étrangers cré- dules auraient tort de se prévaloir. Non, Sire, cette étrauge catas- trophe n'est point arrivée. La Fiance, agrandie par V. M. , n'est pas devenue stérile en talcns. Nous rassemblerons sous vos yeux les élé- nens actuels de cette littérature française, dont une envieuse igno- rance dénigrait à chaque époque et les chefk-d'œuvre et les classi- ques, mais qui fut toujours honorable, et qui même aujourd'hui , inalgiédes pertes nombreuses, deuieure encore, à tous égards, la première litlérature de l'Europe. Et si l'esprit de_ paiti , décoiô dans les temps de trouble du nom d'opinion publique, avait autrefois donné de fausses diiections aux idées les plus généreuses ; si ce même esprit, non moins funeste, eu agissant d'une autre manière et par d'autres hommes, avait depuis arrêté l'essor des talens et paralysé la pensée , il nous rcste- ïait une espérance qui ne serait point déçue. Vous régnez , Sire , et vous protégez , vous protégerez encore ce qui fait les littérateurs, l'art d'écrire. Il s'applique à tous les arts; il facilite l'accès de toutes les sciences ; il embrasse toutes les idées; il les éclaircit par la jus- tesse ; il les étend par la précision. Il présente en première ligne ce qui touche de plus près des hommes mémorables; l'histoire qui raconte les grandes actions , l'éloquence qui les célèbre , et la poésie qui les chante. Il refleurira sous vos auspices, il sera guidé par vous en des routes certaines ; autour de vous brilleront encore les talens ranimés à votre voix ; le génie naîtra lui-même , appelé par le génie ; et tous les genres de gloire appartiendront au siècle de Votre Majesté. On aurait peine à croire que la même plume avait tracé quelque temps auparavant les vers suivans ; Tous les rois sont armés pour déchirer ton seiu j ( de la France) A leurs yeux rien ne peut t'absoudre : Mais bientôt, si tu veux Uiûittfï t^a destin j CIIO S/ Le colosse républicain fiéduiia tous les rois en poudre. Reuais chez les moiteis, aimable cealUé , Viens briser le glaive anarcLique ; Revenez , douces lois , justice , humanité . Sans les mœurs, point de libeifé; Sans vertu , point de lépuLlique. (Ode sur la situation de la république française durant l'oligarchie de Robespierre et de ses complices , prairial , an deuxième de la répu- blique. (Juin 1-04.) Chénier prononça, en 1807, l'éloge de Pindare-Lebrun. Une phrase qu'il coula adroitement dans ce discours , lui valut une pension de six mille francs sur la cassette de l'empereur. CHOISEUIL-PRASLIN (duc de). Comte d'empire; chambellan de l'empereur } officier supérieur de la garde nationale. Le 3i mars 1814 j lorsque sur la place Louis XV on criait vi{>e le roi l vivent les Bourbons ! « Vous n'êtes que des individus , disait monsieur le duc ; ce n'est pas là le sentiment général Otez vos cocardes ; nous ne devons faire des vœux que pour l'empereur.... Vous feriez mieux d'aller aux barrières relever les blessés Nous avons un ordre de choses établi , nous devons nous y attacher ; je ne vois que cela , moi. » Tout le monde connaît l'adresse que M. de Choiseuil- Praslin fit placarder sur tous les murs de Paris , pour le rétablissement de la statue de Henri IV. Il fut à la tête de la députation du département de Seine et Marne, qui vint féliciter le roi (mai 1814 ) 5 aussi fut-il nommé par Louis XVIII pair de France , le 4 juin i8i4 ) en récompense de son royalisme ; et par l'empe- reur, pair de France, le 4 \^ii^ 1810 , en récompense de son zèle antérieur. CHOLET. Nous ignorons les sermens qu'avait prêtés M. Cholet avant le 4 J^ivose an 8 , époque où il fut admis au sénat conservateur. Comte d'empire , comraan- 88 CLA dant de la légion d'honneur, il entra dans la chambre des pairs le 4 \uin i8i4' CHRISTIANI DE RAVARAN. VMmanack royal traite M. Chrislianj de comte. L'était-il par droit de nais- sance ou par droit de conquête ? S'il i'était par droit de naissance, il est certain qu'ayant été nommé par le roi préfet du Loiret Cher, il devait se faire enregistrer dans le susdit almanach sous le nom de comte Christiani de Ravaran. Alors , vu que le roi n'est plus aux Tuileries y M. le comte aurait perdu son titre , avec l'espoir cepen- dant de le reprendre comme comte d'empire , puisqu'il a été maintenu préfet du même département, par S, M. l'empereur , le 6 avril i8i5. CLAHKE. Le Bulletin des lois^ n° 247 (août 1809), contient les lettres-patentes par lesf|ueUes S. M. confère te à S. Exe. M. Heuri-Jacques-Guillauiiie Clarke , comte d'PIunebourg , ministre de la guerre, général de division , grand-aigle de la légion d'honneur, grand' -croix des ordres de Saint-Hubert de Bavière , de la fidélité de Bade , et de Sai/it-IIenri de Saxe, né à Landrecies le 17 octobre 1765, le titre de duc de Feltre ^ à cause des services signalés rendus à l'état et à nous par notre cher et bien amé le sieur Clarke , comte d'Hunebourg , ayant fixé sur lui notre estime et notre bienveillance particulière , nous avons résolu de récompenser le zèle et la fidélité dont il nous a donné des preuves constantes , soit dans les travaux de confiance dont nous l'avons chargé , et spécialement dans les places importantes de gouverneur de Vienne et de J3ej* lin, soit dans celle de notre nxinistre au département de la guerre. Armoiries de gueules à trois épées hautes en pals d'argent , montées d'or et rangées en fasces , au chef cousu des ducs de l'empire. Livrée : blanc, rouge, jaune. « Pair de France (4 juin i8i4); et nommé par le roi ministre secrétaire d'état de la guerre, le 12 mars 181;). M. Clarke aujourd'hui a oublié le rapport suivant ^ qu'il fit à S. M. l'empereur et roi , le 6 janvier 1808.. Votie Majesté m,'a ordonné dç former le premier et le deuxièznç ÇQJCps d'obsçïvatiou de la. Giioyde. Le jiicwiivi; dç cç% torji^, tj^u^ CLA 89 commande le général Junot , a conquis le Portugal. La tète du deuxième est déjà à portée de suivre le premier, si les circonstances l'exigent. Votre Majesté , dont la prévoyance n'est jamais en défaut, a voulu que le corps d'observation de l'Océan, qu'elle a confié à M. le maréchal Moncey, fût en troisième ligne. La nécessité de fermer les ports du continent à notre irréconci- liable ennemi, et d'avoir sur tous les points d'attaque des moyens cnnsidéiables, afin de profiter des circonstances heureuses qui se présenteraient pour porter la guerre au sein de l'Angleterre, de l'Irlande et des Indes, peut rendre nécessaire la levée de la conscription de 1809. Le parti qui domine à Londres a proclamé le principe de la guerre perpétuelle, et l'expédition de Copenhague a révélé ses intentions criminelles. Quoique l'indignation de toute l'Europe se soit soulevée contre l'Angleterre; quoique dans aucune époque la France n'ait eu des armées aussi nombreuses, ce n'est point assez encore : il faut que l'influence anglaise puisse être attaquée partout où elle existe y jusqu'au moment où l'aspect de tant de dangers portera l'Angleterre à éloigner de ses conseils les oligarques qui les dirigent, et à confier l'administration à des hommes sages et capables de concilier l'amour et l'intéiêt de la patrie avec l'intérêt et l'amour du genre humain. Une politique vulgaire aurait pu déterminer V. AL à désarmer; mais cette politique serait un fléau pour la France : elle rendrait imparfaits les grands résultats que vous avez préparés. Oui, Sire, V. M., loin de diminuer ses armées, doit les accroître jusqu'à ce que l'Angleterre ait. reconnu l'indépendance de toutes les puissances, et rendu aux meis cette tranquillité que V. M. a assurée au conti-f nent. Sans doute V. M. doit souffrir d'exiger de ses peuples de nou- veaux sacrifices, de leur imposer de nouvelles obligations; mais elle doit aussi se rendre à ce cri de tous les Français : « Point de » repos jusqu'à ce que les mers soient affranchies, et qu'une paix » é([uitable ait rétabli la France dans le plus juste, le plus utile et i> le plus nécessaire de ses droits. » Je suis avec un profond lespect, Sire, Pe Votre Majesté Impériale et Royale, Le très-obéissant, très-fidèle, très-dévoué serviteur et sujet. Signé Clarke. CLAUZEL. Lieutenant général au service de la répu- blique ; baron d'empire; ensuite comte; grand-officier de la légion d'honneur j le 17 juillet 1809; chtvaUer de 90 COI i'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le iw juin 1814. Il rentre au service de l'empereur, et va prendre le commandement de Bordeaux (avril i8i5), qui lui ouvre les portes de la chambre des pairs. (^Décret impé- rial du 4 juin 181 5. ) CLÉMENT -DE-RIS. Admis au sénat, le 4 nivôse, an 8 ; prêteur dudit sénat 5 commandant de la légion d'honneur ; comte d'empire , titre auquel M. Cléjueut ajouta le nom de Môny j commissaire extraordinaire de S. M. impériale à Tours. ( Journal de l'Empire , du 28 avril i8i5. ) Quel temps qu'il fasse, M. Clément trouve le rare secret d'être en faveur : le sénat est dissous , M. Clément s'en moque , il a la chambre des pairs du roi, où il se fait admettre le ^ juin 1814. Le roi part , M. Clément est toujours stir qu'il faut un corps repré- sentatif, attend le moment de la création de ce corps. Il se trouve que c'est encore une chambre des pairs ; M. Clément y est admis. {Décret impérial du 4 j^iri 18140 Ce décret impérial, comme on voit, est l'anni- versaire de V ordonnance royale. .COCHELET ( Adrien ). Auditeur au conseil d'état ; intendant d'une des provinces de l'Illyrie ; envoyé ensuite en Pologne. Ce jeune homme , fièrc de M. elle Cochelet , lectrice de la reine Hortense , comtesse de Snint-Leu y devait tout à l'empereur, ce qui ne l'empêcha pas , le ii avril 1814 > de signer , aux Tuileries , son adhésion aux actes du gouvernement provisoire, pour lequel il travailla , et par conséquent à la déchéance de l'empereur et au réta- blissement de nos anciens souverains. M. Cochelet a trouvé le moyen de se faire réemployer et de se faire nommer préfet de la Meuse par l'empereur. (Avril 181 5.) COIFFIER ( Henri-Louis de), né le 16 novembre 1770- Avez-vous vécu sous l'ancien régime impérial? Vous avez dû rencontrer parmi les conseillers ordinaires et inspecteurs généraux de l'université impériale , M, de Coif- COM 91 Jier. ( Aîmanachs impériaux. ) Avez-vous vécu sous le dernier régime royal ? Vous avez dû nécessairement ren- contrer encore parmi les inspecteurs généraux de l'uni- versité royale de France , M. le baron de Coiffier. {Alma- nach royal àe j 8) 4 et 181 5 , page 338. ) Vivez-vous depuis le retour de l'empereur? Vous rencontrerez, sans contredit, parmi les conseillers ordinaires de l'université impériale , le sieur Coiffier. (^Décret impérial du 3i mars 181 5.) Il a publié un Tableau historique et politiq^ue de l'année 1806, in-8° , imprimé en 1807. COLAUD. La république et le roi ont récompensé le»; travaux militaires de M. Colaud , en lui donnant , l'une des grades dans l'armée, et l'autre la croix de Saint-Louis, le 27 juin 1814» Il fut nommé , par l'empereur , sénateur le 24 pluviôse an g 5 comte d'empire 5 grand-officier de la légion d'honneur ; et enfin par le roi , membre de la cham- bre des pairs , le 4 juin 1814. COLCHEN (Victor") , né en novembre 1752. D'aborJ premier secrétaire et subdélégué général de l'intendance de Pau et d'Auch ; chef de division aux relations extérieures ^ commissaire des relations extérieures 5 membre de la pre- mière commission chargée de négocier la paix avec l'Angle- terre ; préfet ; comte d'empire 5 membre de la légion d'hon- neur; secrétaire du sénat , dont il avait été nommé membre le 12 pluviôse an i3; commissaire extraordinaire dans la quatrième division militaire à Nancy, le 1.6 décembre 181 3 5 pair de France, nommé parle roi et par l'empereur , (le 4 i^^"^ 1814 et i8i5. ) Comme on voit , M. Colchen sera toujours sûr d'être pair , quoi qu'il advienne. COMPANS. Général de division ; comte d'empire ; grand - officier de la légion d'honneur ; et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. COMPTES (Cour des). Nous appliquerons à cette cour , essentiellement girouette , les mêmes réflexions qu'à la cour de cassation. La liste de ses membres est un peu trop longue pour être insérée ici dans son entier ; nous renvoyons le lecteur à V Almanach royal , ainsi que pour 92 CON la cour iinpériale-royale-impérjale , où ) sauf trois ou quatre personnes , tous les membres qui la composent n'ont pas cessé de varier , suivant les temps et les circonstances. Nous nous apercevons d'ailleurs que le nombre des per- sonnes dignes de figurer dans notre société , devient effroya- ble. Nous sommes obligés , pour ne pas laire deux volumes aussi gros que ceux du Dictionnaire de l'Académie , de ne citer que des noms marquans ou connus dans les lettres par la bizarrerie de leurs écrits ; nous disons bizarrerie pour prendre le langage du vulgaire; il appelle un homme bizarre^ celui qui ne voit pas comme lui ; c'est-à-diie qui prête une douzaine de serniens différens , ou qui chante à la fois Arimane ^ Oromaze , le Soleil ^ la Nuit , Ma- homet^ le Christ et le grand Hallcd. CONSTANT DE REBECQUE ( Benjamin ). Auteur d'une foule de brochures politiques. Voici quelques échan- tillons du style de M.* Benjamin-Constant. « ATninfeiiant (loiir, rassurés sur toutes nos inquiétudes, heureux et fiers de la difi;nitc, du courage, de la sincérité de notre monarque, redoublons d'elTorts contre l'ennemi de la France, contre l'ennemi de l'humanité. Louis XVIII, par une confiance digne d'un roi de France envers des Français, loin de s'entourer de précautions ombra- geuses, saisit le moment du danger pour rendre plus libérale encore la constitution qui nous régit. Appuyé sur cette base inébranlable, la seule qui de nos jours puisse donner aux gouvernemens de la force et de la durée, il se repose sur notre zèle, sur notre patriotisme, et sur ce courage éprouvé par l'Europe, et qui fera éternellement son admiration. Il s'agit de tous nos intérêts, de nos femmes, de nos en- fans, de nos propriétés, de la liberté, de notre industrie, de nos opinions , de nos jiarolcs et de nos pensées. L'homme qui nous menace avait tout envahi. 11 enlevait les bras i l'agriculture, il faisait croître l'herbe dans nos cités commerçantes, il traînait aux extrémités du monde l'élite de la nation, pour l'abandonner ensuite aux horreurs de la famine et aux rigueuis des fiimas; par sa volonté, douze cent mille braves ont péri sur la terre étrangère, sans secours, sans ali- niens, sans consolation , désertés par lui après l'avoir défendu de leurs ruaÎDS mourantes. Ils i evient aujourd'hui , pauvre et avide , pour nous arracher ce qui nous reste encore. Les richesses de l'univers ne sont plus à lui, ce sont les nôtres qu'il veut dévorer. Son apparition , qui est pour nous le renouvellement de tous les malheurs , est pour l'Eu- ïope ua signal de guerre. Les peuples s'inq[uistent j lîs puissajicesi S'ètonnenf. Les souverains, deveuus nos aliîés par son abdication, tentent avec douleur la nécessité de redevenir nos ennemis. Aucune Dation ne peut se fier à sa parole; aucune, s'il nous gouverne, no peut lester eu paix avec nous. » Du côté du roi est la liberté constitutionnelle, la sûreté la paixj du côté de Buonaparte, la servitude, l'anarchie et la aierre. Nous jouissons, sous Louis XVIII, d'un gouvernement représentatif nous nous gouvernons nous-mêmes. Nous subirons sous Buonaparte un gouvernement de Mameloucks; son glaive seul nous gouvernerait. » Et qu'il me soit permis de relever une erreur qui sans doute ii'afToiblirait pas les cœurs intiépides et les résolutions courageuses mais qui pourrait ébranler les esprits incertains et les âmes vulgaires. On a, dans nos journaux, parlé de la clémence que promettait Buonaparte, et l'on s'est indigné de cette clémence. Mais cette pro- messe n'existe pas. J'ai lu ces proclamations d'un tyran déchu qui veut ressaisir le sceptre. Les mots de clémence ou d'amnistie ne s'y trouvent pas plus que ceux de constitution ou de liberté. Quelques paroles , jetées dédaigueusement sur les écrits qui ont paru depuis le 3i mars, semblent, il est vrai, offrir à ceux qui ont attaqué la tyrannie renversée , la garantie du mépris ; mais ces paroles ne contiennent au- cun engagement : elle laissent le champ libre à toutes les vengeances, » Les proclamations de Buonaparte ne sont point celles d'un prince qui se croit des droits au tiône; elles ne sont pas même celles d'un factieux qui s'efforce de tenter le peuple par l'appât de la liberté: ce sont les proclamations d'un chef armé qui fait briller sont sabre pour exciter l'avidité de ses satellites, et les lancer sur les citoyens comme sur une proie. C'est Attila, c'est Gengis-Ran , plus terrible et plus odieux, parce que les ressources de la civilisation sont à son usage; ou voit qu'il les prépare pour régulariser le massacre et pour administrer le pillage. Il ne déguise pas ses projets; il nous méprise trop pour daiguer nous séduire. Et quel peuple en effet serait plus digne que nous d'être méprisé, si nous tendions nos bras à ses fers! Après avoir été la terreur de l'Europe , nous en deviendrions la risée ; nous reprendrions un maître que nous avons nous-mêmes couvert d'opprobre. II y a un an, nous pouvions nous dire entraînés par l'enthousiasme ou trompés par la ruse. Aujourd'hui, nous avons proclamé que nos yeux étaient ouverts, que nous détestions le joug de cet homme. C'est contre notre vœu connu, déclaré, répété mille fois, que nous reprendrions ce jou"- effroyable; nous nous reconnaîtrions nous-mêmes pour une nation d'esclaves; notre esclavage n'aurait plus d'excuse, notre abjection plus de bornes. » Et, du sein de cette abjection profonde, qu'oserions-nous dire k ce roi que nous aurions pu ne pas rappeler? car les puissances voulaient respecter l'indépeudance du vœu national; à ce loi qu« 94 €0R nous avons atliré par des résolutions spontanées sur la terre où déj4 sa famille avait tant soufTerf? Lui dirions-nous: « Vous aviez cru aux Français; nous vous avons entouré d'hommages et rassuré par nos sermens. Vous avez quitté votre asile , vous êtes venu an milieu de nous, seul et désarmé. Tdnt que nul danger n'existait, tant quo vous disposez des faveurs et de la puissance, un peuple immense vous a étourdi par des acclamations bruyantes. Vous n'avez pas abusé «le son enthousiasme. Si vos ministres ont commis Ijeaucoup do fautes, vous avez été noble, bon, sensible. Une année de votre règne n'a pas fait répandre autant de larmes qu'un seul jour du rëgne de Buonaparte. Mais il reparaît, cet homme teint de notri» sang, et poursuivi naguère par nos malédictions unanimes. Il se montre, il menace, et ni les sermens ne nous retiennent, ni vos Vertus ne nous imposent, ni votre confiance ne nous attendrit, ni la vieillesse ne nous frappe de respect. Vous avez cru trouver une na- tion , vous n'avez trouvé qu'un troupeau d'esclaves parjures. » » Non, tel ne sera pas notre langage ; tel ne sera du moins pas le mien. Je le dis aujourd'hui sans crainte d'être méconnu : j'ai Voulu la liberté sous diverses formes ; j'ai vu qu'elle était possible sous la monarchie ; je vois le roi se rallier à la nation ; je n'irai pas, misé- rable transfuge, me traîner d'un pouvoir à l'autre, couvrir l'infami» parle sophisme, et balbutier des mots profanés pour racheter une vie honteuse. » Mais ce n'estpointle sort qui nous attend. Ces guerriers qui du- rant vingt-cinq années ont couvert la France d'une immense gloire, ne seront pas les instrumens de la honte nationale; ils ne vendront pas leur patrie qui les a admirés et qui les chérit. Trompés un instant, ils reviendront aux drapeaux français; affligés de quelques erreurs dont ils furent victimes , ils voient ces erreurs réparées ; ils ont pour guide leurs anciens chefs, leurs frères d'armes , ceux qui les conduisirent si souvent ;\ la victoire, ceux qui connaissant leurs servi- ces, aideront le monarque à les récompenser. L'égarement d'un jour doit être oublié. Ils ont peut-être ignoré leurs propres fautes; la nation les ignorera comme eux, pour se rappeler leur valeur admirable et leur immortelle renommée. » (Journal des Débats y clu iq mars i8i5. ) Tout cela a valu à M. Benjamin-Constant de Rebecque, la place de conseiller d'état, que l'empereur lui a accordée en avril i8i5 , et que M. Constant, comme de raison , a acceptée avec autant de reconnaissance que d'empressement. CORNET, du département du Loiret. Député au conseil des anciens j puis comte d'empire ; sénateur le 3 nivôse a» 8 j commandant de la légion d'honneur. Le sénat ayant COT ^5 fait naufrage en. avril i8i4» ou "\'it paraître, le 4 juin de la même année , une chambre des pairs , où le roi admit \in certain nombre de naufragés , parmi lesquels se trou- vait M. Cornet. CORNUDET. Ancien avocat ; membre de l'assemblée législative 5 puis du conseil des anciens en 1797 ; coopé- rateur de la journée du 18 brumaire ; et membre de la commission législative intermédiaire j comte d*empire ; sénateur le 4 nivôse an 8 j commandant de la légion d'hon- neur ; admis sur la feuille des bénéfices du sénat pour jouir de la sénalorerie de Rennes. Le sénat étant supprimé en France , le comte Cornudet s'abonne à la pairie î et , jour pour jour, à un an près, il se ménage du roi et de l'empereur le titre de pair. ( Ordonnance du roi , du 4 Juin 1814 ; Décret impérial du (^ juin. i8i5.) CORVETTO (Louis de) , né le 23 mars 1756. Avant 1789 j homme de loi ; depuis 1789, membre du gouverne- ment provisoire , du conseil des anciens, et du directoire exécutif de Gènes; sénateur, député aux relations exté- rieures j puis conseiller d'état; officier de la légion d'hon- neur 5 comte d'empire ; chevalier de la couronne de fer , nommé par l'empereur, ayant signé sa déchéance; prêté serment à Louis XVIII, il entre au conseil du roi comme conseiller d'état, service ordinaire, le 4 juillet 1814 ; il rentre au service de l'empereur, conseiller d'état , service ordinaire, section de l'intérieur. (28 mars i8i5. ) COTTRET. Docteur et professeur adjoint de la faculté de théologie de Paris ; chanoine honoraire de Nancy ; fut chargé, en 1810, de prononcer le discours pour l'an- niversaire de la fête du couronnement de l'empereur et de la bataille d'Austerlitz. Ce discours a été imprimé la même année. On y remarque les passages suivans , page 4 • « II ( Napoléon ) est celui que la religion a consacré pour être cbef du peuple que Dieu comble de gloire ; il est aussi celui que la vic- toire a signalé comme étant le premier dans les combats, aussi bîpu que parmi les magistrats et parmi les princes. ;> Et page 5 : rt Déjà les plus beaux talens ont rivalisé ensemble pour s'emparer 96 CRO de cette gloire , tie toute cette grandeur, pour célébrer nos victoires et notre prospérité, en unissant au récit de ces cvéïicmens , qu'ort pourrait appeler miraculeux, le nom du monarque qui caractérisé tout ce qui tient à l'époque présente. » Et page aS : «f Puisse l'enfant qu'elle ( Marie-Louise ) porte dans ses entrailles être environné à son berceau des plus heureux présages , et répandre à nos vœux comme à nos espérances! Puisse-t-il , en conservant l'immense héritage de gloire et de puissance ([ue la Providence lui réserve, perpétuer pour notre nation les plus beaux souvenirs; pour la religion ses premiers bienfaits; pour la patrie ses plus fermes appuis; pour la société ses plus beaux exemples! » M. l'abbé Cotlret fut, quelque temps après ce discours, nommé chanoine de l'église Notre-Dame à Paris. Pendant la restauration il fut l'un des collaborateurs à la Gazette de France. COSSÉ-BRISSAC ( le duc de). Maréclial de camp sous Louis XVI ; ayant obtenu la survivance du gouvernement de Paris , qui devait lui revenir après la mort du brave et malheureux duc de Brissac , égorgé à Versailles. Cham- bellan de Madame mère de l'empereur 5 comte d'empire ; membre du sénat conservateur , le 19 août 1807 j officier de la légion d'honneur. Mort en 181 3. COSSÉ-BRISSAC ( Timoléon de ). Comte d'empire; ancien préfet à Alexandrie, département de Marengoj ensuite préfet de la Côte -d'Or; membre de la légion d'honneur, lorsque , le 9 avril i8i4> on vit paraître dans le Moniteur la lettre suivante j adressée à M. le prince de Bénévent. « Monseigneur, » Un fonctionnaire public isolé n'a qu'une manière de donner son adhésion à notre régénération politique; c'est en prêtant ser- ment de fidélité à Louis XVIH, notre souverain légitime. Je vous prie de trouver bon que j «.dépose ce serment entre vos mains. » Dévoué au service de S. M., je suis prêt à retourner dans le département de la Côte-d'Or, dès que les routes seront libres. Jd l'ai quitté par suite d'ordres supérieurs, mais en lui épargnant les iléaux que j'étais chargé de lui laisser. Il m'eût été bleu plus doux de partager le sort de ses habitans, et même de souffrir avec eux, pour coopérer ensuite à l'exécution des mesures qui vienueut d'assu- ler le bonheur de la France. » coït 97 Dès que la chambre des pairs de France fut rétablie ( le 4 juin i8i4), M. de Brissac en fit aussitôt partie. COSTAZ (L. ) Baron de l'empire; président du collège électoral du département de l'Ain ; conseiller d'état, section de l'intérieur; conseiller honoraire au conseil du roi r renommé au conseil d'état , par l'empereur ; envoyé dans les départemens du Nord et du Pas-de-Calais , commissaire extraordinaire de S. M. I, (Avril i8i5.) CROIX (de). Comte d'empire, chambellan de l'em- pereur ; membre de la légion d'honneur ; pair de France - le 4 juin i8i4 5 ^'- P'^'^ ^^ France le 4 j"in i8i5. COUPART. Employé au ministère de la police , bureau des théâtres , sous l'empereur , le roi et l'empereur. En avril i8i4 ) il donna à l'Ambigu- Comique un vau- deville pour célébrer le retour des Bourbons , et fait en société avec le sieur Varez , mélodramaturge de ce théâ- tre. Ce vaudeville est intitulé Vive la Paia: l En France quittant naguère Tout état pour le fusil, Nous disions à chaque guerre Le bon temps revieudra-t-il? Chacun, lempli d'espérance, En revoyant les Bourbons , S'est écrié dans la France : Ce sont des revenans-hoiis^ Extrait des Revenans-Bons , couplets. ( Voyez le Caveau moderne , ou le Rocher de Cancale , i8i5 , neuvième année de la collection. ) C'est lui qui avait fait, à l'occasion de la naissance du roi de Rome , les vers suivans : A UN Ami. Pourqiloi fions dire avec humeur Que de vers on voit un déluge i* Ce n'est point l'esprit , c'est le cœnr, Le cœur seul qu'il faut que l'on juge. r?os souverains montrent moins de rigueurj Ils savent qu'en ces jours de fêtes. Si tous ceux doiit ils sont chéiis 98 CUB Faisaient îles vers, des chansonnettes, Hicntôt , sans avoir rien appris , Tous les Français seraient poëlus ? M. Dampmarlin re- garde-t-il à si peu de chose? Il était membre du conseil des prises sous l'emjtfcreur, il ne put l'être sous le roi , ce conseil ayant été supprimé. DANDRE. De la salle des conseillers du parlement d'Aix , M. Dandré s'élança dans celle de l'assemblée constituante. Nous ignorons ce qu'il devint jusqu'au mo- ment oïl il fut intendant des domaines de la couronne du roi (novembre 1814 ) j et directeur général de la police du royaume (décembre ]8i4)) police, comme on sait , qui ne pouvait tomber en meilleures mains. DANTHOUARD. Comte d'empire 5 nommé par l'em- pereur général de division, le 21 juin 1810, et com- jnandaut de la légion d'honneur. Le roi donna à M. 1q garnie le cordon de grand- ofticier de ladite légion , le 2cj( DAU io5 iiiillot i la lettre suivante: «Monseigneur, » Je prie V. A. S., comme président du gouvernement provisoire, cle vouloir bien recevoir mon adhésion entière aux décrets qui out préparé et viennent d'établir la nouvelle organisation du gouverne- ment de la France. » Je suis avec un profond respect, Monseigneur , De V. A. S. le trfes-obéissant serviteur; Comte Dauchy. ( Moniteur. ) DAVID (Jacques -Louis). Membre de la convention nationale ; membre de l'institut. Extrait (le la séance de la convention nationale , du. vendredi ag mars 181 3 ; présidence de Jean de Bry, Un tableau couvert d'un voile était placé au-dessus de la tribune J on-le découvre, et la convention nationale revoit Michel Lepellctiec coiiclié sur sou lit do m jrt. Le glaive ensanglanté est encore suspendu 6ur sa blessure : on en fiémit. Il traverse un papier où sont écrits ce* mots : Je vote pour la mort du tyran. La couronne de l'immortalité surmonte le tableau. / David monte à !a tribune ; il dît : « Citoye'is, chacun de nous est comptable à la patrie des talcns qu'il a rtçus de la nature : si la forme est dilTiérenfe , le but doit être le même pour tous. LjC vrai patriote doit saisir avec avidité fous les niiiyens d'éclairer ses concitoyens et de présenter sans cesse à leurs yeux les traits sublimes d'iiéroïsine et de vertu. » C'est ce que j'ai lente de faire dans Vhojnmage que j'offre en ce moment à la convention nationale, d'un tableau représentant imcliel Lepelletier, assassiné lâchement pour avoir voté la mort du tyran >• Les occasions ne manquent point aux grandes âmes : si jamais, par exemple, un ambitieux vous parlait d'un dictateur, d'un tribun, d'un régulateur, ou tentait d usurper la plus légère portion de la. souveraineté du peuple, ou bien qu'un lâclie osât vous proposer un roi , comhallre ou mourir plutôt , ccmme Michel Lepelletier, quo d'y jamais consentir.,.., » DAV 107 Cependant nous avons eu successivement un consulat, un empire, sous lequel M. David a eu la croix de la légioa d'honneur , lui qui avait juré une haine éternelle aux marques ou distinctions ; nous avoâs eu un royaume, puis encore un empire j sous lequel M. David , qui n'aime pas les décorations , comme républicain a accepté celle dp commandant de la légion d'honneur ( 6 avril 1 81 5 ) 5 et sous tous ces gouvernemens divers M. David n'a pas même essayé de combattre ni de mourir ^ au contraire , après avoir fait son beau tableau de l'apothéose de Marat , de paternelle et glorieuse mémoire , M*. David n'a pas hésité à se faire nommer premier peintre de S. M. l'empereur et roi ( 1807 ) ; c'est alors qu'il changea de style et de sujets de tableaux. Tout Paris a vu ses vastes tableaux représentant la céré- monie religieuse du couronnement de S. M. l'empereur et roi ( 1808^ , et l'intronisation des aigles aux champs de Mars ( 180g. ) Exposés au musée Napoléon- Dénoncé à la convention nationale , le i3 thermidor an 2 , pour avoir , le 8 du même mois , embrassé Ro- Despierre lorsqu'il descendait de la tribune , et lui avoir dit : et Si tu bois la ciguë je la boirai avec toi; » il allégua pour sa défense qu'il n'était pas le seul qui eût été trompé fcur le compte de Robespierre ^ qu'il avait pris de l'éméti- que ce jour-là j qu'au surplus , Robespierre lui faisait plutôt la cour qu'il ne la lui faisait lui-même. D A VOUS. Comment se peut-il que les nobles et bril- lans exemples de ses illustres confrères les sénateurs et pairs, aient eu si peu d'empire sur l'esprit de M. Davous ? Quoi ! il se borne à avoir été sénateur , le 4 nivôse an 8 j commandant de la légion d'honneur; comte d'empire, et pair nommé par le roi , le 4 juiii 1814! M. Davous nous trouvera peut-être exigeans ; il est vrai que ce qu'il a fait suffirait pour illustrer un homme vulgaire j mais M. Davous a été sénateur ^ et nous avouons qu'il a trompé nos espé- rances. Nous lui déclarons donc que nous ne l'inscrivons ici qu'à titre d'encouragement. io8 BEG DECAEN. Officier su[)éiieur sous la république fran- çaise , une et indivisible j général de division, nommé j>ar l'empereur , le i6 mai 18005 et commandant de la légion d'honneur. Le roi nomma M. le comte Decaen gouverneur de la onzième division à Bordeaux : il lui ^donna le grand-cordon de la légion ( 29 juillet 1814) y .pour couvrir celui de commandant , et la décoration de .Tordre royal et militaire de Saint-Louis ( le i^r juin i8i4) pour mettre par-dessus la grand'-croix de l'ordre impérial «le la réunion ; aussi M. Decaen fit-il au roi une adresse qu'on peut voir dans leJburnaldes Débats^ tlu20 mars 181 5, DECROIX. Toyez Croix (de). DFDELAY -DAGIER. 11 était une fois un homme qu'on admit, en 1790, chevalier de l'ordre royal de Sainl-Mickel. Ayant surnagé aux flots d'une république assez orageuse, il fut porté par elle dans une assemblée appelée sénat conservateur ^ le 28 frimaire an 9 , ce qui lui valut un ruban rouge ( commandant de la légion d'hon- neur , le 25 prairial an 1 li ) } lequel ruban remplaça le noir , qu'on avait serré depuis long-temps. Le sénat, qui avait enfanté la chambre des pairs , mourut en couches , et M. Dedelay-Dagier d'un coup de baguette se trouva pair de France j le 4 ji'in 1814. Comme il est toujours prudent de se ménager une porte de derrière , ledit M. Dedelay- Dagier, pour fêter son entrée à la paierie , fit l'anniver- saire du 4 juin iSi4} en se faisant encore nommer pair le 4 j"J" i8i5. Que fera-t-il le 4 ji^i^ luil huit cent ? DEGERANGO (Joseph-Marie). Baron de Ramthzausen; officier de la légion d'honneur j conseiller d'état , section de l'intérieur, service ordinaire , nommé par l'empereur j M. Dégérando alors y«re fidélité. Conseiller d'état, service ordinaire, nommé parle roi (4 jtùl'.et i8i4)> ^^' Dégérando alors re/'«/"e fidélité. Conseiller d'état, section de rinlérieur, nommé par l'empereur (26 mars 181 5), M. Dégérando alors rercjure fidélité , et est envoyé commissaire extraordinaire de S. M. l'empereur à Metz. {^Journal de l'Empire^ du :;8 avril 181 5. ) DEL 109 BEGREGORY - MARCORENGO , né en Piémont. Sénateur. Ce mot doit suffire. Mais on aihie les détails j on veut savoir que ce fut le i r fructidor an 11 que M. De- gregorj- Marcorehgo entra dans le sénat; qu'il fut comte d'empire; commandant de la légion d'honneur; et que pour s acquitter de toutes ces faveurs que l'empereur lui avait prodiguées , il signa la déchéance de JSlapoléon , et appela Louis-Stanislas-Xavier de France, et les autres membres de la maison de Bourbon , au trône de France. ( Extrait des registres du sénat conservateur , du 6 avril i8i4- ) DEJEAN. Un des officiers du génie les plus estimés sous la république. Il fut nommé dans cette arme général de division, le 16 octobre 1795. L'empereur et le roi le: nommèrent inspecteur général du corps impérial-royal- im- périal au génie ; sénateur le 7 février 1810 ; grand- aigle de la légion d'honneur , dès le i3 pluviôse an ]3; le roi le nomma pair de France, le 4 juin i8i4 ; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , etc. Nommé grand-tré-, sorier de la légion d'honneur , en avril i8i5 ; il fut encore nommé pair, le 4 juin suivant. DELAITRE. Baron d'empire ; chevalier de la légion d'honneur et préfet ; mais préfet comme nous les aimons. M. Delaître jadis avait été préfet de Chartres ; et comme il était alors dévoué à l'empereur , il agissait avec un zèle exemplaire , et remplissait ses devoirs avec un dévoue- ment digne d'être cité. M. Delaître à Versailles se con- duisit de même , à cela près que c'était pour le roi qu'il agissait avec ce zèle dont nous venons de parler. Mainte- nant M. Delaître est encore à Versailles ; il est encore préfet ( décret du 6 avril i8i5 ) , et l'on pense bien qiie M. Delaître montre encore cette fidélité et ce, dévouement dont il a donné tant de preuves dans les deux partis im- périaux et royaux. DEIiAMALLE. Chevalier; conseiller titulaire de l'u- niversité impériale long-temps avant 1814. Conseiller d'état de S, M. l'empereur; conseiller d'état au conseil du roi (4 juillet 1814)7 GonssiîlcrsiM. conseil royal de l'instruclloa iio DEL publique (17 février i8i5)j conseiller titulaire de runî- versité impériale. {Décret An 3i mars i8i5.) On voit que M. le chevalier Delamalle est décidément ïié pour être conseiller^ sous quelque régime que nous \i- Tions. DELAMBRE (Jean-Bapt. -Joseph). Chevalier de l'em- pire; membre de la légion d'honneur et de l'institut; tré- sorier au chef-lieu de l'université impériale. Uyllmariad impérial apprendra, au lecteur qu'il présidait le conseil eu l'absence du grand-niait'^e et du chancelier 5 qu'il faisait les recettes, ordonnançait les traitemens et pensions, etc. Le roi monte sur le trône , M. le chevalier Delarabre n'en est pas moins ferme à son poste ; quelque temps tré- sorier ( voyez Almanach royal)^ il passe conseiller au con- seil royal de l'instruction publique, avec un traitement qui ne valait peut-être pas la trésorerie; mais enfin 12,000 franc? de rente valent encore mieux que rien. {^Ordonnance du 7-0/, du 17 frévrier 181 5.') L'empereur revient; M. le chevalier, qui n'a pas quitté les parvis de l'université, n'a qu'un pas à faire pour repasser de la salle du conseil au trésor. (Décret du 3i mars i8i5 ) DELRIEU. Ancien sous-professeur de collège ; auteur iî' Artaxcrce et de quelques autres pièces dramatiques dont il paraît très-enorgueilli , et qui lui valut en effet une pension de aooo francs de la part de l'empereur. Tout le monde connaît ses couplets patriotiques sur la montagne. Peu d'hommes se sont montrés plus anti-mo-* narchiques; cependant le jour de la naissance de S. M. le roi de Rome arriva, et l'on vit éclore du cerveau de M. Delrieu l'ode suivante : Tel jadis on a vu le vainqueur de la Thrare, Alexandre, écoutant sa l)elliqucuse audace, Franchir le INlontTauTus, Et couvert des lauriers du Granique, d'Arbelle*, Impatient , voler à des palmes plus belles En combattant Porus : Tel de Napoléon l'invincible génie , Des plaines de l'Egypte aux champs d« l'Ausonîa BEL lit A «M cris arcourant , 4)'Annibal , de César effaçant la vaillance, Du haut des monts glacés (i) comme un aigle s'élance. Et fond comme un torrent. Terrible et plein du dieu qui l'échauffé et le guide, Il entraine , il emporte en sa course rapide Les bataillons défaits. Marengo ! de quel deuil ta victoire est suivie ! JNapoléon la pleure ; elle coûte la vie Au Décius français. (2) » Je veux que désormais la France et l'Ausonie y » Dans le nouvel Alcide admirent ton génie, » Adorent tes vertus ; »En dépit d'Albion, que l'univers respire ! * Pour toi , pour tes neveux j'éternise l'empire » De Trajan , de Titus ! » Connais le digne fils que le destin te donne : * La splendeur de ton nom, le poids de ta couronne » Ne l'étonneront pas ; * Rejeton d'une tige en grands hommes féconde y i>Ton fils fera ta gloire et le bonheur du monde i> En marchant sur tes pas. i> Je veux que pour fixer le bonheur sur la terre , * Aux combats , aux conseils, retrouvant dans son pcre «Son guide et son Mentor , *Ton fils ait comme toi la sagesse d'Ulysse, *La valeur de César, de Minos la justice, » Et l'âge de Nestor. » Chef de bureau dans l'administration des douanes im^' périales, où il a gagné le ruban bleu de ciel de l'ordre im- périal de la réunion ; chef de bureau dans l'administration des douanes royales du royaume , où il a gagné la décora- tion du lis ; et chef de bureau de l'administration des douanes redevenues impériales, où il cherche encore à ga- gner une nouvelle décoration. DELVINCOURT. La mort de Portiez de l'Oise avait porté M. Delvincourt à la place de directeur de l'école d& (i) Les Alpes. — (2) Desaîx. Î12 DEN droit de Paris. Comme doyen de la faculté, il exerça soti ministère de directeur et de professeur avec tout le zèle et le patriotisme impérial dont il était capable. A l'arrivée du roi, M. Delvincourt fit remplacer l'aigle sculpté sur sa porte par des fleurs de lis ; aussi fut-il maintenu et nommé en- suite par dessus le marché censeur royal (24 octobre 1814). Depuis le retour de l'empereur, M. Delvincovirt a fait cou- vrir les armes royales d'un aigle qui se ressent un peu de la précipitation avec laquelle on l'a niché. DEMBARRÈRE (Jean), né en 1 753. Entra en 17G8 dans le corps royal du génie, où il devint successivement ca- pitaine, général de division, inspecteur général. M. De m barrera n'a pas voulu qu'il fût dit qUe l'empe- reur l'avait plus comblé d'honneurs que le roi ; il mit dans un bassin de sa balance le titre de sénateur., comte d'tm^ pire i qui lui fut accordé le 12 pluviôse an i3, et dans i'au- tre bassin le titre de pnir de France ^ que le roi lui donna le4j"iïi 1814. Jusque là l'équilibre se rencontrait; mais M. iJembarrère par réflexion, ajouta dans le premier bassin sou cordon de commandant de la légion d'honneur^ quo l'empereur lui avait donné; et le roi, pour rendre à cette fa- tale balance l'équilibre qu'elle venait de perdre, fut obligé de mettre dans l'autre bassin le cordon de grand-officier de la légion d'honneur. (23 août ici 14.) DEMONT.Il est bien des personnes qui ne se sont jamais mises en évidence , et qui malgré cela n'hésitent pas quand l'occasion se présente de varier comme une autre. M. De- mont est de ce liombre. Beaucou]) de personnes ignorent qu'il était dès le 19 mai 180G sénateur; qu'il a été en- suite nommé comte d'empire et commandant de la légion d'honneur; qu'ensuite il a passé z'tz ^occ^/ dans la cham- bre des pairs du roi. (4 juin 1814.) Depuis ce temps nous l'avons absolument perdu de yue. DENON' CDominique-Vivant). Avant 1789, gentil- homme ordinaire du roi ; membre de l'institut; il accom- pagna l'empereur en Egypte, ce qui lui valut le titre do baron d'empire et la croix d'officier de la légion d'honneur. DES ii3 M. ÎDominîque-Vivant Denon a tellement prisle muséum en amitié, qu'il n'a jamais touIu s'en séparer un seul instant. Quel que fût le titre de cet établissement, muséum des arts et de la république ^ musée Napoléon , musée royal des "arts , M. Denon s'en est réservé la jouissance et la direction 8a vie durant. 11 a cherché à captiver les suffrages du roi et des membres de la famille royale , lorsqu'il fut question dé l'exposition de novembre i8i4» avec autant de grâces qu'il cherchait à captiver ceux de l'empereur lorsqu'il lui mon« trait des tableaux qui pouvaient le flatter. DEFERE. Plusieurs de noscônfrères, qui paraissent s'in- téresser vivement à la gloire de M. Depère , prétendent qu'il a été employé par le directoire. Nous avons répondu que nous en félicitions M. Depère ; mais qu'à la rigueur nous pouvions nous passer de ses sermens à la république , puisqu'il avait été sénateur le 4 nivôse an 8 , comte d'em- pire, commandantdelalégion d'honneur, et que de là il avait passé dans la chambre des pairs le 4 juin 1814. Nous es- pérons que M. Depère cependant n'en restera pas là. DESBUREAUX. La république nommaM. Desbureaux général de division le 20 septembre lyçS; il continua à la servir} l'empereur l'employa aussi et lui donna la décoration d'officier de la légion d'honneur; le roi le nomma comman- dant à Strasbourg , lui donna le titre de commandant de la légion (27 octobre 1814)) et la croix de Saint- Louis. DESAUGIERS. Chansonnier, auteur d'une foule de pe- tites pièces comiques, DEVISE DES FRANÇAIS. ( Souvenirs des Ménestrels , deuxième année. } Lorsqu'à PRÈS tant de maux , Après tant de souffrance , Le ciel rend à la France Louis et le repos , Est-il plus bel emploi , Est-il devoir plus tendre Que celui de défendre Sa patrie et son roi? ii4 BES Vous brillcrc/, encov Pour ma belle patrie, Jours cIp clievaleiie Surnommés i'âfjc d'or, Où, plein d'un ddux émoi. Plein d'une noble flamme, On vivait pour sa dame, On mourait pour sou roi. Nous respirons en paix, Et le deuil et la guerre Couvrait enror naj^ul-re Nos fronts d'un voile épais. Qu'un si cruel eflVoi , Qu'une aussi longue peine Désormais nous apprenne A garder notre roi. Français, réunissons Nos rœurs , nos mains , nos verres; Confondons nos prières, Confondons nos chansons, El buvez avec moi Au terme de la guerre, Au bonheur de la terre, A la ïanté du roi. Musique ide P.Vaillant, de racarlémîe royale de musique; se trouve chez Pleyel, boulevard Bonne-Nouvelle, no zH. Ces couplets ont été chantés à Tivoli , le 18 juillet 1814» ûu banquet donné par MM. les gardes nationaux à MM. les gardes du corps. LE DÉPART. Il est chez nous cet ennemi sauvage , Cet ennemi du nom français jaloux; Sa voix nous flatte et son bras nous ravage; Que ce seul cri double notre courage : Il est chez nous. Il s'est armé celui dont la vaillance A vu long-temps fuir le Russe alarmé; Elle a sonné, l'heure de la vengeance; Tr(;mblez , tremblez , ennemis d» la France î Il s'est armé. DES „5 îl est parti ! Dans les plaines gnerricres Au loin déjà l'airain a retenti Champs de la gloire, ouvrez-lui vos barrières • Et nous, au ciel adressons nos prières.... Il est parti. Sauve ses jours, ô dieu de ma patrie ! Dans les périls préte-lui ton secours ; Les yeiix en pleurs , une épouse chérie , Un noble enfant, un peuple entier te crie : Sauve ses jours ! * n reviendra , le fils de la Victoire , A répondu le ciel, qui l'inspira; » Il l'a juvé, tout vous dit de le croire.... » Qui, ramené par la paix et la gloire, » Il reviendra. » (Couplets faits à l'occasîon du départ de l'empereur. Journal de Paris, du 26 janvier 1814.) Qd'ai-je vu! douce espérance Pour notre cœur attendri ! L'espoir, l'amour de la France S'offre à nos yeux dans Berry. Mais dois-je croire A ce bonheur?.... Oui , c'est lui.... Vite, au descendant chéri Du bon Henri, A boire, à boire. Par son cœur et par sa tête. Bon convive et bon soldat , Berry presse un jour de fête, Il presse un jour de combat. A la victoire Il sait voler le premier. Et n'est jamais le dernier A s'écrier : A boire ! à boire I {Complets chantés au banquet donné à Tivoli^le ^o juil- let 181 4 /7ariW.lZ. les officiers de ' V état-major géné- ral de la garnison de Paris d MM. les gardes natio- naux et à MM. les gardes du corps.) {Etrennes ly- riques^ 34e année, page 210, chezJaner, rue Saint- Jacques, no 5g.) 8* ii6 DES A /'occasion du mariage de S. 31. V empereur et roi avec S. A. I. l' archiduchesse Marie- Louise. Au ! qiieu fête Pour les Français ! Sur mon honneur , j ' crois qu' j'en perdrai la tûte ! Ah ! queu fèfe Pour les Français, Et queu déchet pour messieurs les Anglais ! ' Viens-t'en , Fanchon , viens-t'en vite aux Tuil'rîes, L' concert commence et j' n'y somm' pas encor. Ah ! pour chanter leurs Majestés chéries, Cœurs , instrumcns, tout est bientôt d'accord. Ah ! queu fête, etc. Tiens, cntends-tu dans les Champs-Elysées L' canon qui s' mêle aux chants des violoneux î Vois ces lampions , ces bouquets, ces fusées, Et c'te gaîté qui vaut enror ben mieux. Ah ! queu fête, etc. C'est pour le coup qu'avec vos airs despotes , Vos bateaux plats et vos visag' idem , Quand c'te nouvelle arriv'ra sur vos flottes , Pauvres milords, vous crîrez tous : goddem ! Ah ! queu fête, etc. C n'est qu' pour uot' bien que l' sauveur de la France Vient d'épouser la fille d' son cousin , Car on sait boi qu' pour défend' sa puissance Napoléou El' va pas chercher 1' voisin. Ah ! queu fête, etc. Dis donc, Fanchon, v'ià long-temps que d' ma flamme Tu m'as promis d' récompenser l'ardeur ; Faut qu'aujourd'hui tu deviennes ma femme , Ua jour comm' ça, ça doit porter bonheur. ^ ! queu fête , etc. J' sais que 1' grand jour qui mari' deux couronnes N' peut pas conv'nir à d' pauvres ouvriers ; Mais il f'ra ben 1' bonheur de deux personnes , Puisqu'il fait c'iui de deux peuples entiers. Ah î-queu fçte^ etc. DES 117 J 'aurons d's enfans, l'emp'reur en aura d' même; n leur dira, les mod'lant sur son cœur : «Faites l' bonheur d'un peuple qui vous aime. » J' dirons aux nôt' : « Aimez vot' bienfaiteur. » Ah ! queu fête Pour Jes Français ! Sur mon honneur, j' crois qu' j'en perdrai la tête ? Ah ! queu fête Pour les Français ! Et queu déchet pour messieurs les Anglais ! Après vîngt-cînq ans d' tourment , Il est bien temps qne tout change ^ Car jen étions au moment . D' commander général'meat Not' enter'ment ; Mais v'ià que 1' canon S' tait à la voix d'un ange. Quell' bénédiction! C'est une résurrection A la Bourbon , A, à la Bourbon. (Extrait du CridaPeuple, Août 1814.) Après les couplets de circonstance on pourrait citer les pièces de circonstance. On se rappelle à^un Dîner par ■victoire y théâtre Louvois , en un acte et en vers. (3a juillet 1807); et du Retour des Lys^ vaudeville donné aux Variétés (mai i8i4)? etc. etc. On se souvient encore de ces couplets de V Heureuse Gageure , donnée au théâtre Fraa,- cais (mars 1811.) Ieiustre fils de la Victoire, Reçois notre encens et nos vœus ; Tu sera.s l'amour et la gloire De ton siècle et de nos neveux». Déjà, bénissant ta naissance. Nous voyons à tes lois soumis^ Dans le Ijerceau de ton eTif^ncç, Le tombeau de 330s. ennemis. ii8 DES Bénissons le mois mémorablo Qui , daus un eufant adoré , D'un bonheur à jamais durable r*ious donne le gage sacré ; Le prince dont l'auguste père Hérita du nom des Césars , Devait recevoir la Inmiëre Sous l'iieureuse étoile de Mars. Voici le couplet pour le public : Tandis que l'idole du mondo Repose en paix dans son berceau , Daignez joindre au canon qui gronde L'n bruit garant de ce tableau ; Kt stutout gardez-vous île croire Que vous troublerez son repos ; Jamais un chorus de victoire IS 'effraya l'enfant d'un héros. Personne, comme on volt, n'a plus de facilité que M. Dé- saugiers quand il s'agit de chanter un souverain quelconque. Un de nos confrères, qui vient d'être envoyé consul à Al- ger, comptait demander à nott-e aimable chansonnier quel- ques couplets flatteurs pour le dey. Après M. Désaugiers il u'y avait que M. Dupaty qui pût rendre Ua tel service. DESGENETTES. Comte d'empire , ayant suivi l'empe- reur en Egypte; officier de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; commandant de ladite légion, nommé parle roi (24octobre i8i4); inspecteur en chef du service de santé des armées sous l'empereur; conservé par le roi, et reconser- vé par l'empereur; en conséquence, M. Desgenettes part pour le quartier général de Laon. (Mai 181 5.) DESPAULX. Nous aimons à rencontrer jusque dans les bénédictins des personnes que nous pouvons admettre avec confiance dans notre société. Le sieur Despaulx a rejnplacé toon froc parla noble toquje de chevalier d'empire ; membre de la légion d'honneur, il se voyait paisible conseiller or- dinaire et inspecieur général de l'université impériale lors- que le roi survint. M. Despaulx en fut quilte pourajouterau DES 119 Htre de l'université celui de roy a le ^ lieu, ^impériale . [^Almanach royal de 1814 et j 81 5.) L'empereur j le 3i mars ibi5. n'a pas plutôt signé le décret qui rétablit son université , que voilà M. Despaulx substituant au titre de ladite université, qai se trouvait royale , celui àî' impériale. DESPRES. Il existe peu de conseillers ordinaires de l'université qui aient aussi peu de titres pompeux que fj. Desprès. 11 n'a pas , comme messieurs tels et tels de ses illustres confrères , une série de places qui serviraient à dix pères de famille estimables , et qui , sans pudeur , cumuleraient , s'ils pouvaient , sur leurs lètes toutes les places du royauuie , de la république ou de l'empire. M. Desprès n'a jamais été , en fait de places marquantes , que conseiiltir de l'université; mais l'a toujours été, n'im- porte le titre de royale ou d'impériale qu'elle ait pu prendre. Cette pauvre université est comme une veuve qui , par convenance, épouse celui qui prétend soutenir ses intérêts. C'est pour cela que l'université , après avoir divorcé avec le gouvernement impérial, avait épousé le gouvernement Toyal. Nouveau divorce.^ et elle est revenue à ses premiers nœuds. M. Desprès n'& jamais abandonné ( si ce iii'est que trois mois peut-être;) , sa nourrice dans tous ces liemps orageux pour tant de consciences timorées. DESRENAUDES, Appelé monsieur Desrefiaudes sous l'empereur , et M. l'^Z>Z>t/Desrenaudes sous le roi. {Alma- nach impérial de 1811, page 7o5 ; Almanuch royal ^ page 338. ) Officie comme sous-diacre à la messe qui fut célébrée au Champ-de-Mars , le 14 juillet 179O. Conseiller titulaire de l'université impériale , il devient conseiller honoraire du conseil royal de l'instruction pu- blique (^ordonnance du roi y du 17 février i8i5), et redevient conseiller titulaire de l'université impériale («iecre^ impérial à\i 2>i. mars i8i5)5 censeur ivipérial ^ il échange ce titre contre celui de censeur royal^ ( 24 octobre 1814 ) , sauf à reprendre maintenant le premier. Monsieur l'abbé s'occupe fort peu de ces liens que le 120 BID vulgaire appelé serments. Chevalier delà légion d'h&nneii^ sous l'empereur , il jure fidélité à S. M. } officier de la susdite légion sous le roi, il jure fidélité au roi; et pour peu que l'empereur le crée commandant de cette même légion y M. l'abbé est encore prêt à. jurer. DESSOLLES. Ancien capitaine adjoint à l'état -major gf'néral de l'armée des Pyréjiées occidentales , à Baïonne , en l*an 2. de la république. Les premiers voeux et les pre- miers sermens de M. Dessolles ont donc été pour la répu- blique française , une et indivisible, il fut ensuite nommé général de division , le i3 avril 1799- L'empereur , depuis ce temps , employa M. Dessolles , et le nomma successi- vement membre, officier, commandant et grand-officier de la légion d'honneur. Dès lors M. Dessolles ne fit plus de vœux que pour Vempereur ; le gouvernement provisoire, qui installa ce général , le a avril 1814 » dans le comman- dement de la garde nationale de Paris , lui servit de tran- sition pour arrivera la chambre des pairs, le 4 juin 181 4 ; xninistre d'état; chevalier de Saint-Louis; major-généraî des gardes nationales du royaume. (23 mai i8i4-)Dès lors M. Dessolles ne fit dIus de vœux cjue pour le roi ; témoin le discours qu'ilfità S. M. , le 1er janvier i8i5. (^Moniteur.) DESTUTT DE TR ACY ( Antoine - Louis - Claude ), MeRibre de l'institut; admis au sénat, le 3 nivôse an 8 j Ç^ ne peut pas non plus penser comme le préfet de la Dordogne de 181 5. {^Décret impérial du 6 avril i8i5.) M. Didelot, d'ailleurs, vous expliquerait cela beaucoup plus clairement que nous, qui sentons vivement le mérite d'un hcunme qui varie du jour au lendemain j mais qui nous trouvons dans l'impossibilité physique 4e développer comment et pourquoi cela se fait. DODE-DE-LA-BRUNERIE. Lieutenant général du forps impérial-royal-impérial du génie j officier de la lé- gion d'honneur, nommé par l'empereur 5 baron d'empire j rommandant de la même légion , nomipé par le roi. DONZELOT. Généial de division , nommé par l'em- pereur, le 6 décembre 18075 commandant de la légion ^honneur 5 baron d'empire 5 grand-officier de la même légion , nommé par le roi , le 28 août ibi4 ; et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. DORAT, f^oyez Pa lméze aux , nom qui vous renverra définitivement à Cubières (de). DUBOIS ( Louis-Nicolas- Pierre- Joseph ) , né le 20 jan- vier 1768. D'abord avocat au parlement de Paris; pro- cureur au Chàtelet , prévôt des justices^ seigneuriales de Montgeron-Yigneux et Passy 5 puis jug'e dans les tribu- naux civils de Paris 5 président du tribunal ciiminel ; com- missaire du directoire près la municipalité du loe arron- dissement; membre du bureau central; comte d'empire; commandant de la légion d'honneur ; conseiller d état à vie , nommé par l'empereur ; et par conséquent conseiller honoraire au conseil du roi ; ancien préfet de police , le 11 avril 1814. Les conseillers d'état rassemblés aux Tuileries, dans leurs sections respectives , conformément à la lettre du gouvernement provisoire, et du nombre desquels se trouvait M. le comte Dubois , déclarèrent et signèrent qu'ils adhéraient à tous les actes du sénat et du gouverus- nient provisoire , et au rétablissement de leurs anciens maîtres, M. Dubois est membre de la chambre des repré- sentans , où l'a nommé le département de la Seine. DUBOIS-DUBAL Ancien garde-du-corps du roi. Député duCalvados à la convention nationale. «Vive la république e6 li:jine à la royauté, di tel était le but de ladite convention. Sénateur le 3 nivôse an 8 ; commandant de la légion d'hon- neur, etc. « Fidélité aux constitutions, aux consuls, et ensuite vive l'empereur,» tel étaitl'engagementdu sénat. M. Dubois- Dubai signe la déchéance de l'empereur, et appelle Louis- Stanislas-Xavier de France et les autres çieinbj-es de i#, 122 DUF maison de Bourbon j au trône de France, a Vive le roî , n tel était le cri provoqué par cet acte. A ces trois cris il faut nécessairement en ajouter un quatrième , qui est la consé- quence absolue des précédons : « Vivent les girouettes ! » DUCHATEL. De par l'empereur , il a été comte d'em- pire j commandant de la légion d'honneur; conseiller d'état à vie 5 directeur général de l'enregistrement et des domaines de l'empire. De par le roi , conseiller d'état ( service ex- traordinaire ) ; directeur général de l'enregistrement et des domaines du royaume. ( Juillet i8u\.) De par l'euiiiereur, encore, M. Duchatel se revoit conseiller d'état j directeur général^ etc. (26 mars 181 5.) DUFRENOY (Madame). Auteur d'un recueil d'élé- gies dont le Hlyle et la grâce ont pour jamais assuré sa réputation. u4. une Amie. An! pourquoi donc m'abandouiicr Au sombre ennui qui me dévora i Je saurais vous le pardonner Si c'était pour l'époux que votre cœur adore. Mais pour nos droits vainement disput-és , Dans nos camps il combat encore , Et ne doit reparaître à vos yeux enchantés Qu'au jour o^ , confondant leur fière politique, Nous aurons contraint les Césars A plier leur orjjueil antique Deyant nos nouveaux étendards, YX l'ait , par nos soldats , flotter sur leurs remparts Le drapeau de la république. Al) ! de quelque plaisir jusqu'à ce jour si doux Espérez-vous la jouissance! etc. Par la citoyenne Dufrenoy» {Almanach des Muses , pour l'an quatrième de la république française. ( 1 79G. ) L±VE-Toi , peuple de Lufèce ! Peuple de Rome, lève-toi ! Chantez des hymnes d'allégresse , Je vous annonce un nouveau roi. DUL 123 11 appiocLe ce temps prédit parles oracles , Cet heureux âge d'or promis à l'univers ; Déjà, depuis neuf jours respleudit dans les airs Un signe lumineux, précurseur des miracles. J'ai vu la planète de Mars S'enrichir en son cours d'une étoile nouvelle , Et venir se placer, plus brillante et plus belle . Sur le palais de nos Césars. De myrthe et de roses parées, Lucine à mes regards fend la plaine azurée , Du Louvre elle franchit les tours. Hâtez-vous , heure désirée Qui devez du grand siècle amener les beaux jours Doux momeus ! momens chers à tes sujets fidèles ! O mon maître ! 6 Napoléon ! Tu l'as enfin béni de tes mains paternelles , L'héritier de ton rang , le soutien de ton nom. J'ai vu la Renommée, en étendant ses ailes, Courir an même instant à vingt peuples ravis Annoncer le bonheur dont nos vœux i^ont suivi», Leur raconter des dieux les faveurs solennelles. Le Danube, la Seine , et le Tibre , et le Rhin D'orgueil et de plaisir dans leurs grottes bondisseef , Et leurs naïades applaudissent A ce roi , premier né de leur grand souverain. . . J ( Hommages poétiques , tome 2 , page 4. ) Ainsi , par un grand roi ce grand homme honoré D'âge en âge à la France a paru plus sacré. Comme le plus vaillant trois siècles l'applaudirent; Partout à son seul nom lés âmes s'agvandireut. Puisse un siècle si beau renaître à nos regands . Et le trône affermi retrouver des Bayards ! On remarquera que \q Journal des Débats^ du 27 février ibi 5 , qui ne prévoyait pas ce qui arriverait le 5 avril sui- vant , époque où le prix fut décerné à madame Dufrenoy , rapportait ces deux derniers vers de cette manière : Puisse un siècle si beau renaître à nos regards. Et l'hérilier des lis retrouver des Bayards ! ( Les derniers Momens de Bayard^ poëme cou- ronné par l'institut , le 5 avril i8i5. ) DULAULOY. Officier d'artillejie qui , dans le cours de la révolution , monta de grade en grade. L'empereur !e 124 DU?,[ iiomma général de division, le 27 août i8o3; puis con- seiller d'état y puis comte d'empire ; puis grand - officier de la légion d'honneur; puis j^rand'-croix de l'ordre im- périal de la réunion. Le roi le nomma ensuite conseiller d'état ) puis grand-cordon de la légion d'honneur ; puis chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint - Louis ( 1^1 juin i8i4) î etc. etc. L'empereur daigna reprendre encore M. Dulauloy , le réintégra conseiller d'état , et le iiomma pair de France, le 4 jui» i^iT». Nous craindrions d'exagérer en disant que M. Dulauloy a prêté serment aux sept ailes de notre moulin j mais nous en connaissons cinq bien prouvées. DUMAS. Général de division ; comt» d*empire 5 grand- officier de la légion d'honneur, par l'empereur 5 grand- rordon de ladite légion, par le roi (27 décembre 1^14) » chevalier de S.- Louis. Il est nommé et chargé, par le décret impérial du 7 avril 1 81 5, pour organiser les gardes nationales. DUMAS-MATHIEU. Comte d'empire 5 commandant de la légion d'honneur ; général de division , nommé par l'emp'-reuj , le 1er février i8o5. Le roi, cependant, a nommé i">^ Y)umas-Mathieu comma«t DUS 13/ Je sceptre de Cliarlemagne , lorsque, daus les champs d'Austeilifz, le jour même qui répondait au jour de son couronnement, il rem- porta cette célèbre victoire qui tout à coup mit fin à la guerre la plus menaçante. Jamais anniversaire d'une grande et importante époque fut-il plus dignement fêté par nne solennité plus brillanfej et douna-t-il un plus beau signal à tous ceux qui devaient le suivre ? Ainsi, par une de ces combinaisons où l'imagination aime à se figurer je ne sais quofde surnaturel, nous ne pouvons célébrer l'anniver- saire du couronnement, sans célébrer tout ensemble celui d'nn des plus éclafans faits d'armes qui aient signalé la carrière militaire de l'empereur ; d'un des succès les plus décisifs qui aient affermi sur sa tête l'antique couronne des Césars : tout doit êlrc extraordinaire dans les destinées du premier des héros et du plus grand des monarques. Ce serait à la poésie ou du moius à l'éloquence de peindre, eu traits vifs et immortels, tous les souvenirs qui , dans un tel jour, se pressent, pour ainsi dire, autour de ce trône glorieux sorti du seiu des ruines dont les ravages des tempêtes politiques avaient couvei t la France; de nous montrer la monarchie, après une éclipse fatale , mais passagère, ramenés soudain, au bout de dix siècles, à ce même degré d'éclat et de splendeur dont elle était si rapidement déchue sous les méprisables héritiers du premier empereur français, et. qu'elle n'avait pu reconquérir, dans le cours de neuf cents ans, sous les règnes de quarante rois : elles seules pourraient convenablement répondre à l'enthousiasme ardent et vrai dont une fête si solennelle doit remplir toutes les âmes ; et nos faibles écrits ne sauraient êtie en propoiiion avec la majesté des pensées et la profondeur des scnli- niens qu'elle inspire. Autrefois les rois et les empereurs permettaient que l'on prononçât, souvent même eu leur présence, leurs panégy- riques: l'antiquité nous a transmis plusieurs monumens de cet usage; il en est même un qui jouit dans les lettres d'une grande réputation ; et, à une époque moins éloignée de nos teit;ps , plus d'une fois le panégyrique de Louis XIV, de ce prince à qui ses contemporains prodiguèrent des louanges qui toutes n'ont pas été ratifiées par la postérité, fut prononcé formellement dans des cérémonies publiques. On fait aujourd'hui de plus grandes choses, el la louange a plus de retenue ; nous sommes témoins de plus de merveilles, et nous les célébrons avec moins de faste : le troue qui jamais a réuni le plus de droits à l'admiration, repousserait sans don lu, ([uelquc légitimes qu'ils fussent, ces tributs extraordinaires, ces hommages a ITectés d'une éloquence indiscrète, et, même eu approuvantle zèle del'ava- tèur, imposerait silence à sa voix; mais ne pourrait-on pas siipposet qu'un homme éminemment doué du laleiit de la paiole, rappelant ces antiques usages dont je viens de retracer le souvenir, ettrouvant dans son éloquence même l'exruse d'un acte maintenant inusité, fît eu public, dans un pareil j"nr , !• paitégynqMc de TcmpetînM ' Da* i38 DUS quels tableaux ne fiappeiait-jl pas les imaginations! Quelles pein* tures de tout ce qu'a fait ce grand prince avanî tl'airiver au trône, de t >iit re qu'il a fait depuis qu'il y est monté! De quelles couleurs s.ihlinies ne nous leprésenterait-il pas cet amas étonnant, cette tuile brillante de merveilles accumulées, pour ainsi dire , les Unes , sur les autres, auxquelles ont sufïï les derniers jours du siècle précé- dant et quelques années du siècle qui commence ! ;- Le voyez-vous , s'écrierait-il, préludant k tout^a grandeur de ses hautes destinées , dans les plaines et parmi les fleuves de la Lom- bardie ; s'élevant, à vingt-six ans , au-dessus de tous les capitaines de son siëclc; signalant à Lodi , à Lonado , à Arcole, à Rivoli, et dans Toutes les nombreuses expéditions de celte première campagne, ou son habileté, ou son courage? L'entendez-vous déplorer les maux s se froisser; tous les besoins de l'état sont satisFaits, sans blesser les intérêts privés; tant de biens et tant de gloire ne sont point ven^ dus aux peuples par l'augmentation des charges publiques ; et l'em- pereur, du haut de la sphère où ses destinées l'ont placé , consolant, d'un côté, les mânes outragés des rois ses prédécesseurs; de l'autre, Tuontrant dans l'avenir cette longue suite de descendans dépositaires de son esprit et gardiens de so7i héritage , appuie sur les institutions de l'honneur, et sur les degrés d'une hiérarchie nécessaire, l'inébran- l.thle édifice de la quatrième dynastie. «Telles sont les grandes et nobles pensées que ce jour rappelle; tel est l'ouvrage de quelques années. » Voici maintenant le fragment d'un autre morceau tiré du même journal. (6 avril i8i4') « La France, rongée de plaies ctnelîes et profondes,- que dissimu- laient mal l'éclat de ses victoires et la pompe de ses succès, accablée par ses conquêtes mêmes , et déchirée par ses funestes prospérités, ■ne devait donc trouver que dans ses revers la lin de tant de calamités et le remède à tant de maux! Mais, qui l'eût dit, et pouvait-elle l'espérer, que son salut lui viendrait de ces mêmes contrées où elle avait porté le ravage et la destruction ? Pouvait-elle s'attendre qu'à la place des fureurs de la vengeance» elle ne rencontrerait, dans des ennemis provoqués, outragés et triomphans , que la douceur des sentimens les plus alTectucux , revêtus des formes de la plus géné- reuse et de la plus noble politesse , de cette politesse qui est la giâre de l'humanité, et qui double le prix des bienfaits? i> Hélas ! depuis long-temps nous n'élious plus accoutumés à voir rîiez nous les attributs de l'autorité souveraine s'embellir des char-» mes de la bienfaisauce : il y a long-temps que nous n'avions en- tendu de ces mots consolans qui , partis du haut d'un trône , vont porter dans tous les cœurs la joie et l'attendrissement; de ces parole? de bienveillance et d'amour qui sont la véritable éloquence des princes, parce qu'elles sont l'expression la plus touchante et la pIn!» populaire de leur autoiité. 0 Xi'us. délices da genre Luujaiij! ô bo)» DUS i4i Henri, grand Louis XIV! et vous, monarque infortuné, dont les derniers vœux furent des pensées de clémence et de pardon , qui vont être réalisées , quelques mots sortis de vos nobles âmes sont encore- tous les jours l'entretien de la postérité , et font couler les plus douces larmes dans ces temps malheureux qui n'en arrachent que d'amères! » Un jour l'histoire mettra votre nom à côté de ces noms illustres, prince magnanime, qui venez de joindre à la beauté d'une grando action l'attrait d'un mot aussi délicat que sublime, et qui venez de prouver ainsi que, non seulement vous savez faire le bien, mais que yous savez le bien faire : vous nous avez toutà coup replacés, pour ainsi dire,dansd'aufres temps; vous nous avez fait respirer un air nouveau • vous nous avez rendus à nos antiques sentimens, à un de ces plaisirs des âmes françaises, que la sécheresse et la dureté d'une trop longue époque semblaient nous avoir interdits pour jamais; recevez le piis d'une bonté si gracieuse : vous avez été senti ; vous parlez à un peuple qui sait vous entendre; vous êtes au milieu d'une nation profondé- ment sensible à tous les genres de mérite, et devaut les vrais juges de tous les genres de gloire. » On voit que quand une fois M. Dussault loue quelqu'un c'est sans restriction ; jamais on n'a rassemblé plus d'adu- lations en moins d'espace que dans les fragmens suivans. << Le signal de l'allégresse publique est donné ; sur toute l'étendue de l'empire, la grande famille du peuple français célèbre , par une fête solennelle , un de ces jours heureux qui font époque dans l'his- toire de ses brillantes destinées. La guerre n'interrompt jarnais nos fêtes; elle eu étend même le cercle. Aux cris de joie des paisibles l:abitans des villes, répondent en ce moment des cris partis d'uu ramp placé à cinq cents lieues de nous ; et les tords de la Dwina et du Borysthène, comme ceux de la Seine et de la Loire, retentissent des accens et des vœux de la reconnaissance .... Et quel autre vœu devons-nous former en ce jour, où fut donné au monde un héros qui n'a jamais fait la guerre que pour obtenir la paix ; qui , venu aux jours d'une civilisation vieillie, et tombant en ruines de toutes parts, u'a porté la main dans les fondemens de l'édifice que pour substituer des appuis à des décombres; qui, d'un coup d'œil rapide et vaste embrassant tous les rapports de la société européenne , n'en a renou- velé les combinaisons que pour en rajeunir l'existence et pour en as- surer le bonheur; qui , semblable autant que la supériorité admet la ressemblance à fous les grands hommes des siècles précédens, a réuni les vues d'une haute politique aux inspirations du génie mili- taire, la considération des intérêts majeurs de l'humanité aux calculs d'un art terrible, mais indispensable, et l'emploi d'une sagesse su- ^me à ceiui d'une force ijrrésistible Que xlésire le héros loi- lil DUS même? Cherche-t-il les combats pour le plaisir de combaftre et pour Ja gloiie de vaincre/ Je vous en atteste, larmes généieuscs que le liéros vainqueur répandit plus d'une fois sur les champs de bataille aprts des vicliiitps , et qu'il versa nagufere encore sur ces mêmes plages où le rappelle aujourd'hui l'imprudence d'un ennemi mal ins- piré. Est-ce une vaine et insurmontable inquiétude qui l'arrache du centre de ses glorieux états et du milieu de ses peuples chéris ? Est-ce la voix de l'honneur et le besoin de la paix? Et que veut-il autre chose que la paix, que cette paix sagement calculée et vigoureuse- ment afieimie, qui, renfermant tous les intérêts dans leurs vraies limites, donnant un frein à toutes les ambitions, et réglant tous les droits, fixe enfin la société européenne dans l'équilibre et le repos où elle ne parvint autrefois qu'à travers les catastrophes multipliées et sanglantes d'une guerre de trente années? Obtenir ce grand ré- sultat, telle est la mission sublime dont le ciel l'a chargé.... L'ou- vrage du iiéros de la France et de l'Europe s'avance vers son terme; bientôt nous le reverrons couveit de nouveaux lauriers. La patrie y embellie par ses bienfaits, brillante des rayons de sa gloire , le re- cevra au sein des aits (|u'il vivifie et qu'il agrandit, parmi ces monu- mens empreints du sceau de l'utilité publique qui se sont multipliés à sa voix comme par enchantement , parmi ces prodiges de l'archi- lecture qui répandent aujourd'hui tant d'éclat sur le sol français, et dont jamais la guerre n'a suspendu les développemens magiques. Epoux et përe, il reviendra goûter, à l'ombre de ses pompeux jar- dins et sous les lambris de ses palais magnifiques, toutes les douceurs que lui promettent et la tendresse de sa compagne auguste, et les premiers sourires d'un fils héritier de tant d'espérances; et que ne peut-il, en ce jour même, jouir de l'enthousiasme et des transports de son peuple , recueillir tant de témoignages de reconnaissance et d'amour , et mêler nos guirlandes aux palmes du triompiie ! » (^Journal de l'Empire .^ août 1812. ) « Quand on songe que les hommes qui ont aujourd hui trente ans, ne peuvent s'être formé, par leur propre expérience, une idée du gouvernement paternel des Bourbons ; quand ou songe qu'aucun d'eux ne peut se souvenir d'avoir contemplé, au centre de cette capitale, la statue du bon Henri, et qu'on voit cet enthousiasme unanime dont tous les cœurs sont en ce moment pénétrés, on reconnaît mieux q;ie jamais que l'amour des Français pour leurs rois est une vertu essentiellement héréditaire dans notre nation. »Dans la vie civile et privée, vingt-cinq ans sont beaucoup; dans la vie politique, ce n'est qu'un point; les rois 'sont immortels eu France : celui que la Providence nous ramène n'a jamais perdu ses droits sacrés ; ils ne pouvaient ni périr, ni même vieillir : il y a eu une révolution , il n'y a pas eu d'inten ègne ; la fortune pouvait pro- DUV 143 longer long-temps encore les cbangemens qui ont bouleversé la Fi ance ; mais il n'était en son pooivoir ni de faire que ce qui est lé- gitime ne le fut pas, ni de détruijie le carartère français. La nation est lendue à ses véritables convenances, et le fil de nos destinées , un moment interrompu, se renoue; l'éloquence peut aujourd'hui célébrer la vertu malheureuse, et faire tourner même au profit de notre allégresse actuelle la tristesse de nos souvenirs; aucun espace de temps ne saurait prescrire contre les droits que d'augustes infor- tunés ont à l'espression publique des regrets. Quelle considération pourrait empêcher de jeter des fleurs sur des tombeaux, s'ils ne doivent pas devenir les autels de la vengeance? Il ne faut pas seu-» lement pardonner, il faut oublier; mais l'oubli, si nécessaire et si juste quand il réprime des mouvemens déplacés, deviendrait injus- tice s'il lepoussait au fond des cœurs des sentimens doux et tendres qui ne demandent qu'à s'exhaler. » (^Journal des Déhats ^ 181 4- ) Il n'y a réellement qu'un évèque ou un sénateur qui puisse disputer de talent avec ]M. Dussault. DUVAL. Ancien ministre de la police générale sous le directoire ; chevalier d'empire 5 nous ignorons ses autres titres ou qualités , mais le fait est qu'il a été et est encore préfet; d'abord sous l'empereur, avant i8i4. C'était le dé- partement des Basses-Alpes , à ce que nous a dit un de nos confrères, qui a eu le plaisir de le saluer comme la pre- mière autorité impériale du département. Le même confrère fut ensuite le saluer comme la première autorité royale duf dit département 5 maintenant il ne peut aller dans la Cha- rente resnluer^l. le chevalier Duval , vu que ce salut lui coûterait cher, même par la diligence. DUVAL (Pineu-Alexandre- Vincent). Ancien sociétaire du théâtre Français, où, par parenthèse, il était fort mé- diocre acteur. Auteur d'une foule innombrable de co-^ médies , opéra-comicjues , drames, etc. On dirait que -vî. Duval , qui se pique pourtant de n'être d'aucun parti, h décidément épousé i'Odéon. C'est en vain qu'on entreprit de le détrôner; M. Duval à toujours réussi, et est resté debout en dépit des en-vieux et des mécontens. Eu vain ce pauvre tliéàtre de I'Odéon crie , meurt d'inani- tion ; en vain sf^s pauvres acteurs se lamentent, ?J. Duval trouve le mo^en de se faire bieïi payerj n'importe par qui j i44 I)UV l'argent du roi lui paraît aussi bon que l'argent de l'empe- reur : impassible directeur d'une administration qui trompe les vœux du public, et qui, loin d'être pour ainsi dire la doublure du théâtre Français, n'est plus, grâce aux dégoûts dont on abreuve la troupe odéonienne ^ que le dernier théâ- tre de Paris; M. Duvai, qui passe aussi facilement de l'an- tichambre de M. Remusat dans celui de M. de Blacas, que de celui de M. de Blacas dans celui de M. de Montesquiou; M. Duval, disons-nous, est un homme qui demeurera tou- jours sous l'arcade de l'Odéon. Aujourd'hui même, que les acteurs français de l'Odéon sont sociétaires , M. Duval 9. trouvé le secret d'être nommé commissaire impérial. DUVIQUET. Croirait-on qu'un abbé, un homme na- turellement doux et pacifique, un homme enfin portant ou devant porter calotte et rabat, ait pu être secrétaire général de la commission temporaire â Lyon après le siège de cette malheureuse ^'ille? Que de là on passe au secrétariat géné- ral du ministère de la justice sous M. le comte Merlin , rien n'est plus simple. Mais maintenant voici une autre ques- tion. Croirait-on qu'un secrétaire général de la commission temporaire à Lyon, un homme qui a été représentant du peuple, ait pu jamais écrire : « Si on uous eût dit sous la tyrannie : « Que vons restc-t-il de votre ); révolution? Nous eussions été forcés de lépondre : Des crimes et i) des chaînes! Maintenant nous répondrons sous notre roi : Des >> vertus et la liberté! » C'est ainsi que s'exprime l'éloquent écrivain dont l'ouvrasse publié depuis quatre jours est déjà l'admiration uni- verselle. Oui, des vertus! Que manquait-il aux Français pour être vertueux? Certes ce ne fut jamais ni le courage, ni les grandes pen- sées, ni les sentimens élevés: ce qui leur manquait, c'était une direc- lion juste, sage et raisonnée. Oui, la liberté! Que leur nianquaif-il pour être libres? Ce n'était non plus ni les principes, ni les théories^ ni les lois: c'était un roi légitime, vertueux, prudent, ami de ses sujets, protecteur de leurs propriétés et de leurs personnes. Celte direction, uous l'avons enfin trouvée; ce roi, après vingt-cinq années .de troubles et de divisions , nous a été enfin rendu. Il a réuni sur une seule table tous les principes conservateurs des grandes sociétés; il y a écrit en tête ses propres obligations; il a juré d'y être fidèle, et déjà, dans plus d'une occasion difficile, il a montré son alfaclicmeut inébranlable à ses sermens. Tel est le prince dont la vue excite en Aioufi ces émotions vraies que la conscience de notre sécujité et de DUV 145 pofre bonîieur ne nous permet pas de renfermer en nous-mêmes ; ce prince que nous louons, que nous béuissons tout haut, parce que nous pourrions nous taire sans crainte, et que l'éloge n'est jamais une adulation quand le silence n'est pas un crime. » J. B. Rousseau, dans sa belle ode au prince Eugène, développa envers magnifiques les idées que je viens d'exprimer bien faiblement dans mon bumble prose. Les six vers suivaus reviennent si bien à mon sujet, que, malgré mon éloignement pour les citations faciles, je ne puis m'empécher de les transcrire ici : Grand par tout ce que l'on admire, Mais plus encor, j'ose le dire, Par cette héroïque bonté, Et par cet abord plein de grâce Qui des premiers âges retrace L'adorable simplicité. {Journal des Débats^ du 2 décembre 1814. Feuilleton.) Qui croirait maintenant que celui élèves faibles et timorés ne sauraient compromettre dix-huit cents i) jeunes Français qui mettent au-dessus de tous les intérêts l'amour » de la patrie, la gloire du nom français , l'égalité des citoyens , la i> liberté des consciences et de la pensée. a Ce Biercredi.2a mars i8i5. w {Journal de Paris y du 28 mars 181 5.) ECO 147 ECOLE DE MÉDECINE DE PARIS. rrNoHs avons publié l'adresse au roi, votée par l'école de droit : Voici celle de l'école de médecine : K Sire , » L'école de médecine aussi peut vous offiir des braves dévoués à K la défense du trône et de la patrie. Ils viennent jurer aux pieds det i> V. M. de défendre jusqu'à la mortleur patrie, leur roi, leur liberté: » ils viennent vous demander des armes : qu'on guide leur valeur, i> et la France verra que la même main qui sait sauver les jours d'un » citoyen utile , peut aussi donner la mort à un lâche factieux y à un » traître rebelle. » {Journal des Débats ^ du 17 mars i8i5.) « Sire, » Si le retour de V. I^I. est un sujet d'allégresse pour les bons Français, il est le signal du bonheur et de la sécurité pour tous lei élèves de la faculté de médecine de votre bonne ville de Paris. Pen- dant votre absence , la cupidité , l'ignorance , la haine de nos belles institutions ont conspiié contre nous. On voulait aussi nous faire rétrograder de deux siècles , et étouffer dans nos âmes les sentimens élevés auxquels vous nous avez accoutumés. Nous n'avons connu quo y. M., nous n'avons aimé qu'elle; c'est elle seule que nous avons consenti à servir. » Béni soit le jour qui , en nous délivrant des excès de la sottise et des entreprises du fanatisme , nous a ramené notre auguste et géné- reux protecteur. Vivez, Sire, pour rendre la France heureuse, pour encourager les arts , pour jouir de la reconnaissance , du dévouement et de l'admiration des Français, et en particuliet des élèves en mé- decine de Paris. » Il a paru dans un journal une adresse à Louis XVIII , que l'on a prétendu venir de nous. Elle est fausse ; aucun de nous ne s'ea déclare l'auteur : nous la désavouons , et nous vous jurons amour et fidélité. A>Sirç, nous vous présentons un étendard; placez-y votre aigle* et que, déposé dans le temple d'Àsclépiades, il soit pour tous les élèves un gage de votre bienveillance , et pour vous un sûr garant do nos sermens. » Les Napoléons trouveront toujours parmi nous autant de cœurs pour les aimer que de bvas pour les servir. » Soumission sans bornes. Five l'empereur! vive le plus grand homme du monde 1 » {Journal de l'Empire^ du 27 mars 181 5.) 10* i48 EST EMERIAU. Vîce-amîral 5 comte d'empîre, grand-offi- cier de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; grand- cordon de ladite légion nommé par le roi (le 24 août ibi4) 5 chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. EMMERY (Jean-Louis-Claude), néleaôavril lyôa. Avo- cat, député à l'assemblée constituante ; juge au tribunal de Cassation; législateur; comte de Grozyeulx ; sénateur le a fructidor an 1 1 ; commandant de la légion d'honneur; pair «le France, nommé par le roi , le 4 j uin 1 8 1 4« EMMERY (de la Moselle). Membre du corps législatif et membre de la chambre des députés. C'est lui qui fait adopter la proposition qu'il soit voté «ne adresse à S. M. pour la remercier de la communication qu'elle a faite à la chambre sur l'état actuel du royaume; et lui exprimer X* empressement àe la chambre à seconder ses efforts, (Séance du i4 juillet i8i40 ERLON (d'). Connu aux armées dans le temps de la ré- publique sous le nom de Drouet. Comte d'empire; général de division nommé par l'empereur le 27 août i8o3,et grand-officier de la légion d'honneur; nommé par le roi grand-cordon de ladite légion , et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis; nommé par l'empereur pair de France, le 4 juin 181 5. ESPAGNAC (Sahugnetd'). Auditeur au conseil d'étatde l'empereur (service ordinaire près les ministres, section des revues et de la conscription); maître des requêtes ordi- naire au conseil du roi. (4 juillet i8i4-) ESTOURMEL (d'). Connu en 1788 sous le nom du marquis d'Estourmel. Député de la Somme à l'assemblée constituante , où il se distingua par son républicanisme , et clans la suite par son civisme. Membre du corps législatif et de la chambre des communes ; général, nous ignorons quand et pourquoi; chevalier de la légion d'honneur , nommé par l'empereur ; chevalier de l'ordre royal de Saint- I.azarre (1788); et chevalier de l'ordre royal et militaire de iSaint- Louis. EXC 149 ESSLING (le prince d'). Voyez M assena." EXCELMANS. Général de division nommé par l'empe- reur le 8 septembre 1612; comte d'empire; commandant ds la légion d'honneur. « On sait que M. le comte Excelmans, lieutenant général , après s'ètie évadé de sa maison , où il était détenu par la geudarmerie , avait pris l'engagement par écrit de se constituer prisonnier aussitôt qu'il serait cité légalement devant un tribunal compétent pour le juger; il a rempli sa promesse. Le 14 de ce mois , il s'est rendu vo- lontairement à Lille, où le conseil de guerre devait s'assembler, et il a écrit à j\L le comte d'Erlon, président du conseil, lieutenant général, conimandant la seizième division militaire, la lettre sui- vaute : Lille, 14 janvier i8i5. « Monsieur le comte , « Les mesures qui furent prises contre moi vers le milieu du moîj «dernier, m'ayaut paru illégales, j'ai cru qu'il m'était permis » de m'y soustraire. Toutefois, eu sortant des mains de ceux qui » s'étaient constitués mes gardiens, je dus prendre et je pris en eS'et «l'engagement de me présenter volontairement aussitôt que le tri- » bunal formé pour prononcer sur ma conduite serait connu. i> L'accomplissement de cette obligation , que la nécessité de dé- » fendre mon honneur m'avait prescrite, ne m'inspirait alors aucune » crainte, parce que j'étais convainc» qu'en ne pouvait m'im.putet » justement aucun fait criminel , et que j'étais trop assuré de la pu— » reté de mes intentions dans tout ce que j'ai dit ou écrit , pour en » craindre les suites sous uu prince dont j'admirai toujours la justice; » Connaissant aujourd'hui les membres du conseil qui doivent » prononcer sur ma conduite , et plein de confiance en leur justice et » dans leurs lumières, je viens vous déclarer, M. le comte, que je » suis prêt à me présenter devant eux , et que je leur confie , avec la » plus graude sécurité , mon honneur et ma personne. » Veuillez agréer, etc. w Le lieutenant-général comte Excelmans. « Après la remise de cette lettre, M. le comte Excelmans s'est constitué prisonnier dans la citadelle de la ville, où il lui a été pics- ftiit de se rendre ; alors les chefs d'accusation portés contre lui ont été communiqués à son défenseur. Ils sont exposés dans Je rapport fait au roi par le ministre de la guerre , le 2y décembre dernier^ Voici comment s'exprime le ministre : « Les faits dont M. le lieutenant général Excelmans s'est landii 7 coupable sont infiniment graves. i5o EXC » 1°. Il a entrefenii une ronespondanre avec l'ennemi, sans Ja i> permission par écrit cie ses supérieurs, pendant qu'il était employé » en qualité d'inspecteur général des troupes de cavalerie de la pre- » mière division militaire ; je dij avec l'ennemi, parce que V. M. n'a » point reconnu Joachira Murât pour roi de Naples ; et que même , i> eût-il écrit à un piince ami ou allié de V. M. , il serait repréiicu- i> sible. » 2**. II a commis un acte d'espionnage en écrivant à Joacliim i> ]Murat : Que des milliers de braves officiers instruits à son école et Al sous ses yeux, seraient accourus à sa voix, si les choses n'eussent » pas pris une tournure aussi favorable pour lui. » 3°. Il a écrit des choses olTensautes pour la personne et la puis- « sance de V. M. » 4°. Il a désobéi aux ordres que le ministre de la guerre lui a }> donnés, de la part île V. M. » S". Enfin il a violé le serment qu'il a piêfé en recevant l'ordre }> royal et militaire de Saint-Louis. » » Interrogé sur ces divers chefs d'accusation, le général Excelmans a répondu , sur le premier , qu'il ne pouvait avoir entretenu une coriespondance avec l'ennemi , puisqu'au moment où il avait écrit la France n était en guerre avec aucune puissance; sur le second , relatif k l'espionnage , il a dit qu'il ne répondrait pas à une sem- blable accusation ; sur le troisième, que le profond respect qu'il avait pour le roi était une garantie suffisante qu'il n'avait rien écrit d'of- fensant pour elle; que dans ses lettres on ne pouvait trouver aucune expression lelntive au roi de France; sur le quatrième, il a répondu qu'il n'avait désobéi qu'à un ordre d'exil , pensant que le ministre n'avait pas le droit de donner de pareils ordies; enfin sur le cii;- quième, qu'il ne connaissait pas en quoi consistait ce prétendu délit. » Hier 23 , le premier conseil de guerre permanent de la seizième division militaire, siégeant dans cette ville, a jugé M. le lieutenant général , l'a acquitté ;\ l'unanimité. » Le général Excelmans, acquitté et libre, a profité des premiers raomens de sa liberté pour se présenter au pied du Irône , pour re- mercier S. M. de lui avoir fait rendre Justice , et pour lui jurer vue fidélité à toute épreuve. » (Journal des Débats^ du 28 janvier 181 5.) Il se joint aux officiers à demi - solde qui revenaient d© Saint-Denis pour offrir leurs services à l'empereur. (^Journal de l'Empire^ du 23 et du afî mars.) Il est nommé pair de France. ( Décret impérial y. du 4 juin i8 ! 5.) FAB i5ï EYMERY (Alexis). Ancien capitaine de cavalerie; li- braire-éditeur. En 181 4, a publié la Campagne de Paris^ par Giraud ; celle de Mo5cok, par Dardent. — En i8i5, l'ouvrage inti- tulé : Une année de la vie de l'empereur Napoléon^ et le Dauphin , père de Louis XFl et de Louis XFIII. FABIEIVJ'-PILLET. Chef de bureau des académies et lycées de l'université impi^riale-royale-impériale ; un des collaborateurs du Journal de Paris ; auteur d'une foule d© petits vers qu'on rencontre partout. Le mardi ^ 3 mai ^ jour où le roi fit son entrée à Paris* HISTORIETTE. Le mardi , trois mai , jour prospère y Je criais fort : f^ive le roi! Un quidam placé près de moi Doutait que mon vœu fût sincère. Ventiebleu ! lui dis-je, en colère^ Je vois qu'il vous faut des garans ; Eh bien ! en voici Je suis père , Je veux conserver mes enfans. ( Almanach des Muses , 1 81 5 , page 25î . ) Enten ds nos vœux , princesse auguste ! A chaque instant sur les Fiançais, D'niie maiu libérale et juste , Tu répands de nouveaux bienfaits» Ce peuple t'adore, Mais il ose encore Espérer un plus doux présent : C'est un enfant. Quel bruit a fait trembler la terre?' Est-ce le signal des combats ? Parlez , et du dieu de la guerre A l'instant nous suivons les pas..... Non, ce bruit terrible. D'un bonheur paisible Nous promet le plus sûr garant : C'est un enfant» iS± FAU Des long-temps, fils de la Victoire, Les Fiançais, fiers de fa {grandeur, Ne font plus de vœux pour ta gloire ; Ils en font tous pour ton bonheur. Mais quel bien suprême, Présent de Dieu même. Comble tes vœux en un instant?.... C'est un enfant. {Hommages poétiques à LL. MM. II. etRR. etc. , tome 2* Paris , Prud'homme fils , 1811). FABRE DE L'AUDE (Jean-Pierre). Président du tri- bunal ; sénateur, le i^aoîil 1807 ; commandant de la légion d'honneur. Il compara alors Madame, mère de l'empereur, à la mère du Christ. . « La conception que vous avez eue en portant dans votre sein le grand Napoléon, n'a été assurément qu'une inspiration divine. » Pair royal-impérial. ( Ordonnaneeduroi^ du4juin i8j4 J décret impérial à\x 4 juin i8i5. ) FAGET DE BAURE. Un des présidens de la cour im- périale de Paris. Idem de la cour royale de Paris. Dans ce petit changement, M. Faget de Baure avait gagné un léger ttaiteraent de i2,oco fr. , comme conseiller au conseil royal de l'instruction publique. ( Ordonnance du. rji^ du 17 février 181 5.) FALAISEAU (de). Membre du corps législatif, député de Seine et INIarne (1810); membre de la chambre des dépu- tés Ci8i4)' Il fi profité de l'apparition d'un Almanach royal pour y consigner son titre de marquis 5 chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ( i3 aot'it i8i4)' Nous pou- vons profiter du nom de M. deFalaiseau, pour y adjoindre ceux de MM. FAREZ , FAURE , FAYDEL, FINOT , FLAUGERGUES, ELEURY, FORNIER DE SAINT- LARRY , FOURQUEVAUX , FR ANCONVILLE , etc. , ses illustres confrères aux chambres législatives. FAURE. Chevalier d'empire, membre de 11 légion d'honneur , membre de la commission du gouvernement à FEL i53 Hambourg ; conseiller d'état, nommé par Tempereur } con- seiller d'état , service ordinaire , nommé par le roi. (4 juil- let 1814.) FAYARD DE LANGLADE (Guillaume-Jean). Avo- cat au parlement de Paris , né le 3 avril 1762 5 commissaire national près le tribunal d'Issoire ( Auvergne ) ; membre du conseil des cinq cents ; tribun ; membre du corps législatif, du parquet de la Laute cour impériale ; conseiller à la cour de cassation , nommé par l'empereur , le 5 décembre 1809 ; conservé par le roi ( 1814 ) ; chevalier de la légion d'hon- neur 5 maître des requêtes ordinaire au conseil du roi; (4 juillet 1814. ) FELIX. Baron d'empire , ancien inspecteur aux revues fen Italie ; officier de la légion d'honneur et chevalier de la couronne de fer ; maître des requêtes , service ordinaire, près la section de la guerre? inspecteur aux revues de la garde impériale, nommé par l'empereur. Attaché à l'administration militaire; nommé par Mon- sieur rapporteur de 'a comnnission d'officiers généraux spécialement chargés de discuter et de donner leur avis sur les projets , propositions et affaires dont le ministre lui fera le renvoi. {Arrêté du aS avril 1814 , donné aux Tuile- ries. Moniteur. ) Nommé par le roi aux mêmes titres dans le conseil de là guerre formé près' de S. M. ( Ordonnance donnée au châ- teau des Tuileries , le 6 mai 1814. ) Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le a-juin iSi4; rentré au service derempereur(mai i8i5). ^ FÉLIX-FAULCON, né en 1754. Conseiller au présidial ce Poitiers; correspondant de Pinstitut national-impérial- royal-impérial ; député de la Vienne à l'assemblée natio- nale constituante ( 1791) ; membre de la légion d'honneur, nommé par l'empereur, à qui il avait adressé des petits vers, ûu mois de frimaire de l'an 6. O de Rome et de Vienne aiidarîeux vainqueur, Que la France idolâtre et qne l'Europe envie! Ma muse n'a jamais d'uu vers adulaicui ï54 FEN Des idoles au jour encensé la faveur; Mais de te vendre l)ommage elle se glorifie : La louange est permise à qui chante un héros. ( Almanach des Muses de 1 799 , page 149. ) Peut-on jamais répondre de ce qu'on fera ? Le citoyen Félix- Faulcon , devenu depuis le clievalier Félix-Faulcon , quoiqu'il déteste la louange a cependant <)it à Louis XVIII: • *r Parmi les sages dont les institutions ont préparé le hoiilicurde» élat<: , l'histoire ne nous en ofTie pas qui aient léiini plus d'avantages que V. M. pour imprimer aux lois ce caractère qui commande le res- prrl des peuples. La France voit en vous, sire, comme le disait Pi'issuet du grand Condé : La Fronce voit en vous ce je ne sais quoi iVacltcvé , que les ninllicurs ajouleiil aux grandes vertus.... »Oui , Siin , tous les intérêts, tous les droits , toutes les espérauces se confondent sous la protection de la couronne. On ne verra ping en France que de vérilahles citoyens , ne s'occupant du passé qu'afiu «l'y chcrrlicr d'utiles leçons pour l'avenir , et disposés à faire le sacri- fice de leurs prétentions opposées et de leurs ressentimcns. Les Français, également remplis d'amour pour leur patrie et d'amour pour l*"ur roi, ne sépareront jamais dans leur cœur ces nobles sentimens. et le roi que la Providence leur a rendu, unissant deux grands ressorts des états anciens et des états modernes, conduira des sujets libres et léronciliés à la véritable gloire et au bonheur qu'ils devront à Louis le Désiré. ( Journal des Débats , du 8 juin 1814.) F^ENELON (de Salignac). Messieurs, gardez -vous de croire que c'est l'immortel de Salignac-Fénélon dont nous voulons parler. L'archevêque de Carabray a laissé tin arrière-neveu qui a un mérite qui vaut bien celui de son oncle. Il n'écrit pas comme lui , il est vrai 5 mais il est f^irouette. M. Fénélon était secrétaire de légation à Franc- fort, à la suite du comte d'Hédouville , pour l'empereur (1811 ). Ledit M. Fénélon a été nommé ensuite chargé d'affaires à Francfort, pour le roi ( 1814 ). îv'en demandez pas d'avantage. FIE i55 FÉRINO. Le 12 pluviôse an i3, M. Férino, comte d'em- pire , fut admis au>sénat 5 grand -officier de la légion o'hon- neur , il maria à cette ddcoration celle de chevalier do l'ordre royal et militaire de Saint- Louis , le 27 juin i(5i4> que le roi lui donna sans doute en. récompense des services militaires que M. le comte Férino avait rendus à la répu- blique. FESCH (JosepK), né à Ajaccio , le 3 janvier 1-63. Il servit dans l'armée du général Montesquieu , en Savoie (1792^. Il fut ensuite commissaire des guerres à l'armée d'Italie (1796). Après le concordat, il fut archevêque de Lyon, sacré le i5 août 18025 cardinal, grand-aumônier de l'empire, grand-aigle de la légion d'honneur, sénari teur , etc. ; pair , nommé par l'empereur, le 4 juin ibi5. FEUTRIER. Nommé intendant en Espagne , par l'em- pereur 5 et maître des requêtes surnuméraire sous le roi. Il fait signer son contrat de mariage avec Mlle Cabal, par S. M. Louis XVIII, le3i juillet 1814. FIEVEE. Chevalier d'empire , préfet du département de la Nièvre , nommé par l'empereur ; adresse à ses adminis- trés à Nevers , le 9 avril i8i4> une proclamation dont voici les principaux passages : «Un bomme qui ri'avait pas mis de bornes à son ambition, con- sent à descendre du trône, à rendre aux Français le pouvoir qu'ils lui avaient confié, et à traîner son exislence comme simple particu- lier. Félicitons-le de cette résolution . en laissant à la postérité le soin de la Juger ; il snlFit que cette résolution ait arrêté un jour plus tôt l'effusion du sang humain pour qu'elle nous paraisse bonne rela- tivement à nous. w En effet , l'armée rt le pei^ple n'ont eu qu'un vœn hautement exprimé, celui de revenir à nos rois, véritaljles pères qui savent nîéiia_ger et le sang des Français et leur fortune jusqu'alors si cruelle- ment prodigués. «La nation a repris son énergie. Elle doit beaucoup à la généro- sité des puissances étrangères; elle s'acquittera. La France, sous ses rois, contribuera au boniieur de l'Europe , comme l'Europe entière armée contribue an bonheur de la France en ce moment. >> C'est la première fois peut-être qu'on voit les nations traiter de la paix plus en suivant leurs sentimers qu'en discutant leuis intérêts ; auLuce cûDÙiLion n'est encore aucîce. et dc-jà les piisonincis sout i56 FLA rendus ie toutes parts. Nons reverrons nos fils, nos pâretiS) nos dmîs;^ et des passions inconnues jusqu'ici à l'Europe Cjvilisée, ne condam- nerout plus les prisonniers de guerre à un exil éternel. «Habifans du Nivernais! vous vous êtes toujours montrés pleins tie générosité envers les prisonniers de guerre ; on a épuisé vos res- sources sans pouvoir épuiser votre charité. Redoublez de soins pont eux aujourd'hui ; l'Europe ne fait plus qu'une famille , et le sang des étrangers, comme le sang français, n'a coulé dans cette guerre que pour une seule cause. Bientôt toutes les plaies seront cicatrisées; et les mesures vont être prises pour que les prisonniers retournent dam leur patrie , ainsi que les otages enlevés à leurs foyers contre le droit des gens et sans nécessité. Mais l'ambition n'a jamais tenu compte des larmes qu'elle fait répandre.... «Au commencement de notre révolution, nous cherchions la liberté; nous n'avions trouvé que désordre, malheur, esclavage, parce que nous voulions lu li!)eité avec excès. Depuis , nous avon» « herché la gloire, et, par de nouveaux excès, nous avons risqué nctre existence politique. Aujourd'hui , nous voulons du repos, et nous le cherchons sous la protection de nos rois légitimes; nous la trouverons , parce qu'avec eux reviendront les sentimens aOeclueux^ le respect pour la religion et pour les idées morales, m {Journal des Débats, du i4 avril i8i4') FINANCES (Employés au ministère des). Jamais admi- nistration n'a été moins occupée des opinions politiques. L'argent y ce grand mobile des girouettes , s'est tellement identifié avec l»3s buralistes de ce ministère, c|u'ils ont constamment été du cùté d'où l'argent venait. Aussi, par- courez les Almanachs républicains , consulaires , impé- liaux , royaux , vous y verrez presque toujours les noms des mêmes individus en possession des mêmes places ; de tf raps immémorial , on a rencontré l;t des frères Brlcogne ; MM. Raison, Petit , Piscatory , Bronner, le Camus, Cornut , Foin, etc. , etc. L'empereur donna cependant à MM. Legrand , Hen- iiet , etc. , la croix de la légion d'honneur. Ils n'ont pas lùoins travaillé pour le roi en i8i4} re//"afa/7/e«/ pour l'em- pereur en i8i5 5 et ainsi de suite. FINOT. Baron d'empire, préfet du Montblanc, n'im- norte les incidens survenus aux Tuileries en 181 4* FLAHAUT. Comte d'empire, général de division , offi- FON i5y tîer (3e la légion d'honneur, nommé par l'empereur; com- mandant de la même légion, nommé par le roi (aSaoùt i8i4)> et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. FLAVIGNY (Alexandre de). Officier d'artillerie sous Louis XVI et sous Louis XVIII (en émigration) ; maire de la ville de Laon , ifco6 ; sous-préfet de la ville de Sois- sons , avril 1808 ; chevalier de la réunion; baron d'empire } préfet de la Haute-Saône, 11 janvier i8i4; ayant prêté serment entre les mains de S. M. l'empereur; continué dans la même place, en avril 18 14; ayant prêté serment en- tre les mains de S. M. Louis XVIII ; chevalier de St. -Louis; nommé préfet du département de la Meuse ( Moniteur ^ avril i8i5); ayant reprêté encore serment à S. M. l'em- pereur. FONTANES (Louis). Né en 1752, d'aïeux protestans, témoins ces deux vers de son épître sur l'édit en faveur des non-catholiques, couronnée en 1789 par l'académie fran- çaise. «... Né d'aïeux errans , qui dans le dernier âge * Du fanatisme aveugle ont éprouvé la rage. » Avant la révolution il était poëte de son métier; et il pu- blia une traduction de VEssai sur P homme de Pope, et quel- ques années après, le Verger^ poëme ; en 1789 il fut, comme nous l'avons dit , poëte lauréat ; il avait adressé des petits vers musqués à M'ie Desgarcins , comédienne du théâtre Français j les voici : Odi , l'amour veut que je te chante. Le premier j'ai senti le charme de tes pleurs , De ta jeunesse en deuil , et de ta voix touchaote, Et de tes naïves douleurs. J'ai prédit tes talens, qu'on ignorait encore ; Si je vis autrefois leurs prémices éclore , Je dois à ta couronne attacher quelques fleurs. Du théâtre Français l'éclat va donc renaître ; Et la nature encor n'a point perdu ses droits ! Tu lui rends son empire : on n'a pu méconnaître Sou charme attendrissant qui parlait par ta voix ; i5S FON Racine et l'auteur de Zaïre , Grâce à tes sons touchans, nous deviendront plus chets J Leur ombre t'applaudit : les acreus qu'elle inspire Sont aussi tendres que leurs vers. De l'orageux parterre enchaîne l'inconstance ; Et si l'adroite envie , aux yeux toujours ouverts , Cherchait à te punir d'un sucrés qui l'offense , Echappe à ses complots pervers. Le public te reçoit sous sa garde fidèle. I\cdonne-lui , Gaussin , sa grâce naturelle ; Son jeu tant regretté , plus simple que savant j ]Mais ne suis pas eu tout cet aimable modèle ; On dit qu'elle était peu cruelle , Et que pour aimer bien , elle aimait trop souvent. Je suis loin de blâmer une douce faiblesse ; Avare de boutés, borne aussi tes rigueurs y Pour mieux peindre l'amour, il faut qu'il t'iutéresse ; Et si tu goûtes ses douceurs , Qu'un seul amant , du moins , inspire i ta Jeunesse Ce que ta voix enchanteresse Fera sentir à tous les cœurs. Ces vers , imprimés dans le temps dans Vyilmanacîi des jyiuses , avaient été reproduits en i8i3ou 1814 dans un re- cueil de pièces. M. Fontanes obtint de la censure qu'on re- tranchât cette pièce du recueil. La révolution arrivée, M. Fontanes so fit journaliste et rédacteur de pétitions 5 il travaillait en 1 789 et 1 ycjO au Modérateur^ çt en 1794» sous le rè^ne de la terreur, lorsque les Lyonnais voulurent envoyer implorer la clémence de la convention , la fonction prin- cipale ^ (dit M. Guiiicm, tom. 2, page jbode son Histoire du siège de Lyon) la fonction principale en fut confiée au nommé Changeux de Bourges^ qui partit avec deux com- pagnons d'ambassade , muni d''une harangue pleine d'art et de cajolerie , qu'avait composée le voete Fontanes de Paris ^ retiré pour lors à Lyon. Après la terreur, M. Fontanes se contenta de la place modique de professeur à l'école des Quatre-Nations. En cette qualité, il prononça un discours , et il disait, au nom de ses collègues et au sien : « Les professeurs ont dès Jong-temps consacré leur vif entière à » des études ç|[ui s'allient naturellement aux vertus c^ue les peuples FON i5^ » libres ont le plus d'intérêt d'honorer et d'entretenir. L'amour du * travail et de la gloire; la simplicité dans les mœurs , l'indépen- i> dance dans les opinions , une indifférence presque générale pour » toutes les places qui ne donnent que du crédit et des richesses; i> tels sont les traits qui distinguent les espiits nés pour les arts, » les lettres et la philosophie. De pareils hommes , devenus les ins- 3> tituteurs de la génération nouvelle, sont intéressés à lui trans- » mettre fidèlement les vrais principes de la liberté. La liberté est A) nécessaire à leur pensée ; ils l'invoquaient même en présence da i» trône , et sans doute on ne doit pas craindre qu'ils deviennent les X ennemis d'un système de gouvernement plus favorable aux progrès * de toutee les connaissances humaines. « (Discours prononcé au nom. des professeurs des écoles centrales, par le citoyen Fontanes , imprimé dans le JMaga- sin encyclopédique , 1796, tom. ler^ pages 5o8 et 609.) Oa nous pardonnera de citer encore la péroraison de ce dis- cours. « Paris sera toujours le centre de la politesse et des lumières de i) l'Europe ; il agrandira encore son influence ; il dominera par les » triomphes paisibles de l'opinion, comme par ceux des armes et da i) la victoire ; il verra le génie républicain reculer les bornes de tous /> les arts qui l'ont enrichi depuis un siècle; il va devoir enfin une » gloire et des richesses inépuisables aux prodiges de l'éducatioa » renouvelée. » ( Pages 5i6 et 617. ) Aux nobles fonctions de professeur il joignît le métier de journaliste, qui lui valut la condamnation à la déportation, le 18 fructidor. Il revint en France après le 18 brumaire , eC s'escrima dans le Mercure en vers et en prose. Dans le nu- méro 3 du Wlercure de France^ 1er thermidor an 8 , on lit un Chant du il^ juillet, paroles de Fontanes . musique de Méhul , dont voici un fragment. t7N VIElttARD. O combien la France affaiblie Pleura d'illustres défenseurs ! ■es JEUNE GUERRIER, Combien la France enorgueillie Leur a donné de successeurs ! UNE JEUNE riHE. Mon amant perdit la lumière. t6o F ON UN GUERRIER. Tous nos cœurs vont t'offrir leurs vœux. • •" UNE AUTRE. Mon frère est mort sur la poussière, UN GUERRIER. Ton frère est à jamais fameux. Et plus loin on lit : « Hélas ! de ses honneurs la France dépouillée , » A vu les factions disputer ses lambeaux ; * Et des plus noirs forfaits la liberté souillée , * Dicta lonj^-tenips ses lois au milieu des bourreaux» i> Toi qu'où a tant désiionorée; }) Liberté, calme tes douleurs : i> De ta cou'onnc déchirée » Le sang ternissait les couleurs ; * Mais enfin dans ce jour do fèto i> La clémence adoucit tes traits ; * Et ses mains orneront ta tête » De fleurs qui brillent à jamais. Dans le Mercure du 16 thermidor an 8 se trouve un ar-' ticle de M. Fontanes j dans lequel, page 91 > on lit : « Tous les poè'te» épiques avant Voltaire , et cette observation es^ » je crois essentielle dans l'histoire de leurs travaux , ont écrit dans i> leur jeunesse des pastorales ou des ouvrages d'un genre analogue.» A l'exemple déa grands maîtres, après avoir, comme on l'a vu , publié le Verger y M. Fontanes s'occupait lui- inême d'un poëme épique intitulé In Délivrance de la Grèce. Il avait en 1796 lu à l'institut nn fragment historique de la vie de Louis XI ^ faisant partie d'un travail sur L s prin- cipales époques de l'histoire de France. Lorsque l'on ap- prit en France la mort de Washington , ce fut Louis Fon- tanes qui fut chargé d'honorer sa mémoire 5 et en effet il prononça son éloge funèbre dans le temple de Mars , le 20 pluviôse an 8. Ce petit mojrce^u admirable est devenu rare et très-recherché. « Quel Français, s'écrie l'orateur, quel Français doué d'une îmagî- j» nation sensible ne se rappelle avec transport le premier moment où « la renommée nous annonça que la liberté relevait ses étend^ida FON i'6i i> cîicz les peuples de l'Amérique? L'aucien monde, courbé sous >; le poids des vices et des calamités qi.î accablaient sa vieillesse, » retrouva quelqu'entbousiasme , et tourna les yeux veis ces légiona i> lointaines où semblait commencer une nouvelle époque pour la >> genre humain. » Malgré le succès de ce discours , M. Fontanes se mit au:fc gages des libraires ; il entreprit et l'on fit annoncer sous soà nom une édition des OKuvres de Rollin\ mais il renonça à ce projet, ayant été nommé membre du corps légisistif; Ce fut le prélude déshonneurs qui devaient pleuvoir sur lui ï lé corps législatif le choisit pour son président. Il serait difficile de décider par quel prince M. Fontanes , comte d'empire, a été le plus comblé de faveurs. Le 7 février 1810, l'empereur le nomma sénateurj le 4 juin 1814 1 le roi le nomma pair de France. Le i4 juin i8o4, l'empereur le nomma commandant de la légion d'honneur; le 17 février i8i5, le roi le nomma grand-officier de la susdite légion. Grand-maître de l'université impériale sous l'un, grand- nialtre de l'université royale sous l'autre, il loua si bien les deux chefs de gouvernement, qu'on défierait à la plus habile girouette de notre siècle de distinguer lequel dfe ces deux chefs M. Fontanes voulait louer réellement. Tantôt il disait à l'empereur : « Sire , « L'université, que les monarques vos prédécesseurs appelaient leur fille aînée, doit partager vivement la joie que le retour de V. M. fait naître dans tous les cœurs. Elle se félicite en ce moment de porter au pied du trône les hommages et les vœux d'une génération entière qu'elle instruit dans ses écoles à vous servir et à vous aisier. ^^ Oui , Sire, l'université fondée par Chailemagne , relevée par Napoléon, mille ans après son premier fondateur, ne peut oublier devant ces deux grands noms les saints engagemëns qu'elle a con- trac tés envers le trône et la patrie. Son origine et son antiquité lui rappellent tous ses devoirs, dont le premier est de faire des sujets fidèles. Sage dépositaire des vieux principes, elle parle au nom des siècles et de l'expérience. Elle fut et sera toujours en garde contre ces nouveautés hardies et ces systèmes désastreux qui l'entraînèrent dans la ruiae uoiversellô avec toutes les iastitutious motiarchiques. 11 ï62 FON » L'éliule des bonnes lettres qu'elle enseigne est fondée suv le bon sens, et le bon sens est le premier besoin des sociétés. C'est le bon sens qui montre partout l'arcord de l'intérêt et du devoir. C'est lui qui révère tout ce qui est utile, même avant de l'expliquer. 11 s'arrête avec respect devant le mystère du pouvoir et de l'obéissance. Il l'a- bandonne à la religion qui rendit les princes sacrés en les faisant l'image de Dieu même. C'est lui qui terrasse l'anarchie et les fac- tions en proclamant l'iiéiédité du trône. C'est lui qui fit de cette loi un dogme français, et, si je puis parler ainsi, un article fondamental de la foi de nos pères. La nature ordonne en vain que les rois se suc- cèdent : le bon sens veut que la royauté soit immortelle. «L'université conservera toujours ses antiques maximes, qui font la sécurilé des familles auxquelles sou sort est lié. Mère commune de fous les oiifaus que l'état lui confie , elle vous exprime leurs sen- timens avec les siens. Permettez donc, Sire, qu'elle détourne un moment les yeux, du trône (jue vous remplissez de tant de gloire , vers cet auguste berceau où repose l'iiéritier de votre grandeur. Toute la jciinr-sse française environne avec nous de ses espérances et de ses bénédictions cet enfant royal qui doit la gouverner un jour. Nous le confondons avec V. M. dans le même respect et dans le même amour. Nous lui jurons d'avance un dévouement sans bornes comme à vous- même. «Sire, ce mouvement qui nous emporte vers lui ne peut déplaire à votre cœur paternel. Il vous dit que votre génie ne peut mourir ; qu'il se perpétuera dans vos desccndans, et que la reconnaissance nationale doit être éternelle comme votre nom. » «C'est votre destinée, d'agrandir toutes les anciennes institutions en les recréant. L'influence de l'université n'est plus bornée à la ca- pitale ; elle embrasse l'immensité de l'rmpiie accru par vos con- quêtes. Les fondions dont elle est chargée ont peu d'éclat en appa- leuce ; elle ne règne que dans l'ombre des écoles ; mais elle y cul- tive l'espérance de la patrie. Son devoir est de vous y former des su- jets soumis et fidèles, et d'y répandre ces sages maximes conserva- trices des sociétés et des trônes. C'est de son sein qu'un jour doivent sortir les guerriers qui vaincront sous vos ordres , les magistrats qui feront exécuter vos lois , les prêtres qui vous béniront aux pieds des autels rétablis par votie sagesse , les savans, les écrivains, les ar- tistes célèbres qui perpétueront par leurs travaux le souvenir de vos grandes actions. » Combien, Sire, les mémorables exemples que vous donnez sc- ient utiles à nos leçons! Autrefois, pour élever l'imagination de la jeunesse, on lui parlait des grands hommes des temps passés; au- jourd'îmi, le siècle présent a dans vous seul ce qu'on admirait eii eux de plus Léroïtiue, En développant les prodiges de l'autiquifé, FON i63 cous y joindrons ceux de votre rco;De. Jamais l'enfance et la Jeunesse n'auront entendu d'aussi merveilleux récits, et leurs cœurs palpite- ront d'enthpusiasme à votre nom. » Quand la paix conquise aux bords du Danube, par de nouvelles victoires, a désarmé le continent, qu'il nous soit permis, au retour du père de la patrie, de reposer un moment ses regards sur le spec- tacle aimable de tant de jeunes talens qui croîtront pour le service de l'état. L'université paraît, eu quelque soite, devant vous, envi- ronnée de ces générations naissantes dont elle redevient la mère ; elle vous porte les bénédictions et les vœux de tous les enfans qui peuplent ses écoles. Vous devez trouver quelque douceur à l'expres- sion de ces sentimens; ils ont la vérité de ce premier âge où tout est sincère. » Sire, Y, M. veut remettre en honneur les bonnes études. La voix de toutes les familles s'élève pour vous remercier de ce bienfait. INous consacrerons les travaux de notre vie à seconder ces vues pater- nelles ; et tandis qu'on portera devant votre char de triomphe les dé- pouilles des nations vaincues, nous viendrons vous offrir ces paci- fiques trophées des sciences, des lettres et des arts , qui seront tou- jours les amis de votre puissance , puisqu'ils ont besoin de la gloire et ne peuvent fleurir que sous ses auspices, v ( Extrait du discours prononcé à S. M. le 16 novembre 1809. ) Tantôt il disait au roi : « Sire, «L'université de France ne s'approche qu'avec la plus vive émo- tion , du trône de votre Majesté. Elle vous parle au nom des pères ^ qui ont vu régner sur eux les princes de votre sang, et qui lui ont confié l'espoir de leur famille ; elle vous parle au nom des enfans , qui vont coitre désormais pour vous servir et pour vous aimer. » Les plus touchans souvenirs protègent auprès de vous l'univer- sité ; les plus légitimes espérances garantissent la durée de ses écoles. >jSire, votre seule présence a déjà rapproché tout ce qui fut et tout ce qui doit être. Les Français de tous les âges n'ont plus qu'ua même esprit sous un roi français. Les vertus royales, apanage de votre auguste maison, feront bientôt oublier les temps douloureux gui s'écoulèrent loin de vous. «L'université, dont l'existence nouvelle ne compte que cinq années , a vu plus d'un obstacle arrêter sa marche et contrarier le bien qu'elle eût voulu faire; mais elle peut se rendre ce témoignage , qu'elle a du moins empêché quelque mal. On ne peut contester qu'une instruction forte et variée ne développe avec avantage , dans les écoles modernes j toutes les facultés de l'esprit. II est vrai que 164 FON l'éJucation, qui forme les mœurs , n'y est pas au même degiè que l'instiuction. » Ce nVst pas qiic l'université n'ait fait de constans efiui ts pout les perfectionner ensemble. Un succès si désirable était dans ses vœux plus que dans sa puissance; votre Majesté ne l'ignore pas. «Aujourd'hui la religion et la morale, s'appuyant avec sécurili sur le sceptre héréditaire de saint Louis, donneront, du haut du trône, des exemples tout-puissans ; il ne sera plus difficile de rappeler les cœurs vers ces grands principes si nécessaires après de si longues calamités , et qui font le bonheur des individus comme la force des états. A>Sire , on ne pourra parler de votre Majesté à la jeunesse , sans publier les merveilles et les bienfaits de ce Dieu qui protège toujours la France , puisqu'il vous ramène sur le trône de vos pères. » {Journal des Débats ^ du 5 mai i8i40 Au sénat, M. Fontanes était aussi flatteur qu'il l'était dernièrement dans la chambre des pairs. « Monseigneur , » Sénateurs , « Le premier devoir du sénat enVers le monarque et le peuple , est la vérité. Les circonstances extraordinaires où se trouve la patrie rendent ce devoir plus rigoureux encore. «Des négociations pour la paix ont commencé ; vous devez en connaître la marche. Il ne faut point prévenir votre jugement. Un récit simple des faits, eu éclairant votre opiuion, doit préparer celle de la France »Dès lors les combinaisons d'une campagne ouverte si glorieuse- ment ne purent avoir le succès attendu. » L'empereur connut qu'il était temps d'ordonner à ses Français d'évacuer l'Allemagne. » Il revint avec eux combattant presque à chaque pas ; et , sur l'étroit chemin où tant de défections éclatantes et de sourdes trahisons resserraient sa marche et ses mouvemens, des trophées encore out signalé son retour. «Nous le suivions avec quelque inquiétude au milieu de tant d'obs- tacles dont lui seul pouvait triompher. Nous l'avons vu avec joie re- venir sur sa frontière, non avec son bonheur accoutumé , mais non pas sans héroïsme et sans gloire. » Rentré dans sa capitale, il a détourné les yeux de ces champs de bataille où le monde l'admira quinze ans; il a détaché même sa pensée des grands deeseius qu'il avait conçus.... Je me sers de ses propie* FON i65 çxpressiors; il s'est tourné veis sou peuple; sou cœur o .st ouvert, et Diius y avous lu nos propres sentimeus. » II a tlésiré la paix; et dès que l'espérance d'une négociation a paru possible, il s'est empressé de la saisir. w Ce n'est point du liaut de cette tribune qu'on outragera les gou- vernemens qui se permettraient même de nous outrager; mais il est permis d'apprécier à leur juste valeur ces reproches si anciens et si connus, prodigués à toutes les puissances qui ont j.oué un graud rôle depuis Charles-Quint jusqu'à Louis XIV, et depuis Louis XIV jusqu'à l'empereur. Ce système A'' envahissement ^ de prépondérance^ de monarchie universelle fut toujoui s un cri de ralliement pour toutes Jçs coalitions; et du sein même de ces coalitions étonnées de leur imprudence, s'éleva souvent uue puissance plus ambitieuse que celle dont on dénonçait l'ambition. » Nous avons démontré, parle dépouillement des pièces officielles, que l'empereur veut la paix, et l'achètera même par des sacrifices où sa grande âme semble négliger sa gloire personnelle pour ne s'oc- cuper que des besoins de la nation. » Nos regards tombent avec confiance sur cet empereur que tant de nœuds joignent au nôtre; qui nous fit le plus beau don dans une souveraine chérie, et qui voit dans son petit-fils l'héritier de l'em- pire français. » Sénateurs, nous n'aurions point rempli les devoirs que vous attendez de votre commission, si, en montrant avec une si parfaite évidence les intentions pacifiques de l'empereur, nos dernières paroles ne rappelaient au peuple ce qu'il se doit à lui-même , ce qu'il doit au monarque. Rallions-nous autour de ce diadème où l'éclat de cinquante victoires brille à travers un nuage passager. La fortune ne manque pas long-temps aux nations qui ne se manquent pas i elles-mêmes. » (Rapport /ail au sénat, dans la séance du 27 , pnr S. YjXc. m. le comte de Fontanes ^ au nom de ta commission sénatoriale. ) Gomme grand-maître de Uliniversîté^ on lui entendait te- nir aux élèves un discours qui était toujours le même, sauf le mot roi ou empereur, qu'il changeait suivant l'année. En 181 3, par exemple, à la cérémonie de la distribution 4es prix , ]VI. Fontanes s'écriait : '.( Cette fête de l'université se confond avec celle de son fondateurj, pour rappeler continuellement à la jeunesse française le grand noHV. ^ doit être, l'objet de ses hommages et dp son adrairatipn-. ï66 FON » Cette époque solennelle est aussi chère aux maîtres qu'aux élèves. Elle lour ferait seutir, s'ils en avaient besoin . ({u'en formant le goût à la connaissance des beautés littéraires , il n'est pas moins impor- tant de former l'âme aux habitudes monarchiques. » Ces deux genres d'instruction , si je l'ose dire, ont des rapports plus intimes qu'on ne pense. Le goût du beau dans les ouvrages d'es- prit naît dusentiment délicat et sûr detoutesles convenances. N'est-ce pas ce même sentiment des convenances qui nous accoutume à bien juger les grands rapports de l'harmonie sociale? Soit qu'il se ren- ferme dans les objets de pur agrément, soit qu'il embrasse de plus hauts iutérèts , il nous met en garde contre les innovations hasar- deuses, et ces théories bizarres qu'enfantent les avis faux ou pervers. » Quand des maîtres habiles et sages , parlant au nom des siècles, s'appuyant sur l'autorité des grands modèles, formaient des disciples dignes d'eux, toutes les bonnes traditions sociales se maintinrent avec celles du goût et des beaux-arts. «Mais quand l'anarchie osa s'introduire dans les doctrines litté- raires, elle passa bientôt" dans les doctrines politi([ucs. Aussi les es- prits séditieux ont presque toujours attaqué les maximes de l'ancienne éducation , pour ébranler plus sûrement la base des empires. » Ne cessons donc point de remettre en honneur ces solides études qui développaient à la fois la raison et le goût, et qui ne rendaient les esprits plus justes que pour faire des citoyens plus fidèles. » Nous recueillerons encore les fruits de ce double enseignement. Le même esprit règne dans tous les lycées de l'empire. Ces concours annuels justifient de plus en plus nos espéiances. » L'université n'a point vu sans un vit inlérêt, que dans les com- positions filées même des suji-ls anciens, les meilleurs élèves s'étaient empressés de saisir avec le disceiuemeut le [dus sûr toutes les allu- sions brillantes qu'oilVaient les temps modernes. Plusieurs out/n- mené l'image dupriuce dans les discours les plus distingués par leur élégance et leur correction , et cette image euviiounée de tant de gloire n'en a que mieux inspiré leur jeune talent. vUn écrivain éloquent a dit qu'on ne pouvait parler sans éloquence de Rome et d'Athènes. En efiet, l'imagination s'élève eu présence des lieux célèbres. Il sort même de leurs ruines je ne sais quelle ins- piration qui double le talent de l'orateur. Mais si le pouvoir des lieux est si grand, combien l'est davantage le souvenir des hommes ex- traordinaires! Ou ne peut s'occuper d'eux sans être saisi d'enthou- siasme. Vivaus, on les révère dcji comme s'ils étaient anciens. Tel est l'homme immortel qui se place naturellement au milieu de toutes nos leçons, et dont la seule vie nous dispense de chercher ailleurs d'autres exemples d'héroïsme. Sa gloire embellit toutes nos solennités. C'est sous ses auspices j c'est en son nom, jeunes élèves, que nous FON 167 allons vous distribuer ces couronnes pour vous les rendre enrorc plus cil ères et plus honorables. » En 1 8 1 4 î à une semblable cérémonie , il s'écriait encore : « Jeunes Français , vous revoyez ce qu'ont vu vos pères : vous rer- pecterez ce qui fut l'objet de leurs hommages, vous aimerez ce qu'ils ont aimé. Le présent et le passé ne sout plus ennemis ; la France a repris le cours naturel de ses destinées. » Pendant vingt-cinq ans les révolutions ont succédé aux révolu- tions ; on a voulu tout détruire , on a voulu tout renouveler ; la forro invincible des choses a tout remis dans l'état ancien, D Lorsque cet heureux et dernier changement vient terminer tous les autres, l'univeisité n'a pas besoin de chauger d'cspiit et d'opi- niou. Nourrie des vieilles traditions, elle est heureuse d'assister à ce triomphe des temps et des souvenirs. Avant sa renaissance on avait ttnté tous les plans d'éducation. Tant d'efforts infructueux n'avaient point épuisé la manie des systèmes. C'est toujours au bruit de la chute des empires que les imaginations déréglées s'occupent à régé- nérer le monde ; c'est sur les ruines et les tombeaux qu'elles pro- clament une nouvelle méthode d'instruire et de gouverner les hommes. » Les siècles ont vu plus d'une fois se renouveler cette maladie de l'esprit humain qui tourmente les sociétés et qui rêve leur perfectioa au moment même de leur décadence. ( ^pplaudisseinens. ) «L'université n'a point laissé l'instruction au danger de ces fausses théories, elle a marché dans les anciennes voies, qui sout les plus sûres; elle a voulu qu'on enseignât aux enfans ce qu'on enseignait à leurs ancêtres. » Resserrée dans ses fonctions modestes, elle n'avait point le droit de juger les actes politiques; mais les vraies notions du juste et de l'injuste étaient déposées daos ces ouvrages immortels dont elle in- terprétait les maximes. » Quand le caractère et les sentimens français pouvaient s'altérer de plus en plus par un mélange étranger, elle faisait revivre les au- teurs qui les rappellent avec le plus de grâce et d'énergie. L'auteur du l'élémaque et Massillou prêchaient éloquemment ce qu'elle était obligé de taire devant le génie des conquêtes, impatient de tout perdra ef de se perdre lui-même dans l'excès de sa propre ambition. ( P^ifs applaudissemens. ) » En rétablissant ainsi l'antiquité des doctrines litféraiVes, elle a fait assez voir, non sans péril pour elle, sa prédilection pour l'anti- quité des doctrines politiques; elle s'honore même des méuagemens néeessaires qu'elle a du garder pour l'intérêt de la génération nais- sante; et, sans insulter à ce qui vient de disparaître, elle accueille avec enthousiasme ce ^ui nous est rendu. (^Applaudissemens. > i68 FON » Je sais rombien la tâche qui lui est imposée devient dcsorms,ss farile. Pour instruire à aimer toutes les veitus, elle les montrera si\r le trône. Le Dieu qu'annonça Bossuet en déplorant les nialiieurs jus- qu'alors inouïs d'une fille et d'une pctife-fille de Henii IV; le Dieu de nos pj-ies semble déjà vous parler avec une nouvelle puissance, quand nous voyous auprès de ses autels cette auguste princesse qui» dans uu âge plus fendre, éprouva les mêmes mallieuis. » La religion est sûre de son triomphe quand les enfans de saint liouis abaissent devant elle un diadème révéré depuis tant de siècles. » Ces bienfaits nous sont communs avec toute la France ; il en est d'autres moins importans sans doute, mais qui ont aussi quelque in- térêt, et qui nous sont particuliers. » Lorsqu'un empire s'étend au-d*elà des bornes qui lui furent assi- gnées par la nature, il reçoit dans son sein des populations nouvelles qui y apportent d'autres langues efd'autres mœurs. L'esprit qui l'a fondé, l'esprit qui le conservait, se dénature et s'alTaiblit; car le sen- timent de la patiie ne peut avoir de force que dans un territoire sa- gement circonscrit , or'i toutes les habitudes se correspondent. «L'exemple et l'influence des idiomes étrangers corrompent insen- siblement la pureté de l'idiome maternel; le goût, les lettres et les arts sont menacés d'une barbarie prochaine. » Loin de nous de telles alarmes ! Les lettres doivent refleurir sous ïin roi qui les aime, et qui, dans ses déiassemens, orna son esprit de ce qu'elles ont de plus aimable et de plus élevé. Ce n'est donc plus à voix basse, c'est à haute voix que nous attesterons désormai.";, «ians ces solennités annuelles , le beau siècle de Louis XIV, le siècle de notre gloire littéraire. En attendant que les statues de ce grand loi soient relevées dans les places publiques, laliiimons pour lui l'en- rens qu'il recevait autrefois dans le sanctuaire qui nous rassemble ; que sou ombre glorieuse reparaisse encore au milieu de nous, es- cortée par celle de tous les grands hommes dont son règne et son norq lie peuvent être séparés ! L'aspect de ces rives ne peut plus aHliger ses regards; les infortunes de sa race royale sont vengées; son des7 ccndant est rentrée dans son héritage. » Jeunes Français qui partagez nos émotions et notre joie, vous jie serez plus exposés comme nous aux essais hasardeux d'cni gou- vernement inconnu : c'est le gouvernement légitime qui renaît; c'est, en quelque sorte l'autorité paternelle qui reprend ses droits. » Interrogez nos annales, vous y verrez la gloire et le bonheur de la France s'accroître de siècle en siècle sous la sage admiiiisiratiop de cette antique dynastie. Le roi que nous recouvrons est formé de re sang glorieux si cher à vos pères, de ce sang tout français oà l'amour de la gloire se mêle à la bonté. Ce roi , dont l'âme et les lu- mières se sont encore agrandies à l'école de l'adversité, se fera chérir^ FRA 169 comme le chef de sa maison, puistiu'il fut, comme lui , persécuté par la fortune. » Son retour est un bienfait pour l'Europe comme pour laFrancc. Un Bourbon seul pouvait donner la paix . et la paix revient avec lui. » Réjouissez-vous, jeunes Français. 6 vous que la guerre moisson- Tiait presqu'à l'entrée de la vie ! Réjouissez-vous : la paix ramène avec elle de longues espérances pour la patrie et la sécurité pour le coeur de vos mères ! » Elle assure enfin h. vos travaux ces développemens et ces fruit"! qui seront un jour la richesse de votre âge mûr et l'ornement de la patrie. » FORESTIER. Chef de la première division du ministère de la marine; officier de la légion d'honneur, nommé par l'empereur 5 nommé par le roi conseiller d'état honoraire. FOURIER (Jean-Baptiste -Joseph). Professeur à l'école polytechnique; commissaire du gouvernement près le gou- vernement du Caire, pendant l'expédition d'Egypte: baron d'empire; membre de la légion d'honneur, nnnimé par l'em- pereur. Nous renvoyons le lecteur, s'il en a jamais la patience, aux proclamations que fit M. Fourier en 1811 , 1812 et 181 3, comme préfet de l'Isère; et à celles qu'ilfiten i8i4 et i8i5, comme préfet du même département. FOY (de). Général de division nommé par l'empereur, le 29 novembre kSio ; comte d'empire , commandant de la lé- gion d'honneur; le roi le fit grand-officier de la légion d'honneur (2g juillet 181 ); et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. FRANÇAIS (de Nantes). Commandant de la l4gion d'honneur; comte d'empire; conseiller d'état à (ve, ce qui fait que M. Français a été conseiller d'état sous le roi (Or- donnance du 4 juillet i8i4)» et est encore conseiller (sS mars 181 5). Directeur général de la régie des droits réunis, depuis la création de cette administration jusqu'au moment où il a été remplacé, sous le ioi,par M. Bérenger. M. Fran- çais, pour rendre sansdoute son nom un peu moins commun, avait pris sous le régime royal celui de comte d'Etas- Français. FRANÇOIS DE NEUFCHATEAU (Nicolas), né en 1702^ Avocat au parlement de Paris, avant la révor. 170 FE.A lutlon ; il fut nommé à l'assemblée k'gislative , dont il lut le président. Voici un petit échantillon de son style épistolaire en 1793. François de Neufchâteau , jug^ de paix du canton de Vicheray , district de Neufchâteau , département des Vosges , à la convention nationale, « Nous avions cru long-temps que Louis XVI voulait sinrfereraeïif. l'établissement de la eonstilution ; mais depuis l'époque du 10 août nous sommes désabusés : fout nous convainc qu'// clait un Iraitre. Nous approuvons donc le parti que vous avez pris d'abolir la royauté. Courage, messieurs; soyez ferme et inébvanlal)les. Déployez une grande force militaire; point de mesures partielles; organisez en grand vos armées cet hiver ; assurez votre liberté, et vous affranchirez tous les peuples. » (^Lettre lue dans la séance du vendredi i6 novembre 1792 , présidence de Grégoire. ) Emprisonné en 1793, sous le règne de la terreur, par ordre du comité de salut public et sur un rapport de Barrère, il ne recouvra sa liberté qu'après le 9 thermidor. Le premier usage qu'il en fit fut d'adresser à Barrère des vers qu'où trouve dans V Almanach des Muses , et dont voici la fin : Des suffrages du comité Réunir l'unanimité, C'eft obtenir justice entil-re. Je comptais bien sur l'équité, L'estime qui s'y joint lend la faveur plus clière, £t c'est un nuuveau charme ajouté par Bariëre Au charme de la liberté. Sous le directoire il fut successivement ministre de l'intérieur , et enfin directeur. 11 prêta serment de fidélité à la république , jura haine à la royauté, le 21 jan- vier 1796} et supplia l'empereur, en i8o4>au nom du sénat dont il était membre dès le 4 nivôse an S , de se revêtir de la pourpre impériale. ( Moniteur de juin i8o4') Nous ignorons ce que M. Nicolas François de Neuf- FRA 171 château a fait , sous le régime royal ; m«îs nous savons qu'il sollicita et obtint la faveur de faire hommage de ses fables au roi. ( Journal des Débats ^ du 24 janvier 181 5. ) Il avait eu toutefois la décence de ne pas admettre dans ce recueil la fable suivante, qu'il avait fait imprimer en 1792. Fable nouvelle pour orner la me'moire des petits sans- culottes. DoM Porc , avec dame Panthère , Fut uni dans ua bois par les soius d'un Renard Fort subtil , mais pariois un peu visionnaire j Cet hymen monstrueux produi>#t assez tard Un fruit bien extraordinaire : Qu'eut-on voulu qu'il arrivât De ce lien contre nature ? Lo Panthère au Pourceau fit présent d'un Louvat , D'un tel accouplement digne progéniture. La vorace famille aux hôtes des forêts Enlevait toute la pâture : Nul ne pouvait plus vivre auprès ; Tout était dévasté. Dom Pourceau dans la fange Se vautrait, et trouvait tout bon ; Rien n'échappait aux dénis de la femelle étrange; Il fallait au Louvat chaque jour un mouton. A ces bêtes, sur leur demande, On assigna d'abord les pâtis les plus gras : On leur fit une part qui n'était pas trop grande; C'était obliger des ingrats. Dom Porc jurait tout haut d'y borner sa provende; IMais il se dédisait tout bas. Le bois fut en rumeur; ses hôtes se lassèrent De ce trie si dangereux. Ils étaient les plus forts et les plus valeureux ; Contre dom Porc ils s'avancèrent : Lui d'avance , eu secret , avait armé conti'eux Des sangliers qu'ils terrassèrent. Pendant ce grand combat notre Porc avait fui , Se cachant loin de ceux qui se battaient pour lui. On le trouva hors de sa bauge , Avec dame Panthère et le beau petit Loup. On les musèle pour le coup ; Dans le creui^ d'un aibre ou les loge; 17^ IRA On jpgle leur pitance, et dom Porc, à son »nae» Se remet à manger, sans i'émouvoir beaiicoiip. Pour la dame PanfJicre, en sa rage eflrojable. Elle regrette le ])on temps , Où sa guenle i"irassasial)Ie i\f&mait de ce bois les pauvres habitans. Elle espère toujours que de la forêt noire, Les byènes ses scçurs, ses alliés les ours , Arrouraut tous à son secours , De la df'^niuseler auront bientôt la gloire. Autour de la foiét ces monstres ont rôdé : y pénét:eiaient-ils ? 11 ne faut pas le croire; Non , le bois est trop bien gardé. Quant au fils de dame Pantbcie On lui rive les dents , et l'on prend tous les soins Afin 4ue, s'il grandit, il n'ait jamais du moins L'appétit de ses père et mère. M. François de Nenffhàteau avait élc nommé par S. Rt l'empereur comte de l'empire et commandant de la légion d'honneur ; il en portait exactement Ja décoration , et cependant voici quatre vejs extraits de sa comédie de. Famé la : « Ces rubans, ces cordons, et ces cliaîncs dorées, « Des esclaves des rois ces pompeuses livrées , )> Ne sont que des liocliets dont la vaine spleudcuc » Déguise le néant d'une folle grandeur. » Peut-être est-il juste de remarquer que ces vers ne pré- sentent que la répétition de ceux-ci, de Voltaire : « Les yeux d'un feux éclat ne sont point abusés; » Ce monde fst un grand bal , où des fous déguisés }> Sous les risilîles noms d'éminence et d'altesse , » Semblent enfler leur être et hausser leur bassesse: » Quoi qu'il en soit, lorsque S. M, I. et R. accorda des armoiries à M. François , M. François n'eut rien de phis pressé que de faire graver ses armoiries erv tout format, avec des vers de sa façon en leur honneur, le toiit pour être collé sur l'intérieur de la couverture des livres de s^» bibliothèque.. FRÈ 17^ Ï^RAYSSINOUS (l'abbé). Avant i8i4, cet estimable abbé vivait paisiblement au sein du chapitre de Notre- Dame de Paris , où la munilicence de l'empereur lui avait accordé une place de chaiioine honoraire ; de plus il était inspecteur général de l'université impériale. Tout le monde a entendu parier des conférences politico-religieuses que M. Frayssinous ouvrit sous le gouvernement paternel du roi 5 nous n'avons point sur notre théâtre de farces scéni- ques qui puissent en donner une idée à ceux qui n'ont point entendu M. l'abbé , qui alors était redevenu l'apôtrô le plus ardent du royalisme. Les affaires du clergé n'étaient point encore réglées , et nous ignorons si l'abbé aurait Conservé le titre de chanoine honoraire de Notre - Dame de Paris. Pour le tranquilliser et ne pas rendre son nou- veau serment gratuit , on le nomma censeur royal ( ordon- nance du roi ^ du 24 octobre 18 i4 ) î puis inspecteur gé- néral des études. ( Ordonnance du roi ^ 17 février 181 S. ) Si M. l'abbé avait fait imprimer ses conférences, nous en aurions rapporté quelques fragmens un peu anti-chrétiens sur le gouvernement qui l'avait comblé de bienfaits \ mais comme nous l'avons dit : verha volant. FREGEVILLE (le marquis de). Général de brigade, nommé par la république ; général de division , le 2.3 mars 1800, nommé par l'empereur; commandant de la légion d'honneur ; grand-officier de ladite légion , le 27 décembre i8i4 ) nommé par le roi; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. FREMIN DE BEAUMONT (Nicolas) , né le 8 avril i'744' Président au conseil supérieur de Coutances ; mem- bre de l'assemblée provinciale , et maire 5 depuis 1789 , maire , procureur général syndic du département de la Manche 5 commissaire du roi près le tribunal criminel ; sous-préfet; législateur; baron d'empire; membre de la légion d'honneur. C'est lui qui a été organiser le dépar- tement des Bouches-du-Rhin , et régir ses pauvres habi- taiis , fort étonnés de voir chez eux un préfet français. On. croira peut-être difficilement que M. F»umin de Beau- 174 FRO mont , après s'être signalé dans les Bouches - du - Rhin comme un homme entièrement dévoué à l'empereur , ait pu , de là, venir s'établir à Bourboji-Vendée , car il faut nommer les choses par le nom qu'elles portent. J^es ha- bîtans de la Vendée n'ont pas été moins étonnés que ceux des Bouches-du-Rhin , de voir M. Fremin de Beaumont , baron d'empire, leur parler au nom du roi de France et de iNavarre. FREVILLE ( de ). Baron d'empire , membre de la lé- gion d'honneur ; préfet de Jemmapes , soùs l'empereur j maître des requêtes nommé par le roi , le 4 juillet 1814. FROCHOT. Ancien juge de paix ; comte d'empire \ commandant- de la légion d'honneur j ancien préfet du département de la Seine. «Une ordonnance du roi, en date du 16 de re mois, rendue d'aprfcs le vœu de MM. les maires et des membres du ronseil munieipal do Paris, sur la propositiou de S. Exr. le miiiisfre senéfaire d'état au département de l'intérieur, a arroidéà M. leromfe Frochof, conseiller d'état lionoraire, une pension de quinze mille francs, payable sur les fonds de cette ville , en récompense des services qu'il lui a vendus pendant les treize années de son administration comme préict de la Seine. (^Journal des Débats ^ du 28 septembre i8i4' ) Préfet des Bouches-du-Rhône. ( Décret du 6 avril 181 5.) FROCHOT. Fils du précédent } auditeur au conseil d'état, service extraordinaire 5 maître des requêtes sur- numéraire au conseil du roi ( 4 juillet i8i4) j renommé par l'empereur auditeur au conseil d'état , section de l'intérieur. ( Avril i8i5.) FROIDEFOND DE BELLISLE. Auditeur de première classe , service ordinaire près les minisires , section de législation; maître des requêtes ordinaire au conseil du roi ( 4 juillet 1814 ); renommé par l'empereur auditeur au conseil d'état, etc.; et membre du conseil municipal de la ville de Paris. ( 3 avril i8i5. ) GAR 175 GALLE (aîné). Graveur, rue du Temple , no 44- ce Un cadre de médaillons , contenant les portraits de LL. MM. l'empereur et l'impératrice, le roi de Rome; médaille de la bataille de Wagram , etc. : 33 (exposé au musée Napoléon ^ le ler novembre 1812, sous le n" 122g de la notice ). « Un cadre renfermant les sceaux de l'état , les armes du roi , etc. ; » ( exposé au musée royal des Arts ^ le 1er no- vembre 1814, sous le n° \2.66 de la notice ). GAMOT. M. le chevalier Gamot fait comme M. Bûche , son confrère à IMiort , les délices de la ville d'Auxerrê. On s'arrache le recueil des actes de la prélecture, que M. le che- valier Gamot ne publie cependant que pour ses administrés. On peut comparer les circulaires qu'il fit sous le roi , dent il tenait la préfecture de l'Yonne , et celles qu'il fit depuis que l'empereur lui accorda la même préfecture. (Décret impérial du 6 avril 18 1 5. ) GANTHAUME (H.)- Vice-amiral dans la marine im- périale-royale-impériale de France. C'est lui qui ramena Napoléon d'Egypte, et le débarqua à Frejus. Grand-aigle de la légion d'honneur, le i3 pluviôse an i3; inspecteur général des côtes de l'Océan. Il fut nommé par l'empereur conseiller d'état , section de la marine ; il donna son adhé- sion à la déchéance de l'empereur et au rappel des Bourbons (avril i8i4) j chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le 3 juin 1814. GARAT (Dominique- Joseph). Ministre de la justice , sous la convention nationale. ( 1792. ) Après avoir juré de maintenir la république et de haïr la royauté , M. Garât passa au sénat, le 3 nivôse an 8 , fut commandant de la légion d'honneur. On se rappelle le discours qu'il fit à l'empereur, à la tête de l'institut, dont il est membre , le 5 février 1809 ; en voici quelques passages : « Des monarques ont souvent tenté, et rarement avec succès, do diriger leurs guerres du fond de leurs palais et de leurs cabinets; vous, Sire, à la tête de vos armées, vous transportez votre cabinet dans vos camps : dans le même jour, et de la même main , vous trarez l'ordre d'une bataille et des décrets ; daus votre quartier général est ij6 GAR le conseil suprême de plusieurs états, et la diplomatie d'une grande partie de l'Europe ; et ce n'est pas ce que l'Iiistoire fera remarquer avec Ip moins de soin à la postérité, que la date de cette foule dei ré^Ieniens pour la France et pour l'Italie, rédigés à Vienne, à Berlin, àTilsittjàBurgos, à Madiid » Au milieu même des prospérités de son règne et du culte de sa gloire, Louis XIV tint à l'Iionneur de succéder à un de ses sujets dans le titre de protecteur de l'académie française; mais Louis, pro- tecteur de l'académie , n'en était pjis membre. Votre nom , Sire , co Dora glorieux a été inscrit dans la liste des noms de l'institut da France, non pour l'honorer, non pour en être honoré, mais pour liiarquer votre place dans les sciences, que vous protéfçez si puissam- ment du haut de votre trône. Ce ne sont point de simples délasse- mens, dignes pourtant d'un héros, que V. M. cherche et dans votre alliance avec ces savans qui , en surprenant à la nature ses secrets et ses lois, en ont fait à la fois et le modèle de tous les arts et leur éternelle ouvrière; qui enseignent aux nations à ajouter aux forces trop limitées des hommes et de leurs sociétés, toutes ces forces des élémens et de l'univers pour lesquelles il n'y a ni l)orncs ni fatigues; et dans vos communications avec ces hommes dévoués à l'étude de l'antiquité, consacrés par son culte, qui, en déterrant, eii déchif- traut, en complétant des monumcns mutilés par les i évolutions de» peuples ou du globe, ont lait découvrir si souvent dans des ruines de nouveaux modèles de la grâce comme de la beauté , et semblent pié- server les littératures et les empires du dessèchement de la vieillesse, en nous faisant remonter à ces siècles du jeune âgé , de la vigueur et de la fleur de l'esprit humain ; et dans vos fréquentes promenades , dans ces galeries, dans ces musées, si prodigieusement enricliis et embellis par vos conquêtes, où la magie des arts, avec quelques cou- leurs et un pinceau, a reproduit tous les tableaux de la nature et toutes les scènes de la vie humaine ; où le peintre et le sculpteur, ïivaux du poète, ont écrit sur la toile et le marbre des idylles, des drames tragiques et comi(|ues, des épopées; et dans vos entretiens avec ces dépositaires du goût et du génie de la langue française , (jwi seraient moins poursuivis par d'injustes détracteurs , s'ils n'en étaient pas aussi de dignes représentans; qui se sentent Fortifiés par l'immense fardeau de gloire dont les deux siècles précédens les ont chargés; et qui ont élevé si haut la science des mots et du style, en y découvrant tous les secrets de la pensée , tous les moyens de placer, entre l'erreur et la vérité , des limites universellement visibles ; qui , par leurs préceptes et par leurs ouvrages, rendent à jamais indisso- luble l'union sacrée de l'éloquence et de la raison, de l'héroïsme et de la poésie , de l'histoire et de la justice des siècles. »Non, Sire, ces hommes que n'environne aucune grandeur exté- rieure , ue sciaient pas si souveot admis et appelés auprès de V. M. , GAR ,-7 si vous n'aperceviez dans leurs travaux que des orremens de votre règne et des expressions sublimes de votre immoitaliré; vous y voyez aussi des soutiens de votre empire, des coopérateu.s nécessaires pour 1 exécution de vos grandes vues sur vos peuples, et comme une milice spirituelle , en quelque sorte, comme une armée à la tête de laquelle vous marchez à la conquête de toutes les vérités qui doivent per- fectionner les destinées humaines. » M. Garât a signé la déchéance de Napoléon et rappelé les Bourbons. Sous le régime royal , il publia une brochur© in-8o, chez Didot et Le Norraant, intitulée de Bloreau, ouvrage dans lequel il fait l'apologie de ce général. GARDE NATIONALE DE PARIS. Les officiers de la garde nationale, présentés par S. A. S. le prince vice- connétable , prêtent serment de fidélité entre les mains de S. M. l'empereur. ilMoniieur du j 6 janvier 1814.) C'est alors qu'on vit paraître dans les journaux ce qui suit : Adresse des officiers de la garde nationale de Paris, à S. M. l'impératrice, en suppliant S. M. de vouloir bien faire parvenir l'expression de ses sentimens aux pieds de son auguste époux , le -i-Ç» janvier 1814. ( Moniteur. ) ffSire, *) En partant pour se mettre à la tête de ses armées , V. M. confie son épouse chérie, son f.Is , l'espoir d^la nation , et remet la sûreté la tranquillité de la capitale, à notre amour , à noire fidélité, à notre courage. » Vos nobles paroles , Sire , ont retenti jusqu'au fond de nos cœurs ■ que n'ont-elles pu se faire entendre également aux extrémités de la France ! « Encore pleins d'émotion et pénétrés de reconnaissance, nous éprouvons le besoin d'exprimer à V. M. les sentimens dont nous sommes animés. » Partez, Sire, avec sécurité; que nulle inquiétude sur le sort de ce que vous avez, de ce que nous avons de plus cher, ne trouble vos grandes pensées. Allez avec nos eufans et nos frères repousser les ennemis coalisés qui ravagent nos provinces >^ Sire, vous avez sauvé la France il y a quinze jours ; vous la sau- verez encore aujourd'hui » Oui , Sire , l'union indissoluble de la nation et du souverain fera 1 2 178 GAR cesser les passagî;res iDfidélités de la victoire; et, pressés autour de vous , les Français seront encore triomplians. » Fiers du dépôt auguste que vous remettez à notre foi , les habi- tans de toutes les classes composant la garde nationale de votre bonno ville de Paris, animés du même esprit, pénétrés des mêmes senli- niens , défendront votre capilale contre les étrangers , et votre trône contre tous les efforts de tous les genres d'ennemis. » Ils sont prêts à former un rempart de leurs corps autour de ce trône où le libre choix de la nation a placé V. M. et sa dynastie , à la durée de laquelle sont attachés la gloire , le salut et le repus de la France. » En recevant la couronne, Sire, vous reçûtes aussi nos sermens. Nous les renouvelons aujourd'liui aux pieds do V. M., aux pieds de l'épouse révérée si digue de votre amour et du nôtre, et devant le berceau de votre auguste fils. » (^Sui\>entles signatures. ) « L'état-major, les chefs de légion et de bataillon de la garda nationale de Paris, ont eu l'honneur d'être présentés à S. M. l'em- pereur de Russie , le 2 avril , au soir. » {Journal des Débats ^ du 3 avril i8i40 Le lecteur peut recourir à leur adresse aux membres du gouvernement provisoire. ( Même journal du 10 avril sui- vant. ^ Monsieur, comte d'Artois, est nommé colonel-géni^ral des gardes nationales du royaume. {Ordonnance du roi ^ du 5 août 1814. ) Le 5 août suivant , la garde nationale de Paris obtient , pour prix du zèle qu'elle a déployé lors de l'entrée des alliés , une marque distinctive du lis, avec un ruban blanc liseré de bleu. Les mêmes officiers ont reprêté serment à l'empereur ( Journal de l'Empire , du 18 avril 1 81 5 ) , et font faire le service comme par le passé , et comme si le roi n'était jamais entré dans Paris. GARNIER ( Germain ) , né le 8 novembre 1754. Avocat au parlement, procureur au Chàtelet de Paris, secrétaire du cabinet de ÎVIme Adélaïde; administrateur et membre du directoire du déparlement de la Seine , depuis 1790 jus- qu'en 1792; préfet de Seine et Oise. Le 6 germinal an 12, admis au sénat et porté sur la feuille des bénéfices à la sénatorerie de Trêves •, comte d'en; - p:re , commandant de la légion d'honneur . grand'-crolx de la réunion 5 président annuel du sénat, depuis le 1er juil- let 1809 jusqu'au 1er juillet 1811. C'est dans cette session que M. Garnier dit à l'empereur : « Sire, ff Votre Majesté travaillait à assurer le repos du confluent, lors- qu'elle s'est vue forcée de cojirirà de nouveaux triomplies, et d'ajou- ter à tant de prodiges passés , qui semblaient avoir épuisé l'admira- tion, des prodiges encore plus étonnans. Mais à peine des paroles de conciliation se sont-elles fait entendre, qu'aussitôt vous avez suspendu l'essor de vos aigles victorieuses , que votre voix seule pouvait ar- rêter. Vous avez signé la pais sur le champ même de la victoire, et vous avez voulu que votre heureux retour au milieu de vos peuple fût signalé par ce graud Ijîenfait. » Qui de nous, Sire, dans cette circonstance, n'a dû se rappeler ces paroles mémorables émanées du trône : « Jamais aucun ressenti- » ment n'influera sur mes déterminations V ;; (i) «Les seuls ennemis dont vous ayiez voulu l'anéantissement, c'est l'anarchie du contiueut, et le despotisme injurieux qui pèse sur les mers. » L'œuvre de votre génie marche à grands pas vers son glori.eux terme. L'iionneur français fait désormais cause commune avec la paix et la liberté du monde. Vos armées, toutes de héros, sont so\ifeïiues par une nation toute de braves; et d'un hémisphère à l'autre, les peuples, éclairés enfin sur leur premier intérêt, se pressent d'entrer dans cette ligue sacrée qui a pour but l 'affranchissement du com- merce et l'indépendance des nations. » Le sénat. Sire, qui S5rt la patrie et l'humanité en concourant à l'exécution de vos nobles desseins par son zèle constant et son iné- branlable fulélifé, vient apporter au pied du trône le tribut de son admiration et de son amour pour votre personne auguste, et présenter l'adresse qu'il a unanimement votée, en réponse à la dernière com- munication qui lui a été faite au nom de votre majesté. » M. Garnier fut envoyé comme commissaire extraordi- naire dans la ne division militaire à Bordeaux (Décret impérial du 26 décembre 181.^), ce qui ne l'empêcha nulle- ment de faire partie de la chambre des pairs nommés par LouisXVIII, le 4 juin 1814. (i) Discours de l'empereur, du 16 août 1807. i8o GEN GARAN-COULON ( Jean-Plûlîppe). Représentant dn peuple à la convention nationale ( 1793); commissaire de ladite convention auprès du tribunal criminel extraordi- naire ; sénateur, le 3 nivôse an 8 ; commandant de la légion, d'honneur; membre de l'institut, etc. GASSENDI rJean-Jacques-Basilien). Officier d'artil- lerie , né le 18 décembre 1748; général de division d'artil- lerie; commandant de là légion d'honneur, nommé par l'empereur; chevalier de l'ordre royal et militaire, par le roi; conseiller d'état, service ordinaire, section de la guerre , par l'empereur ; pair de France , le 4 juin 181 4? psr le second ; définitivement pair de France nommé par l'em- pereur. ( Décret impérial à\i 4 juin i8i5. ) G AU. Ancien membre du conseil des cinq cents , déporté à laGuyanne , à la suite de la journée du 18 fructidor an 5 ; chevalier d'empire, commandant de la légion d'honneur; conseiller d'état nommé par l'empereur, service extraordi- naire , chargé de la direction de la première section de l'ad- ministration de la guerre. « Le conseiller d'état Gau écrit : qu'appelé h. Blois, le 3o mars 18 14, par ordre du gouveinement, il b'y était rendu; mais, du moment où il a eu connaissance du sénatus-cousulte du 2 avril , il s'est em- pressé de revenir, pour appovter au gouvernement provisoire les assu- rances de son adliésion à l'acte constitutionnel , et sa promesse d'obéissance et de fidélité à la maison de Bourbon. » {Journal des Débats ^ du lii avril 181 4') Conseiller honoraire nommé parle roi, le 4 juillet 1814^ rentré au conseil d'état de l'empereur , le -2^ mars 181 5. GENTIL. Chansonnier , auteur d'une multitude de vau- devilles ; officier de la loe légion de la garde nationale de Paris. Il fit , en société avec M. Rougemont , les Fêtes fran- çaises ou Paris en miniature , vaudeville donné aux Varié- tés en 1810, à l'occasion du mariage de l'empereur; et le Retour des lis , vaudeville donné au même théâtre , en mai 181 4- MM, Désaugiers et Brasier l'aidèrent aussi à composer Vlsle de l'Espérance , vaudeville de circonstance donné aux Variétés en juin 1814. GEN 181 Voici quelques-uns de ses couplets : 4 Amis, le ciel nous fait connaître Sa justice dans tous les temps ; Et ce cher prince devait naître La veille même du printemps. Déjà succède à la froidure Un air plus doux , plus caressant ; Et tout sourit dans la natuie Aux rayons du soleil naissant. Qu'il vive jusqu'au plus grand âge Auprès de ses nobles parcns; Souhaitons-lui pour héritage Leurs traits, leurs vertus, leurs taleus; Que dans tous les temps la souffrance S'éloigne à son moindre désir; Qu'il soit bercé par l'Espérance, Et réveillé par le Plaisir. {^Extrait de la bonne Nouvelle , vaudeville composé à l'occasion de la naissance de S. M. le roi de Rome). Dignes soutiens de la couronne , De nos rois jurons le bonheur, Et faisons du lis qu'on nous donne, Le symbole de notre cœur. Ici , que chacun de nous chante Les vertus d'un prince loyal, Et bénissons la main puissante Qui l'a fait notre général. Dans le ïèle qui nous anime , Inscrivons sur nos étendards : Amour au trône légithne y Respect aux luis , honneur aux arts. Dignes soutiens de la couronne , De nos rois jurons le bonheur, Et faisons ùa lis qu'on nous donne , Le symbole de T;ctre cœur. ( Chanson à mes camarade: de la garde nationale. 1814,) On pourrait encore joindre à ces couplets ceux du même auteur , qui ont pour titre les Vceux acccinnlis. (Etrenncs lyriques^ 34^ année j i8i5 , chez Janet, Fans.) l'ôi GIL GENTIL -SAINT -ALPHONSE. Maréclial de camp^ iiommtj par l'empereur , officier de la légion d'honneur , et par le roi commandant de la même légion , acj juillet iOi4« GÉRARD (M.-E.)- Comte d'empire; général de divi- .siou ; nommé par l'empereur grand-officier de la légion d'honneur, et par le roi grand-cordon de la même légion (le 29 juillet 181.4 ) , et chevalier de l'ordre royal et mili- taire de Saint-Louis. L'empereur le créa pair de France, le 4 jui" 181 5. (Voyez le Journal de l'Empire , des 26 et 2') mars 18 r5. ) Mort à la suite de l'affaire du 18 juin. GERARD. Peintre, aux Quatre-Nations. « Portrait en pied de S. M. l'impératrice et reine. 3î Portrait de S. M. le roi de Rome. " (Exposés au musée Napoléon^ le i*-' novembre 181 2, sous les nos ^12 et 4i3 de la notice. ) ce Portrait en pied de S. M. Louis XVIIL ^j ( Exposé au musée royal àes eucis , le let novembre i8i4) sous le no 4-^ de la notice. ) GILBERT DES VOISINS ( Pierre-Paul- Alexandre ) , rue de la Perle , n" 1. 11 a rempli une multitude d'emplois. On le voit tantôt président de la cour impériale de Paris} ensuite président de la même cour devenue royale ^ ensuite premier président de la même cour redevenue impériale. ( Décret du 24 mars 181 5. ) Vous croyez peut-être que M. Gilbert des Voisins nr descend pas quelquefois du siège de sa présidence pour se mêler dans les rangs des modestes maîtres des requê- tes ? Eh bien ! vous vous trompez. Il a été maître des re- quêtes sous l'empereur {décret itnpcrial à\i i4avril i8i.?i); il l'a été sous le roi. ( Ordonnance du roi ^ du 4 juillet i8i4-) Quand il est décidé qu'on veut être absolument maître des reqnêles , qu'importe le régime sous lequel on se trouve ! M. Gilbert des Viiisins vient encore d'obtenir le titre de pair de France. {Ijécrct impérial ^ du 4 \^^n. 181 5.) GILLET-LAUMONT. Monsieur Gillet-Laumont , membre du conseil des mines de l.'empire; inspecteur génc- hal sédentaire. {Almanach impérial.) Le chevalier Giljel-- GÎR i83 Laumont, membre du conseil des mines du royaume, et inspecteur général. ( Almanach royal. ) Membre de la légion d'honneur, en septembre ibi4« GIRARDIN (Stanislas de), né le 20 janvier 1762. Capitaine de dragons , puis tribun. Nous ne savons où nous avons entendu ou vu traiter M. Stanislas Girardin du titre de comte. Est- il comte d'empire? S'il ne l'est pas, il peut le devenir, puisque le décret du 6 avril 181 5 le nomme cathégoriquement préfet du département de la Seine inférieure. On ne vou- lait probablement pas déranger M. le comte de Girardin de son fauteuil préfectorial de Rouen , puisqu'il y était assis sous le régime royal. M, le comte n'aura eu absolu- ment à ciianger c|ue quelques mois dans les formules du serment qu'il fait prêter à ses administrés , et qu'il aura prcbal^lement prêté lui-même comme préfet, sine quâ non. Voici , en attendant que quelques-unes de ses nou-* velles circulaires nous soient connues , un échantillon de son style épistolaire, « llabifans du département de la Seine-Inféiieure , J> Une grande et heineiise révolution vient de s'opérer. Après de longs malheurs, fruits de nos égarcmens politiques, les premiers corps de l'état, interprètes des sentimens de la nation , ont rappelé au trône de France les descendans de saint Louis et de Henri IV. » Louis-Stanislas-Xavier est rendu aux vœux des Français par une cLarte constitutionnelle également avantageuse à son auguste famille et aux peuples qu'elle est destinée à gouverner. C'est l'olive de la paix à la main, c'est après l'oubli de toutes les injures passées, qu'il vient commencer ce règne dont tout se réunit pour garantir la dou- ceur et la prospérité. «Habitansde la Seine-Inférieure, vous avez été solenneHement déliés par le premier corps de l'état des sermens que vous aviez con- tractés. JXapoléon a abdiqué par uu acte authentique. Vos anciens devoirs sont remplacés par de nouveaux. Vous les embrasserez avec enthousiasme. V'^us les remplirez avec votre xèle et-votre sagesse accoutumés. Vous vous interdirez tout mouvement particulier qui pourrait porter atteinte à l'ordre public et à l'allégresse de ce beau jour. Vous trouverez immédiatement votre récompense dans le bon- heur et la tranquillité dont chacun de vous va jouir , dans la réduc- tion des cliargcs qui vous étaient impi-'-écsj et dttu^ cette paj.s- uni- i84 ^ GOU veiselle qui va rendre enfin un libre essor à votre industrie , et le repos au monde. » Le comte Stanislas de GirArdin. (fTournal des Débats^ du ii avril 181 5.) GOSSEC (François-Joseph). (T Ce n'est point ici uuemort vulgaire , citoyens; les funérailles de Michel liCpelletier doivent porter un caractère particulier. Que In superstition s'abaisse devant la religion de la liberté.... Nous verrons raarclier devant nous l'image de la liberté.... Le génie de David ani- mera ses faibles esquisses , taudis que le génie de Gossec fera re- tentir les sons de cette hartnonie lugubre et touchante qui caractérise tiiie mort triomphale. » (^Discours de Chénier à la convention nationale , le 23 ianvier 179^. ) En effet , jamais musique ne fut plus belle. M. Gossec, chevalier de la légion d'honneur, nommé par l'etipereur j administrateur provisoire du conserva- toire royal de musique, nommé par le roi ^ avait mis, avec succès, en musique les paroles touchantes qui sui- vent , et qui furent chantées au conseil des cinq -cents , le 21 janvier 17^6» Dieu puissant , daigne soutenir Notre république naissante ; Qu'à jamais dans l'avenir Elle soit libre et florissante ! « Jurons f le glaive en main , jurons à la patrie » De conserver toujours la liberté chérie j » De vivre , de périr pour elle et pour nos droits j » De venger l'univers opprimé par les rois. » Si quelqu usurpateur veut asservir la France, }) Qu'il éprouve aussitôt la publique vengeance ; » Qu'il tombe sous le fer; que ses membres sanglans » Soient livrés dans la plaine aux vautours dévorans. » GOUP1.DON. Contre-amiral dans la marine republicô- império-rqyo-impériale de France ; nommé par l'empereur officier de la légion d honneur ; par le roi , commandant de la même légion ; et chevalier de l'ordre royal et mi- litaire de Saint-Louis. GOUVION. Comte d'empire , admis au sénat (dont il GRÉ i85 Ttit ensuite un des secrétaires ) , le 12 pluviôse aa i3 j grand-officier de la légion d'honneur 5 pair de France ) nommé par le roi, le 4 juin i8i4' GOUVION-SAINT-CYR. Grand-officier de l'empire; clievalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le 1er juin i8i4j maréchal d'empire, nommé par l'em- pereur; pair de France , nommé par le roi ( 4 juin i8j4) î grand-aigle de la légion d'honneur ( le i3 pluviôse an i3); colonel-général des cuirassiers ; commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le ^4 septembre 1814. GOYON (de). Baron d'empire; membre de la légion d'honneur ; ancien préfet de la Méditerranée ; préfet de l'Aveyron , nommé par l'empereur ; nommé le 20 juin 1814 préfet des Côtes-du-Nord , par Louis XVIiï. Nous ignorons à quel saint M. de Goyon s'est maintenant voué. GRANDEAU. Général de division ; baron d'empire ; commandant de la légion d'honneur , nommé par l'em- pereur; grand»-officier de ladite légion , nommé par le roi , le 23 août 1814 ; et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. GRANGE (le marquis de la). Général de division, nommé par l'empereur, le 2C) juin 1808 ; commandant de la légion d'honneur; commandeur de l'ordre royal et mi- litaire de Saint-Louis; capitaine-lieutenant de la seconde compagnie des mousquetaires de la garde du roi. GREGOIRE. Commandant de la légion d'honneur } admis au sénat le 4 nivôse an lo. Il avait été représen- tant du peuple à la convention nationale. Voici un extrait de la première séance : « Il y a seize mois , ditle citoyen Grégoire à îa séance delà conven- tion, du i5 novembre 1792, que je prouvai que Louis XVI pouvait et devait être jugé.... Des huées fuient le prix de mon courage. Je viens plaider aujourd'hui la même cause; mais je parle à des hommes justes , à des juges intègres. » J'aborderai francLemcut ces questions; les voici : Un roi consti- tutionnel peut-il être jugé pour des crimes personuels ou étrangers aux faits de ses fonctions? » Et s'il est inviolable, cette inviolabilité doit-çlle s'évanouir de- vant Ja volonté natioiraîe i* ■ " i86 GUE » ..... On avait entendu dire aux défenseurs de la royauté : la per- sonne du roi est inviolable, et son iuviolabililé subsiste pour tous ses actes , soif publics, soit privés ; et ce principe absurde , recueilli ) répété , répandu , feima la bouche du peuple. » Des patriotes éclairés avaient répondu à ce paradoxe ( et l'on pense bien que le sieur Grégoire y répondit) : Une inviolabilité absulue serait u/ie monstruosilé,... Cest un outrage à la raison , à la nature et à la loi. Il n'est point de force humaine qui puisse légitimer ce principe abominable. » Il suit alors de là que M. Grégoire , devenu comte d'empire et membre du sénat conservateur, a outragé la raison , la nature et In loi^ en reconnaissant dans la personne de Bona- parte le principe qui depuis neuf siècles est loin de paraître absurde : la personne du souverain est inviolable. Le reste du discours , qui est assez curieux , est rempli d'une logicjue dont la singularité ne peut être comparée qu'à la conduite de M. Grégoire , qui avoue ingénuement d'ans cette même séance que a la royauté fut toujours pour lui un objet d'hor- » reur. » C'est après ceite exclamation touchante qu'il pré- tend examiner la conduite de Capet avec impartialité. GROUCHY (Emmanuel), né le aS octobre 176G. L'em- pereur vient d'accorder à M. Grouchy , comte d'empire , le titre de maréchal d'empire. (Mai i8i5. ) iVI. Grouchy , comme dit le proverbe, a son bâton de maréchal. Depuis du longues années il n'a jamais cessé de servir. La républi- que le nomma lieutenant général ; l'empereur , grand-aigle de la légion d'honneur ; le roi j qui l'avait nommé pre- mier inspecteur général des chasseurs et lanciers , l'admit dans l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , et le dé- cora du grand -cordon. Après la mort du comte de Nan- souty , il fut question , à la cour , de M. Grouchy pour le remplacer dans le titre de capitaine-lieutenant de la pre- mière compagnie des mousquetaires de la garde du roi. Napoléon , depuis son retour de l'île d'Elbe , a encore nommé M. Grouchy pair de France. ( 4 juin i8i5.) GUENEAU DE MUSSY. Conseiller ordinaire; ins- pecteur général de l'université impériale. (^Almanachs im^ pêiiaux j jusques et y compris celui de idi3. ) GUI 187 Conseiller ordinaire ; inspecteur général de l'université royale de France. { Almanach royal de i8i4 et i8;5.) Secrétaire général du conseil royal de l'instruction pu- blique. {Oi donnance du roi j du 17 février i8i5.) On voit que si M. Gueneau de Mussy ne varie pas davantage, nous serons obligés, par la suite, de le rejeter de notre liste, GUEROULT. Professeur d'éloquence latine , faculté des lettres ; professeur d'éloquence latine au collège de France j professeur au lycée Napoléon ; en un mot , si M. Guéroult pouvait être à la fois professeur d'éloquence latine dans tous les collèges et lycées impériaux , nous pensons qu'il le serait, d'abord pour son propre intérêt , et ensuite pour l'intérêt des élèves. Comme on voit, M. Guéroult aime à cumuler les places, et en cumule tant que faire se peut , surtout lorsqu'elles sont de quelque revenu. Il a joint encore à celles-ci , tantôt celle de conseiller titulaire de l' université impé^ riale ^ tantôt celle de conseiller au conseil royal de Vins- truction publique (avec 10 ou 12,000 francs de revenu) ; {ordonnance du roi ^ du 17 février i8i5 ); et tantôt enfin celle de conseiller titulaire de l'université impériale {décret impérial An ?>\ mars i8i5) 5 suivant les circons- tances impériales ou royales. Personne n'a jamais moins tenu à ces choses-là , que M. Guéroult. L'empereur l'avait nommé membre de l'ordre de la réu- nion ; le roi membre de la légion d'honneur. ( Novembre j8i4- ) L'empereur revient; M. Guéroult, qui se faisait appeler dans VAlmanach royal le chevalier Guéroult , en est quitte pour remettre dans son armoire le ruban de cette légion, ainsi que le ruban du lis. Quel exemple de courage et d'abnégation de soi-même î M. Guéroult, dans un changement politique aussi grand» ne perd que deux rubans I he pauvre homme', dirait Orgon, il ne lui reste, hélas, que quatre ou cinq emplois l GUILLARD. Auteur dî'OEdipe et de plusieurs autres pcëmes lyriques. M^iri: exi i;\nvier i8i5. ib8 HAM £n génëral, rien n'est plus aimable que les impromptus de M. Guillard. Dans les champs ie l'honneur Montebello succombe ; Le plus grand des héros a' pleuré sur sa tombe : Digne ami de César, noble émule de Mars, La victoire en tous lieux suivit ses étendards. France! pleure sur lui; pleure, ô mère patrie! La fleur de tes guerriers t'est pour jamais ravie. Napoléon, ni grand , ni sensible à demi. Voulut qu'en ce tombeau reposât son ami. {Journal de l'Empire ^ du 17 mars 1810.) AU ROL ( f^iderunt oculi mei salutare tuuni.) Tant de bonheur, après tant de souffrance! Ah! Louis, dans le ciel, prolégc encor la France. Vieillards, qui pleuriez avec moi, Le salut d'Israël a lui pour la patrie ; Nous pouvons , sans regret, abandonner la vie, Nos yeux ont revu notre roi. (Journal des Débais. Mai 1814.) GUILLEMINOT. Général de division ; comte d'em- pire ; nommé par l'empereur commandant de la légion d'honneur 5 et par le roi grand - officier de la même légion (23 août 1814 ) j et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. HABERT. Baron d'empire; général de division nomrrié par l'empereur, le 2.5 juin 1811; commandant de la légion d.'honneur} grand-officier de la même légion nommé par le roi, le 29 juillet 18145 et chevalier de l'ordre royal et mili- taire de Saint-Louis. HAMELINAYE. Baron d'empire; officier de la légion d'honneur. L'année i8i4 paraît avoir éléfavorableà M. Ha- meljnayej l'empereur le nomma général de division, et le roi commandant de la légion d'honneur et chevalier de l'or- dre royal et militaire de Saint-Louis, HED 189 HARVILLR (d'). Admis au sénat le 21 ventôse an gî grand-aigle de la légion d'honneur le 20 prairial an i3} comte d'empire; bénéficier delasénatorerie de Turin; gou- verneur des palais impériaux des Tuileries et du Louvre; pair de France nommé parle roi, le 4 juin i8i4. Nous ignorons quelles étaient les intentionsdeM. d'Harville le4iuin j8i5, époque où l'empereur créa une nouvelle chambre des pairs , attendu que M. dH'arville est mort au mois de mai précé- dent. HAUBERSAERT (Alexandre- Joseph-Séraphin ) , né le 18 octobre 1732. Nous pensons que M. Haubersaert, nommé par le roi pair de France (le 4 juin ï8i4)) est le même qui, sous l'empereur, était premier président delà cour d'appel séante à Douai ; membre la légion d'honneur , du corps législatif; et substitut du procureur-général au parlement de Flandre , etc. etc. , avant la révolution. HAUTERIVE(Maurice-Blanc-Lanante d'). Oratorien, né le 1 5 avril 1754. En 1789 ilfut envoyé par le roi comme consul dans un des ports de l'Amérique. Il rentra enFranceen 1795, et fut employé au. ministère des affaires étrangères; en 1 806, membre de la légion d'honneur; comte d'empire; membre du comité du sceaudestitres;gardedes archives des relations ex- térieures; conseiller d'état, service ordinaire, nommé par l'em- pereur ; conseiller d'état, service extraordinaire, nommé par le roi (4 juillet i8i4) ; aussi M. d'Hauterive fit-il verser 3oo francs pour l'érection de la statue de Kenri IV. {Jour- nal des Débats, du 27 juin 1814.) Rentré au conseil d'état de l'empereur le 20 mars i8i5, service ordinaire , hors des sections. HAXO Baron d'empire; nommé lieutenant-cénéral du corps impérial-royal-impérial du génie , par l'empereur , l§ 5 décembre 1 8 : 2 ; officier de la légion d'honneur ; comman- dantdela même légion nommé par le roi, le 29 juillet ibi4; et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. HEDÉ. Nous avons dit dans notre préface que nous dé- sirions qu'une girouette vraimant patriote pût choisir da 190 HEN préférence les artistes mobiles. Nous avons indiqué des hommes de différentes professions ; voici maintenant un boulanger, mais un boulanger qui fait la barbe à tous les boulangers de la capitale. 11 demeure rue Notre-Dame-des- Victoires. Nous ne sommes pas certain qu'il fournissait du pain au directoire, mais il a été successivement boulanger de S. M. l'empereur et roi, boulanger de S, M. Louis XVIII » roi de France et de Navarre , et boulanger de l'empereur, jusqu'à nouvel ordre. Son enseigne, et surtout sa cariolede cour, ont dû , comme on voit , être souvent repeintes. Nous connaissons certaines enseignes dans Paris qui deviendront plus tard des enseignes historiques. Nos futurs Saumaises pourront d'après elles commenter nos annales. Un siècle fera tomber la première couche de couleur, et montrera l'aigle impérial î un second siècle fera tomber une autre couche de couleur, et laissera voir les fleurs de lis; quel- que temps après on reverra l'aigle, et ensuite le bonnet de la liberté; car en remontant ainsi jusqu'en 1788 on pourra découvrir l'enseigne telle qu'elle était dans sa première ori- gine. On doit appliqtier ces réflexions aux panneaux des •voitures de plusieurs courtisans qui sont encore en faveur : leurs noms sont dans ce livre. HEDOUVII.LE (d'). Général au service de la république française; sénateur le 1 2 pluviôse an 1 3; comte d'empire; grand-officier de la légion d'honneur; ministre plénipoten- tiaire de l'empereur près S. A. éminentissime le prince primat de la confédération du Rhin; nommé par le roi pair de France, le 4 juin i8i4;et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 27 juin 1814. HENRION DE PENSEY (Pierre-Paul ). Avocat au parlement, né le 28 mars 1742. Procureur syndic de la commune de Pensey en l'an 4 j président de l'administra- tion du département de la Haute-Marne en l'an 5, profes- seur de législation aux écoles centrales en l'an 6 , adminis- trateur du département jusqu'en l'an 8; baron d'empire; conseiller à la cour de cassation en germinal an 8; ensuite président de cette cour , membre delà légion d'honneur; conseiller d'état nomme parle roi, le 4 juillet i8i4« I^ avait HUI ' 191 été nommé parle gouvernement provisoire commissaire pour la justice. {Journal des Débats ^ du 5 avril 181 5.) 11 était chef et président de la maison de monseigneur le duc d'Or- léans. HÉRICART DE THURY. Monsieur Héricart de Thu- ry, ingénieur en chef attaché à la direction générale des mines, minières, usines de l'empire. {Almanach impérial.) Le vicomte Héricart de Thury, maître des requêtes, inspecteur général des carrières de Paris. {Almanach royal^ de 181 4 et i8i5.)Chef delà ge légion de la garde nationale^de Paris en 181 4- HERMITE (1'). Baron d'empire; contre-amiral dans la marine républico-imperio-royo-impériale. Préfet maritime à Toulon, sous l'empereur et le roi; officier de la légion d'honneur nommé par le premier, et commandant de la même légion nommé par le second. (25 juillet i8i40 Che- valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. HERMITE (P.L. 1'). Contre-amiral; officier de la légion d'honneur par l'empereur ; commandant de la même légion par le roi (26 août i8i4)j et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. HÉRON DE VILLEFOSSE. Inspecteur divisionnaire dans les départeraens, attaché à l'administration générale des mines , minières , usines de l'empire. {Almanach ivir périal) Inspecteur divisionnaire (4^ division), service dans les départemens , attaché à l'administration générale des mines du royaume. {Almanack royal.) Nommé membre de la légion d'honneur en septembre i8i4. HERWIN DE NEVELLE. Ancien commissaire des guerres, sénateur-pair le 4 nivôse an '6 ^ pair-sénateur le 4 juin i8i4; commandant de la légion d'iionneur. HUISSIERS du corps législatif. Depuis VAlmanach royal de 181 5 et i8i4 jusqu'aux Almanachs impériaux de 181 3, 1812, 181 i,etc. etc. y on ne trouvera jamais que douze huissiers attachés à la chambre des députés ou corps légis- latif. Ces douze huissiers sont un modèle d'impassibilité. Quel que soit le motif des assemblées ; qu'on crie vive la ré- 192 HUL publique^ vive le roi, vive l'empereur f on est toujours sûr de rencontrer sous le péristyle des législateurs j messieurs : Beaupré, chej". Tournemine. Aubriet, sous-chef. Sal. Bertholet. Leblanc. Jeunesse. Giraud jeune. Balza. Jean. Rogat. Saint-Eloi. HULLIN. Un des assiégeans de la Bastille. C'est lui, dit le Moniteur de 1 789 , n° 22 et 70 , qui conduisait le malheu- reux de Launay désarmé àl'Hôlel-de-Ville lorsque la popu- lace l'égorgea. Comte d'empire; gouverneur de Berlin ; commandant de Vienne; général de division nommé par l'empereur, le 5 août 1807 5 commandant de la légion d'honneur; chevalier de l'ordre prussien de l'aigle noir ; commandant la V^^- di- vision militaire et la place de Paris. Extrait d'une lettre du général de division comte Hullin à S. Exe. le prince de Bénévent. « Dégagés maintenant du serment de fidélité qne nous avions prêté à l'empereur, mon état-major et moi, nous nous empressons d'ad- liércr aux mesures prises par le nouveau gouvernement. «Mes principes sont invariables; je me dois à ma patrie avant tout : persuadé que le nouvel ordre de choses ne s'établit que poui" «on bonheur, je prie V. A. S. de vouloir bien être l'organe de mes sentimens pour la chose publique ^ et de mon dévouement pour notre nouveau souverain. J'écris à S- Exe. le ministre de la guerre pour lui faire connaître la démarche que je fais, et qui est commune à tous les officiers qui composent mon état-major. Je prie en même temps M. le général Dupont de me transmettre des ordres. » (Moniteur^ avril 181 40 C'est lui qui présida le conseil de guene qui condamna à mort le duc d'Engheîn. Il reprit, aussitôt le retour de l'empereur (21 mars i8i5^| le commandement de la place de Paris. JAG ,^3 ISABEY. Peintre , rue des Trois-Frères ; (dessinateur du Cabinet de S. M. l'empereur et roi; ayant fait le portrait de 1 empereur, celui de l'impératrice, du roi de Rome. " lia eu l'honneur de faire, au château des Tuileries, le portrait du roi, qui a bien voulu lui donner séance. « {Journal des Débats^ du 29 mai 181 4.) Peintre du cabinet du roi. (i5 juin 1814.) iZARN. Comment se peut-il que des exemples aussi brillans que ceux que M. Izarn rencontre tous les jours parmi ses illustres et mobiles confrères les inspecteurs gé- néraux de Puniversité , n'aient pas enflammé le cœur du susdit M. Izarn , de manière à lui faire donner des titres plus nombreux à son admission dans notre société ? Quoi ♦ M. Izarn n'a été qu'inspecteur général de l'université im- périale Et croit-il qu'il suffise d'avoir passé de là à la place d inspecteur général de Puniversité royale pour oc- cuper un rang distingué dans notre dictionnaire ? JACQUELIN (J-A.,. Commis principal .u „i„i.. tere de la guerre. ( 1810. ) Ac sein de l'antique Liitk'e Quels cris s'élèvent jusqu'aux ciéux ? Les dieux, en des jours de tristesse ' Ont-ils chanp:é nos jours heureux.? Non , pour sa reine qu'il adore, Lucine, le fraliçais t'implore; Mais j'entends les foudres de Mars- Quel avenir font-ils connaître O destin! un fils vient dé naître Au plus illustre des Césars. Qu'un pompeux trophée environne Cet intéressant arbrisseau, Et que le casque de Bellone Lui serve aujourd'hui de berceau î Que son premier mot soit la gloire- Son premier pas vers la victoire j Et que le plus grand de« guerriers , j()i JAG GiiidaHf sa première conquêfe , Voie un joui , sur sa jeune tête, Reverdir ses anciens lauiieis. Des Français il sera l'idole , D'Albion c'est déjà l'effroi : Romains, montez au Capitole^ Saluez votre nouveau roi ! Voyez son bras et son génie Rendre à votre antique patrie Et son éclat et sa grandeur ; Dans leurs tombes héréditaires Voyez les mânes de vos pëies Tressaillir de votre splendeur. J'éprouve une ardeur propliétique ! Je vois ce digue rejeton S'élancer d'un vol héroï]uo • Sur les pas de Napoléon ; Je vois ce fils d'un autre Alcide, A la fois prudent, intrépide, A vingt peuples dicter des lois ; Frémis , orgueilleuse Angleterre! 11 ne reste plus une terre Qui soit vierge de ses exploits. Je vois une reine féconde, Kpoiise et fille d'empereur, Dojiner des souverains au monde S Pour éterniser son buuheur : Ainsi qu'un cliêue séculaire, Delà forêt dieu tutélaire, La couvre au loin de rameaux verts; De sa postérité nombreuse Ainsi la race glorieuse S'étendra sur tout l'univers. Honneur à toi dont la couronne Resplendit des lauriers cliéris Qu'Apollon, Tliémis et Beilone Réservent à leurs favoris : Quand d'une main tu tiens l'épée , Des beaux-arts ton âme occupée 1 ,rs fait fleurir avec les loisj Du sein des tauips le Cod« s'ouvre, JAC igS Et ta voix Tétahlif le Louvre, Accusant l'oubli de nos rois. Mars a déposé son tonnerre ; Quel tableau s'offre à mes regards! Le dieu terrible de la guerre Cède la palme au dieu des arts; Le marbre et la toile respirent, Les nouvi'issons du Pinde aspirent A cueillir des lauriers nouveaux; Leur voix célèbre le courage, Ft le fils d'Apollon partage L'immortalité des héroy. {Ho?}images poétiques ^ tome i»!*, page lOS,') LA RENAISSANCE DES LIS. TotJT s'embellit dans la nature ; Le doux printemps est de retour : De la France heureuse parure , Lis, renaissez à votre tour. Long-temps battus et courbés par l'orage. Brillez à nos yeux satisfaits ; Tel le soleil . en sortant d'un nuage , Nous fait mieux sentir ses bienfaits. De votre tige renaissante Tous les Français sont léjouis ; Votre blancheur éblouissante Nous peint bien l'âme de Louis. Votre calice à nos désirs s'entr'ouvre Et répand vos parfums naissans. C'est notre roi qui reparaît au Louvre, Ouvrant son cœur à ses enfans. Lis , que le respect environne , Symbole de la majesté. De Louis ornez la couronne , Parez le front de la beauté. Fleurs d'innocence , ah ! devenez l'emblëme Des Français galans troubadours; Efnl)ellissez l'éclat du diadème Et servez d'aigrette aiix Amours. (EtrejiJics du lisj dédié à Madame la ^"ucKeise d'Angoulêine j chez Rosa.) )3* 19^ JAC Che\'alier de la légion d'honneur , sous le roi j on ne sait trop pourc[uoi j on présume même que c'est une erreur de nom. JACQUES JUGE. Avocat, comme on n'eft voit gutre ; Avocat , comme on n'en voit pas. Ce n'est que par des injures qu'il se fait connaître. Il outrage indignement Napoléon dans les fragmens d'un poëme composé sous son règne j brochure in- 12 de seize pages. Paris , chez Le Normant 5 avec cette épigraphe : Paucos servitus y Plures servitutein lenent, S EN Cl). Comme Napoléon revient il le loue , et outrage le roi , «u'il avait loué dans la brochure précédente. ( Du gou^er- ^erncment de Louis XVIII ^ ou les causes de la journée du 20 mars 181 5. Paris, chez Plancher. Brochure iii-8° d« trente-deux pages. ) Tous les morceaux suivans sont écrits par M. Jacques Juge, et imprimés. Mortel audacieuv que le vice dépare, Fait pour régner despote ou pour ramper esclave; Infatigable, vil , souple , fallacieux , Et cruel par principe autant qu'ambitieux ; Perfide en ses bienfaits , ivre de tyrannie , A son ambition devant tout son génie ; Coupable en ses desseins ; fourbe en tous ses discours; Ennemi des vertu» qu'il affecta toujours; IVé d'un sol étranger , misérable insulaire, 11 ne sent pas pour toi ce qu'on sent pour sa mère En flattant le despote , on le hait en silence. On n'aime pas toujours l'idole qu'on enceosç. Rome sacrifiait à ses dieux ennemis. Vous louez le tyran qui vous tient asservis : On encensa Néron , on encensa Tibère, On flatta de Cromwel le pouvoir arbitraire; Mais on aima Trajan , Marc-Aurèle , Titus , Et la postérité célèbre leurs vertus Mais le masque imposteur mis sur la vérité Tombe aux regards vengeurs de la postérité...... JAC 197 Enfans de la patrie y allez sur ce rivage (l'Angleterr©) Conquérir du bonlieur le plus piécieux gage : , C'est le fils de nos rois , instruit par ses malheurs , Qui , pour régner sur nous , veut régner sur nos cœurs^ De sa royale main il séchera nos larmes , Et saura mettre un terme à nos longues alarmes. ( Extrait de la première brochure indiquée, ) < Le mécontentement général étail à son comb^e ; lia France gé- missait sous le pouvoir absolu du monarque que ses ennemis lui avaient imposé. Napoléon paraît, et nous sommes libres ! Quoi! les. Fiançais avaient murmuré contre le gouvernementde Napoléon, et des phalanges étrangères sont venues lui arracher le sceptre, pour la remettre entre les mains d'un Bourbon qu'ils avaient proscrit! Français, devicz-vous recevoir un maître de la m^in de vos ennemis? Et quel maître ! Son génie , resserré dans les bornes étroites des pré» jugés gothiques dont il était encore imbu, ne le rendait-il pas inca- pable de vous gouverner? Il avait été malheureux; mais il est des hommes pour qui les leçons du malheur deviennent inutiles , quand, la prospétilé commence à leur sourire. Il parut sur notre rive avec un cortège de personnages burlesques, dont les corps étiques sem-- IJaient faire croire qu'ils étaient débarqués pour porter la famine en- France , et leurs costumes grotesques n'étaient pas moins ridiculea que leurs prétentions^ » Les premiers pas de Louis sur le sol français furent marqués pae les traits du despotisme le plus révoltant. Il osa humilier la natiou eu proscrivant la cocarde et le drapeau tricoloie qui lui étaient cher» depuis si long-temps; ils étaient les signes de sou afi'ranchissement et les témxiins de vingt-cinq années de gloire ! La couleur blanche- fut substituée ; signe servilc, et qui ne lui rappelait aucun graudj souvenir ! » Louis refusa avec un dédain des plus insultans, la couronne que les habilans de Paris lui offrirent eu entrant dans leur ville , parce qu'en montant sur le trône oii régnaient ses aïeux, il rentrait, di- sait-il, dans son héritage; comme si, un trône pouvait être une pro- priété, et la propriété d'un seul homme ou d'une famille ! Jusques à quand osera-t-ou traiter l'espèce humaine comme un vil troupeau, d'esclaves !..... Combien de temps encore les rapides progrès des lu- mières éclaireront-ils en vain les hommes sur leurs véritables et im- prescriptibles droits ! Un Isone peut-il être héréditaire quand le- peuple, toujours souverain, ce.sse de le vouloir? Et la famille de» Bourbons n'était-elle pas exclue de celui de France par les constitu- lious françaises? » ( Extrait de la seconde brochure indiquée.') ipS JAU JADIN (Louis ). Compositeur dramatique ; professeur de piano et du conservatoire 5 gouverneur de la musique des pages, en i8i4' Le 9 ventôse an:i, fut représenté au théâtre National : Allshelle ^ ou les crimes de la féodalité ^ pièce en trois actes , de Desforges , musique de Jadin. Le Siège de Thionville ^ même année, musique du même. Hommage rendu à S. M. l'archiduchesse Marie- Louise , impératrice des Français et reine d"* Italie , scène imitatrice pour le piano. Prix:6fr. Aux deux Lyres. (1810.) JjB Serment français •, paroles d'A. Jadin , musique de L. Jadin , dédié à M. le duc de Gramtnaut , chaulé sur le théâtre Feydeau , le G juin i8i4i devant LL. AA. KR. Mgr. le duc de Berry et Mgr. le duc d'Orléans. Prix : 3 li>-. Chez la veuve Decombe. JACQUINOT. Baron d'empire; général de division, le 26 octobre i8i3; commandant de la légion d'honneur , nommé par l'empereur ; grand -officier de la mênie légion , nommé par le roi , lo 23 août i8i4 ; et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. JAUBERT ( François ), né le 3 octobre 1758. Juris- consulte ; professeur en droit à l'université de Bordeaux; colonel des gardes nationales j premier officier municipal de Bordeaux j notable national \ tribun ; inspecteur géné- ral des écoles de droit ; conseiller d'état ; gouverneur do la banque ; et enfin, chef de légion de la garde nationale, sous l'empereur; conseiller à la cour de cassation, sous Louis XVIII , et» 1814 j directeur des contributions indi- rectes , sous Napoléon, en »8i5. JAUCOURT ( Arnall-François ) , né le i4 novembre 3767; maréchal de camp; commandant de garde natio- nale ; député à l'assemblée législative; tribun; membre du sénat conservateur, le 8 brumaire an la ; comte d'eni-. pire; commandant de la légion d'honneur. Le 1er avril il fut un des cinq membres composant la commission char-« gée du gouvernement provisoire. Ministre d'état j composant le conseil de sa majesté JAY 199 JAY. ( A. ) Nous ne connaissions M, Jay que comme prosateur , lorsqu'il nous est tombé sous la main des vers de sa façon , et des vers louangeurs, II. parle : ô pouvoir d'un grand homme ! Les arts fleurissent à sa voix ; Les beaux jours d'Athène et de Rom© Renaissent encore une fois ; Le bronze et le marbre respirent ; Les Français sur la toile admirent Les triomphes de leurs guerriers j Et, pleins d'audace et de génie, Les nourrissons de Polymnie Vont cueillir d'immortels lauriers. Reviens, Napoléon t'appelle : Qui peut méconnaître la loi? Lorsque des héros le modèle Abaisse son front devant toi ? Sors de tes demeures funèbres ; L)n jour pur succède aux ténèbres Qui te dérobaient à nos yeux; Tu reparais , la tolérance , La paix et la douce espérance Précèdent tes pas glorieux. Voilà par quels nobles services S'obtient le droit de gouverner; Voilà sous quels heureux auspices ^ Napoléon , tu vas régner! Retentissez , chants d'allégresse ! Que nos transports et notre ivresse Au monde apprennent notre choix \ Le ciel lui-même vous inspire , Français, le sceptre de l'empire Appartient au vainqueur des rois. ( Ode sur le couronnement de ^empereur Napoléon.* Almanach des Muses de 1806^ P^ge 1.) Il existe encore de M. Jay des stances sur la campagne de S. M. en iJ3o5 ( même Almanach^ 1807 , page 40 5 ^t une ode sur la naissance du roi de Piome. ( Hommages, poétiques^ tome 2 , page 2 56. ) 1100 JAY M. Jay est un âes collaborateurs du Journal de Parisy et tous ses articles, quand il les signe ^ sont signés N. «Après vingt-cinq ans de troubles et de malheurs inou'ù , Ja France respire enfin sons un gouvernement libéral et paternel; les sources de la prospérité nationale sont ouvertes ; tous les citoyens ^ lieureux et paisibles sous la protection des lois, peuvent se livrer sans crainte à des travaux utiles; l'agriculture fleuri i dans nos campagnes, l'abondance et la sécurité régnent dans nos villes, les espérances le» mieux fondées embellissent Tavenir; les liens d'amitié et de famille ne sont plus affaiblis par les défiances, les soupçons , les terreurs; enfin tout annonce aux Français le terme des calamités inséparables des grandes révolutions. Quel mauvais génie vient aujourd'hui trou- bler tant de félicités! quel peut être l'espoir de cet é^ra/z^erZ/a/Jrt/^ coupable de tous les maux qui nous ont accablés depuis quinze ans ; coupable surtout d'avoir attenté k la liberté publique , et courbé la France sous le sceptre de fer du plus odieux despotisme V « Tant que , sépai é du reste de l'Europe , et confiné dans une île de la Méditerranée, il ne présentait aux Français qui avaient eu le mal- heur de vivre sous ses lois que le spectacle de l'ambition déchue et de la fjlie impuissante , un sentiment de resppct pour soi-même et de pitié peut-être trop généreuse pouvait étouffer le reproche et rete- nir le cri de l'indignation ; comme il y avait peu de courage , il y avait peu de mérite à l'attaquer : mais aujourd'hui qu'il ose pénétrer à main armée sur notre territoire, aujourd'hui qu'infidèle à ses pro- messes, aux traités les plus solennels , il nous apparaît comme le spectre sanglant de la tyrannie , chaque Français se doit à lui-même» et doit à sa patrie de manifester ses vrais sentimcns , et de se rallier autour du tione constitutiouDel j, seule garantie du repos et du bon- heur de la France. wQulI est donc la classe d'hommes qui pourrait désirer ie retour d© Buonaparte? Sont-ce les pères de famille dont il décimait lesenfansj les citoyens industrieux dont il arrêtait les travaux; les habitans des campagnes soumis à desîmpots arbitraires, et les braves défenseurs de la patrie dont il usurpait la gloire, et qu'il exposait saus remords. à la rigueur dévorante des hivers plus terribles que le fer de l'ennemi ! V On lit , dit-on , sur ses drapeaux, cette inconcevable devise : la liberté^ la gloire et la paix. La liberté } il en fut l'assassin ; la vic- toire ! ses fautes et [a fureur de son ambition ont amené l'étranger dans la capitale même de la France ; la paix ! il n'a vécu que pour la guerre et par la guerre. Combien de fois n'a-t-il pas repoussé la paix qui est l'objet de tous nos vœux! et par quelle dérision amère nous parle,-t-il de paix au moment uiêoiQ où il nous mçuace de toutes les. iipriçins. de la guerre civile î JAY 201 » Et S) nous tlétournons les yeux de cet insensé pour les fixer sur le ^ouveinement légitime que le ciel nous a donné dans sa miséricorde, quels puissans motifs u'y trouverons-nous pas de le défendre contre toutes les attaques! Un roi éprouvé par le malheur est remonté au trône de ses pères, et la clémence et la paix se sont assises à ses cotés. Une charte protectrice de toutes nos libertés est le premier bienfait de son retour. Ses paroles consolantes ont réconcilié tous les Français avec eux-mêmes ; et si quelques voix imprudentes se sont élevées contre sa volonté sacrée, elles se sont perdues dans le concert Bnanime de bénédictions qui ont proclamé l'oubli du passé, la àécu- lité du présent et le bonheur de l'avenir. «Que l'Europe soit attentive à ce qui se passe aujourd'hui en France. Ce sera une grande leçon pour les peuples et pour les rois. A peine la nouvelle du débarquement de Buonaparte est-elle connue , que Louis le Désiré s'empresse de convoquer les fidèles repiésentans du peuple. C'est la nation qu'il appelle au secours de la monarchie contre le despotisme. Il sait que la nation et le roi n'ont point d'in- térêt séparé, que leur destinée est commune, et que, réunis, ils peuvent braver , non seulement les tentatives d'un aventurier, mais les efforts combinés de tous leurs ennemis extérieurs. » Jusqu'au moment où Buonaparte a été déchu, et même peut-être jusqu'à celui où il a renoncé pleinement et librement à l'autorité dont il avait fait un si terrible usage, on a pu sans honfc obéir au chef de l'état; mais il a brisé lui-même tous les liens qui existaient entre lui et les Français ; il a délié l'armée du serment de fidélité qui l'attachait à ses drapeaux. Nos braves militaires ont prêté un nouveau serment. Ils sont attachés par des nœuds indissolubles à la patrie et au roi» Ces guerriers, pleins de courage et de loyauté , dont les mémorables exploits ont forcé l'Europe àl'admiratioD^né comptent dans leurs rangs ni lâches, fai traîtres. Ces représentans de l'honneur national forment autour du trône un rempart inexpugnable contre lequel viendront se briser tous les efîorts de la malveillacce et de la trahiiou. » ( Journal de Paris , du lo mars 181 5. ) as acheté notre tardive délivrance! » Isous jugeons toujours d'après les événemens. L'empereur a brisé le joug de plomb qui chaque jour s'appesantissait davantage sur nous; et niainteuant nous trouvons cela tout simple et tout naturel. La iiiême chose arriva à Christophe Colomb lorsqu'il eut découvert le Kouveau-Monde. » INÎais qu'on pense à ce qu'il a fallu de force d'âme et de décision pour sortir d'une île de la Méditerianée, se jeter avec douze cents Lommcs h l'une des extrémités de la France, et arriver à Paris avec la rapidité de l'éclair. L'histoire plus équitable dira qu'il n'y avait que loi qui , sans guerre civile, pût concevoir et achever cette grande cntrepiise. Il est encore le seul homme qui puisse fonder la libeité publique en France » La constitution est maintenant dans toutes les têtes, parce qu'elle se réduit à un petit nombre d'idées raisonnables. La sûreté des per- sonnes et des propiiétés , l'égalité des droits, la liberté dépenser et d'écrire , la représentation nationale assurée , l'inviolabilité du chef de l'état, la responsabilité des ministres , voilà à peu près tcut ce que noas désirous. La dynastie de l'homme à qui nous serons re- devablei de ces avantages sera éternelle. V Alors ce serait bien en vain que les puissances étrangères vou- draient nous faire la guerre. Elle n'aurait aucun but. JNous sommes tranquilles chez nous; et le peuple français a un sentiment trop profond de sa force et de sa dignité pour souffiir l'intervention de l'étranger dans ses affaires intérieures. Aucun prétexte ne pourrait la justifier. La nation et le gouvernemtnt veulent la paix; mais iU veulent surtout la liberté. » {Journal de Taris , du 7 avril 181. 5. ) M. Jay est aujourd'hui membre de la chambre des reprcsentans. JEAN-BON-SAINT-ANDRÉ , né à Montauban en 1749) d'une famille protestante , et mort il y a peu d'années à Mayence. Jean-Bon-Saint-André lit ses études chez les jésuites de Montauban . On sait que les pères de cette société avaient une sagacité merveilleuse pour pénétrer le mérite naissant de leurs élèves j charmés de la vivacité d'esprit du jeune Jean-Bon , ils lui prodiguèrent tontes sortes de soins et de caresses pour tâcher de le gagner j dans l'espoir de 1© JE A 2o3 faire changer un jour de religion , et de l'attirer dans leur ordre. Le père du jeune homme rompit toutes ces mesures , en faisant partir inopinément son fils pour Bordeaux , où il fut embarqué sur un \aisseau marchand qui partait pour l'Amérique. Le commerce de mer parut d'abord complaire à l'imagination ardente de notre jeune marin , parce qu'il lui offrit l'occasion continuelle d'augmenter ses connais- sances et de satisfaire son avide curiosité ; mais trois nau- frages qu'il essuya dans l'espace de peu d'années , et qui lui firent perdre tout le fruit de ses épargnes , le détermi- nèrent à renoncer à un métier où les avantages incertains de la fortune étaient achetés au prix des plus grands dan- gers. De retour à Montauban , sa patrie, il consacra ses loisirs à l'étude 5 les charmes de son esprit , relevés par la lecture des grands écrivains , lui valurent une place de pasteur de l'église réformée. Député de la convention nationale , c'est alors qu'il s'écria : iis ensemble les moyens les plus propres pour acrélérer la perte des tyrans. Soyez assurés que le fer que je porte ne servira jamais qu'à combattre les rois et défendie les droits du peuple. » Grand-officier de l'empire; maréchal d'empire, ayant tous les honneurs attachés à ce titre par l'empereur. Ordre du jour. Soldats , I/empereur Napoléon a abdiqué le trône impérial, et il se retire à l'île d'Flbe avec une pension de six millions. Le sénat a adopté une constitution qui garantit la liberté civile, et assure les droits dn monarque. Louis-Stanislas-Xavier, frère de Louis XVI, est appelé au trône par le vœu de la nation française, et l'armée a manifcslé le même sentiment. L'avènement de Louis XVIII est la garantie de la paix. Enfin , après tant de campagnes glorieuses, tant de fatigues et do blessures honorables, vous allez jouir de quelque repos. Louis XVIII est Français ; il ne sera pas étranger à la gloir*- dont les armées se sont couvertes. Ce monarque vous accordera les rùcom- J 0 U 207 ppnses que vous avez tnén'tées par de longs services , par des actions «i'écjat et par des blessure?. JuroDsdonc obéissance et fidélité à Louis XVIII, et arborons la COCARDE BLANCHE, en signe d'adhésion à un événement qui arrête l'effusion du sang , nous donne la paix , et sauve notre patrie. Le présent ordre sera lu par MM. les chefs de corps à la tète dc3 troupes assemblées. Au quartier-général à Rouen , le 8 avril 1814. Le maréchal de l'empire , coinmandanL supérieur de la i5e division , J 0 u R D A N. Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le jer juin i8l5. Ordre du jour. Les troupes stationnées dans la i5e division militaire sont pré- venues que M. le maréchal de France comte Jourdan , gouveiueui de la division , est arrivé hier \ Rouen. M. le maréchal gouverneur est persuatlé que la tentative insenséa de Buonaparte, dont les troupes ont été instruites par la proclama- tion et l'ordonnance du roi , qui leur ont été adressées hier, aura excité parmi elles la plus profonde indignation. Celui qui , aprës avoir abdiqué lorsqu'il était entouré de son armée, vient maintenant à la tcfe d'une poignée d'hommes avcclo projet d'armer les Français contre les Français, est un ennemi pu— ï)lic. Son entreprise ridicule tend à livrer la patrie aux horreurs do la guerre civile, et à ramener les troupes étrangères sur lo tervî- îoire français. Le roi, plein de confiance dans la bravoure et la fidélité de son armée, confie au courage des troupes l'intérêt des familles, le déoôt sacré de la constitution , le salut du trône et l'honneur de Ja patiic. îfous répondrons à cette honorable confiance. Nos sermens nous lient au roi, l'honneur nous commande d'y être fidèles , la reconnaissance nous en fait un devoir. M. le maiéchal-gouverneur, qui connaît Is bon esprit dont sont animés les régimens stationnés daus la division, est convaincu que dans cette circonstance ils s'empresseront de mani • fester de la manière la plus énergique leur amour et leur dévouement pour le roi et pour la patrie. Fait au quartier-général , à Rouen, le 10 mars i3i5. L& maréchalde France , gouverneur de la iSo division Sisné J o u R y 4. y. 2o8 JOtJ I/C maréchal de France^ gouverneur àe la i5e division militaire , les officiers généraux , officiers d'état-major , inspecteurs et sous- inspecteurs aux revues , commissaire ordonnateur et commissaire des guerres de cette di vision ^ au roi. Sire , La France heureuse sous le gouvernement paternel do V. M« , libre par une constitution cju'elle tient de votre sagesse , repousse de son sciu l'homme sous le despotisme duquel elle a gémi si long-temps. Si, dans toutes les circonstances, les militaires français ont été les modèles de l'honneur, combien dans celui-ci il leur sera doux de remplir les devoirs que l'honneur leur impose. Oui, Sire, nous sommes prêts à verser tout notre sang pour la défense du trône et de la patrie. Daignez en agréer l'assurance, et permettez-nous d'y joindre celle de notre fidélité inviolable et de aoite. dévouement sans bornes. Au quartier-général , à Rouen , le lO mars i8i5. Signés comte JoB^DAI^ , maréchal de France^ etc. etc. Pair de France , nommé par l'empereur, le 4 juin i8i5, JOURNU-AUBERT. Sénateur le 4 nivôse an 8, comte âe Tustal \ commandant de la légion d'honneur ; censeur de la banque, nommé par l'empereur} pair de France nommé par le roi , le 4 i"ii^ i8i4> 11 n'a point été nommé pair de France par l'empereur, vu qu'il est mort le 29 janvier 181 5. JOUY (de). Membre de l'institut } auteur draraatico-lyri- que; auteur de jeux de cartes pour l'amusement des (Feuilleton delà Gazette de France i) du 8 avril i8t4) Aussi M. Jouy fut-il nommé par l'empereur commissaire impérial près le théâtre Feydeau, en remplacement de son aimable collègue et confrère M. Vincent Campenon. JURIEU. Officier de la légion d'honneur; chef de la i^e division du ministère de la marine , nommé par l'empereur; conseiller d'état, service extraordinaire, nommé par le roi, 4 juillet 1814. JUSSIEU (de). Chevalier d'empire, membre de l'institut et de la légion d'honneur. M. de Jussieu a les mêmes qua- lités changeantes de son mobile confrère le chevalier Cu- vier ; mais il est loin d'avoir obtenu les mêmes titres , em- plois, et revenus par consé » Le roi veut que la paix soit pour le peuple un bienfait réel , et pour l'armée un repos honorable. Il veut que la Iranquillilé publique 6oit maiutenue ; que les propriétés particulièi es soient garanties; t|ùe les autorités , investies de sa confiance , soient respectées; que le recouvrement des impôts soit assuré ; que tout rentre enfin dans l'ordre > et que sa sollicitude pour ses sujets soit payée de retour et de reconnaissance» «Magistrats, chefs, liabitaus et militaires, observons ponctuel- lement ce que nous prescrit cette volonté sacrée; réunissons-nous, et ne Taisons qu'une même famille, ayant le même père; n'ayons, comme notre roi si désiré, qu'un môme vœu, le bonlicur de la France, et donnons tous à S. M. les preuves les plus vraies et les plus signalées de notre amour, de notre fidélité et de notre respect pour sou auguste personne. » Au quartier-général à Strasbourg , le 8 juillet i8i4. » Le maréchal et pair de France, gouverneur de la ciriqiiitme division militaire , Signé KELLERMAriN , duc de Valmy. KELLERMANN. Fils du précédent; comte d'empire; général de division nommé par l'empereur, le 5 juillet iboo, ce qui fait nécessairement supposer qu'il avait servi la répu- blique; commandant la cavalerie de l'armée mise sous les «rdres de M. le duc de Berry. (Ordre du jour^àu \5 mars iPï^/! '^rsnd-officier de la légionj nommé par l'empereur; LAB 217 grand- cordon de la même légion , nommé par le roi ( le 23 août 1814); chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis , rentré de nouveau au service de l'empereur (mai i8j5) ; pair de France le 4 juin suivant. KLEIN. Gouverneur du palais impérial de Trianon , ad- mis au sénat le 14 août 1807, et à la chambre des pairs du roi le 4 juJn i8i4î grand-officier de la légion d'honneur par l'empereur 5 chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis y le 27 juin i8i4'< LABBEY DE POMPIÈRES, LABORDE, LAHARY, LAJARD, LALLOUETTE, LAUR, LECOUSTURIER D'ARMENOU VILLE, LEFAUCHEUX, LEFEUVRE, LEHIRE, LEMARCHANT, LEMOTHEUX -DAU- DIER , LEZURIER, LOUVET, LUCAS , etc. , etc. , etc. Membres du corps législatif, de la chambre des députés , ayant prêté serment à l'empereur, au roi, quelques-uns même à la république , serment qui a valu à plusieurs de ces messieurs des rubans et des places. En général on peut joindre à ceux que nous avons nommés déjà , les trois quarts du reste de ceux qui composaient la chambre des députés , les trois quarts du quart restant , et la moitié de ce quart. D'après notre calcul , cela fait deux de ces messieurs qui restent sur la totalité, et qui n" ont jamais voulu varier dans aucune circonstance. Nous ne les nommerons pas, afin de ne décourager personne. LABÉDOYÈRE (Charles de). Colonel , chevalier de la légion d'honneur, nominé par l'empereur; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ; nommé par le roi colonel du 7e, régiment d'infanterie de ligne , dit régiment d'Orléans. {Almanach royal àe i8i4eti8i5 , page 486.) « Soldais de tous les régimens,- écoutez notre voix; elle exprime i'ainour de la patrie. Reprenez vos aigles , accourez tous vous joindra à nous. » L'empereur Napolé^'D mairhe à notre ^''e , '>) ncf a lentlunotr^ 3i8 LAC cocarde. Ce signe 3e la liberté atteste que votre gloire ne sera plus oubliée. » Camarades, vos faits d'armes étaient méprisés ; des monumens (levaient apprendre aux siècles à venir vos victoires,ils étaient inter- rompus ! Notre légion d'honneur, qu'était-elle devenHue? Le der- nier ordre de l'état. » L'empereur Napoléon n'a pu supporter votre humiliation. Pour la serondefois, au mépris de tous les dangers, il traverse les mers; pour la seconde fois il vient réorganiser notre belle patrie, il vient lui rendre sa gloire. « Camarades ,pourriez-vous l'avoir oublié? Vous qu'il a si souvent conduits^ lavictoire! Accourez-tous ; queles enfans viennent se join- dre à leur père ; il connaît vos besoins , il sait apprécier vos services. » Soldats, avec lui vous trouverez tout, considération , lionneur , gloire; hâtez-vous, venez lejoindre des frères, et (^ue la grande famille se réunisse. » Le colonel du 7". régiment, Cri. de Labédoyère. {^Journal de l'Empire^ du 2 1 mars 181 5 ). M. le comte de Labédoyère est nommé , par décret impé- rial du 4 jui" 181 5, pair de France. L'on sait la conduite qu'il tint dans cettecliambreetla manière avec laquelle deux membres furent obligés de le traiter pour lui imposer silence. LABOUILLERIE. Baron d'empire ; membre de la légion d'honneur , nommé par l'empereur 5 trésorier du domaine extraordinaire de la couronne; maître des requêtes , service ordinaire près la section des finances ( ALmariachs ivipé- Tiaux')\ maître des requêtes ordinaire ^ nommé par le roi ( le 4 juillet 181 4) ; intendant du trésor de la liste civile. LACEPÈDE ( Bernard-Gerniain-Etienne). Auteur de V Histoire naturelle des reptiles et des animaux sans verte* bies. Il serait difficile de dire à quelle aile du moulin po- litique M. Lacèpède n'a point prêté serment. Directeur du cabinet du roi au jardin royal des curiosités naturelles et des plantes étrangères , avant la révolution , il avait reçu de Louis XVI le cordon de Saint-Michel ; il fut ensuite mem- bre et président de la première assemblée législative. Au nom de l'institut , M. Lacèpède porta la parole , et félicita le conseil des cinq cents d'avoir rendu le sublime décret c^ni ordonnait d'aller, tous les ans, processionnellement , au champ de Mars , jurer haiiie à la royauté. Sous le rapport àe Lac 21Ç ^ accolade fraternelle que reçut M. Lacépède, et du serment, nous pouvons lui donner un second certificat de revirement. Admis au sénat ^ le 3 nivôse an 8 ; grand-aigle de la légion d'honneur j ministre d'état^ bénéficier de la sénatorerie de Paris ^ grand -chancelier de la légion d'honneur, etc.; nommé par le roi pair de France, le 4 juin 1814 j enfin grand-maître de l'université , nommé par l'empereur (mai i8i5 ) ; chancelier de la légion d'honneur ( i3 mars i8i 5) ; pair de France C4)i^i" i8i5). C'est M. Lacepède qui a dit que la conscription n'enlevait que le luxe de la population , et qui, parlant des conscrits , ajoutait froidement : « Parvenus à l'âge où l'ardeur est réunie à la force, ils trouveront dans l'exercice militaire des jeux salutaires et dts délassemens agréables. » {Moniteur à\i 16 mars 1812.) N.B. Il a été nommé grand-maître de l'université; mais il n'a pas accepté. LACRETELLE ( Charles). On sait a^^sez dans quel es- prit M. Charles Lacretelle écrivit son précis de la révolu- tion , soi-disant impartial. L'empereur y est loué , et M. Lacretelle , en mille circonstances différentes , ne ba- lança jamais à montrer son zèle pour lui ; aussi l'empereur donna-t-il son agrément pour le choix que l'institut avait fait de M. Lacretelle. D'historien il devint censeur impé- rial. Voici maintenant comment M. Charles Lacretelle tailla sa plume , le 1er avril 1814. « Les conquérans n'étaient point encore assez haïs ; le ciel a per- mis les trop longs succès de Buonaparte pour en inspirer à jamais l'horreur : il a voulu que ce conquérant n'eût rien de semblable à ceux qui avaient ébloui la terre en l'épouvantant. Il lui a donné l'ha- hileté militaire , mais sans éclat de bravoure personnelle ; une activité prodigieuse, mais sans but; une volonté indomptable, mais sans dis- cernement. Tous ses désastres, tous les opprobres dont il est abreuvé, sont nés des mêmes causes qui avaient produit ses triomphes. Ni les faveurs les plus inouïes de la fortune; ni les plus terribles leçons du malheur ; ni la confiance d'une nation qui , tourmentée d'une effroya- ble anarchie, espérait trouver avec lui du repos; ni les conseils d'hommes éclairés qui voulaient lui montrer la véritable gloire ; ni le dévouement de valeureux guerriers, rien n'a pu adoucir le carac- tère du soldat coiss , rectifier son esprit faux , élever son âme cor- 220 LAC rompue. Si l'on est confondu de son obstînatioft à faire périr lej hommes, on ne l'est pas moins de son obstination à vivre. » Il nous a montré ce qu'est l'égoïsmc dans un cœur inhumain. Jamais il n'a pu se naturaliser parmi les Français. Etait-il un Fran- çais celui qui , placé sur un trône qu'embellissaient la bonté, la grâce et la galanterie de nos rois, fut toujours insultant pour les femmes, et qui les raillait avec rudesse sur le déclin de leur beauté? Etait- il un Français celui qui n'a jamais rien donné qti'avec l'intention d'avilir? celui qui abusait lâchement de sa puissance pour adresser , du milieu de sa cour, des paroles infamantes à un administrateur modéré, à un juge intègre, à un brave militaire? Mais quoi! il in- .«iulte jusque dans son camp nos guerriers admirés de toute l'Europe ! Quel torrent d'invectives dans ses bulletins! Dès qu'il a commis une faute militaire , il clioisit au hasard le nom d'un général pour l'eu accuser ; il invente des fables qui ne sont crues de personne : à l'en- tendre , c'est l'éfourderie d'un caporal qui , en faisant sauter un pont, a causé h la France le plus grand revers qu'elle ait essayé ! » 11 ne sait placer ses meilleurs généraux qu'à des postes de sacri- fice. Vingt fois il fait marcher par des chemins impraticables, par la saison la plus dure , avec une impitoyable célérité, l'élite et même la masse de son armée. Pendant ce temps , deux ou trois généraux restent chargés de défendre des postes impovtaus contre des forces liorriblement disproportionnées; il tait, pour dissimuler un échec, les actes de labiavouie la plushéroïque, et c'est souvent l'eunemi qui nous les a fait connaître. » Quel caractère sauvage dans sa prétendue grandeur ! Quelle gau- cherie dans sa magnificence ! Quel contraste avec le noble et tou- chant tableau que nous ofTreut les deux souverains qui sont de* venus en un jour les alliés du peuple français! Buouaparte voulait occuper tous les palais de l'Europe. Ces monarques n'entrent pas dans le palais du roi de France absent : un simple appartement leur suffit. Depuis que la maison de Lorraine c «lonné l'exemple de cette sim- plicité qui décore si bien le trône, l'alliance des peuples et des rois est devenue plus intime. Nous savons aujourd'hui pourquoi ces sou- verains sont aimés; il nous tarde de voir cet empereur d'Autriche qui a si bien concouru à leurs vues généreuses, et d'adoucir pour lui , s'il est possible, les peines que notre délivrance coûte à son cœur. Pourquoi ne parlerions-nous pas devant ces monarques amis du nôtre, le langage d'amour dont le tyran nous avait fait perdre la douce ha- bitude ? C'est aujourd'hui le jour de réunion de la grande famille européenne. Par quels bienfaits l'inépuisable magnanimité de l'em- pereur Alexandre ne signale-t-elle pas ce jour ? Deux cent mille de nos compatriotes qui vont être rendus à nos embrassemens ! Jamais fiouverain fit-il à un roi son ami un présent d'une telle magnificence? » Le même contrat qui va nous tendie le repos, va uuue ramener à LAL 221 cette liberté dont nous avions si imprudemment passé les limites , et dont le fyian le plus fourbe n^avait plus laissé aucun vestige daus nos institutions. Point de garanties avec celui qui se jouait de tous leS traités, de toutes les promesses. L'esprit de concorde a dicté les garanties , celles qui vont confondre dans un même sentiment fous le» partis éteints, et noius pourrons Voir encor refleurir la liberté publique .Sous l'ombrage sacré du pouvoir monarchique. » Aussi M. Lacretelle fut-fl nommé censeur royal , le 24 octobre 1814. Il existe encore , enfoui dans la Gazette de France , du o mars 181 5 , une petite diatribe dans le goût de la précér cédente 5 nous y renvoyons nos lecteurs, en leur rappelant que M. Charles Lacretelle avait été décoré, par l'empereur , de l'ordre de la réunion , et que , dans son discours de réception à l'institut , s' extasiant sur les travaux bienfai- fansj les lois , les institutions , les ouvrages à.Q Napoléort le Grand ^ il avait ajouté : « Les gens de lettres reçoivent autant d'inspirations gue de bient- faits sous le règne d'un monarque qui a créé plus de mouumens qu'Auguste dans le temps où il remportait plus de victoires que Jules-César. » (Voyez VO rais 071 funèbre de Buonaparte , 5e. édition. ) LAFORET (de). Comte d'empire; grand-officier delà légion d'honneur, nommé par l'empereur; grand -cordon de la même légion , nommé parle roi (20 août 181 4); am- bassadeur prè« S. M. catholique ; conseiller d'état , nommé par l'empereur; conseiller d'état, service extraordinaire, nommé par le roi (11 juillet 1814 ) *, il avait été nommé par le gouvernement provisoire commissaire aux affaires étrari- gères. ( Journal des Débats , du 5 avril i8i4' ) LAGRANGE. Voyez Grange. (Marquis de la ) LALANDE. Fameux astronome, qui composa dans la révolution un dictionnaire des athées , où il mit lui-même s£»u nom , et écrivit dans les journaux des articles en faveur de V athéisme. Il n'en fit pas moins, à la tête de l'institut , lora du couronnement de l'empereur , un discours au pape , 222 L A M sur les avantages et le bonheur qu'avait produits la religion chrétienne. ( Moniteur. ) LALLEMANT (les frères). Barons d'empire. L'un fut nommé par le roi commandant de la légion d'honneur , le ^3 août 18145 *°"^ deux reçurent la croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (20 aoiit i8i4)- Le Journal des Débats ^ du 12 mars 181 5, donne le détail de leur con- duite 5 ce qui valut à l'un d'eux le titre de lieutenant géné- ral ( Décret du 3o mars i8i5) ; et celui de pair de France. ( Décret du 4 juin suivant. ) LALOY (Pierre-Antoine), de la Haute-Marne. Mem- bre de la convention j en était président, lorsqu'une dépu- tation y apporta les dépouilles du temple élevé à saint Rock et à son chien. « Citoyens , dit le président , vous ne serez plus dupes de votre patron ; mais , fidèles comme son com- pagnon , vous resterez inviolablement attachés à la républi- que.33 ( Moniteur du 2 frimaire an 2.) N'était-ce pas traiter toute la députation corameunchien ? Depuis, M. Laloj a été tribun consulaire et membre de la cour impériale des prises. LAMARTILLIÈRE. Sénnteur-pair , le i4 nivôse an 9 j grand-officier de la légion d'honneur ; bénéficier de la sé- natorerie d'Agen ; ^ipair^ sénateur ^ le 4 j"in 1814 > nommé par le roi. LAMBERT. Ancien conseillerauparlementde Paris; ba- ron d'empire ; membre de la légion d'honneur j préfet du dé- partement d'Indre et Loire , nommé par l'empereur ; maître des requêtes ordinaire , nommé par le roi. ( 4 juillet 181 4-) LAMBRECHT. Belge d'origine, ancien professeur de droit à l'université de Louvain , commissaire du directoire exécutif près le déparlement de laDyle, nommé ministre de la justice par le même directoire , sénateur , depuis le 3 nivûse an 8 jusqu'au 8 avril 18 14 inclusivement. Il fut, dans cet espace detemps, nommé comte d'empire ; commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; et le 6 avril 1 8i 4, après avoir signé la déchéance de Napoléon, u il appela » Louis-Stanislas-Xavier de France et tous les autres mem- » bres de la maison de Bourbon au trône de France. y> ( Ex- trait des registres du sénat conservateur.) C'est lui qui fut chargé de rédiger le considérant de la nouvelle constitution. {^Journal des Débats^ du 4 avril 1814.) Ce n'est donc pas la faute de M. Lambrecht si on ne le vit pas siéger dans la chambre des pairs. LAMETH ( le comte Alexandre de ). Nous ne dissimu- lons pas l'embarras que ce nom nous a donné ; nous n'étions pas certain que M. Alexandre de Lametb , qui avait sous le roi le titre de comte , fût le même qui , sous celui de baron , quand le Piémont faisait partie de la France, a été préfet du Pô. Le temps nous manque pour éclaircir ce fait. Cette in- certitude n'empêchera nullement M. le comte Alexandre de Lameth d'être admis dans notre société , sur la foi de deux sermens que nous lui connaissons certains. Toulouse, dont il est aujourd'hui préfet {décret impérial A\xÇ)Q.\x\\ 181 5), n'aura qu'à se louer de M. Lameth, autant qu'Amiens; à cela près que M. le préfet gouverna l'une en véritable admi- nistrateur royal, et gouvernera l'autre en administrateur impérial. Nous le répétons , il y aura certains noms qui fe- ront le désespoir des SauraaisesetdesScaligers futurs. Quoi qu'il en soit , nous sommes certains qu'il a été nommé pair de Frajice , par décret impérial du 6 juin 1810. LANGEAC (de), né en 1760. Conseiller ordinaire de l'université impériale ; conseiller ordinaire de l'université royale ; il n'a gagné dans cette mutation de titres que la croix de la légion d'honneur, qui s'est trouvée placée à sa bou- tonnière , on ne sait pourquoi, le 17 octobre 1814. On lui attribue généralement VEssai d' instruction mo^ rale^ impiimé, il y a quelques années , chez le sieur Brunot- Labbe, libraire de l'université impériale, où l'on trouve le passage suivant : « Les fastes de l'histoire ne nous offrent que ciiK|iiantc-tiois ba- tailles vraiment décisives , ou du mi'ins tiès-mémoiables, dans l'es- pace de près de 2600 ans : c'est environ deux grandes batailles par siècles, remportées par trente-quatre souverains ou grands capi- taines. Napoléon seul, en suivant ce calcul, nous montre par neuf victoires décisives les plus glorieux exploits d'environ cinq siècles, renouvelés sous nos yt^ux, et réunis dans le faible espace de quatorze ans. Quatre batailles ont fait la renommée d'Alexandre. La gloire d'Annibal cet ét&blie sur le même uombre ; César n'en compte que 224 LAP trois; ef déji, sans prévoir l'aveuir, ueuf triomphes d'une impor-» tance et d'un efiet incalculables attestent la prééminence du héros de notre âge, et livrent le monde à la puissance de son génie. » LAN JUIN Aïs ( Jean-Denis ). Membre de la convention ' nationale. «Citoyens ^ disait-il alors , « Citoyens, il sera toujours puéril de prétendre retarder une grand© question d'ordre pulilic par une fin de uon-recevoir et de véritables chicanes. Je pourrais aussi opposer décret à décret; mais je respecte trop cette assemblée peur me servir de pareils moyens. La question qui doit nous occuper est celle de l'expulsion des Tarquins, de la lace royale : cette expulsion peut-elle, doit-elle être prononcée? Oui, citoyens, elle doit l'être ; car sans cesse la présence de cette famille ^ est dénoncée comme la cause des agitations qui troublent et la répu- blique et cette assemblée. Il ne faut point ajourner la destruction de cette cause de désordres "*" » Je vois ici que d'un côté on hait sincërement la royauté, et de l'autre le roi ; et je ne suis pas étonné d'entendre demander la tête du ci-devant roi ; car cette iâXe^touLe désJionorèe quelle est y est peut-être encore un obstacle aux projets des ambitieux.... » Hâtez-vous de vous réunir à nous pour étouffer les germes de la tyrannie , etc. « ( Séance de la convention nationale^ du dimanche 16 dé- cembre 1792. Journal des Débats ^ n» 90.) Admis au sénat , le 1 8 ventôse an 8 \ comte d'empire ; corn» mandant de la légion d'honneur , nommé par l'empereur ; pair de France, nommé par le roi. ( 4 juin i8i4.) M. Lanjuinais , nommé président de la chambre des re- présentans , le 4 juin 18 15 , en prenant le fauteuil , s'écria : « Chers et honorables collègues, je manque d'expressions pour vous peindre la sensibilité et la reconnaissance dont me pénètre le choix que vous avez bien voulu faire de moi, et qu'il a plu à S. M, d'approuver » Je n'aurai pas besoin de changer de principes. Réuni à l'empe- reur, j'ai été aussi de tout temps dévoué à la cause de la France, de notre chère patrie, de la liberté, de la paix du monde et du bonheui du genre humain. » ( Moniteur et autres journaux ). LAPIE. Capitaine de première classe du corps des ingé- nieurs-géographes , nommé par l'empereur j directeur du LAT 225 Cabinet topographique du roi (le 14 mal i8i4); i^ fait un© dédicace au roi. ( Journal des Débats , du 22 août 1814.^ LAPLACE. (Pierre-Simon), né en \'j^^y Le premier ouvrage qu'il publia fut imprimé aux frais du président de Saron , qui voulait par là encourager un géomètre qui don- nait des espérances. Admis au sénat, le 3 nivôse an 8 ; comte d'empire, membre de l'institut; grand'-croix de la réunion , nommé par l'empereur ; chancelier du sénat. Nous ne taririons pas , si nous voulions rapporter les discours flatteurs qu'il fit à l'empereur. Son respect, son admiration , son amour , ne l'empêchèrent pas de venir siéger dans la chambre des pairs , nommé par le roi , le 4 juin 1814. H avait pourtant prédit que , « grâce à son génie (le génie de 30 l'empereur) , l'Europe entière ne formerait bientôt qu'une » immense famille unie par la même religion, le même code » de lois et les mêmes mesures; et que la postérité, qui » jouira pleinement de ces avantages , ne prononcerait 3J qu'avec admiration le nom du héros son bienfaiteur. » {^Exposition du système du monde , i8i3 , page 142.) LARIVIERE ( Henri). Membre de la convention natio- nale , ayant juré de maintenir la république ; nommé par le roi avocat général en la cour de cassation. ( i5 mars 1814.) LARSONNIER. Ancien receveur général des domaines à Versailles. II est certain que si M. Larsonnier a été cais- sier et chef des bureaux de la trésorerie du sénat conserva- teur (^/roa/iacA //n^eV/a/) , il ne peut manquer, suivant notre système, d'avoir aussi été trésorier delà chambre des pairs. ^Almanach royal.') C'est dans l'exercice de ces der- nières fonctions qu'il reçut la croix de la légion d'honneur, le 8 janvier 181 5. LATOUR-D'AUVERGNE-LAURAGAIS ( Hugues- Robert-Jean-Charles), né à Angeville (Haute-Garonne), le i4 août 1768; sacré le 16 mai 1802; baron d'empire, membre de la légion d'honneur, évêque d'Arras. Nous ren- voyons le lecteur au Moniteur du 11 avril 1814. C'est lui dire qu'il y trouvera la profession de foi de Monseigneur. \ - LATOUR DU-PIN (Gouvernet). Ancien préfet de là Dylei. C'est alors qu'il écrivait à ses administrés : i5 22.6 LAtî' » Citoyens , les Anç;lais o^1^ paru sur les rôfes qiiî vous avoi- sinent, et osent menacer le teriifoiie de l'empiie; déjà nos braves, aux prises avec eux dans l'ile de Walclieren , ont signalé leur valeur ordinaire. Mais leur petit nombre ne leur permettant pas d'être par- tout, la patrie réclame momentanément le secours de vos bras, et appelle les liommes de bonne volonté à l'honneur de la îervir. Un instant des efforts de votre courage, et ces éternels ennemis de votre repos, de votre prospérité, fuiront, et ne reporteront dans leur île que la honte d'une vaine tentative. Des troupes de ligne accourent de toutes parts. Ces enfans de la victoire ne vous permettront pas long- temps d'occuper une place à laquelle ils ont les premiers droits ; mais remplissons-là xm moment pour eux; et qu'on puisse dire en la quit- tant, que vous étiez dignes de la conserver. .Te parle h des Français; je leur paile de la gloire de la patrie, du plus grand soui'erain qui fut jamais. Je suis sûr que leur cœur se remplit d'entbousiasme , et qu'ils brûlent de trouver des occasions de signaler les nobles senti- mens qui les animent. On recevra à la préfecture de Bruxelles et aux sous-préfectures de Louvain et de Kivelles, les déclarations de tous ceux qui se présenteront pour marcher. Du jour où ils seront appelés, ils recevront la même paie que les autres troupes de ligne, et selon leur grade. Rentrés bientôt dans leurs foyers, ils y rapporteront ou la gloire brillante d'avoir vaincu , s'ils ont vu l'ennemi, ou la douce satisfaction d'avoir offert à leur pays et à leur prince, les secours qu'ils auront réclamé d'eux. Des officiers expérimentés et connus par une valeur impatiente de se manifester encore, ont offert leurs secours; ils marcheront à votre tête, ils guideront , ils instruiront votre cou- rage, et vous serviront de chefs, de modèle et d'exemple. » A Bruxelles^ ce 8 août i8og. Depuis, l'empereur le nomma préfet de la Somme, et le roi en juillet 181 4» plénipotentiaire à La Haie. LATOUR-MAUBOURG. (Comte de Fay). Admis au sénat le 28 mars 1806; admis à la chambre des pairs du roi, le 4 juin i8i4; commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur j chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis le 1er juin 181 4; grand-cordon de la légion, nommé par le roi le 2.6 août i8i4j pair , nommé par l'em- pereur le 4 juin 181 5. LATOUR-MAUBOURG. Chargé d'affaires près la su- blime Porte à Constantinople, par l'empereur ; chargé d'af- faires à Hanovre , par le roi. LAUMOND(Jean-Charles-Joseph),néle29Juil]eti754. LAY 227 Secrétaire de l'intendance de Flandres ; secrétaire du duc d'Aiguillon, ministre des affaires étrangères ; i^r secrétaire de l'intendance de Lorraine ; directeur de l'administration de la caisse de l'extraordinaire 5 administrateur général des domaines tiatiopauxj membre de l'administration des reve- nus nationaux^ chargé des contributions ; puis consul géné- ral de France à Smyrne 5 commissaire du gouvernement près l'armée d'Italie; administrateur des monnaies 5 préfet du Bas -Rhin; préfet de Seine-et-Oise ; conseiller d'état (ser- vice ordinaire hors des sections); commandant de la légion d'honneur (le 25 prairial an 12); directeur général des mi- nes , minières, usines, etc. de l'empire français; comtç d'empire, etc.; conseiller d'état (service extraordinaire) au conseil du roi (le 4 juillet i8i4); directeur général des mi- nes du royaume ; a conservé les mêmes fonctions sous Ka- poléon , en 18 15. LAURENT (J. A.). Peintre, rue Duphot, no 8, près l'Assomption; auteur d'un tableau représentant S. M. l'em- pereur paraissant à un balcon. (Exposé au musée Napol^oriy le 1er novembre 1812, sous le n» 53t de la notice.) Et d'un tab'eau allégorique des événemens qui nous ont rendu la paix et l'espoir du bonheur. (Exposé au musée royal des arts y le 1er novembre 181 4? sous le no 679.) LAWRISTON. Général de division le 1er février i8o5 j comte d'empire ; grand-officier de la légion d'honneur, nom- mé par l'empereur ; grand-cordon de la même légion, par le roi, le 29 juillet 1814 ; capitaine-lieutenant de la i^e com- pagnie des mousquetaires de la garde du roi (février 18 15.) LAYA. Collaborateur du Moniteur, et professeur de bel- les-lettres au lycée Charlemagjie; auteur de VAmi des lois. drame donné en 1793, et dans lequel règne l'esprit républi- cain le plus prononcé. Dans un certain discours d'ouverture prononcé par M. Laya à la distribution des prix du concours général des l.cées, le 7 jioût 1806, se trouve un éloge pomoeux de S. iVl. l'empereur et roi. « Ce héros, y est-il dit, estun homme à part des autres hommes: il possède unetèteinébraDiable et d'airain , etc.»> i5* 22(3 LEB En i8i4f M. Layalut dans plusieurs sociétés son drame àeVu4mi des lois y refait, et dont l'esprit était tout à fait tourné au T-o^aZ/VOTe. Les journaux même avaient annoncé qu'on allait le voir paraître au théâtre Français, dans Cesprit où il avait été conçu originairement. LEBAILLY. Auteur de fables assez estimées. En 1784 il fit la dédicace de la ire édition de ses fables à S. A. S. Monseigneur le duc d'Orléans, alors ducde Valois. On y remar(]^ua la fable suivante : LE NID D'ALCYONS, Fable aUégorîque présentée à S. A. S. Monseigneur le duc d'Orléans y le lendemain de la naissance du prince de- ITemours. EoLE et ses enfans, sur l'empire des eaux Exerçaient d'horribles ravages; Ce n'était pourtant que naufrages, Mâts fracassés et débris de vaisseaux. Surpris au fort de la tempête , Avec courage Alcyon lui fient tête; D'un vol rapide il rase et Cliaribde et Scylla* Un asile sacré l'attendait près de là. Il touche donc aux bords d'une île Où les fruits de Bacchus et les dons de Cérëf A l'oiseau prévoyant semblent offerts exprès Pour bâtir de son nid l'édifice mobile. Bientôt l'ouvrage est fait, vrai chef-d'oeuvre de l'art, Qui doit contre les flots lui servir de rempart. Alcyon aussi devient père. Pressé de ses petits heureusement éclos Par les soins assidus de la plus tendre mère, Il juge, au battement de leur aile légère,' Que, déjà pleins d'ardeur, vers un autre ColcLos Ils brûlent de voguer, Argonautes nouveaux. Le père a compris leur langage : Voilà son nid en mer, il s'embarque avec eux. Puisse le ciel protéger l'équipage! Car au loin gronde encor l'orage; L'onde est toujours en butte au choc des vents fougueux* JMais, ô prodige ! ô fortuné présage ! La famille des Alcyons A quitté le rivage à peioe , LES 229 Qu'au souffle impétueux des âpres aquilons Succède des zéphiis la molle et douce haleine } L'horizon s'éclaiicit; Phébus , de ses rayons A doré la liquide plaiue. Et sur les mers, enfiu, règne un calme parfait : L'aspect des Alcyons a produit ce bienfait. Sans nul obstacle, alors, le nid flotte et s'avance. Alcyon voit la terre après un court trajet. Pour un père sensible , ô jour troisfois heureux! Il a salué sa patrie... Suivi de ses petits joyeux , Et de sa compagne chérie. Comme son cœur palpite à l'approche des lieux Théâtre de ses premiers jeux ! Mais un bonheur si pur devait s'accroître encore. Nouveau gage d'amour, objet des plus doux vœuXj Un autre Alcyon vient d'éclore... Rival de ses aînés, il aura leurs talens Avec leurs grâces en partage. Eh! comment en douter? Issu de tels païens, N'est-ce pas là son héritage? ENVOI. De la tîge des roîsillustre rejeton ! Prince, dont le regard propice Encouragea l'essor de ma muse novice, Reconnaissez vos traits dans ce noble Alcyon. Cette £able est loin de ressemblera la suivante : L'ORACLE DU DESTIN, Allégorie à l* occasion de la naissance de S. M, le roi de Home. Hercule, couronné des palmes de la gloire, Avait pris place au rang des dieux. Il devait à Juuon sa plus belle victoire : C'était la main d'Hébé , le chef-d'œuvre des cieux, Au vif éclat de la jeunesse, Hébé joignait encor mille dons précieux : Esprit, grâces, talens, sagesse. Tout séduisait en elle et le cœur et les yeux. D'Hercule compague fidèle. Cette aimable déesse allait combler les vœux %■ Son sein portait un gage hiureux De IqiUi tendresse mutuelle.. 23o LEB Tout à coup un grand bruit a frappé les échof. C'est la voix même du tonnene Qui vient annoncer à la teire Uu digne héritier du héros, La terre a répondu par des cris d'allégresse, Tandis qu'au céleste pourpris Chaque divinité s'empresse A fêter le héros dans sou au<çuste fils. Apollon et Minerve, et le dieu de Cyfliëre "Veulent doter l'enfant de tous leurs attiihuts. Jupiter leur lépond : « Vos soins sont superflus; » Les dons que vous offrez , il les lient de sa Fiière: * Toi, Mars! au feu divin qui brille dans tesyeuxy » On sait quel présent tu veux faire » A ce rejeton précieux; » C'est un cœur animé d'une valeur guerrière; » Mais n'héiitc-t-il pas de ce don glorieux i* » Une vertu plus rare et non moins nécessaire » Pour régir de vastes états , » Vertu, premier soutien des plus grands potentats, » C'est la force du caractère : » Il en hérite encor de son illustre pbre. » Sur cet enfant chéri, consultons le Destin. » De ce dieu le pouvoir suprême » S'étend, vous le savez, sur vous et sur moi-même. » Qu'il dévoile à nos yeux l'avenir iucerlain, » Jupiter a dit, et soudain Jusqu'en ses fondemens la terre est ébranlée. Du sommet de l'Olympe Ma voûte étoilée. Un nuage mystérieux Fait pâlir le flambeau des cieux. C'est là, c'est au milieu de cet épais nuage Que dérobant sa vue aux regards indiscrets. De siècle en siècle , d'âge en âge. L'immuable Destin prononce ses arrêts. Dans un respectueux silence. On désire à la fois et l'onciaiiit sa présence. Maii, aux portes de l'Orient, Commence à reparaître une douce lumière, Et déjà la nature entière A repris un aspect riant. Eclairci par iH-grés, le nuage s'entr'ouvre. L'arbitre souverain des mortels et des dieux, Levant un voile qui le (ouvre , Se montre alors à tous'Jes yeux. LEB 33i Ce dieu , né du chaos, a précédé Saturne, Le bras appuyé sur uae urne. Il rëgle incessamment le sort du genre liumain Et grave ses arrêts sur un livre d'airain. Son front est surmonté d'étoiles rayonnantes. Un gloire est sous ses pieds , un sceptre dans sa main. Deux aigles aux ailes brillantes, Ministres de ses volontés Et seiîtinelles vigilantes, TVlajestueusement planent à ses côtés. O , quel doux avenir promet ce grand spectacle ! Des bords de l'Eurotas aux rochers del'Hémus, Tous les yeux sont ravis, tous les cœurs sont émus. Terre ! prête l'oreille à la voix de l'oracle j Le dieu prononce enfin ces mots : <î D'une tige, en héros féconde, » Une naîtra que des héros. » Ce premier rejeton , en étonnant le monde » Par mille prodiges nouveaux , » Saura du grand Hercule imiter les travaux. » On verra ses jours en durée A) Egaler les jours de Nestor. » Son legue glorieux, sous l'empire d'Astrée, » Fera revivre l'âge d'or. » Ainsi veut le Destin. Volez, aigles rapides ! » Volez pour annoncer, en cent climats divers , » Que la race des Hcraclides » Fonde la paix de l'univers. » LEBRUN (Ponce-Denis-Ecouchard).Secrétaîredescora- manderaens de M. le prince de Conti grand - prieur de France (1782); en lyfJS parut son ode intitulée : iesRois. On y remarquait les strophes suivantes : Autant l'univers les abhorre, Autant cet univers adore ]\Iarc-Aurèle, Trajan, Louis douze et Titus, Et ce Henri , de qui la gloire Fit monter sur un trône entouré de vertus, La bienfaisance et la victoire. Bon roi , monarque vrainifutpfere , Sur la France qui te fut chère , Jette du haut des cieux tes regards satisfaits? Vois Louis calmer les tempêtes; 232 LEB Vois la fîëre Albion subir enfin la paix, Et nos lis relever leurs têtes. Ah! parmi les règnes tragiques. Les jours sanglans ou léthargiques Qui firent des humains l'opprobre et les malheurs, S'il naît de ces âmes divines, S'il luit un règne heureux , en essuyant ses pleurs Cybèle sort de ses ruines. Le ton de ces vers est loin de ressembler à ceux-ci. ODE PATRIOTIQUE Sur les événemens de l'année 1792, depuis le 10 août jus- qu'au 12. novembre. C'est depuis long-temps que ma lyre. Amante de l'égalité , Préludait à la liberté Dans sou prophétique délire. Ces jours prédits à nos neveux Devancent et comblent nos vœux; IVIa lyre n'est point mensongère : Le souverain reprend ses droits, Et leur couronne passagère Expire sur le front des rois. Eh ! que peut une ligue infâme De tous les brigands couronnés. Contre ces peuples détrônés Qu'un noble désespoir enflamme? O couple trop fallacieux ! Que de complots séditieux! Que d'espérances homicides ! Vous vous armiez de nos bienfaits j Et vos mains, de carnage avides, Nous payèrent par des forfaits. Purgeons le sol des patriotes, Par des rois encore infecté j La terre de la liberté Rejette les os des despotes ! De ces monstres divinisés Que tous les cercueils soient biisés; LEB 233 '' Que leur niénioîrc soit flétrie^ Et qu'avec leurs mâues eirans, Sortent du sein de la patrie Les cadavres de ses tyrans ! {Almanach des Muses , de iyg4') Le recueil des poésies révolutionnaires de feu M. Lebrun serait très - volumineux. Il a fini ensuite par consacrer sa muse à louer Napoléon, après l'avoir loué comme général : Et l'heureux Bonaparte est trop grand pour descendre Jusqu'au tiôue des rois- Lebrun changea encore de langage lorsqu'il le vit empe- reur. {P''oyez les dernières odes de ses œuvres.) Sa versatilité lui valut le quatrain suivant de Désorgues, « Oui , le fléau le plus funeste » D'une lyie banale obtiendrait les accords ; » Si la peste avait des trésors, » Lebrun serait soudain le chantre de la peste. » LEBRUN (Charles-François). Auteur de la traduction de la Jérusalem délivrée^ jésuite, et secrétaire du chancelier Maupeou ; membre de l'assemblée constituante et du conseil des anciens ; troisième consul en l'an 8 ; duc de Plaisance ; prince , archi-trésorier de l'empire; gouverneur général des départemensdela Hollande, nommé par l'empereur; pair de France, nommé par le roi (4 juin i8i4) j paii" de France , nommé par l'empereur, le 4 juin i8i5, etc.; grand-aigle de la légion d'honneur, le i3 pluviôse an i3. Dans le tome 24 des Mémoires secrets^ sous la date du 1 4 juillet 1 772, on lit une épigramme sur le nom de Lebrun. LEBRUN DE ROCHEMONT, frère du précédent. Comte d'empire; commandant de la légion d'honneur; admis au sénat le 10 brumaire an 12, et à la chambre des pairs, par le roi , le 4 juin 181 4- LEBRUN -TOSSA (Jean- Antoine), né en 1760, dans le Dauphiné. Si l'on veut juger de la flexibilité du talent poétique de 234 T-EB M. Lebrun-Tossa, on lira les deux pièces curieuses sui- vantes. LA FRANCE A NAPOÉON. DiNs ce jour solennel où la reconnaissance, Du titre d'empereur saluait ta vaillance ; An clioix de tout un peuple, heureuse, j'applaudis j Et ma main ronronna le plus grand de mes fils. Du myrte viri5inal que l'iiymen l'abandonne Celle qui maintenant embellit ta couronne. Celle ([ui réunit, garans de ton bonheur, Aux charmes de l'esprit le pouvoir d'un bon cœur. Et la f;ràce aux attraits dont sa jeunesse biiilc. Avec quel noble orgueil je la nomme ma lille! Rassurant l'avenir , par ces augustes nœuds , Je confie à l'amour le plus cher de mes vœux; Et le ciel et l'amour eulendront ma prière : Idole des Français, Louise épouse et mëre, En des princes, un jour, de la gloire rivaux^ Reproduira les traits et l'âme du héros. Puisse eucor ton hymen ramener, consolée. L'aimable déifé loin de nous exilée ! O mon fils, je te dois des bienfaits éclatans! Tu les surpasseras par celui que j'attends. Quand l'aigle du Danube à mes aigles s'allie, De nouveaux ennemis me verrai-je assaillie? Seule , j'ai dissi pé la ligue de vingt rois ; A qui donc ai-je appris à me dicter des lois? Rcile-t-il à punir un coupable délire? Combats, et ([ue bientôt l'humanité respirp. A ce peuple si fier do son or, de son rang. Qui marchande la gloire et tarife le saut;. S'il ose prolonger la discorde et la guerre, Reporte tous les maux qu'il vomit sur la terre. Le livre des destins est ouvert devant moi j Connais, Napoléon , leur immuable loi ; *IIs veulent ce que veuf ta sagesse profonde, La liberté des mers et le bonheur du monde. Les temps sont arrivés , l'Océan fatisfait N'auia plus d'autre loi que le Dieu qui l'a fait. Du Tage au Niémen , du Sund à Parthcnope , Afin de la venger , ton bras soumit l'Europe ; Sa défaîte se change en triomphe éclatant : File voit d'Albion briser l'aiYi eux trident, Et i'uLiivers entier jouit de la victoire. LEB 235 Que peux-tu , désormais, ajouter à ta gloire? Devant elle effacés meurent les noms Fameux. Des mortels le premier, sois-en le plus heureux : Pour payer la grandeur que tu m'as seul acquise , Oui , le ciel te devait et mon trône et Louise. De toi , de tes enfans l'immortel souvenir Couvrira les Français ; dans un long avenir Il sera leur égide , il sera leur puissance. Ainsi, dans ces beaux jours que l'été nous dispense, Quand Phéhus sous les flots cache son disque d'or. Absent de nos climats, il les échauffe encor. INVOCATION A L'EMPEREUR ALEXANDRE. Des ciiamps glacés du Nord à nos rians climats Semes-tu la terreur? portes-tu Is trépas? Ces murs où le ciel même a voulu te conduire, Nouvel Agamemnon, viens -tu pour les détruire? Ah ! dépose la foudre , et fais dire aux Français : Son bras nous a conquis bien moins que ses bienfaits. Est-ce à nous qu'au pouvoir du moderne Tibère Abandonna quinze ans la céleste colèie, A nous qu'il accabla de cent fléaux divers, A payer tous les maux qu'il fit à l'univers? Si de Moscou détruit l'héroïque incendie, Madrid qu'épouvanta sa noire perfidie; Des bords de la Vistule au Vésuve étonné, Les sceptres avilis et le peuple enchaîné; Des ruines partout , partout des funérailles , Peuvent légitimer d'horribles représailles : Use d'un droit plus beau , noble héritier des czars , Laisse , laisse debout la cité des beaux-arts , Et punis l'oppresseur sans punir les victimes. Grand Dfeu ! qui plus que nous a souffert de ses crimes? Du mérite éclatant cet ami si vanté Ne l'avons-nous pas vu dans sa perversité , • D'injurieux décrets garrottant la pensée, Ramener des erreurs la cohorte insensée? D'or et d'honneurs prodigue à ces flots d'écrivains Qui lui firent serment de tromper les humains , Ne l'avons-nous pas vu, de leur plume vénale Corrompre la raison, la vertu, la morale , Proscrire le talent, décerner, sans remords, L'outrage et l'infamie aux plus illustres morts? Ennemi d'Albion, dont l'éclat l'importune, 236 LEB Il jura de briser le tiiilcnt de jNeplune; Et, (le ce beau projet sublimes résultais, Le barbare détruit dans ses propres états; II détruit, dans l'Europe aiHigée, appauvrie, Le bienfaisant commerce et l'active industrie. Que nous reste-t-il doue ? le fisc et ses suppôts; En tarissant leur source, ou double les impôts. Si cet art qui féconde, embellit la nature, Si le premier des arts, la noble agriculture, A d'utiles travaux appelant les Français, Eût du moins affaibli les maux qu'on leur a faits j Mais de la tyrannie , ô terrible ravage ! O de nos r Iiamps déserts lamentable veuvage I Le soc doit immobile , et de tristes chardons Remplacent les épis qui couvraient nos sillons. Où la vigne étalait sa richesse annuelle La ronce croît et rëjses troisièmes sermens entre les mains de l'em- pereur j le roi reçut ensuite les quatrièmes sermens de M. Le- courbe, lorsque celui-ci fut décoré de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et du gran De régner sur la terre en régnant dans les cieux ! * De ce chaut prophétique eutejidant l'harmonie , s42 LEG L'antique souverain des fleuves d'Ausonîe, 1-e ïibie au loin tressaille , et de son lit doré. Levant soudain son front de roseaux entouré j S'élançant tout entier de ses grottes profondes, Donue à son roi futur le salut de ses ondes. Voilà quelles faveurs t'offrent les cieux propices, Enfant prédestiné : sous ces brillans auspices Parais donc , viens au jour ; les yeux à peine ouverts , Tu recevras en dons cet inimeuse univers ; Fort du génie actif qu'il obtint eu partage , Ton pfere, à chaque instant, t'en fonde l'héritage j Il subjuguera tout : Albion, sans appui , Courbera de son front la fierté devant lui , Oéinira sur le deuil de la triste Tamise , Par ce bras iuvincil)le attaquée et soumise ; Et se laissant des mers arracher le trident , Sul)ira l'équilibre, et le sage ascendant De cette anti(jue loi qui , née avec le monde, Kendra le genre humain le seul maître de l'onde. Puissent, lorsque la terre y reprendra ses droits, La Seine et le Danube , ennemis autrefois , Maintenant dans leurs nœuds oubliant leurs querelles ) Joindre les intérêts de leurs eaux fraternelles, Et le commerce voir leurs canaux enrichis Porter à l'Océan ses trésors affianchis ! Puissent enfin prës d'eux, dans leurs terribles serre! D'un accord magnanime unissant leurs tonnerres, Les aigles des Français, les aigles des Germains, Dont le vol au combat conduisait les Romains, Guider plus fièrement aux champs de la victoire Deux peuples généreux , autres fils de la gloire. Et de leurs cris joyeux frappant au loin les airs, D'une aile triomphante embrasser l'univers ! ( Imités des vers latins de M. Lemaire. Mai i8j i .) LEGRAND. Peintre , collège des Grassins , rue des Amandiers, no. 14 j auteur d'un tableau représentant la naissance du roi de Rome ; exposé au musée Napoléon , le 1er novembre 1812 , sous le no. 55 1 de la notice ; Et d'un autre représentant l'entrée de Louis XVIII à Paris, esquisse allégorique^ exposé au musée royal des arts , le ler novembre 1814 ^ sous len° 610 de la notice. LE M 243 LEGRAND. Général de division, nommé le 20 avril s 799; il avait servi avec distinction sous la république | comte d'empire , grand-aigle de la légion d'honneur ; il fut nommé par le roi pair de France et chevalier de l'ordre rojal et militaire de Saint-Louis, le 27 juin 1814. Mort le 8 janvier i8i5. C'est lui qui avait forcé le passage de la ÏBérésina, dans la campagne de 1812 , à tête de la première division du corps du maréchal duc de Reggio. LEGRAVEREND, Chef de la troisième division , pre- mier bureau, justice criminelle, au ministère du grand-juge, sous l'empereur 5 directeur des affaires criminelles à la chancellerie de France , sous le roi; censeur royal (24 octo-^ Lre 1 8i4) ) et membre de la légion d'honneur. LEJEAS. Admis au sénat , le it) août j 837 , nommé par l'empereur comte d'empire , officier de la légion d'honneur, ïl n'en appelle pas moins Louis-Stanislas-Xavier de France et les autres membres de la maison de Bourbon au trône <3e France. {Extrait des registres du sénat conservateur ^ du 6 avril 1814. ) Le roi n'ayant pas donné à M. Lejeas le titre de pair , l'empereur yépara cet oubli. ( Décret impérial du 4 juin i8i5. ) LELONG ( P.-B. ). Il fut nommé par l'empereur Napo- léon maire du z^'^. arrondissement de la bonne ville de Paris , et prêta comme tel , entre les mains de S. M. , ser- nient de fidélité ; chevalier de la légion d'honneur , sous I9 même règne. {Almanach impérial ) Maintenu par Louis XVllI dans la place de maire dudic arrondissement, même formalité observée; officier de la légion d'honneur sous le susdit règne. On ajoutera que M. Le- long fut anobli le 2 août i8j4' {Moniteur.) LEMERCIER (Nepomucène-Louis ). Membre de l'ins^ titut de France. Ode à l'occasion du mariage de S. M. l'empereur et roi. Descende cœlo , et die , âge , tibia , Jiegina, longum , Calliope , melos, Horace, ode IV , liv. III. O lyre trop long-temps muette. Qui dormis suspendue à des myrtes sacrés, î6* 244 LEM Lyre, réveille-toi ! seconde d'un poé'te Les chants par l'hymen inspirés. Père fécond de la nature , Mille cœurs amoureux attendent ses leçons , Tout rit, les cienx, les eaux, Zéphyre et la verdure, A la plus Leile des saisons. Cédons aux flëches que nous lance Amour , le dieu des dieux , Amour , le roi des rois ! II embrase , il ravit Muse , sors du silence ! A ses feux ranimons nos voix. Long-temps la discorde étrangère T'effraya de l'horreur des combats renaissans : Quel cygne put jamais sous les coups du tonnerre Faire entendre de doux acceus? J'ai vu, sur des débris assise, Clio, gravant les faits en ses tables d'airain. Elle-même pâlir de crainte et de surprise Aux traits sauglans de son burin. Elle consacre en ses annales Xee lignes de la haine, et ses folles erreurs, Et tant de fausses paix , trêves non moins fatales Que les belliqueuses fureurs. Elle peint l'aigle en ces tempêtes , Qui , vengeant l'olivier menacé de périr^ i^our sauver de l'état les premières conquêtes, Est forcé de tout conquérir. Soudain Mnémosyne (i) immortelle De Clio , qu'elle aborde , interrompt les travaux j « N'attriste plus la terre; écoute, lui dit-elle, }> Et transmets des fastes nouveaux. » Cesse enfin, muse de l'histoire, j> De noircir tes tableaux de lugubres couleurs ; i> Quand de l'humanité, si chère à ta mémoire, » Un dieu répare les malheurs. (i) Déesse de la mémoire. L E M 245 » Ce dieu, c'est le tendre Hyménéê , '' » Paré des attiibuts de Flore et du printemps! * Et la paix, cette fois , par sa maiu ramenée, » Sourit à des jours éclataus » Si j'eu crois du public le dernier entretien , Napoléon décLu veut être historien. Et Clio souffrira que sa plume usurpée Vene,e un usurpateur que ne sert plus l'épée î Non , Bonaparte , non ; tu te promets en vain De faire d'un despote nn loyal écrivain. De l'histoire sais-tu quelle est l'auguste muse? Une divinité que rieu de faux n'abuse Celui qui de Tacite insulte les annales , De Tibère excusait les sentences fatales.,...,. Ts'imprime point ta vie en de sinistres pages Qu'iniboiront de leur fiel tes passions sauvages..,. l'a chute a signalé que tu n'as rien connu , Ni comment du pouvoir on conserve les rêney; Ni comment aux sujets ou déguise leurs chaînes} Ni comment on reluit sans pompeux appareil ; Ni comment on honore un docile conseil ; Ni ce qu'on doit de soins aux liljertés publiques, De respect aux arrêts des tribunaux antiques , De sage indépendance aux sénats érigés , Aux arts, à la coutume, et même aux préjugés; Ni comment aux guerriers armés pour la patrie On aide à conquérir la paix et l'industrie. {Extrait deVépître à Bonaparte sur le hruit répandu qu'il projetait d'écrire des commentaires historiques ; par Nepomucène-LouisLemercier} brochure, juin 1814. ) LEMERCIER. Ancien magistrat ; des assemblées lé- gislatives républicaines ; sénateur-répuhlico-'\vsx^ç,x\o-\)7àty le 3 nivôse an ^\sénatcur //«peV.o ripublico-pair; comman- dant de la légion d'honneur ; comte d'^empire et bénéficier de Ja sénatorerie d'Angers; p air-sénat. ur répuhîico-royal ^ 4 juin i8i4' LEjMONTEY. Ancien militaire, député à l'assembléa légis'ative , mutilateur de pièces de théâtre, sous le titre de censeur impérial; remutitateur àe pièces de théâtre, sous le titre de censeur royal (24 octobre 1814); et au û4<^ LËP tetour de l'île d'Elbe, de Napoléon (avril 181 5), nommé chef de division pour la librairie , au ministère de la police. LENOIR- DE -LAROCHE. Nous ne lui connaissons réellement que trois variantes. Admis au sénat du 3 nivôse an 8, le sénat de 1809 le fit changer d'opinion et de ser- xuens , comme la chambre des pairs du roi en 1814. LE PICARD. Ancien avocat aux conseils du roi, 1789; avocat au conseil d'état sous l'empereur ; secrétaire général de la chancellerie de France et du sceau en 1814 > membre de la légion d'honneur parle roi , août 1814. LE PRÉVOST D'IRAY. Petit échantillon du talent poé- tique de M. Le Prévost. ^ son Altesse royale Monsieur , frère du toij sur sa con- valescence. Ne pleurez plus , teudres Amours ; Aux jeux livrez-vous sans contrainte ^ Il nous est rendu pour toujours.... Aux tristes accens de la plainte N'osant donner un libre cours , Ma faible voix semblait éteinte; Mais plus de danger pour ses jours. Et pour ses enfans plus de crainte! Oui, ce bienfait nous était dû. Ce dépôt si cher de la vie , Ce dépôt qui vous est rendu , Ali ! prince, je vous en supplie , Ménagez-le bien désormais, Pour l'espoir de votre patrie , Pour l'amour de tous les Français. Votre existence est nécessaire Au nouveau nœud qui nous unit A votre famille si chère , A ce peuple qui vous bénit, Au repos de l'Europe entière...» D'un roi surtout si précieux , Qui , de tous ses sujets le pèie, Au milieu de ce vide affreux Que, tristement héréditaire , Le trône laisse entre vous deux^ Sent le besoin impérieux D'aller, rêveur et solitaire, LES ^7 Presser sur son cœur vertueux, Plein de sa royale misère, Un être franc et généreux Qu'il puisse encor nommer soî» frëre !.... A l'état donnant tous vos soins, Jusques k l'aube matinale, Et sans relâche et sans témoins Prolongeant votre ardeur fatale , Vous repoussiez jusqu'aux besoins Auxquels succombe un grand courage. Pour nous travaillez un peu moins, Vous nous servirez davantage. Lorsque dans nos heureux climats La paix ramène l'espéraure , Que nos travaux et nos débats Trouvent enfin un terme en France, Et permettez en récompense Que notre amour seul n'en ait pas. Crolrait-on que M. Le Prévost d^Iray avait été , avant d'avoir fait ces vers-là, inspecteur général de l'université impériale? Aussi, ne pouvait-il manquer de devenir inspec* teur général de l'université royale. LE SENS DE FOLLEVÎLLE. Premier président de la cour impériale d'Amiens ; membre de la légion d'honneur, nommé par l'empereur. Le marquis Le Sens de Folleville , premier président de la cour royale d'Amiens j officier de la légion d'honneur, nommé par le roi ; conservé par Napoléon en avril 1 8j 5. LESPINASSE (Louis-Nicolas), né en i'j55. Général d'artillerie j sénateur, le 4 nivôse an 8 5 grand-officier de la It^gion d^honneur ; comte d'empire ; bénéficier de la sénato» rerie de Dijon , sous l'empereur ; pair de France sous lo roi. ( 4 juin 1814. ) Voici un échantillon de son talent poétique^ Ah ! pkitôt louons la constance Du héros qui , par ses vertus , Chaque jour rattache à la France Des rois par ses bienfaits vaincusf Qui sait à ses desseins suprêmes Amener sçs ennemis œêmeâ 248 LOU Que servaient leurs projets cruels j Qui rougirait de la virtoire Si le char où l'atfeud la gloire Etait teint du sang des mmtels- Il veut , et c'est la noble envie De tous les héros bienfaisans, Triompher de la tyrannie En changeant les coeurs des tyrans. Le bras levé sur l'Angleterre, Aux yeux des peuples qu'il éclaire Sur la justice de leurs droits , C'est par des frayeurs salutaires Qu'il veut d'un peuple de corsaires Faire un peuple soumis aux lois. ( Extrait de l'ode sur la liberté des mers. ) LEZAY-MARNEZIA. Baron d'empire; commandant àe la légion d'honneur; préfet du Bas-Rhin , sous l'empe- xeiir. Il reçoit JMonsieur, comte d'Artois en mars i8i4 ; sa préfecture lui estconservée par le roi. Mort en octobre i8i4» LOCRE. Ancien procureur. Il était secrétaire général du comité de législation sous la convention. Baron d'empire, chevalier de la légion d'honneur ^ secrétaire général du con- seil d'état de S. M. l'empereur et roi. {Almanach itnpérinl.') JVÎais M. le baron Locré a été aussi secrétaire du conseil d'état du roi. ( Almanach royal. ) LOTHON. Si le sénat conservateur , dont M. Lotlion était l'huissier, avait prêté serment au roi de jN'laroc, M. Lolhon aurait aussi été huissier du sénat de S. M. nia- Toquiue. Le bonheur a voulu Cjue le sénat ne prêtât que trois sermens différens ;• c'est ce qui fait qu'on ne peut pas en at- tribuer davantage à M. Lothon, qui , en dernier lieu , était encore huissier de la chambre des pairs. LOUIS (l'abbé). Baron d'empire, membre de la légion d'honneur, administrateur du trésor public, présideiit du conseil de liquidation à Amsterdam; maître des requêtes , service ordinaire , sous l'empereur; commissaire aux finan- ces et au trésor public réunis , nommé par le gouvernement provisoire {Moniteur du 2. avril 1814) } ministre et secré- LYO ziçf taire d'état des finances, nommé par le roi. (Moniteur du. i3 mai 1814. ) Il remplissait les fonctions de sous-diacre à la messe qui fut célébrée au Champ-de-Mars , à la fédé- ration de 1790. LYNCH. Président du conseil général du département de la Gironde. (1808.) Nommé maire de Bordeaux par S. M. l'empereur , le 24 mars 1809; grand -officier de la légion avant 1814; grand- cordon de la même légion , nommé par le roi. ( Voyez sa proclamation du 12 mars , Journal des Débats du 2 avril i8i4-) LYON (Conseil municipal de la ville de). En jan- vier 181 3, la ville de Lyon envoya à l'empereur une tîépu- tation qui s'exprima ainsi ( à ce que dit le Moniteur) : « Sire, » Le repos du monde devait être le fruit de vos triotnplics : les élémeus conjurés en ont suspendu le cours. «Mais le peuple, qui met aujourd'hui sa gloire à vous obéir, Sire, ne s'est jamais moutié plus grand que dans ces vicissitudes où la fortune quelquefois voulut éprouver sa constance. Il ue démentira point les senlimens sublimes dont il a héiité de ses pères. » De toutes parts une jeunesse belliqueuse se rassemble et brïîl© d'entourer votre trône, votre personne sacrée, et l'illustre rejeton à qui sont attachées de si hautes destinées : elle brûle de voler sous les drapeaux de V. M. «Que vos ennemis observent en frémissant cette universelle ému- lalion de dévouement et de sacrifices, ce patriotisme, cet enthou- siasme , qui de tant de peuples divers soumis à votre empire , ne composent qu'une famille ; qu'ils apprennent, par ce premier et ra- pide élan de toute une nation , ce qu'elle ferait si des besoins plus grands commandaient d'autres efforts ; qu'ils sachent qu'il n'y a pas ini Français qui ne versât jusqu'à la dernière goutte de son sang pouL- défendre la gloire de son monarque et de son auguste dynastie. » Et vous , Sire , daignez agréer, daignez distinguer, au milieu de tant d'offrandes, les services de cent vingt hommes de cavalerie que votre bonne ville de Lyon sollicite la faveur de joindre à vos phalanges victorieuses. » Né dans nos murs , l'escadron lyonnais s'honorera de porter dans les camps, comme dans les cités, cet amour pour la personne de V. M. , cette fidélité , ce dévouement dont nous sommes glorieux d'avoir les premiers donné l'exemple aux Français. z5o LYO » Tout est libre et pur dans cet hommage. Dans d'aiihes contrées , ce sont des sujets qui parlent à leur roi ; en Frauce , et surtout dans votre bonne ville de Lyon , ce sont dos eufans qui parlent à leur père; oui, Sire, à leur père : les citoyens de Lyon s'enorgueillif- sent de tout devoir aux bienfaits de V. M. ; pourquoi n'adopterait- elie pas cent mille cœurs qui ne respirent que pour sa prospérité, son bonheur et sa gloire ? » Daignez , Sire , agiécr l'hommage du plus profond respect de vos fidèles sujets. » En mai i 8i4) la ville de Lyon envoya au roi une dépu- talion qui s'exprima ainsi (à ce que dit le Moniteur) : « Sire, » Le peuple français, en se rangeant sous l'étendard de la royauté, avec un accord si unanime et si touchant, montre assez qu'aucuns malheurs n'avaient pu alTaiblir son amour pour le sang de ses rois, et qu'au sein de nos calamités les droits de votre auguste maison au tione vivaient inaltérables dans tous les cœurs. » C'est avec un attendrissement religieux, Sire, que la ville de Lyon après tant d'infortunes , voit le fils de saint Louis rendu aux vœux des Français , au trône de ses ancêtres. » Il n'est point de plaies (jue ne cicatrise un bonheur si grand ; il n'est point de douleur qu'il ne console , point de souvenirs qu'i[ n'efface. » Et quelle cité pourrait s'abandonner avec plus de transports à ce sentiment , que celle qui , aux premiers jours de nos révolutions , et dans les malheurs d'un long siège , scella du plus pur de son sang et du sacrifice de toutes ses richesses, son attachement à la plus sainio des causes ; que colle qui , avant de connaître les grands desseins de vos puissances alliées et les résolutions à jamais mémorable,s du gou- vernement provisoire , s'est hâtée de jurer une seconde fois de vivre BOUS vos lois , ou de s'ensevelir kous ses ruines i' » Ce bon, ce magnanime Henri , l'amour et l'orgueil de nos pères, se plaisait à honorer la fidélité de notre ville du titre glorieux de sa bonne ville de Lyon. ') Héritiers de leurs senfimens , nous retrouvons uu autre Henri dans le cœur comme dans les veitus de V. M. » Tout le monde connaît la dernière adresse de la mèm® ville, lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe. MAC 25i MACDONALD (Jacques-Etienne- Joseph- Alexandre), île le 7 novembre 1765, Ecossais d'orir^ine; servait en France avant 17^9, dans urve des brigades irlandaises; pen- dant la révolution , la république française l'employa , et ce fut elle qui le nomma général; depuis le 1 4 août i8oq, l'em- pereur l'a fait grand-oificier de l'empire, maréchal duc de Tarente, grand-aigle de la légion d'honneur; nommé par Louis XVIII chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le i"^^ juin ibi4 ; et pair de France le 4 juin suivant ; il fut un des secrétaires de la chambre, et signa l'adresse au roi qui commence par le paragraphe suivant. « Sire, » Vos fidèles sujets composant la chambre des pairs de France ap- portent au pied du trône de V. M. leurs respectueux remerciemens pour la communication qu'elle leur a fait donner de l'exposé de la situation actuelle du royaume. Ils reconnaissent , avec les ministres de V. M., que la plus grande partie des maux qui ont pesé sur la France avaient leur source dans le despotisme du dernier gouverne- ment, dans la passion effrénée de la guerre, dans le mépris delà constitution, des lois , des traités, des droits même decliaque citoyen; enfin dans l'abus désastreux de forces que ce go-v garnement n'avait pas créées , et de ressources qui n'étaient pas sou ouvrage. » On connaît la proclamation suivante. (^Moniteur.) GRANDE ARMÉE. — ETAT-MAJOR. Proclamat.inn. Au quartier-général de Maastricht, 16 janvier 1814. « Soldats, » Vos quartiers d'hiver sont levés ; dans quelques momens vous se- rez réunis; sous peu de jours vous marcherez aux combats ! Souvenez- vous de vingt années de gloire , des innombrables faits d'ajmes qui les ont illustrées, et l'ennemi redoutera encore votre valeur et votre intrépidité. » Nos frontières sont entamées ; mais à la voix de l'empereur, la nation s'est levée; la patrie a appelé ses enfans; ils ont couru aux armes, ils marchent, s'avancent; le souverain est à leur fête, mon- trant d'une main l'olivier de la paix, et de l'autre le fer meurtrier... » Français! c'est pour la patrie que n'-u.; allons combattre; ne souflions pas f^i^'elie soit plus loug-temps envahie et décLirée.... 257, M A L L'empereur et la France ontles yeux sur Dotis. P^aincre OU mourir doit être notre cri de ralliement.... » Signç,, le maréchal duc de Tarants^ Macdonald. Par sou excellence, Le général chef d'élat-major-généralf baron Grundler. Commandant en chef de l'armée réunie pour la défense de Paris, sous les ordres de S. A. R. Monseigneur le duc de Berry. (^Moniteur du 18 mars i8i5.) Le 20 mars il fait resitrer dans Paris les troupes qu'il avait dirigées sur Melun contre l'empereur. (Journal de l'Empire, du 2.2. mars sui- vant.) Son Exe. le duc de Tarejite vient en dernier lieu de se faire inscrire sur les contrôles de la garde nationale pari- sienne , dans laquelle il fait son service en qualité de simple grenadier. {Gazette de France , du 7 juillet 181 5. ) MAINE-DE-BIRAN. Idéologue; ancien garde du corps du roi; sous l'empereur, conseiller de préfecture du département de la Dordogne, puis sous -préfet de Bergerac; membre du corns législatif et de la commission nommée en décembre 181 3 , '«S, chevalier de la légion d'honneur; devint sous le roi questeur de la chambre des députés, et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. (10 juillet 1814.) MAISON. Arrivé de grade en grade jusqu'à celui de gé- néral de division, nommé par Pempereur, le 21 août i8i2j grand-officier de la légion d'honneur; comte d'empire. Le roi le créa pair de France, le 4 juin i8i4> et grand-cordon du la légion, le 22 juillet suivant. MALARTIC (A. de). Secrétaire de légation à Studgard;. auditeur au conseil d'état, service extraordinaire; maître des requêtes ordinaire du conseil du roi, nommé le 4 juillet i8i4. iMALLARME. Ancien législateur républicain, ancien commissaire organisateur des départeraens belges réunis à la France, sous le directoire. Nous ne prendrons que trois traits de la vie de M. le baron Mallarmé : sa préfecture sous l'empereur, dans le département de la Vienne ; sa pré- MAL 253 lecture sous le roi j dans le même département ; et enfin sa préfecture sous l'empereur dans le département dé l'Indre. (Décret impérialàn 6 avril 1 81 5.) Tout ce que M. Mallarmé va maintenant publier dans l'Indre, toutes ses instructions, circulaires administratives, vont être perdues pour le pauvre département de la Vienne, qui avait déjà la collection com- plète de toutes celles que M. Mallarmé avait fait imprimer sous l'empereur et sous le roi. La plupart des préfets igno- rent malheureusement que leurs écrits seront préservés d'un oubli honteux , grâce aux soins de notre archiviste et de notre bibliothécaire. Nous ne désespérons pas de nous pro- curer jusqu'aux arrêtés etcirculaires contradictoires des mo- destes sous-préfets. M ALLE VILLE. Sénateur-pair ^ le 28 mars 1806 : com- mandant de la légion d'honneur j comte d'empire; et pair- sénateur le 4 juiri 1814. MALLEVILLË. Chevalier d'empire; auditeur de ire classe, service ordinaire près les ministres et les sections du conseil de législation (i8i 1)5 maîtres des requêtes ordi- naire au conseil du roi. (4 juillet i8i4-) Député de la Dor- dogne (au Champ -de-Mai tenu en juin.) M. le chevalier Malleville a fait parler de lui , et nous a fourni le moyen de donner plus d'étendue à son article. La chambre des représentans a retenti du scandale qu'ont produit les opinions du chevalier Malleville , opposées à celles de M. Malleville , chevalier d'empire. Nous allons transcrire à nos lecteurs le Parallèle qu'a donné, à ses abonnés , un des rédacteurs du Nain Jaune ( No du 5 juillet i8i5 ) , et qui ne laisse rien à désirer, pour prouver à quel point les opinions de M. le chevalier Malleville sont versatiles, LE PARALLÈLE, ou TJne Séance J ' ,a Chambre des représentons: « On a dit que personne ne possédait à un plus haut degré quo Jean-Jacques le talent de défendre deux opinions opposées. M. Mal- leviUe, député de k DordogaC; nous semble mériter l'honneur d^ 254 MAL lui disputer la palme. Soutenant le pour et le contre arec nre éner- gie de style et de sentiment, avec un air de franchise et de véracité qui annoncent la conviction la plus profonde, cet étonnant orateur nous subjugue, nous entraîne à son gré, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, et nous laisse enfin dans une indécision qui ne nous permet pas d'autre réponse que ce mot si connu : J^ous portez aU' jourd'hui ce jugement f liier vous en parliez un tout contraire , et toujours à merucille. » M. Garreau , représentant, après avoir raconté l'Iiistoire d© ]M. Mallevilie, de père en fils ; après nous avoir rappelé que lors do la première abdication de l'empereur, M. Mallevilie fut le premier à écrire contre lui , comme il fut le premier à le féliciter sui- son re- tour, demande que l'on imprime en deux colonnes les opinions de M. Mallevilie. » Le lecteur nous saura peut-être quelque gré de lui avoir pré- senté de celte manière les phrases les plus éloquentes de M. Je dé- puté de la Dordogne. M. MALLEVltLE au ij juin i8i5. Sont réputés séditieux les discours tenus dans les réunions ou lietix publics, les placards , affiches, les écrits imprimés dans lesquels l'auteur excite directe- ment les citoyens à désobéir aux lois et aux actes du gouverne- ment , etc. Les écrits de mêtne nalnVe , qui contiennent la menace Ou l'annonce de renverser le chef «le l'état, de détruire ou de chan- ger le gouvernement ou l'ordre de succpssibilité au trône. Ceux de même nature , dans lesquels an conteste au gouver- nement sa légitimité; sont en- core réputés séditieux les cris de VIVE LE ROI. VIVE tOtlS XVIII , VIVENT .LES BOURBONS, lorsqu'ils sont proférés dans lés réunions ou lieux publics , ou qu'ils sont consignés dans des écrits impri~ mes ou afjîchés. M. MALLEVILtE. au 2'j juin i8i5. ...En revenant à Louis XVIII, à notre roi , nous rendons le dé- membrement de là France mo- ralement impossible Cepen- dant, messieurs, un scrupulo respectable peut vous arrêter : on vous a rappelé vos sermens , on vous a rappelé l'art. 67 d'à l'acte additionnel... Plût au ciel que vous fussiez encore placés dans une Jiosition qui vous per- mît d'oi)server ou de violer la constitution ! ....C'est dans ces fatales con- Joncfiires qu'on vous a fait re- connaître pdilr soliverain consti- tutionnel le fils de Napoléon. Le drapeau blanc vole, k son tour,xle clochers en clochers. De toutes parts le glaive est levé sur lés partisans de la nouvelle dynastie. Qui êtes-vous pour donner un souverain à la France ?.... Courez & votre foi. Faites qu« MAL 2.55 votre retour ait quelque chose de méritoire. Portez-lui direc- tement vos vœux , au lieu de re- cevoir lin maître de la main de l'étranger Louis remontera sur son trône par l'efiet du vœu et des efforts des puissances alliées. Le malin rédacteur rapporte encore que la discussion sur îes opinions dudit M. Malleville ont été suspendues pour cause d'absence , et qu'un membre s'est écrié : Pour cause éi' absence d'' esprit. Nous ne garantissons pas ce fait. MALOUET (Pierre -Victor), né en février 1740. Inten- dant de marine et membre du comité de marine de l'assem- blée constituante. (Jb«r7za/(/e5 Débats^ 1792» décembre, page 134.) Baron d'empire ; ancien commissaire général de la marine à Anvers (1807); nommé maître des requêtes par l'empereur en 1808; il devint ensuite conseiller d'état en service ordinaire, section de la marine 5 officier de la légion, d'honneur avant i8i4. Le gouvernement provisoire nomma M. le baron Malouet commissaire au département de la ma- rine (Moniteury, et comme le commissaire se trouvait tout porté au ministère, le roi reconnut M. Malouet ministre et secrétaire d'état de la marine. (Moniteur du i3 mai 1814.) S. E. fut reçue chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le lerjuin i8i4-'(-^07zzVett/-.) Elle ne reprit pas de service sous Napoléon , attendu qu''elle est décédée le 7 septembre 1814. MALOUET, fils du précédent. Ancien secrétaire géné- ral delà préfecture de la Creuse (1807); sôos-préfet de l'ar- rondissement de Villeneuve d'Agisn, département de Lot- et-Garonne (1808) ; enfin préfet du département de l'Aisne. Une fois parvenu à la préfecture , M. Malouet n'en voulut plus sortir. Le gouvernement provisoire eut beau professer des opinions contraires au régime impérial que M. Malouet avait si bien défendu jusqu'alors ; le roi même, qui, comme on sait, était naturellement anti - impérialiste , arriva j M. Malouet n'en fut pas moins préfet de ce pauvre dépar» 2,56 . MAL tement de l'Aisne, fort étonné de son royalisme. M. Ma- louet y gagna le titre de maître des requêtes , le 4 août l8i4; et la croix de la légion que l'empereur lui avait donnée fut convertie par le roi en celle d'officier de la même légion. (18 aoiit i8i4-) MALTE-BRUN. Littérateur danois , qui a essayé long- temps d'écrire en français quelques articles dans le Journal de l'Empire, « Aiijourd'lmi cette ville ( Aquilée), cLérie d'un Auguste, d'un Vespasien , (l'un Tarife, d'un Justinien , passe sous la dominatioa de Napoléon. Elle peut ilonr se flatter de voir un liéros lés;islateut effarer les tiares horribles qu'y avalent laissées , pendant tant do siècles, le passage iPun conquérant barbare. » (Journal de l'Empire^ du a3 novembre 1807. ) « Après de longues tourmentes, un héros , choisi parla Providence, paraît sur la scène du monde ; l'Europe reconnaît en lui un autre Charlemngne ; la France re'ève pour lui le tiône impérial d'Occi- dent ; la couronne chiméiique que l'on adorait à Ratishonne pâlit devant l'éclat d'une couionrfr réelle; les princes de la Germanie donnent le titre de protecteur à celui qui seul en remplit les nobles fonctions ; obéissant à une force d'atti action naturelle et irrésistible, se dégageant de ce chaos polititfue au sein duquel ils flottaient, les superbes débris de l'empire de Cliarlemagne viennent d'eux-mêmes se ranger autour de leur ancien et véi itable centre d'unité. » {Journal de l'Empire^ du 20 décembre 1807.) « Parmi les misérables facéfies dont le ci-devant empereur a été l'objet, aucune n'a plus égayé la tombe des sots que les pi étendues découvertes que les journalistes croyaient avoir faites de .ses prénoms. D'abord ils avaient constaté qu'il s'appelait originairement IVicolas ^ mais qu'il avait changé ce prénom ignoble contre celui de Napcdéoii , afm de paraître extraordinaire en tout. Apparemment cedé'lain avait irrité contre lui saint Nicolas, protecteur de la Russie. 'Quelques jours après, on fit la délicieuse dérouverte que Napoléon n'était pas le nom d'un saint, mais bien celui du diable. D'après une légepda très-authentique , plusieurs bonnes femmes , dans le Piémont, avaient jadis été tourmentées par deux cousins de Lucifer; ^ui portaient les boms de Napoléon et de Soldatu M A L 2.5y )'Eh 5 comment douter de l'oiigine infernale de ce nom, lorsqu'on sait que l'apocalypse désigne l'antechrist sous la dénomination à?A- pallyon ? ha. lettre iVétaut servile,dans plusieurs mots modernes for- més du grec, l'identité de Napoléon avec le nomdelaBête est évidente. A» C'est dommage que toute cette profonde et agréable érudition de nos feuilles quotidiennes se dissipe devant le flambeau de la crili- 411e , comme les ombres devant l'aurore. » Le prénom Napoléon appartient h plusieurs familles italiennes très-illushes. Dans les sanglantes ojuerres entre Venise et Gènes , nous voyons un IVapolèon Grimoldi général des Génois, et qui même, après la mort du rélèhic Pierre Doria , prit le commande- ment en chff de l'aimée enfermée à Cliiozza. Après plusieurs liants faits, il périt dans une bataille sanglante en 1384. Un prince Ursi/ii, qui , dans le quinzième siècle, fut un des condottieri les plus fameux, porta le prénom Napoléon; il servit successivement les Vénitiens et le pape Pie II. » On peut citer Jusqu'à une douzaine de guerriers moins fameux qui ont eu ce prénom. Nous ne nommerons que IVapoléon Attotdy compagnon d'armes deWallenstein dans la guerre de trente ans; il était natif des environs de Sienne. Le prétendu diable piémontais était un gentilhomme turbulent qui avait inspiré de la terreur aui villages voisins de son cliâteau j le peuple le comparait au sultan ou soldan des Turcs. » D'autres Italiens, désignés sous ce prénom , ont parcouru une carrière paisible. IVapoléon Aluisi , natif de Vérone , page à la cour d'Alphonse de Ferrare , fut le confident et l'ami sincère du grand et malheureux Tasse. Il l'aida dans sa correspondance secrète avec la piincesse Léonora. » Quoique ce prénom ne soit rien moins qu'inconnu , et quoique tant d'Italiens ne l'eussent certainement pas porté s'il n'eût appartenu à quelque saint, il est difficile d'en retracer l'origine et l'éfymologie. « Il paraît que les théologiens d'Italie considèrent saint Aeapolus, martyr napolitain, comme le véritable patron de ceux qui, dans la langue vulgaire, s'appellent IVapolione. Ce nom ne serait alors qu'un diminutif de /Va;?o/o, qui, à son tour, serait une corruption de IVea^ polus. Mais ce saint était-il bien sûr de l'orthographe de son nom qui paraît grec, mais qui pourtant a l'air moins classique que celui de Napoléon? On peut considérer celui-ci comme composé denapos, vallée boisée, etléon, lion. Il signifierait « le lion de la vallée», et rappellerait les noms analogues de Timoléon , Doryléon , Panta- léon , etc. » Quelques érudits, M. de Visconti à leur tête, prétendent qu'il faut écrire lYeapolion, comme sur la fontaine de l'école de médecine. Ils varient ensuite sur l'étjmologie. Les uas l'expliquent par neos , »7 258 MAL nouveau , ef poleo, j'achète , j'aiiauge ; le sens serait le fouJateur de choses nouvelles. w D'autres, en adoptant l'orthographe , veulent rendfe le nom identique avec relui de Napolitain , qui pourtant, en grec, s'écrirait JVeapoliles, Toutefois, il est remarquable que ce préuom est plus commun à Naples que dans aucune autre partie de l'Italie. » Il en est qui voient dans ce nom une corruption de IVeoplolernuSf nom du fils d'Achille. C'est remonter un peu haut. » De quel côté qu'on se tourne, on est ramené à une origine grec- que , et pas du fout infernale. Comment aussi a-t-on pu croire un diable assez bête pour écrire son notn sur son front? » M. Malte-Brun poussa plus loin l'essai de ses forces lit- téraires ; après avoir excellé dans le genre oratoire et badin, il se surpassa en poésie. LES FÊTES DU CAUCASE, (i) £ G L 0 C U E. Prends un plus noble essor, déesse des bergers : Abandonne aujourd'hui les bois et les vergers. L'Ibère , interrompant le cours de ses conquêtes, De son roi nouveau-né vient célébrer les fêtes. La terre a retenti sous les pas des guerriers; Le fer des lances brille à travers les lauriers ; Et flottant dans la nue, aux rayons de l'aurore, De leurs mille drapeaux la pourpre se colore. Les vallons du Caucase ont répété soudain Du chant de ces guerriers le belliqueux refrain. (i) Les voyageurs rapportent que lorsque VUzmey , prince du Daghestan, devient père d'un héritier mâle, la nation entière sa rassemble pour célébrer la naissance du jeune prince ; les guerriers exécutent autour de son berceau des jeux militaires ; les femmes viennent l'une après l'autre lui offrir le lait de leurs seins. J'ai trans- porté ce trait dans un siècle de l'antiquité , et je l'ai appliqué aux Ibériens, le plus puissant peuple du Caucase. Cette églogue est extraite d'un recueil de pièces du même genre , dans lesquelles on a cherché à rajeunir le genre pastoral par la pein- ture des mœurs des nations différentes et des contrées lointaines» MAL Q,5ç *< Fiappons les boucliers , iVappons-Ies en cadence ; Que le bruit du triomphe accompagne la danse. » Le vainqueur de la terre a pressé dans ses bras L'Iiéritier de son nom, l'espoir de ses états. Venez , guerriers, venez , compagnons de sa gloire • Qu'autour de ce berceau gardé par la Victoire , Cent drapeaux que vos bras au Mède ont arrachés Soient à ces lambris d'or eu trophée attachés. » Frappons les boucliers , frappons-les en cadence ; Que le bruit des combats se marie à la danse. » Mars te salue , ô fils d'un héros sans pareil ; Ton œil s'ouvre au triomphe en s'ouvrant au soleil. Déjà l'acier brillant qu'un frais laurier enlace, Semble de tes regards flatter la jeune audace , Et déjà de tes mains jouant avec nos dards , Tu semblés t'essayer aux nobles jeux de Mars. Prince , faut-il poursuivre au bord de l'Iaxarte Le Scythe vagabond, l'infatigable Parthe? Commande , et l'Orient reconnaîtra son roi. Veux-tu que tous les flots se courbent sous ta loi ? Parle, et les vents soumis environnent ta poupe; Et les tritons , guidant cette orageuse troupe , Apportent leur hommage au souverain des mers. Mais que dis-je? Ton père a calmé l'univers j Il a mis à tes pieds les princes de la terre ; Il a régné, pour toi , sur un siècle de guerre : Toi , fidèle gardien du pris de ses hauts faits, Tu régneras, par lui , sur un siècle de paix. i> Jetons les boucliers , jetons les dards , les lances ; Que le bruit des combats ne trouble plus nos danses. » Les échos répétaient les chants de ces guerriers, Quand , le front ombragé de myrte et d'oliviers, De cent jeunes beautés une troupe timide S'avance en agitant le sistre qui la guide. « Fille de l'Amazone, élevons notre voixj Saluons ce berceau que révèrent les rois. » La vigne embellit l'orme, et l'épi la campagne ; Le cèdre . au front altier, couronne la montagne ; 17* 2.6o Mal L'épine aime à s'orner des fleurs du clièvrefeuil , Et des jeiiue» époux les enfaiis sont l'orgueil : Sans eux , le trône même est dépourvu de cliairaes , £t la royale pourpre est humide de larmes. « Fidèles tourtereaux , abandonnez les bois ; Venez fixer vos nids au palais de nos rois : Chantez, tendres oiseaux; d'un auguste liymeuée Lucine a resserré la chaîne fortunée. A) O reines du Caucase, épouses des héros ! Pourquoi de vos enfaus quittez-vows les berceaux? Venez, mères, venez : un enfant, cher au monde f Demande de vos seins la lara;esse féconde. Épouses dfs héros, versez-lui tour-à-tour , Dans des flots d'un lait pur , une ofiVaude d'amour. V Bondissez, mes chevreuils; paissez les frais rosages (i); L'insatiable ti^re est loin de nos boca<^es : Dix mois une déesse a porté dans ses flancs Un gage de la paix, imploré par nos cliam|'rt. A nos hymnes d'amour , de joie et d'espérance , Oublie , 6 reine , oublie en ce jour ta souilVanre ! Parais , jeune immortelle, et présente à nos yeux , Dans tes bras maternels , ce rejeton des dieux ; Fais voir ces faibles mains, appui de tant de trônes; Fais voir ce jeune front qu'attendent vingt couronnes. » Filles de l'Amazone , élevons notre voix ; Révérons ce berceau que révèrent les rois. » Mais quels concerts nouveaux ont frappé mon oreille ? De ces antiques monts l'oracle se réveille ; La forêt s'est émue ; une divine voix Fait bondir les rochers et fait marcher les bois : Tout tremble ; et la Sibylle , en habit de bergère , Offre au foi nouveau-né sa chanson bocagère. « Dors, sang des demi-dieux ; dors, amour des humains; Et souris à ta mère en rêvant tes destins. » L'astre dj|in nouveau siècle a brillé dans la nue; Déjà chez les mortels ïhémis est revenue : (r) Le rosage (rhododendron ponticum) couvre les pâturages du CaMcase. MAL rt6i Enfant clit'ii des cieiix, la terre en ton honneur Déjà de son jeune â»e a repris la splendeur. JLe laurier et la rose ont enlacé ta couche ; La vigue , aux grappes d'or, se penche sur ta bouche : Et de fleurs et de fruits parsemant nos guérets, Ton astre i son lever unit Flore à Cérès. L'Jierbe ne cache plus la vipère perfide ; . Les sombres aconits , moissons de la Colchide, De leur souffle odieux n'infectent plus les airs. Médée, eu vain pleurant ces présens des enfers. Et de ses noirs poisons à jamais désarmée, A jeté dans le Styx sa coupe envenimée. » Poursuis, céleste enfant, tes destins fortunés! Les enfers à tes pieds rugissent enchaînés. » Cependant de nos maux , que ton étoile efface , La terre rajeunie a conservé la trace ; Bellone reparait ; le soleil voit encor D'autres Jason ravir une autre toison d'or : L'aventureuse Argo, réveillant les orages , A d'un autre Bosphore ensanglanté les plages; Sur les flots indignés , la perfide Erinuys Etale de nouveau ses crimes impunis. » En vain de l'Achéron la fureur renaissante Oppose à tes destins une audace impuissante : Tim astre à son midi gouverne l'univers. Plus de combats sanglans sur la terre et les mers ! Oisif, de son éclat le glaive se dépouille; Et sur les boucliers , dévorés par la rouille , La tranquille Arachné tresse ses longs filets. Nos trésors superflus ont perdu leurs attraits, L'or revêt , en naissant, les brebis d'Albanie ; Le miel coule à grands flots sur les monts d'Hjrcanie: Le lis de la prairie a, sur ses vêtemens. Des trônes de l'Indus semé les diamans; Le ciel lui-même envoie , à la terre nouvelle, De peuples vertueux use r^ce immortelle. * Parques , vous l'avez dit d'une commune voix : Pour cet âge nouveau le temps suspend ses lois; Ourdis , fuseau , sans terme ourdis la destinée ; Marchez sans ova\fX9 , ô jours de l'éteroelle année ! :i6o MAL » Dors , sang des demi-dieux ; dors , amour des humains ; Et souris à ta mère en rêvant tes destins. » C'est ainsi qu'emporté sur l'aile de Pégase, Un rêve me charmait aux bords lointains du Phase ) Quand soudain mille cris, dans Lutèce élevés, Annoncent prts de moi les jeux que j'ai rêvés. La Seine a tress'ailli; les aigles de la France Planant sur l'univers , proclament ta naissance : Fils de Napoléon , déjà sur tes autels Je vois fumer l'encens des dieux et des mortels. Déjà Phébus prodigue à ta couche adorée La rose d'Hélicon, de nectar enivrée , Et le lis qui , du Pinde embaumant les gazons , Des larmes de l'Aurore a nourri ses boutons. Tous les ails à l'envi vont tresser leur guirlande; A ces brillantes fleurs joindrons-nous une olVrande , Déesse des bergers ? Mais nos hameaux, nos bois N'offrent aucun tribut qui soit digne des rois. Sais-tu de Calliope emboucher la trompette? Le vol de l'aigle allier sied-il à la fauvette ? Crains d'ap])rocIier trop près le céleste flambeau ; Crains dans les flots d'Icare un humide tombeau ; Abandonne les cieux ; reviens , timide muse , Heviens fouler les prés où serpeutc Aréthuse ; "Vois le printemps , les fleurs , les bois, amis des vers , Et l'ombre et le silence appellent nos concerts. Veut-on passer du grave au doux ? on lira ce qui suit : « Combien les phrases adulatrices des orateurs français ont-elles produit de mal , en faisant illusion aux hommes les plus éclairés de l'Europe ? On ne pouvait croire qu'un aussi beau langage couvrît les actions les plus atroces, les vices les plus hideux! L'Europe, qui n'avait pas apprécié avec assez de sévérité les phrasiers académiques de l'ancienne France, ne conçut pas jusqu'à quel point un discours public et solennel peut être vain , illusoire et trompeur , au mi- lieu d'une nation qui préfère les mots aux choses, (i) (i) Le rédacteur du Spectateur essayait souvent à glisser, dans des articles de journal, quelques observations propres à modérer cette insolente vanité dont le gouvernement et la nation étaient enivrés. Il rappelait le mérite des peuples étrangers , il indiquait les irapei- fections du caractère français. Mais aussi l'autorité le faisait cons- tamment dénigrer comme un ennemi de la gïoire nationale. ( On ne s'en serait guère douté, d'après les échantillons que hous avons donnés plus haut. ( Nclc dos rédacteurs. ) MAL 2A3 » L'Angleterre seule , habituée à appié( ier la solide éloquence po- litique , ne fut pas éblouie par les mélécres de la faconde révolu- tionnaire. Burke_, grand orateur lui-même , mais avant tout grand homme d'état , démasqua et dénonça le premier ce qu'il appelait plaisamment la vaniloquen.ee des Gaulois. » Ce mot manque à notre dictionnaire. Quel terme plus hrureux , plus expressif peut-on trouver pour désigner tous ces grands discours dans lesquels les mêmes corporations, et souvent les mêmes hommes, ont dit élégamment le pour et le contre sur toutes les questions de politique ? » D'abord nous avons peint la grandeur toute républicaine , toute antique d'un magistrat « qui crée des rois en dédaignant de l'être ; qui distribue des sceptres aux alliés fidèles de la république ; qui renverse du liant de leurs trônes ceux qui ont osé insulter à la liberté. » Quelques titres pompeux sont proposés, mais aussitôt lejetés; la sublimité consulaire , et antres phrases nouvelles , sont vouées au ridicule. Mais , patience ! deux ou trois années s'écou- lent, et nos orateurs républicains viennent en cérémonie haran- guer sa majesté impériale ! « Sire , s'écrient les Gâtons et les Brutus modernes , daignez être notre monarque et notre père! w .... « Sire, s'écrie un magistrat, vous êtes grand par vos victoires, grand T^&x vos lois , grand par l'amour du peuple , grand par l'ad- miration de Vf!.urope, grand par toutes les grandeurs réunies.'..., « Mes chères ouailles , dit la voix tonnante d'un prélat , voyez- vous le nouveau Cyrus ? c'est l'oint du Seigneur.' c'est Vem'oyé du Très-Haut ! c'est V homme delà miséricorde et de la Provi- dence divine ! — Que parlez-vous de Providence? dit en s'égosillant \\n métaphysicien de 179^ : c'est Vhomme de la destinée ! c'est le destin personnifié qui est venu régénérer l'univers ! » .... Pais arri- vent les phrasiers provinciaux, et un préfet de quelque département obscur efface toute l'éloquence complimenteuse de la capitale , par cette expression sacrilège : Dieu créa l'empereur! et se reposa. » Voici un petit extrait du Journal de V Empire , du 1 9 dé- cembre i8o8, qui fait naturelle suite à ce qu'on vient de voir. « Il était digne de l'immortel fondateur de la France nouvelle, de rappeler la muse de l'histoire à son antique dignité ; de ranimer rette voix des siècles à qui il a fourni tant de matière ; de rendre aux historiens toute leur considération , toute leur liberté, tout leur courage , en les prenant sous sa protection ; il était digne de Napo- léon de penser que ce qui est l'épouvantail du commun des rois , pouvait être un ornement de son règne. Le concours solennel , dans lequel l'empereur lui-même courouirera le meilleur historien. z6i MAL prouve que ce monarque est jaloux d'avoir'encore un trait de ressem- blance tie jjIus avec ïvajan , en laissant les historiens déployer de- vant son tvone l'austère franchise et le noble orgueil de leur minis- tère. Le projet d'une école historique, projet déjà connu dans le public , et dont l'exécutiona pour g:arant les lumières et le zile des chefs actuels de l'instruction, démontre que le monarque ne pense pas seulement à faire naître les études historiques, mais aussi à leur donner un centre d'activité et un asile perpétuel. » On ne savait peut-être pas que M. Malte-Brun était roya- liste , après s'être montré un chaud partisan et un des plus grands admirateurs de l'empereur ; cependant les pièces suivantes en convaincront le lecteur. Alliance de la monarchie et de la liberté sous le sceptre des Bourbons. Liberlas quœ sera lame ri respexit inerte m. « Pourqnoi des hommes connus par leur attachement aux prin- cipes républicains, se sont-ils les premiers empressés d'arborer le drapeau de l'antique monarchie des Bourbons i* » C'est que la cause des Bourbons est la cause de la liberté fran- çaise et de la liberté européenne. » La France , dans l'espace de vingt années , a vu s'écouler deux siècles de malheur. D'abord , les horreurs de l'anarchie ont dévoilé les dangers d'nne démocratie corrompue ; la libei té en pleurs s'enfuyait loin de ces autels ensanglantés , aux pieds desquels lo vice et le crime déshonoraient son culte. Il parut alors un homme unique dans les fastes de l'histoire ; il lui fut donné de tromper les rois, de séduire les peuples. Un pouvoir surnaturel semblait lui sou- mettre le genre humain. Les sages n'osaient lui refuser leurs ser- vices ; les braves lui prodiguaient leur sang; les monarques sui- vaient son char de triomphes , et devant sa couronne de fer on voyait pâlir les diadèmes les plus augustes. » Il dit aux partisans de la monarchie : « C'est mon bras irré- sistible qui , en écrasant l'hydre de l'anarchie , vous rend h;s ins- titutions et les lois chères à votre cœur. » Il dit aux républicains : « C'est mon bras invincible qui , en vous protégeant contre vos nombreux adversaires et contre vos propres discordes , ne relève ce troue que pour en faire le boulevard de la liberté. » Cette double illusion fascina pour quelques instans les yeux les plus clairvoyans. Les hommes d'état les plus divisés par leurs opinions politiques et administratives , se réanirent autour du nouveau tiône, se donnèrent la main , et travaillèrent ensemble à relever les ruines par lesquelles le torrent révolutionnaire avait marqué son passage. MAL z65 D DaDà ce moment Bnenaparte touchait de près à la vraie gran- deur. Il n'avait qu'à replacer sur le trône des lis cette dynastie alors si infortunée et toujours si chère aux Français; les béné- dictions des peuples l'auraient placé au-dessus de tous les héros de l'antiquité; et s'il n'eût pas voulu, content de l'immortalité, passer le reste de sa vie dans le plus glorieux repos, il eût pu trouver dans ses conquêtes de quoi fonder un nouveau trône pour lui-même , après avoir rendu aux Bourbons celui que la révolte et l'injustice leur avaient ravi. » Non seulement cette grande et généreuse idée ne trouva pas d'accès dans son âme, enivrée d'une ambition impure, mais une 7)ensée infernale en prit la place : Buonapaite résolut la perte totale des Bourbons. Ce fut en trempant ses mains pan icides dans le sang du duc d'Engliien, qu'il révéla ce sinistre projet à l'Europe effrayée. » Le vertige du crime ne cessa , depuis ce moment, de boule- verser son esprit. Il dépasse de toutes parts les limites naturelles de la France ; il se plonge dans un système de conquêtes sans fin , sans but. Toutes les dynasties doivent faire place à sa famille ; toutes les nations doivent recevoir ses lois. En même temps qu'il éteud son pouvoir, il le rend de plus en plus despotique; les faibles barrières que l'imprudence des républicains avait opposées à son autorité, tombent devant le souflle de sa bouche, et dans cette même France qui avait versé jusqu'au sang de ses rois, pour n'a- voir plus de maitre , il devint également dangereux de prononcer le nom de la république et le nom des Bourbons. » Quel fut alors le désespoir de quelques âmes fières et nobles qui avaient cru voir dans ce redoutable guerrier l'instrument de la régénération de la France ! Comment se soustraire à cette chaîne qui embrassait tout le continent européen? à ce joug sous lequel les rois les plus puissans courbaient leur tête humiliée? L'avenir même semlilait perdu; les générations naissantes paraissaient n'être élevées que pour l'esclavage. » Une autorité arbitraire, sans exemple dans l'histoire , envelop- pait dans la même servitude tous les partis, tous les esprits, tous les peuples ; l'Europe ne cessait d'être un champ de bataille, que pour devenir une vaste et sombre prison, où le silence même était un crime. Le talent était soumis à une sorte de conscription non moins sévère que celle qui décimait la jeunesse et la valeur. Toutes les jtlumes, mises en réquisition , ne traçaient que les pensées d'un seul homme. » C'en était fait de la liberté européenne, du moins pour quel- ques siècles; notie belle partie du monde, cette patrie des lettres et des sciences , devenait un empire asiatique , le séjour du despo- tisme militaire le plus sorab'e et le plu? redoutable. ^CG MAL » Ileuicusement pour le genre luimain , cet homme qui portait l'enfer dans sou cœur, portait aussi le chaos dans sa tète. Semblable à un volcan , il engloutissait, >1 dévorait tout ce qu'il venait de pro- duire. Lui-même il a renversé cet effrayant colosse d'une monarchie universelle qui déjà semblait écraser l'Europe sous son poids. Ses inconséquences, ses contiadictions, ses caprices en ont hâté la cliutc pins que les batailles perdues. « D'abfcrd, l'administration, cette base de la puissance, n'était qu'un tissu de contradictions. » Détruisant à chaque instant ce qu'il venait de créer, Buana- parte ne présentait à ses serviteurs les plus fidèles aucun point fixe auquel ils auraient pu raltacher leurs idées, leurs discours , leurs actions. Déclamer contre les privilèges de l'ancien régime et eu créer de nouveaux , instituer des chambres de.commerce et opprimer le négociant par les droits-réunis et par une douane vexatoire, fonder les finances sur l'impôt foncier et enlever les bras à l'agriculture , mettre son nom à un code nouveau et signer mille lettres de cachet, maintenir le juri et établir des commissions militaires et prévotales, dépenser des millions.pour l'impression d'un volume magnifique, et lever sur Iji librairie un impôt arbitraire et exorbitant , accorder de magnifiques pensions, des places et des honneurs à de médiocres versificateurs, mais laisser dans l'oubli oudansl'éloignemcnt l'iiommc lie génie : voilà ([aelqucs-unes des innombrables contiadictions de l'adniinistratioii napoléonienne. Elle n'a eu de direction constante , unirorme, iniperturbublc, que lorsqu'il s'agissait de lever de l'argent et des homnifs. » Cette administration, capricieuse en France, prenait dans les pays conquis le caractère de la folie. Tandis qu'à Florence on don- nait des prix pour le meilleur écrit en langue italienne, on voulait absolument abolir,. à Hambourg , la langue allemande. » Peut-être, dira-t-on , Buonaparte ignorait-fl ces erreurs de l'administration. Souvent c'était le cas, mais cette ignorance tenait fucore à une contradiction dans son fatal caractère. Il voulait être instruit de tout; il avait organisé un vaste système d'espionnage. Cependant, chose inconcevable ! il ne souffrait pas qu'on lui rappor- tât exactement les faits qui auraient pu l'inquiéter. Les rapports secrets avaient déjà une première teinte de ce vernis qui ornait les récits olficiels. Napoléon était parvenu à être souvent lui-même iiussi mal informé que le pul)lic. » Malheur au courageux patriote qui osait faire tomber surlesyeux du maître les rayons incommodes de la vérité , même après les invi- tations, les ordres les plus formels! Napoléon réprimait avec hau- teur la franchise, eu même temps qu'il accablait de mépris l'adu- lation servile. Il fallait porter ses chaînes avec uu air de liberté el d'aisance. MAL 267 ;!)Dans la diplomatie, c'était uu niélauge encore plus bizarre de maximes de despotisme et de licence démagogique. Presque dans la même phrase, il insultait aux monarques et il ordonnait aux peuples d'obéir en esclaves. Aujourd'hui , il disait aux Anglais d'être sur leur garde contre la prérogative de la couronne; il exaltait Francis Burdett. Demain, il prétendait faire accroire au roi de Piusse que ses plus dévoués serviteurs, les membres du Tugendbwid , étaient des jaco- bins. C'est qu'au fond , il avait envie d'être eu même temps le seul despote et le seul jacobin dans Punivers. Ce secret lui écliappa même tout entier le jour qu'il s'avisa de déclarer oinciellemeut , aux princes de sa famille placés sur des tiôues étrangers, « que leurs premiers devoirs étaient envers lui , et que les intérêts de leur peuple ne venaient qu'eu seconde ligne! » Celui qui pouvait tenir solennelle- ment un semblable langage, n'avait d'ennemi plus redoutable que lui-même. » C'est surtout dans ses dernières guerres qu'il parut lui-même conspirer sa ruine. Il veut subjuguer l'Espagne, et par une suite d'attaques faibles et mal combinées , il apprend à cette nation gé- néreuse , mais languissante, le secret de son énergie ; il apprend à toutes les autres l'art de la défense nationale. Honteux de trouver pour la première fois de la résistance , il s'élance vers l'autre extré- mité du continent ; l'humiliation de la Russie doit rappeler aux na- tions cette terreur de ses armes qui commençait à diminuer; il inonde la Lithuanie de ses troupes , mais il dédaigne la conquête plus utile de la Volhynie , de l'Ukiaine ; dans le grenier de l'Europe, il cherche exprès la seule route sur laquelle il pouvait mouiir de faim. Il sacrifie les troupes françaises et polonaises , les seules sur lesquelles il pouvait compter, et laisse sur ses derrières les Prussiens et les Autrichiens dont il devait connaître le peu d'attachement à sa cause. Echappé , comme par un prodige , à travers les légions enne- mies, à travers les plaines couvertes de neiges et de sang , il pouvait tirer de cet immense désastre un moyeu de salut ; l'Europe , le croyant assez afiaibli, ne lui demandait aucun sacrifice réel , et se serait de nouveau endormie sur la foi d'un traité qui eût laissé Napoléon au premier rang parmi les souverains. Trois ans après, il pouvait , avec de nouvelles forces, reprendre ses plans gigantesques; mais, comme si un mauvais génie le poussait à délivrer l'Europe malgré lui et malgré elle, il repasse le Rhin, il hasarde de nouveaux romljats, il effraie et éveille l'Autriche, donne aux Saxons, aux Bavarois , le courage du désespoir, perd la bataille de Leipzick, et échappe une seconde fois aux périls les plus imminens. L'Europe victoiieusc, la France éplorée lui demandent encore la paix, cette paix qui seule pouvait sauver son trône ; il la repousse avec hauteur, il attire jus- qu'au centre de ses états un ennemi trois fois supérieur en rombre ; grâces à tant de fautes, Paris voit er-fin dans ses vainqueurs se." ^68 MAL lihéiafiurs , et, après viiigt-rinq nus de vérolulion , le drapeau des 1)0111 bons ilotte de nouveau sur les uves de la Seine afl'ranchie. » Le voilà donc par terre cet empire colossal qui touchait les mers du NokI et les mers de l'Afrique ! Le despotisme et le génie l'a- vaient élevé , le despotisme ef la folie l'ont renversé, ^u milieu de "îes immenses dé{)i is , les nations européennes , encore saisies d'elTroi j n'ont qn'un seul cri de ralliement : viue la paix ! vive la liberté.' La France y ajoute avec attendrissement : vivent les Boufhotis .' » JNous sarons déjà que le rétablissement de cette auguste dynastie nous procure une paix plus prompte et plus avantageuse. Pouvons- nous douter que ce rétablissement ne soit aussi la meilleure garantie de la liberté publique!:* » Les Bombons ne reviennent pas ressaisir tumultuairement un pouvoir arbitraire ou mal défini. Eux-mêmes ils provoquent un pacte constitutionnel semblable à celui qui régit l'Angleterre. Ils veulent « une monairhie pondérée par un gouvernement représen- tatif. » Point de législatii>ii , point d'impôts sans le concours d'une représentation nationale indépendante! Les ministres sont respon- sables; la propriété est sacrée. Le pouvoir judiciaire est soustiaità toute influence étrangère. La liberté des consciences et celle des opinions sont assurées. Ces promesses, qui embrassent tous les vœux des amis de la vraie liberté, trouvent une double garantie dans la force des choses et dans le caractère des personnes. »LéC roi! n'est-ce pas ce prince sage, plein de lumières, ami de la saine philosophie, qui, en 1788, reconnut la nécessité de réformer quelques-uns de ces abus que le temps introduit dans les meilleures constitutions"? En lytjS , n'a-t-il pas de nouveau proclamé son amour pour la liberté publique et son respect pour l'égalité des droits , « qui se concilie parfaifement , dit S. M. , avec cette inégalité des condi- tions , inséparable de l'état social? » Depuis cette époque le roi a passé vingt années dans la retraite , dans l'étude , au milieu de cette nation allemande si fameuse par la liberté de penser ; au milieu de ces Anglais si fiers de leur libcité politi(iue. Il a recueilli des notions étendues sur l'esprit du siècle. Ces notions salutaires per- cent rarement l'enceinte magique trarée par les flatteuis autour des princes heureux ; elles viennent assaillir de toutes parts un prince infortuné; et lorsqu'elles rencontrent un esprit ferme et juste, elles lui donnent cette prudence conciliatrice qui , dans les tiicenslances , est le premier besdin de la France. » En posant le pied sur le sol français , après vingt-cinq ans d'ab- sence , quel a été le premier mot de IMonsieur , comte d'Artois? « Plus de tyrannie , plus de consciiption , plus d'impôts arbitrai- res ! » C'est à ce cri , répété dans les vallées des Vosges , dans les rues de Nanci , que le lieutenant général du royaume s'est avancé , sans armes , presque sans suite, se confiant k l'amour des Français. MAL 26çf XJn antre Bourbon a fait retentir le même cri sur les rives de la Gironde , et soudain tout le monde a rctounu le descendant de Henri IV. » Oui , le sang de Henri IV et de saint Louis n'a presque jamais produit de ces rois ambitieux, diws, inhumains, qui sacrifient les in- térêts du peuple à l'éclat du trône. Si les Bourbons, élevés dans la pompe de Versailles, environnés des pre-sfii^es delà souveraineté, bercés dans les bras de la mollesse et suivis d'un peuple de courtisans, ont généralement gouverné avec douceur, avec modération, que ne doit-on pas espérer des Bombons élevés dans l'école de l'adversité , environnés si long-temps de dangers et de privations, accoutumés à tous les caprices du sort, et suivis seulement d'un petit nombre d'a- mis fidèles, infortunés comme eux i* L'histoire, écrite depuis quel- que temps avec la plus âpre franchise, a d'ailleurs plus que suffi- samment éclairé nos princes légitimes sur les erreurs de quelques-uns parmi leurs ancêtres, comme elle a éclairé la nation sur les funestes suites de la licence et de l'esprit de révclte. » Les Bourbons n'ont aucun besoin du pouvoir arbitraire. Ils ré- gnent sur nous par l'amour avant de régner eu vertu de la constitu- tion. Leur empire, fondé dans nos habitudes, nos souvenirs, peut se passer de l'appui des baïonnettes et des espions. Buonapartc, régnant par la force et par l'astuce, se voyait entouré de plusieurs oppositions redoutables ; il se croyait obligé d'étouffer l'esprit national par le ré «. gime le plus sévère. La meilleure excuse que ses partisans les plus adroits mettaient en avant, c'était la dure nécessité qui entraîne tou- jours le fondateur d'une dynastie nouvelle: Res dura etregni novitas ! Il faut soumettre les mécontens, récompenser ses partisans, surveil- ler tout le monde. Les Bourbons n'ont aucun besoin de cette triste politique ; ils reviennent au sein de leur grande famille, ils revien-. escorté par la loyauté, conduits par la gaieté, accompagnés de tous les souvenirs chers aux Français. Le nom de Henri IV les précède dans nos places publiques, et saint Louis prie dans les cieux pour eux et pour nous. » Supposer une arrière pensée aux descendans du loyal Henri IV, ce serait leur faire le plus cruel outrage. Malheur à qui oserait, sous les couleurs des Bourbons, prêcher l'intolérance et le fanatisme, at- taquer le droit de propriété, ou établir un système de diffamatiou! Qui peut penser à des vengeances quand le roi pardonne? » C'est surtout le souvenir de Buonaparte qui sera le boulevard de Ift. liberté pour tous les peuples de la terre. » Un ministre perfide ose-t-il insinuer au prince le désir^'étendie son pouvoir? le prince, l'histoire de Buonapartc à la main, lui ré- pondra : Voyez à quelle chute humiliante l'usurpation a conduit un homme doué d'un grand génie. Les courtisans chercheraient-ils à éloigner du souverain les pattiotee courageux et véridiques? le roi 2rjo MAL se rappellfira que c'est par-là qut commencëient les fatales erreurs de lîiionajiaite. » Un prince, emporté par un monvemcnt «rorgueil, rcpousse-t-îF avec dédain les avis delà Tcpréseiitation nationale? tout le peuple s'écriera: Voilà un trait digne de Btionaparte ! \}\\ prince essayerait-il de lever dfs iinpôfs ou des troupes sans le consentement- du sénat et du corps légisialif? on se rappellera sur-le-rliamp, avec un salutaire •?rfroi , les désastres dont cet abus du suprême pouvoir couvrit la malheureuse France. Quel est l'ar'ifice subtil, quel est le grossier piéq;c du despotisme dont Buonaparte n'ait fourni le modèle? lia achevé ce qu'avait commencé Tibère, il a trahi tous les secrets de ceux qui veulent régner sur leurs semblables jiar la force. «Portons nos rei^ards au-delà des limites delà France. Qui a soutenu les princes protestans, défi^nscurs des libertés germaniques? Qui a protégé les républiques de Hollande et de Suisse? Qui a tendu une main secourable à la confédération américaine? Partout nous voyons les I'>ourbons soutenir la cause des peuples opprimés : toutes ces na- tions voisines delà France leur sont attachées par le doux lien de la reconnaissance. Le nom de lîuonapartc épouvantait partout les amis de la liberté; le pêcheur batave dans ses marais, et le pâtre helvétien sur ses montagnes, maudissait celui qui avait asservi leur patrie. Sé- paré de son trône despotique par l'immensité de l'Océan, l'Américain redoutait sa sinistre influence; et le reproche le plus embarrassant qu'on faisait à Madisson , c'était celui-ci : Vous ouvrez la route à ua despote qui nous donnera quelque jour un roi, des princes , des ducs de sa façon. Le nom des Bourbons est au contraire vénéré chez ce» peuples libres. Le noble Anglais, qui jadis l'avait pris en haine, a tracé par son sang répandu pour la France, les inefi'açablcs bases d'une union sincère, et, plût à Dieu, éternelle. L'Espagne, gouver- née par des princes du même sang, vient de recevoirune constitution politique semblable à la nôtre. Tout présage donc que la dynastie des Bourbons, replacée sur son antique trône, présidera à uu siècle de paix et de concorde. » Mais les prinres de l'Europe savent, par une expérience i jamais mémorable, quels désastres un monarque français, muni d'un pou- voir arbitraire, peut répandre sur notre partie du monde. Leur pro- pre conservation les rend donc garans de la constitution tempérée que la France vient de se donner. Ils mettront autant de zèle à maintenir la liberté française, qu'ils en mettaient jadis à empêcher la réunion de l'empire d'Allemagne sous un seul chef. y> Répétons donc avec confiance : la cause des Bourbons est la cause de la liberté française et de la liberté européenne. « Vous, guerriers magnanimes, à qui, le i8 brumaire, Buonaparte avait dit : Soldats , si jamais je trahis la liberté , tournez vos baïon- nettes contre moi! Vous , saçes conseillers, qui cherchiez en vain à MAL 271 sauver quelques débris de la constitution, quelques Testes de la li- bei té publique ; vous, écrivains hardis et philosopliiques, dont le despote enchaînait la plume , après l'avoir forcée à tracer sou éloge, ne craignez pas d'être accusés d'inconstance, en appuyant la cause de vos rois légitimes. Jamais vous n'aurez montré plus de conséquence, plus de consistance , plus de persévérance, que lorsque vous aurez allié le cri de vive la liberté.' à celui de vivent les Bourbons !» Portrait de la duchesse d' Angoulême ^ par des auteurs anglais et allemands. Lorsque les orages révolutionnaires dispersèrent la famille royale de France, un jeune rejeton de la tige des lis resta isolé sur un sol alors inhospitalier, et fumant encore du sang le plus auguste. La fille de Louis X\ I avait échappé au glaive révolutionnaire ; elle avait été remise entre les mains des commissaires autrichiens, en échange de quelques prisonniers de guerre. Son apparition à la cour d'Au- triche produisit la sensaliou la plus touchante. » Le 9 mars 1796 , dit un journal allemand , la princesse royale de France , Marie-Thérèse , fit son entrée à Vienne au milieu des accla- mations du peuple... Les archiducs et les archiduchesses ia reçurent. L'empereur et l'impératrice lui firent une visite. Dès qu'elle fut en- trée dans son appartement, elle versa un torrent de larmes Elle n'a apporté de France que les objets suivans : les portraits en minia- ture de son père , de sa mère , et de sa tante la princesse Elisabeth ; quelques touffes de cheveux de ces trois personnes, et une paire de jarretières, tricotées par sa mère infortunée, avec du fil tiré d'une vieille tapisserie qu'elle avait trouvée dans sa prison. * Le 3i mars, la présentation de la princesse royale de France l'est faite dans un cercle aussi nombreux que brillant Cette au- guste personne a surpassé l'attente générale. Sa beauté, sa sensibi- lité, sa grâce, ses manières aifables, son port aisé, excitèrent l'ad- miration universelle. Elle dit les choses les plus flatteuses aux feld- maréchanx Lascy, Clairfait, Collorédo et Pellegrini, ainsi qu'an, comteTrautmennsdorf. Les émigrés français furent présentés à S. A.R. par le marquis de Gallo, ambassadeur napolitain. Ils étaient au nombre de six. Le duc de Guiche, capitaine des gardes de Louis XVI, et qui , en 1789 , donna des preuves si éclatantes de sa fidélité; le mar- quis de Rivière, le Blondel de son maître; les comtes de Gourcy et de Merci ; le marquis de la Vaupalière et M. d'Achepart. Parmi d'autres Français et étrangers, la duchesse de Guiohe répandit des larmes à la vue de la fille de ses rois.» La cour de Vienne ne tarda pas à perdre cette intéressante prin- cesse. Les armes ou les menaces de la France révolutionnaire obligè- rent les Bourbons à quitter un pays après l'autre. Les âpres climats 272 MAL de l.a Pologne et de la Russie furfînt témoins de leurs îlhisfres infor- tunes. Ce fut pendant refte période de son exil, que la princesse pou- vant épouser un puissant monarque, aima mieux unir sa douleur à celle de son cousin , le duc d'Angoulême. Bientôt une implacable po- litique enleva à ce couple auguste le dernier asyle qui lui restait sur le continent. Ils se réfugièrent en Angleterre, en passant parla Suède. Un voyageur Anglais, M. llohert Ker-PorLer, eut l'iionneur d'ètrs plusieurs fois admis à leur audience. Dans une relation qu'il a publiée, il eu a consacré les souvenirs par la lettre suivante : Gothembourg, juillet 1808. « Depuis le départ des troupes anglaises pour l'Espagne, mon chagrin fut adouci un peu-par l'arrivée de leurs altesses royales le duc et la duchesse d'Angoulême. Elles sont venues de la Prusse, accom- pagnées de la reine de France et de leur suite, avec l'intention de rester ici jusqu'à ce que les préparatifs nécessaires pour leur réception eu Angleterre fussent terminés. Je leur fus immédiatement présenté par le comte de Damas. J'éprouvai la plus vive émotion en voyant ces restes d'une illustre dynastie et de la brillante cour de Versailles. Je fus reçu avec affabilité et dignité; mais notre entrevue devant se prolonger, ces augustes personnages eurent la bonté de supprimer les froides formalités du cérémonial. L'illustre épouse de Louis XVIII mit dans sa conversation autant d'enjouement que de franchise, et la duc causa de la manière la plus engageante, sur diverses choses. La duchesse, l'aimable fille de la belle et infortunée Antoinette, est infiniment intéressante; elle est belle, et très-ressemblante aux Bourbons c ses regards sont doux , et ont une telle expression de tendre mélancolie , qu'il est impossible de les soutenir sans en être ému. Tout son air exprime le même sentiment de mélancolie; l'in- tonation de sa voix atteste les maux qu'elle a soulferts; tout annonce enfin qu'elle est la fille , le dernier rejeton d'une famille aussi ver- tueuse que malheureuse. » Ayant souvent répété ma visite , d'aprts le désir de son altcsso royale , j'eus l'occasion d'examiner , sous diflérens aspects , cette intéressante princesse : jamais elle ne cessait de charmer. Je m'a- perçus qu'elle était tiiste sans être sombre, et que sa mélancolie était bien plus faite pour gagner les cœurs , que pour les affliger ; elle paraît surtout avoir produit cet effet sur sou aimable époux. Comme lui , elle conversa avec moi eu me faisant asseoir auprès d'eux comme un ami ; et pendant ces conférences dont ils m'hono- raient , j'eus l'avantage d'apprécier son esprit délicat et son cœur angélique. Poursuivie par un sort cruel , elle a trouvé que les fruits de L'adversilé sont doux ; car dans aucune condition de la vie, jo n'ai jamais rencontré plus d'intelligence, un jugement plus sain , ni de piété plus élevée <}ue chez la duchesse d'Angoulême^ MAR 273 » Le duc est, à tous égards , digne d'un pareil trésor. L'âme de ce prince est aussi excellente que son caractère est aimable. Et eii recevant de lui les ordres dont il m'honorait pour l'Angleterre , j'eus le bonheur de joindre au respect que m'inspirait le prince- l'offec- tion d'un ami. » Voulez-vous le voir donner un peu dans le républica- nisme? vous lirez dans la Quotidienne du 2.S mars j8i5 , que « Nous avons, depuis quelques mois, vu certaines personnes sou- tenir que la France était le pafiimoine d'une famille. Cette doctrina féodale ne peut soutenir un examen historique. Les Francs , fonda- teurs de la monarchie , tiraient leur nom dîstinctif de leur attache- ment à la liberté, et ils exerçaient leur souveraineté nationale dans ces fameuses assemblées connues sous le nom de Champ-de-Mai ou de Mars. » Voilà de quoi exercer la sagacité dti public. De quel parti est M. Malte-Brun? croit-on qu'une société comme la nôtre n'est pasfièrede pouvoir montrer un tel amphibie? S'adres- ser , au reste , pour de plus amples renseignemens , à M. Hoffman , auteur d'opéras comiques , et collaborateur du Journal de P Empire , à Passy . MARCHAND. Général de division , comte d'empire , grand-aigle de la légion d'honneur , chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. ) MARCOGNET. Baron d'empire , général de division , nommé par l'empereur ; commandant de la légion d'hon- neur; et par le roi, grand-officier de la même légion (27 décembre 1814 )j et chevalier de l'ordre royal et mili- taire de Saint-IiOuis. MARESCOT. Général de division , nommé par la répu- blique , le 8 novembre 1794 ; premier inspecteur du génie ; commandapt de la légion d'honneur 5 nommé par l'empe- reur comte d'empire ; décoré , par le roi , du cordon de com- mandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Cette dernière faveur qu'obtint M. Marescot , fit faire des ré- flexions singulières aux pauvres éjnigrés qui défendaient la ville de Maestrich ) et que M. Marescot bombarda dans la rÔTolution. MARIGNIÉ. M. Marignié n'a juste que ce qu'il lui faut de titres pour se présenter dans notre société } mais nous l'invitons, s'il veut s'y faire remarquer, de ne pas s'arrêter en chemin. Croit-il qu'après avoir été inspecteur général de l'université impériale , et être devenu inspecteur général de l'université royale de France , voire même in'^- pecteur de l'uïiiversité de Paris ( Ordonnance du roi^ du 17 février i8i5) , cela suffise pour se faiie un nom aussi brillant que plusieurs de ses illustres et mobiles confrères les inspecteurs généraux? MARMIER. Comte d'empire, chambellan de S. M. l'empereur et roi, depuis 1810. Le i5 août 1814, le roi le décora de la croix de la légion d'honneur j ce qui u'empèclia pas M. Marmier de redevenir ch^mh^WAn en 181 5. MARMONT. Ancien officier d'artillerie, et aide de camp A\x général Buonaparte ^ grand-officier de l'empire j maré- chal ; duc de Raguse ; grand-aigle de la légion d'honneur, le i3 pluviôse an i3 j commandant le 6e. corps d'armée pour l'empereur , au siège de Paris ; chevalier de l'ordre royal et nùlilaiie de Saint-Louis j le lerjuin 1814 j capitaine de \s> MAR 275 6c. compagnie (îes gardes du cor[)s du roi ; pair de France, nommé par le roi , le 4 ]uin i8i4- MARRON (Paul-Henri). Président du consistoire de IVglise réformée de Paris. La collection des petits discours flatteurs de M. Marron est assez curieuse. Voici les deux principaux types de ces discours , où M. Marron , au nora. de son consistoire , dit à l'empereur : « Sire, ■ »Lp consis^iJre de l'église Téformée consistoriale du département de la Seine sV Sipresse de féliciter V. M. I. et R. des nouveaux dan- f^eis qu'elle a surmontés, des nouveaux lauriers qu'elle a rueillifi , des nouveaux pas qu'elle a faits vers l'iionorable conquête de la paix. Sire , le consistoire bénit la Providence divine, guide et préserva- trice constante de V. M., et il implore sur elle ses bénédictions non interrompues. » Agréez , Sire , le respectueux hommage du consisfoircj et daignez Kii accorder la continuation de votre bienveillance tutélaire, devofra auguste protection. » (Moniteur du 24 janvier 1809.) et où M. Marron dit à Monsieur , comte d'Artois , et par conséquent au roi : « Au retour des Bourbons, nos cœurs , compri mes trop long-tempS» comme ceux de tous les Français, s'épanouissent de reclief à la joi» et à l'espérance ; nous osons les mettre à découvert au pied du troue; que V. A. R. daigne agréer leS; senti mens dévoués du consistoire do notre église, qu'elle daigne on être l'interprète auprès de S. M» Louis XVIII , son auguste frère ! Invariables dans les principes ds notre culte, les mêmes que ceux de l'Evangile , nous rivaliserons d'obéissance et de fidélité. JNos efforts pour concourir au bien bublic , selon la portée de nos moyens , seront aussi soutenus que notre hom- mage est pur, que nos vœux sont sincères. Qu'il bénisse le roi, qu'il bénisse le lieutenant du roi , qu'il bénisse toute la famille royale, relui par qui les rois régnent! Sous quels auspices nos intérêts seraient-ils mieux garantis , nos droits plus assurés que sous ceux des dignes fils de Kenri lY ? » M. Marron , poëte latîn très-distingué n'a laissé écliap- per-aucune occasion de célébrer la moindre action de Napo- léon. Ses vers latins lui ont valu cinq vers français que voici ; , 18* ^-je MAR PoDR célébrer le grand Napoléon , Tous les matins le prédicant Marron Met côte à côte et spondée et dactyle ; Mais par Calvin , Marron n'est pas Virgile,' Ou n'est qu'un Virgile-Marron. MARTAINVILLE (Alphonse). Un des rédacteurs du Journal de Paris. An ! quel bonteur! ah! quelle ivresse! Français, chantons, dansons, buvons j Que dans ce beau jour d'allégresse ' Sautent les cœurs et les bouchons. Le ciel comble notre espérance ; Ij'air retentit du plus doux son Pou , pon , pon , pon , pou , pon « Ratapon ; Les cœurs ont dans toute la Franco Compté cent un coups de cauon : C'est un garçon! Je sens redoubler mon ivresse Quand Je pense à notre empereur j Il aura pleuré de tendresse ; Soyons heureux de son bonheur! C'est le plus beau jour de sa vie Que nous annonce le canon , Pon, pon, pon, pon, pon, pon, Ralapon ; Je crois l'entendre qui s'écrie, En baisant son joli poupon : C'est un garçon ! C'est à toi , princesse adorée , Qu'on doit le plus beau des présens. De bonheur la France enivrée Te tend ses bras reconnaissans. De cette nouvelle prospère Quel beau courrier que le canon! Pon , pon , pon , pou , pon , pon ^ Patapon. Ah ! dans le palais de ton pëie Déjà l'on chante à l'unisson : C'est un garçon. *' Je sais bien qui tout bas enrage i Anglais, à l'esprit si subtil | MAR 277 Cet enfant de Mars est, je gage, Pour vous un fier poissou d'avril. De notre fortuné rivage , Quand vous entendiez le canon, Pon , pou , pon , pon , pcn , pon , Patapon , Vous direz : Goddem ! quel tapage \ Ce bruit n'annonce rieu de bon : C'est un garçon ! Quand dans les sentiers de la gloiue Il viendra guider nos soldats . Sur le cbemin de la victoire De son père il suivra les pas. Quel brillant courage il déploie; Il sourit au bruit du canon , Pon , pon , pon , pon , pon , pon , Patapon. Nos vieux soldats pleurant de joie, Diront : Du grand Napoléon , C'est le garçon. De la France acquittons la dette, ^ Filles, garçons, mariez-vous : ^ Pour que la fête soit complète, Réveillez-vous, anciens époux. C'est le triomphe d'Hyménée Qu'annonce aujourd'hui le canon ; Pon , pon , pon , pon , pou , pon , Patapon. Belles , songez que cette année Chaque épouse à Napoléon. Doit un garçon. ( Hommages poétiques à LL. MM, II. et RR. , tome 2. Paris, Prud'homme fils. ) « Déjà l'oriflamme brille. Que dis-je ? chaque régiment a la sienne 5 ce sont ces aigles tant de fois victorieuses, et que l'ennemi ne voit jamais sans effroi. . . . » Aussi tous les peuples ont-ils eu des étendards sacrés. . . . Quand les lumières de la raison curent un peu dissipé les ténèbres de la su- perstition , ils perdirent beaucoup de leur crédit et de leur pouvoir; et, mieux que la bannière de saint Denis, le panache de Henri IV indiqua le chemin de l'honneur. Aujourd'hui la véritable oriflammo des Français est l'épée de leur monarque. Elle ne brillera pas en vaiu. * . » . 278 MAR « Les transports qui se conmMjriqiiaieDt du tliéâtre à la sftile , et de la salle nu tLéâfie, ont fait de celte lepiésentation iiuc petit.,- iôte uûtianale, à latpaelle une seule ciiconitance pouvait ajouter un nouvel éclat. Mais .... une loge était vide. » ( Feuilleton du Journal de Varis^ du 2 février 1814. ) « Aujourd'hui le mot ordre est un appel de plaisir. Réjouis-toi , peuple; tu verras ton roi, ton roi sensible et bon comme la nation qui est heureuse et fifere de lui obéir; empresso-toi sur ses pas , tu lie seias point repoussé par des gardes menaçans , tu pourras le voir , l'entendre, recueillir ces paroles affectueuses qui ne sortent de sa bouche que pour pénétrer dans tous les cœurs ; alors, les yeux mouilléà «Je douces larmes, criant d'une voix attendrie v'we le roi! tu cesseras peut-êtie pour uu instant de maudire le mal qui, en ralentissant sa marche , te procure le plaisir de le contempler plus long-temps. » Venez aussi sur son passage, vous (jui, depuis vingt-cinq ans , ne voulez rien oublier, parce que vous n'avez rien appris; vous c[ui, re.- helles aux leçons de l'expérience , sourds à la voix de la patrie, in- sensibles aux vœux et à l'exemple du monarque, nourrissez encoie des souvenirs de haine et des désirs de vengeance ; comparez vos mallieurs aux siens et ses sentimens aux vôtres ; fixez uif instant vos regards sur cette pliysiononiie où se peignent en tiaits si touchans la clémence et la bonté, ces iilles du ciel à qui Dieu a marqué pour séjour le cœur des rois; voyez cette expression de tendresse pa(erncll'.' qui semble dire aux Français : mes amis, mes ecfans, je ne fus mal- heureux que tant que j'ai vécu loin de vous; vous m'êtes rendus, je bénis ceux qui furent fidèles, j'excuse et je bénis aussi ceux c|ui lu- lent égaies : suis-je moins le përc de ceux-là que des autres.-* M(n bonheur ne sera pas complet tant que tonte ma famille ne sera pas Téunie autour de moi. Je retrouve tous mes eufans; fautes et mal- heurs , tout est oublié. « Voilà le langage du roi ; écoutpz, obéissez, ou fuyez une terre qui^ ne doit plus être arrosée de larmes et de sang; abjurez la vcngeauc o ou le nom de Français. » Qui aurait pu résistera la délicieuse émotion qu'a ressentie la foule immense entassée dans la salle de Fey«ieau,et pressée dans toutes les avenues à l'arrivée du roi et de sa famille ? L'Opéra-t^o- inique attendait avec impatience l'honneur de posséder à son tour ces augustes spectateurs; et cette fête n'a pas élé moins belle quu toutes celles qui l'ont précédée. Les ciis de vive le roi! et l'air chéri ont long-temps retenti, et le lever de la toile a seul lait cesser les acclamations, auxquelles le roi u répondu avec une bonté, un plai- sir qui lui faisaient oublier la fatigue qu'il épiouvait. » Le spectacle a paru beaucoup amuse; le loi. On était si avid» d'applications, et' l'on regrettait si fort île n'eji pas trouver^ qu'o« M AU 2''9 fi saisi, vaille que vaille, celle que piésentaieiit ces vers adiesiés par le bailli au nouveau seigneur : » Votre aspect j monseigneur, » Comble en ces lieux notre bonheur. » i^ Journal de Paris ^ du 24 novembre 181 4-) MASSENA , né à Nice. Etait simple sous-officier dans un régiment de ligne, au coraraenceroent de la révolution ; jura fidélité à la république, qui le nomma général, et combattit pour elle en Italie. Maréchal d^empire, prince d'Essling, duc de Rivoly , grand- officier de l'empire, grand- aigle de la légion d'honneur ; ayant commandé en chef l'ar- mée de Portugal. Il envoya son adhésion de Toulon , le d6 avril iSi4; réitère cette adhésion à Monsieur, comte d'Artois ; commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis , le 24 septembre i8i4- Le roi , le 10 du même mois, avait si^né le contrat de mariage de la fille de M. le maré- chal , Victorine Massena , avec le comte Reille. M. le ma- réchal Massena a accepté en dernier lieu, après la seconde abdication de Napoléon , le commandement en chef de la garde nationale de Paris , qu'il a été obligé de céder au comte DessoUe, ancien commandant de cette garde , à la rentrée du roi dans sa capitale. (^Journal de Paris ^ du . 9 juillet i8i5. ) MAURICE. Baron d'empire , auditeur au conseil d'état; préfet à Péiigueux, nommé par l'empereur; membre de la légion d'honneur , nommé par le roi , et maître des requêtes ordinaire en son conseil d'état. (4 juillet 1814. ) MAURICE DE GASVILLE. C'est-à-dire , le marquis IMaurice de Gasville , ou M. Goujon de Gasville ; car nous présumons que c'est la même personne , laquelle était audi- teur au conseil d'état de l'empereur , nommé par lui sous- préfet à Rouen ; ensuite maître des requêtes ordinaire , nommé par le roi (le 4 juillet i8i4). M AURY ( Jean-Sifrein ) , né à Vaureas. Ancien abbé bénéficier ; ancien constituant ; sacré archevêque de Nicée, ie 1er mai 1792; évêque de Montéfiascone en 1794; ar- chevêque de Paris , nommé le 14 octobre 1810. ( Alma- nacJi impérial i8ii). Membre de la légion d'honneur (i8iû); auteur du panégyrique de saiat Louis., uu de* ô8o M AU plus beaux titres de gloire littéraire de S. E. le cardinal; car il a eu le chapeau ronge en 1794» ^ l'intercession de S. M. Louis XVIII, alors régent du royaume, pendant la captivité et la minorité de S. M. Louis XVII. Nous igno- rons l'époque. «S. Em. Mgr. le cardinal Maury se propose, a ce qu'elle a dit elle-même, de publier incessamment un ouvrage en douze volumes in-8°. , pour prouver que ses opinions sont invariables depuis vingt- rinq ans. Le public attend avec impatience cet ouvrage : on est cu- rieux de voir comment un homme d'un esprit aussi distingué se tirera du chapitre des transitions. » ( Journal des Dé bal s , du 28 avril 1 8i4 } page 3. ) Nous allons donner quelques-uns des maudemens de S. E, , afin de mettre le lecteur à portée de juger. « S. Em. Mgr. le cardinal Maury vient de publier un Mandement pour ordonner qu'il soit chanté un Te Deuni dans toutes les églises du diocèse de Paris, en action de grâcesde la naissance et du baptême du roi de Kome. Cette cérémonie sera renouvelée tous les ans le jour de la Tilnifé. Voici quelques passages du Maudement de S. E. « Quel moment, nos très-cliers fières, pour le créateur d'uu puis- sant empire, que celui où Dieu lui accorde un fils dans lequel il espère de se voir revivre I Sa puissance, quelque giande qu'elle soit , en esteucore augmentée. C'est alors qu'elle se manifeste entièrement, sous la protection du ciel, dans le rejeton destiné à la perpétuer, comme les arbres les plus vigoureux déploient plus de grandeur et de force par l'accroissement des branches qu'ils ont produites. Le berceau d'un enfant est aujourd'hui la première des citadelles qui défendent le trône et la France. » L'empereur, en venant piésenter son fils à la divine adoption du baptême, donne à tout son peuple l'exemple d'une instructive recon- naissance, qui fut toujours la vertu caractéiistique des belles âmes » et qu'il sera vivement touché de voir partagée par tous ses sujets. Le grand bienfait dont il va rendre à Dieu de solennelles actions de grâces, comme du gage le plus précieux de cette providence spéciale qui signale tout le cours de sa vie, ouvre devant lui une nouvelle carrière de gloire. Chargé, par ses devoirs paternels, de l'éducation du fils que Dieu livre à son amour, son génie créateur saura fonder une brillaite école de cet art si difficile d'élever les maîtres du monde. Il acquittera sa dette en choisissant pour instituteurs des princes de son sang de uobles émules, s'il en existe encore parmi nous; de ces hommes imrr.crtels qui ont su tant illustrer eu ce genre le règne des plus grands rois. Puisse donc l'élite de sa nation lui fournir des coopé- rateuis digues de remplir ses vues, et de lépondre à l'appel da sa MAU 281 confiance , pour former, dans cet eiilant-roi, l'homme, le chrétien , IMiéiitier du trône, le chef de l'armée , l'oiacle des conseils , le père du peuple, l'arbitre de l'Europe, et le sage dépositaiie d'une puis- sance dont il ne mesurera jamais bien toute l'étendue, que par l'inien- sité de. ses devoiis ! » Mais il est , nos très-cliers frères, vin autre rapport non moins touchant sous lequel la gloire d'un tel père va s'accroître encore par l'éducation de sou fils. L'amour paternel acheveia de nous révéler tout ce que Dieu a mis de sensibilité et de bonté dans son âme. Nous le verrons descendre, en quelque sorte, de toute sa hauteur, et se mettre à la portée d'un âge si tendre , comme autrefois le prophète Elisée s'abaissa devant l'enfant qu'il rendit à la vie, pour l'animer de son esprit, le vivifier de son souffle, soutenir et guider ses pre- miers pas dans les sentiers de la vertu et dans les routes de la gloire. Avec quelle sollicitude, avec quel intérêt un œil si peiçant ne sau* ra-t-il pas épier et démêler les premiers rayons de sa raison nais- sante , les facultés de son intelligence, la sensibilité de son cœur , la trempe de son caractère, le ressort de son âme, pour dérouviir de loin les destinées de cet empire qui est son ouvrage, de cette France qui lui est si chère, et qui vient d'augmenter si vivement sa fclicilé, par les acclamations de la joie publique ! Mais son règne sera toujours lii leçon la plus instructive qu'on puisse donner à ce jeune prince. Plus il étudiera les merveilles d'une vie si extraordinaire, plus il se convaincra que , hors des livres saints, qui ne sout pas les annales des hommes , mais les fastes de la Providence, le nom de l'auteur de S' s jours est le plus grand que le burin de la véiité puisse graver dans l'histoire. » « L'époque si importante et si universellement désirée où sa majesté l'impératrice des Français, reine d'Italie, va donner à la nation le premier finit d'un mariage à jamais mémorable, ne saurait être «fi'^sormais éloignée. En conséquence, les prières que nous ne cessons «radresser au ciel depuis plusieurs mois pour un si grand intérêt, doivent redoubler et se ranimer avec une nouvelle ferveur, au moment cù nous attendons de si près le bienfait du ciel qui est l'objet de tous 11 iS désirs. Les vœux du peuple fiançais sont le vœu de la religion, (^'est donc avec amour et avec joie que nous nous empressons de nous ( Miformer aux pieuses intentions de notre auguste empereur, qui a oiiigné nous les faire connaître. '> A ces causes, afin que toutes les paroisses et succursales delà ville de Paris se préparent à remplir nos vues avec autant de célérité - i*>. Dès que nous serons informé officiellement que sa majesté 282 M AIT J'impératrice- reine donnera des sfi^nes «T'iiii arcoiicliement procltain, le bourtion de la basilique de Notre-Dame l'annouccra pendant une heure entière , sans aucune interruption , et sonnera pendant la uième durée de temps , le matin et le soir, durabt tous les jours aflectés auic prières des quarante heures. » 2°. Nous irons commenrcr aussitôt lesdifes prières des quarante heures dans l'église métropolitaine, et nous ordonnons qu'au niêma signal, elles soient laites dans toutes les églises paroissiales et su; - cursales de la ville de Paris. » 3°. Le très-saint sacrement sera exposé tous les jours, depuis huit heures du matin, jusqu'à cinq heures du soirj les prières com- menceront et finiront par la bénédiction. » 4''. La même exposition et les mêmes prières se renouvelleront jusqu'à ce que sa majesté l'impératrice soit accouchée. » 5<>. On chantera, pour les prières du salut, Iç répons uniis paiiis, etc., avec le verset et l'oraison du saint sacrement , le psaume miserere meî Deiis, avec la prière Domine , non secunduiu peccala jiostra , le psaume 127, beali omnes (jui tintent Doniiniini (qu'on trouve dans les vêpres du samedi ), avec l'oraison pro iniperalrice pnrgnanle , l'antienne sub luunt pixesidiuni , avec le verset et l'orai- de la sainte Vierge, la prière Domine, salvuni facy etc., et l'orai- son pour l'empereur. » 6°. Quand le canon et le bourdon annonceront l'heureuse déli- vrance de sa majesté l'impératrice, on se rendra immédiatement à l'éj^lise pour y clore les quarante heures, par le /a/Ui^/;i ^rgb et la bénédiction du saint sacrement, avant laquelle on chantera l'hymne eucharistique 7 e Deuni laudamus , etc., avec l'oraison pro ^Tfl/ia- runi actionc, » Et sera notre présente ordonnance lue aux piônes de toutes les paioisses, et affichée partout cù besoin sera. » Donné à Paris, dans le palais archiépiscopal, sous notre sein<î, le sceau de iu)S armes , et le contre-seing du seciétaire de l'arche- vêché; le 23 février 1811.» « La plus désirable et la^pliis parfaite liarmonie est assurée désor- mais entre le siège apostolique, centre de l'unité, et notre monar- que, fils aîné de l'église. Un nouveau traité, dont la prévoyante mo- dération garantit la durée, resserre encore aujourd'hui cette sainte union par les liens les plus doux et les plus solides, et assure la per- pétuité de l'église gallicane dans le sein maternel de l'église romaine. La main du héros qui a relevé nos autels et doté le culte public, vient d'affcimir à jamais son plus bel ouvrage, en mettant pour toujours le dom'aine sacré de la conscience à l'abri de tout changement et do toute iiiquiétnde. Cet immortel monument de la plus haute sagess» «luit être cor.jpîé da^ns nos annales, par les continuelles acclamaliooi M AU ^83 He la postérité, parmi les plus mémorables bienfaits tl'iiu règne qui fiera uue èie nouvelle de gloire dans l'histoire de l'Europe. Le chef auguste et saint de l'église a traité, sans aucun intermédiaire, avec le plus grand des souverains, un si solennel accommodemeiit , dont les eflels sur l'esprit public seront toujours d'une si vaste impor- tance. Cinq journées de conférences intimes et à jamais glorieuses pour les parties contractantes, ont terminé tous les diflerens, sans ]>lesser eu lien ni l'intéiêt de l'état, ni la majesté du prince, ni la discipline de l'église , ni la délicatesse . ni la conscience, ni la dignité suprême du vicaire de Jésus-Christ. Toute inceitifude sur la tran- quillité de l'église est ôtée à l'avenir; la perpétuité de ses ministres légitimes lui est garantie. » Tant et de tels avantages ont justement motivé lanoble confiance que le digne successeur de saint Pierre a placée dans la puissante protection de S. M. l'empereur, eu faveur de la religion. Ces jné- cieuses espéiances seront remplies : S. S. en a déjà reçu le gage le plus cher à son cœur, en voyant aussitôt la plus auguste élite de l'église romaine ralliée avec uue sainte allégresse autour de sa per- sonne sacrée. Un événement si historique rappelle en ce moment à tous les esprits éclai:és et sages, les pa'oles en quelque sorte pro- phétiques de l'immortel Bossuet, qui parlait comme si Dieu lui eiit révélé d'avance l'avenir, quand il disait au clergé de P'rance , eu terminant la seconde pailie de son magnifique discours sur Vunitc de I église : « Un pontificat si saint et désintéressé doit surtout étie » mémorable par la pais et parles fruits de la paix, qui seront, j'oie » le prédire, l'humiliation des ir-fidèles , et le rétablissement de la » discipline. Voilà l'objet de nos vœux ; et s'il fallait sacrifier quelque y chose à un si giand bien, craindrait-on d'en être blâmé i* » ( Extrait d'un mandement de S. Em. Prix : 76 cent. , et I fr. par la poste. A Paris, chez Adrien Leclere, imprimeur- libraire , c^uai des Augustins, n** 36. ( Mars ICI 3. ; «S. Em. Mgr. le cardinal 31aury vient de rendre une ordonnance pour faire chanter un Te Deum en actions de grâces ])our les vir-r toires rempoitées les 26 et 27 août sous les murs de Dresde. S. Em, s'exprime en ces termes : « La piéié de notre auguste impératrice-reine et régente lui fait désirer que la religion devienne en ce jour, dans nos sanctuaires , l'organe de la reconnaissance nationale auprès du Tout-Puissant, tt l'interprète des vœux de la France, pour obtenir du ciel la consci- vation du héros qui la gouverne avec tant de gloiie. » Ce double devoir est pour nous aussi sacré que doux à remplir. Jamais le tribut de nos pieuses actions de s;iâces ne fn» rlus légi-> 284 MATJ timc; jamais aussi la prière puliliiiiie ne fut excitée, «Tans no3 temples, par iin plus grand intérêt. » Le génie toujours sublime de l'empereur s'est élevé à la pré- voyante pensée de fortifier, pendant l'armistice, la capitale de la Saxe, pour eu faire le boulevard de la confédération du Rhiu et le plus solide garant de ses victoires. Le sort de l'Allemagne dépen- dait de cette grande mesure militaire, qui , en réduisant nos enne- mis à la défensive, transportait, dans leurs propres états, tous les fléaux de la guérie. A peine, eu elfet , recommencent-ils les hosti- lités , qu'ils se bâtent de rassembler toutes leurs forces pour onipor- tcr d'assaut la ville de Dresde, dont ils reconnaissent toute l'impor- tance. Glaces en soient rendues à la Providence divine ! Une aimée de deux cent mille hommes, commandée par trois souverains, rend aussitôt, par ses défaites , un éclataut liommage au protecteur de ce nouveau rempart, qui ferme aux ennemis de la France le territoire de tous ses alliés. Durant les deux journées entières de nos triom- phes, toute agression est glorieusement repoussée devant cette même place forte dont le grand homme qui vient de la ci éer s'est réservé la défense. J) Nous n'avons pas besoin de retracer Je falileau de ces victoires : un rappoit officiel vous en a développé tous les avantages. Trente nulle prisonniers , quarante drapeaux , soixante pièces de canon ^ et une perte de soixante mille hommes pour l armée ennemie en sont le résultat. 'ïeh sont les mémorables bienfaits du Très-Haut, qui appellent, en ce moment, la reconnaissance des peuples aux pieds de nos autels. «Aces causes, pour nous conformer aux pieuses intentions d© S. M. l'impéiatrice-reine et légente, et après en avoir conféié avec MM. les dignitaires, chanoines et chapitre de l'église métropolitaine, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : ;j Dimanche prochain, 19 du courant, immédiatement après.la grand'mcsse , à midi très-précis, nous offuieiont pontifiralement dans l'église de Notre-Dame, pour y chanter un Te Deum solennel, en action de grâresdes victoires remportées sous les murs di; Diesde^ car S. M. l'empereur et roi , les 26 et 2j août dernier; cet hymmo sera suivit du verset F'iat manus tua, etc., avec Poraisoadu Missel j, Oro iinperalore et ejus exercitu. » Extrait du Mandement de S. Em. Mgr. le cardinalM aury ^ pour ordonner qu'un Te Deum sera chanté solennelle- ment dans la métropole ainsi que dans toutes les églises de la xnlle et du diocèse de Paris , conformément aux pieuses intentions de S. M . l'irnpêratrice-reine et régente. « Au moment, nos liës-chevs frères, où l'enipcFeur venait de rece- M AU 285 ▼oirsurlc trôr.e la dernière adresse du corps législatif, sa majesté fitentcudie à ses peuples ces paroles remarquables -.J'irai bientôt me mettre à la Lelc de mes tropues , et confondre les promesses falla- cieuses de nos ennemis. » A peine la campagne est ouverte, etdéjàl'oracle se trouve accom- pli. Les premiers jours des hostilités ont acquitté cet engagem?Dt imposaut du génie. Soutenu par la protectiou éprouvée Outre le nouvel et florissant aspect qu'offre h notre armée l'é- clatante victoire dont nous venons rendre en ce jour au Tout-Puissant les plus solennelles actions de grâces, elle annonce en notre faveur des triomplies encore plus décisifs aux sages qui savent'jus^er de l'a- venir parle présent, et lire d'avance, dans les grands événemens, tuutes les pages glorieuses qu'ils promettent à l'histoire. Chaque jour va nous en développer les résultats. IVous rejetterons ces Tartares dans leurs affreux climats , qu'ils ne doivent plus franchir, (i) » En effet, une campagne (jui s'ouvre sous i C'est la religion seule , N. T. C. F., qui , en ralliant fous les intérêts des souverains et des sujets, des riches et des pauvres, assure la véritable pompe des fêtes nationales , et donne à l'exprès» «ion de la joie commune un caractëre auguste et sacré que l'enthou- siasme universel rend encore plus touchant et plus magnifique. Sans eile , rien n'est solennel, rien n'est vrairfient populaire, rien ne réunit la multitude en une seule famille. Le monde a des divertisse- mens, le christianisme seul a de véritables fèfes. Les hommes ne sont jamais en parfaite communauté de scntlmcns et d'inlérêfs que dans les temples. C'est en se prosternant eux-mêmes devant Dieu, que les princes apprennent aux peuples à les respecter comme ses vivantes images. C'est en se rassemblant autour des autels, qu'on se sent fier d'être Français , et que chacun croit s'associer à iat^Ioire de l'armée, en la célébrant avec tant d'allégresse et de majesté dans nos sanctuaires. Dieu étant ici au milieu de nous , et sensiblement près de nous, selon l'expression de l'apôtre saint Paul , semble aussi se déclarer pour nous. L'image du souverain s'y retrace dans tous les cœurs. Les accamations d'un peuple entier répètent son nom chéri avec des transports unanimes de reconnaissance; mais sa re- nommée nous a tellement accoutumés aux prodiges , qu'il ne peut plus y avoir désormais de surprise pour notre admiration. OJi ! corn- 283 MAU h'iL-n sa grande âme Jouirait avec délires de nofre amour, s'il pou- vait être en ce moment le témoin de tous les sentimens qu'il inspiie ! » Mais quels regrets avons-nous donc à exprimer? Notre monar- que ne sera-t-il donc pas présent par sa pensée à cette sainte so- lennité , pour jouir des bénédictions universelles qui vont environ- ner sa compagne cJiérie au moment où un grand ettoucliant rapport religieux vient l'ofl'iir, pour la première fois depuis sa régence, dans la plus magnifique pompe du trône, aux liommages de la na- tion ? La fête qui nous réunit dans le premier de nos temples, tout resplendissant de ses bienfaits et de ses victoires, acquiert encore lin plus grand intérêt et un plus beau lustre par la présence de l'au- guste souveraine qui vient présider à cette pieuse cérémonie, eu s'y montrant parée de foute la gloire de son époux. » Eli ! quel toucliaiit spectacle do voir dans notre sanctuaire l'é- pouse révélée du youverain , la mfere de l'héritier du trône, la régente de l'empire , remercier Dieu solennellement de la gloire du grand homme dont elle vient pro(lamcr le triomphe, en décla- rant aux Français que sa conservation est aussi nécessaire au bonheur de l'empire qu'au bien de l'Europe , à la religion qu'il a relevée , qu^it est appelé à raffermir , et dont il est le protecteur le plus sincère ! (i) Quel spectacle de contempler une âme si pure se prosternant devant nos autels , implorant le Tout-Puissant en faveur du héros qui est '.'objet continuel de sa pensée , dont sa tendresse suit tous les pas, et dont elle ne cesse de s'entretenii au milieu de sa cour avec la plus vive émotion ! Dieu exaucera ces prières, ces vœux, ces actions de giâces qu'il inspire; et la félicité de notre souveraine va s'augmenter encore de toute l'allégresse publique , dont elle sera l'heureuse interprète auprès de celui qu'elle repré- sente avec autant de grâce que de dignité. A) Nous pouvons le publier hautement , sur la foi des hommes supérieurs appelés à son conseil , le gouverncmeut qui lui est confié développe en elle , chaque jour , une âme pleine de douceur et de bonté , un caractère de haute sagesse dans ses actions comme dans ses discours, un goût de l'application , un amour de l'ordre, une habitude d'attention et d'intérêt , une exactitude de mémoire et de suites dans les affaires, une justesse d'esprit, une maturité de juge- ment, une solidité de réflexions, qui, en lui conciliant tous les suffrages, lui garantissent l'approbation la plus précieuse à sou cœur. Tant de qualités brillantes sont encore embellies sous le diadème , par une piété aussi exemplaire que mesurée , et par l'attrait de ces douces vertus, d'autant plus propres à faire aimer ses principes relio^ieux, qu'elles invitent à l'imitation, sans forcera l'hyporrisfc. v (i) Lettre de S. M, l'impératrice aux évèques de Franccv M AU 289 On voit jusqu'à présent que S. E. n'est [)as avare de louanges , et qu'elle a une fécondité rare pour varier les formes délicates de cette louange qui , depuis Satan qui l'employa pour séduire Etb , jusqu'à S. E., qui en fit un si Lonteux usage, a besoin d'un grand talent pour paraître avoir le sens commun aux yeux de ceux qu'on loue. Jusqu'à présent , nous passons sous silence les teraps orageux qui avaient précédé le consulat , temps où S. E. avait déployé un caractère bien différent 5 mais ce que nou* ne savions pas , et ce que S. Ë. nous apprend elle-même , c'est qu'elle a toujours été fidèle et dévouée au roi. ( Bro^ chure in-8°. de 3o pages 5 prix 78 centimes, 12 mai 18145 intitulée Mémoire pour le cardinal Maury ) ; et que le roi, avant que S. E. fût nommée archevêque de Paris, l'avait nommée son ambassadeur. ( Même brochure. ) Au moment où S. E. fut révoquée par le chapitre diocé- sain de Paris (Journal des Débats^ du Ii avril 181 4), nous eûmes connaissance d'une petite lettre de S. S. le pape Pie VII , en date du 5 novembre 181 o, et qu'où nous avait cachée jusqu'alors. Lettre du souverain pontife PieVII^ au cardinal Maury ^ en date du 5 novembre 1810. « Vénérable frère, salut et bénédiction apostolique. « Il y a cinq jours que nous avons reçu la lettre par laquelle vous nous apprenez votre nomination à l'archevêché de Paris, et vota installation dans le gouvernement de ce diocèse. Cette nouvelle s mis le comble à nos autres afflictions, et nous pénètre d'un sentiment de douleur que nous avons peine à contenir, et qu'il est impossible de vous exprimer. Vous étiez parfaitement instruit de notre lettre au cardinal Caprara. (i) , pour lors archevêque de Milan , dans laquelle nous avons exposé les motifs puissans qui nous faisaient un devoir, dans l'état présent des choses , de refuser l'institution canouique eus évêques nommés par l'empereur. Vous n'ignoriez pas que no?i seule- ment les circonstances sont les mêmes, mais qu'elles sont devenues et deviennent de jour en jour plus alarmantes par le souveiain mépris qu'on aCFecte pour l'autorité de l'église ; puisqu'en Italie on a purté (i) Lettre précédenîe du 26 août i8og. '9 apo M A XJ l'audace el la J^méiité jusqu'à détruire géuéralement foutes les com- munautés religieuses de l'un et de l'autre sexe, supprimer des pa- loisses, des évècliés , les léuuir, les amalgamer, leur donner de nouvelles démarcations , sans en excepter les sièges suburbicaires; et tout cela s'est fait en vertu de la seule autorité impériale et civiio (car nous ne parlons pas de ce qu'a éprouvé le clergé de l'église ro- maine , lamëre et la maîtresse des autres églises , ni de tant d'autres attentats). Vous n'ignoriez pas , avons-nous dit , et vous connaissiez , dans le plus grand détail, tous ces événemeus; et d'aprës cela nous n'aurions jamais cru que vous eussiez pu recevoir de l'empereur la nomination dont nous avons parlé, et que votre joie , en nous l'anon- çant, fût telle que si elle était pour vous la chose la plus agréable et la plus conforme à vos vœux. « Est-ce donc ainsi qu'après avoir si courageusement et si éloqucm- ment plaidé la cause de l'église catholique dans les temps les plus orageux de la révolution française , vous abandonnez cette même église, aujourd'hui que vous êtes comblé de ses dignités et de ses bienfaits, et lié si éternellement à elle par la religion du serment? Vous ne rougissez pas de prendre parti contre nous dans un procès que nous ne soutenons que pour défendre la dignité de l'église 'f Est- ce ainsi que vous faites assez peu de cas de notre autorité pour oser en quelque soite , par cet acte public, prononcer contre nous à qui vous deviez obéissance et fidélité? Mais ce qui nous afflige encore tlavantage , c'est de voir qu'après avoir mendié près d'un chapitre l'administration d'un archevêché , vous vous soyez de votre propre eutorité, et sans nous consulter, chargé du gouvernement d'une autre église, bien loin d'imiter le bel exemple du cardinal Joseph Fesch , «uchevêque de Lyon , lequel , ayant été nommé avant vous au même errhevêché de Paris, a cru si sagement devoir absolument s'inter- dire toute administration spirituelle de cette église, malgré l'invita» tion du chapitre. » Nous ne rappelons pas qu'il est inouï, dans les annales ecclésias- tiques, qu'un prêtre nommé à un évêché quelconque , ait été engagé par les vœux du chapitre à prendre le gouvernement du diocèse Rvant d'avoir reçu l'iustitution canonique ; nous n'examinons pat ( et personne ne sait mieux que vous ce qu'il en est) si le vicaire ca- ^ilulaire éli^ avant vous a donné librement et de plein gré la démis- »ion de ses fonctions , et s'il u'a pas cédé aux menaces , à la crainte ou aux promesses, et par conséquent si votre élection a été libre , una- nime et régulière : nous ne voulons pas non plus nous informer s>'il n'y avait pas dans le sein du chapitre quelqu'un en état de remplir des fonctions aussi importantes; car enfin, où veut-on en venir? Oa veut introduire dans l'église un usage aussi nouveau que dangereux , au moyen duquel la puissance civile puisse insensiblement parvenir à u'établlr pour l'administiatiou des sièges yacans, que des person- MEC 291 nés quî lui seront entièrement vendues : et fjui ne voit éviflemmeut que c'est non seulement nuire à la liberté de l'église, mais enroia ouvrir la porte au scliisme et aux élections invalides? Mais, d'ail- leurs, qui vous a dégagé de ce lien spirituel qui vous unit à ^égIi^o de Montefiascone? Ou qui est-ce qui vous a donné des dispenses pour être élu par un chapitre, et vous charger de l'administration d'un antre diocèse? Quittez donc sur-le-champ cette administration ; non seulement nous vous l'ordonnons, mais nous vous en prions, nous vous en conjurons, pressés par la charité paternelle que nous avons pour vous, afin que nous ne soyons pas forcé de procéder malgré nous , et avec le plus grand regret , conformément aux statuts des SS. Canons ; et personne n'ignore les peines qu'ils prononcent contre ceux qui , préposés aune éiijlise, prennent en main le gouvernement d'une autre église, avant d'être dégagés des piemiers liens. Nous espérons que vous vous rendrez volontiers à nos vœux , si vous faites bien attention au tort qu'un tel exemple de votre part ferait à l'égliso et à la dignité dont vous êtes revêtu. Nous vous écrivons avec touts la liberté qu'exige notre ministère ; et si vous recevez notre lettre avec les mêmes sentimens qui l'ont dictée , vous verrez qu'elle est un témoignage éclatant de notre tendresse pour vous. «En attendant, nous ne cesserons d'adresser an Dieu bon , au Dieu tout-puissant, de ferventes prières pour qu'il daigne apaiser par une seule parole les vents et les tempêtes déchaînés avec tant da fureur contre la barque de Pierre ; et qu'il nous conduise enfin à ce rivage si désiré où nous pourrons librement exercer les fonctions de notre ministère. Nous vous donnons de tout notre cœur notre béné- diction apostolique. « Donné à Savonne , le 5 novembre 1810, la onzième année de notre pontificat. » • Pie VII, pape. M. B. Signature de M. Bontard dans le Journal de PEnt' pire. Voyez Boutaro. MÉCHIN. Baron d'empire, ancien préfet delaRoër, an- cien préfet de l'Aisne, ancien préfet du Calvados. C'est dans ce dernier département qu'il reçut la visite de M. le duc de Berry , lors de son entrée en France. Rien n'est honorable comme la manière aimable et empressée avec laquelle M. le baron Méchin fut au-devant de S. A., qui eut même la bonté de l'admettre au diner que lui donnait M. le préfet. Nous ren- voyons, pour cette relation , le lecteur au Mo;z//e«r d'avril 1814. M. Méchin, qui ne se fatigue pas d'être préfet, vient en- I 9* -^92 ME H xore (l'obtenir la préfecture de l'Ille et Vilaine. ( Décret impérial au 6 avril i8i5.) MEHUL (Etienne Nicolas). Auteur de Coradin^ àeStra- tonicey etc. ; ïnembre de l'institut et de la légion d'honneur. C'est lui qui fit la musique de Tinioléon , tragédie en trois actes , av€c des chœuTs , par M. J. Chénier, représen- tée au théâtre de la République française , an 3. Soleil ) sacré flambeau qtiî fécondes la ferre , Pour nous, pour nos enfans , et pour tout l'avenir, Aux rois, à leurs amis nous jurons une guerre Que tes feux éternels ne verront point finir. Périssent à jamais les tyrans et les traities ! Et si notre postérité Démentait le serment prêté par ses ancêtres, Hefuse tes rayons à l'infâme cité {Chœur de Timoléon , acte II , scène VII.) Lors du couronnement de S. M. l'empereur, les députa- tlofts de la \ille de Paris furent recevoir la garde impériale À la barrière Saint-Martin. On exécuta alors le Chant du retour , composé par M. Méhul pour cette circonstance. {Journal des Débats^ du i2 novembre 1807.) C'est lui qui ^t encore la musique des paroles suivantes. CANTATE n'ourle concert pubUc exécuté aux Tuileries le 2 avril ^ jour de la célébration du mariage de S. M. l' empereur J^apoléon et de S. A. 1. et R. l* archiduchesse Marie'»> I^ouise j paroles de M.. Amault^ membre de 1^ institut. LES FEMMES. O doux printemps, descends des cieux Dans tout l'éclat Je ta parure. Consolateur de la nature, Viens ajouter encore aux cbarmes de ces lieux j Parfume ces bosquets , et sous nos pas joyeux Déroule tes tapis de fleurs et de verdure. LES HOMMES. r^o crains pas aujourd'hui d'exaucer nos déeiri, Ce n'est plus la voix de Belloae Qui te presse à grauds ciis d'abréger ses loisirs; MÉH Ce clairon qui sonne , Ce bronze qui tonne , C'est le signal des jeux, c'est la voix des plaisirs.. lES FEMMES. Mars lui-même a cédé la terre Au seul dieu que la paix ne puisse désarmer. Sous un ciel plus serein vois tout se ranimer. Tout s'attendrir , tout s'enflammer ; Sur le chêne, sous la bruyère , Vois , cédant au besoin d'aimer , L'aigle altière elle-même oublier son tonnerrci LES HOMMES. Mêlés aux citoyens,. vais ces nombreux guerriers Sous des myrtes nouveaux cachant leuis vieux lauiicrs ; Pour la première fois oublier les conquêtes j Vois le Français, vois le Germain Se tendre noblement la maint Et s'inviter aux mêmes fêtes. CH OEUR. Entends la voix qui retentit Des rives du Danube aux rives de la Seine^ Entends la voix qui garantit Un long règne au bonheur quece grand joinr amène. CHOEDR GÉNÉRAL. Dieu de paix ! Dieu témoin du serment solennel ! Dieu , couronne notre espérance , Rattache parce nœud d'ua amour éternel JLes destins de l'Autriche aux destins de la France. Ce nœud qui joint la force à la bonté , La douceur au pouvoir, les grâces au courage ; Ce- nœud qui joint la gloire à la beauté , Grand Dieu , de ta faveur déjà nous olîie un gp^^e , Bénis , pour, nos Sis et pour nous , Le vœu qu'un couple auguste à tes autels projfève., £n jurant leur bonheur , deux illustres époux. Ont juré celui de la.terre. Que ce bonheur s'étende à la ppsiérifé 1". O Napoléon ! ô Louise ^• Qae votre règne s'éternise, Sans cesse rajeuni par.Ia fécoudilé;!- De votre auguste amour, terme de tant d'oragns-, Ce vaste empjre attend ses rois : Que votre hymen , dont ils tiendront leurs di rits , Sait iiD bienfait de tons îe? âges. 3^3 zgi MEN M. Méliul, sous le roi, fut nommé par S. M. administra- teur provisoire du conservatoire royal, de concert avec M. Gossec. (Janvier 1816.) MEINADllîK. Baron d'empiie; général de brigade; pommé par l'empereur commandant de la légion d'honneur, et par le roi grand -officier de la même légion (10 août 181 4)i lieutenant des gardes du corps, compagnie Raguse; cheva- lier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. MEJAN (Maurice). Avocat en la cour de cassation império-royo-império'royale. Il fait hommage de son recueil des Cotises cclf'brfs au vice-roi d'Italie : M. Méjan reçoit en échange une marque de souvenir de S. A. {^Journal de l'Empire ^ février 1809.) Même hommage à la princesse de Lucquesetde Piombino, sœur de l'empereur : M. Méjan reçoit en échange une marque de bienveillance de S. A. {Journal de P Empire^ mars 1809.) Même hommage à S. A. E. le prince primat : M. Méjan reçoit en échange une tabatière ou une bague de S. A. E. {Journal de l* Empire ^ du 26 juin i8o(j.) Même hommage au grand-duc de Bade : M. Méjan re- çoit en échange une tabatière de S. A. {Journal de l'Em- pire^ du 21 août 1809 ) Même hommage à S. M. le roi de Saxe : M. Méjan reçoit en échange une médaille d'or de S. M. {Journal de l'Em- pire, du 17 décembre 11S09.) Même hommage à S. M. le roi de Hollande : M. Méjan reçoit une tabatière de S. M. {Journal de l'Empire^ du 20 janvier 1809.) Hommage du Procès de Louis Xp'IkS. M. Louis XVIII, roi de France et de Navarre. {Moniteur 1814.) Nous ne savons ce que M. Méjan a reçu en échange, mais nous n'a- vons rapporté encore qu'une partie de tous ses hommagt^s. Nous avons remarqué que M. Méjan devait avoir beaucoup de tabatières , et nous l'en félicitons s'il prend du tabac. MENJAUD (Alexandre), peintre, rue J.-J. Rousseau , hôtel BuUion. « LL. MM. II. et RR, l'empereur , l'impératrice et S. M. le roi de Rome. S. i\l. reu)pereur est représenté au MER 295 moment de son Jéjeimer, tenant dans ses bras S. M. le roi de Rome. S. M. l'impératrice regarde avec satisfaction cette scène intéressante. » (Tableau exposé au musée Napoléon^ le 1er novembre 1812 , sous le no 638 de la notice.) et S. M. Louis XVIII ordonne la continuation des tra- vaux de l'église royale de Saint-Denis. LL. AA. RR. Mon- seigneur le comte d'Artois et Madame, duchesse d'Angou- lèine, accompagnent S. M.» (Tableau exposé au musée royal des Arts, le lei' novembre 181 4j sous le no 696 de la notice.) MERLIN (Philippe-Antoine). Conseil du feu duc d'Or- léans; député du département du Nord à l'assemblée cons« tituante ; il prêta serment de fidélité à la république , et sous Robespierre publia la fameuse loi des suspects. Sous le di- rectoire, il fut successivement ministre de la justice, de la police, et enfin directeur. Bientôt il abjura la république, prêta serment de fidélité à l'empereur, et fut nommé comte d'empire, conseiller d'état à vie; procureur impérial en la cour de cassation; commandant de la légion d'honneur; membre de l'institut; commandant de l'ordre impérial de la réunion, etc. Cepen- dant il adhère le II avril i8i4î au palais des Tuileries, à tous les actes du sénat et du gouvernement provisoire, et aa rétablissement de nos anciens souverains. {Moniteur.) Voyez Cour de Cassation*. On se rappelle qu'il fut mem.- bre de la célèbre chambre des représentans , en dernier lieu. MERLIN". Député deThionville. Sa conduite pendant le cours de la révolution est assez connue. La lettre suivante l'est peut-être moins. A S. A. le prince de Bénévent. Paris, le 7 avril 1814. a Monseigneur , » Cliavf^é de lever une légion pour concouT-ir à la défense de mon pays , j'ai dû cesser son organisation quand j'ai su que la paix était le finit des soins du gouvernement provisoire. J'adhère à tout ce qu'a fait ce gouvernement paternel, et je m'empresse de lui ofliir mes services. i> J'ai l'honneur d'être avec respect. Monseigneur ,. » De votre Altesse sérénissime » Le très-humble et fiès-obéissanf servi'enr. » Signé, le colonel Merlin (de Ihionvillf 3. ^g6 MIC MERMET. Baron d'empire, général; commatKÎant (Î6 la légion d'honneur, nommé par l'empereur; grand-officier de la même légion , nommé par le roi (23 août ibt4)) che^ valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. MICHAUD (Joseph). Il y a deux choses bien distinctes; à considérer dans M. Michaud : l'homme en place et l'écrî-. vain. Nous passerons le second titre sous silence; peu nous importe ies places ou les faveurs dont M. Michaud a été com- blé sous l'empereur , accablé sous le roi. Voici des petits vers qui prouvent cjue M. Michaud a él^ passablement républicain. L'IMMORTALITÉ DE L'AME, FRAGMENT. J'ai vu l'impie enflé d'une vaine science, Airaclier aux vertus teur dernifere espérance; L'impunité du crime a flatté son orgueil ; 11 a dit dans sou coeur : «Tout finit au cercueil. » Son âme n'est pour lui qu'une vapeur légère Qui doit rendre au néant sa clarté passagère. Tu crois donc, vain savant, dans tes songes trompeurs , De la terre et des cieux souder les profondeurs. Vas, vas , tu n'as pvv lire en ton erreur profonde Qu'un feuillet abrégé du grand livre du monde. Vois de cet univers l'ensemble harmonieux, Interroge la terre et les mers et les cieux , Des êtres et des temps suis la chaîne éternelle : Tout répond à ta voix : « Oui , l'âme est imaiovtclle. » Le fleuve s'engloutit dans l'abîme de» airs , Mais son onde en vapeurs retourne dans les airs; li'astre du jour dans l'ombre a plongé sa lumifere y, Mais il rendra le monde à sa clarté première. Déjà du seiu des nuits il sort plus radieux , Et bientôt l'univers briilo de tous ses feux. Qu'as-tu fait , prairial , de ta riche parure ? Thermidor a flétri l'éclat de ta verdure ; Vendémiaire arrive, et voit d'un œil serein Briller sut nos coteaux la pourpre du raisin ; Fi i maire , dont le front se couvre de nuages, 3'avancc tristement au milieu des orages ; Les bois en ont gémi , les monts en ont tremblé ^ Çt l'effroi playe au loin sur le monde ébianlé^. MIC 297 Maïs bientôt ^es xépliyrs les fécondes haleine* Vont réveiller la tene et rajeunir nos plaines; Floiéal règne en paix dans les airs épurés , Et répand sur nos champs ses parfums éthérés. Tout s'anime au flambeau de la saison nouvelle, Tout renaît , tout fleurit et tout change avec elle : L'être prend à m)s yeux un mode différent, Mais la substance échappe à la faux du néant- Tu créas l'univers ; ta sagesse suprême , Dieu juste! Dieu puissant ! le conserve de même; Et par d'heureuses lois chaque atome emporté Marche à travers les temps à l'immortalité. Sur ce globe éternel notre âme abandonnée, A la nuit du néant seule est donc condamuée î Non 5 le trépas pour elle est un nouvel essor, Par-delà les tombeaux elle doit vivre encor, O divine amitié ! tu n'es point un fantôme ; Si la vile poussière et si le faible atome , Tour-à-tour réunis, dispersés par les vents. Surnagent, immortels, sur l'abîme des temps ; Doux charme des humains ! oui , ta flamme sacrée Doit des ans destructeurs suspendre la durée; Et tu dois réunir , par tes nœuds bienfaisans , Les siècles à venir et les siècles présens. Je te pleure , ô mon père ! et quand ton corps succombe Ton âme se réveille et revit sur ta tombe ; Tu descends au cercueil , et voles vers les dieux ; La mort ouvre pour toi les tombeaux et les cieux. Sur la rive de l'Ain , par mes pleurs arrosée , De l'auteur de mes jours la cendre est déposée : J'irai quand les hivers, images du trépas, Porteront loin de nous le deuil de leurs friraats , J'irai dans le vallon où repose sa cendre. Epancher les regrets d'uu cœur sensible et tendre'; Là, son âme changée en parfums enchanteurs Embaumera pour moi le calice des fleurs ; J'entendrai ses accens dans l'onde qui murmure; Le tendre azur des cieux, le cristal d'une eau pure Offriront à mes yeux l'image de son cœur} Le peuplier sauvage et le saule pleureur, Doux monumens formés d'une cendre si chfere, Prêteront à mon deuil leur ombre hospitaliëie. Aiosi de l'univers l'ordre toujours constant, :i98 MIC Des tlébrîs du cliaos sans cesse renaissant, Montre partout des dieux la sagesse supième : C'est un cercle infini qui rcule sur lui-même; Et de l'éternité rapprochant les instans, Il entraîne avec lui les êtres et les temps. La mort sème partout les germes de la vie , La fleur tombe et renaît sur la terre embellie, Et l'enfant réveillé dans un monde nouveau , Sur la tombe des morts voit placer sou berceau. Où sont-ils , ces guerriers soutiens de la patrie , Et ces sages, l'honneur de la philosophie , Et ces législateurs dont les noms immortels Chez nos derniers neveux obtiendront des autels? Aux générations le burin dç l'histoire A-t-il donc vainement retracé leur mémoire ? Du Panthéon français l'auguste monument Sera-l-il donc pour eux le temple du néant ! Sur eux la lenommée appela les tempêtes ; Les foudres de l'envie ont grondé sur leurs têtes j Martyrs de la vertu, proscrits et malheureux, Les fers qu'ils ont brisés se sont tournés contr'eux i Ainsi d'un sort cruel ils fureirt les victimes ; Et la mort fut le prix de leurs ellorts sublimes i Un Dieu doit consoler ces victimes du sort , Et l'immortalité doit absoudre la mort. Oh ! si jamais des rois et de la, tyrannie Mon front républicain subit le joug impie ; La tombe me rendra mes droits , ma liberté , Et mon dernier asile est l'immortalité. Oui, si le despotisme opprime encor les hommes , Rappelle-moi , grand Dieu ! de la terre où nous sommes ,f Et parmi les Calons, les Sidney , les Brulus , Fais -moi goûter encor le charme des vertus...... Par le citoyen J. Michaud. En voici d'autres qui prouvent qu'il a été assez dévoué à reropereur. STANCES SUR LA NAISSANCE DU ROI DE ROME. Depdis le jorrr prospère où l'auguste Hymenée Dans le palais des rois alluma son flambeau , A peine le printemps , sons un soleil nouveau , Voit biiller sa guirlande au fiout d'une autie année ^ MIC 29<> A peîne de retour âes rivages loin'ain* , Sur DOS coteaux joyeux Flo\e vient de paraître : Les temps sont accomplis, et la Fiance a vu naitro L'eufaut qu'à notre amour ont promis les destins. I! te souvient des Jours où ta reine adorée , Lutèce , en tes remparts, en tes jardins pompeux, Dans un simple appareil se montrait à nos yeuxj Et d'un peuple chéri s'avançait entourée, (i) Son fiout avait l'éclat de l'aube à son réveil ; Nos cœurs la comparaient à la saison nouvelle Qui vient parer nos champs , et qui porte avec elle L'espoir de tous les biens que mûrit le soleil. Le fleuve plein d'effroi , sur sa rive fleurie, Un jour n'apeiçut point la fille dés Césars ; Dans nos jardins déserts , dans nos muets rempaifâ , On chercha vainement les traces de Marie j Le signal de Lucine a retenti trois fois ; Sur les fronts consternés la pâleur est empreinte , Près de l'Hymen tremblant Mars a connu la crainte , Et la douleur gémit dans le palais des rois. Dieu puissant ! (a) de Louise abrège la soulTianre , ^«'iuterromps point le cours de nos jours fortunés , Veille sur tous les biens que tu nous as donnés ! Mais nos vœux sont remplis , ô trop heureuse France! Le bonheur qui t'attend ne coûte point de pleurs; Et du deuil écartant les funèbres images, Ton jeune roi naîtra sous un ciel sans nuages, Comme naît un beau jour dans la saison des fleurs. Déjà Paris entend le bronze pacifique; Tous les arts étonnés suspendent leurs travaux; (3) (i) On n'a pas oublié que S. M. l'impératrice, avant son heui eux accouchement, se promenait tous les matins sur la terrasse des Tui- leries , où elle marchait entourée des bénédictions du peuple. (2) L'histoire gardera le souvenir de cette nuit mémorable, qui offrit tant de scènes touchantes, et qui fut, pour S. M. l'empereur et roi , comme vn jour de victoire. (3) Il est difficile de décrire la vive sensation qu'ont produite dans la capitale les cent coups de canon annonçant la naissance du roi de Home. ( Noies du citoyen MicJiaud. ) 3oo MIC Le iïen êa fleuve écoute au fond de ses rosealix ; I^e Louvre a tressailli sous son vaste portique....^ Oui , c'en est fait ! l'airain tonne et tonne cent fois r Il toune, et la colline au dieu Mars consacrée y Et le mont où Paiis voit sa vierge honorée y Sur leurs soaimets émus répondent à savoix« Un globe radieux , s'élançant dans la nue , (4) Aux célestes lambris va porter nos concerts : Dans les bois écartés et sur les monts désert» Descend du haut des cieux une voix inconnue. Du Louvre triomphant le signal est donné ; Soudain la Renommée, à ce signal docile, Des bords de l'Eridan aux rives de la Dyle , (5) Dit aux peuples surpris : « Un nouveau siècle est né. » Du nord et du midi les légions lointaines De l'heureuse Lutèce ont redit les accords : Au signal de l'airain qui tonne dans nos ports y Keptune, impatient de voir briser ses cliaîaes , Sur ses flots azurés lève un front radieux ; Au seuil de nos hameaux l'Espérance est assise^ £t raconte aux pasteurs les bienfaits de Louise , Et d'un héros naissant l'avenir glorieux. Renouvelle tes chants , riche et belle Ausonie ; Peuple de Romulus , noble cité de Mars , Levez-vous , saluez l'héritier des Césars : Du grand Napoléon il aura le génie ; Comme lui de l'empire il mainlicndtales droits r La Victoire a juré de lui rester fidèle : Il régira le monde , et la ville éfernelle Doit être encor pour lui la maîtresse des rois. O spectacle inconnu ! Lutèce triomphante De lauriers belliqueux voit ses temples parés : (4) Au moment qu'on a su à Paris la naissance du roi de Rome^ jnajame Blanchard est montée en ballon , et elle a semé partout y. iiaus son voyage aérien , ces mo4s écrits sur des feuilles de- papier: te roi de Rome est né. (5) Deux heures après l'accouchement de S. M. l'impératrire , ©u a appris cette heureuse nouvelle à Bruxelles et à. Tuiin , pat la voie du télégraphe. ( Notes du citoyen Michaud.) MIC 3oi Le bronze tonne encore Aux lévites sacréj ^ La Victoire elle-même, en sa pompe éclalaute | Vient piésenler des rois l'auguste rejeton; Et la Religion le montrant à la terre , Sous un dais entouré des enfaus de la guerre , Au pied des saints autels va consacrer son nom» Sion, réjouis-toi : la voix de tes prophètes Vient l'annoncer encor les jours de l'Eternel : Devant un jeune enfant , clier espoir d'Israël , Les cèdres du Liban inclineront leurs têtes : Des peuples opprimés il deviendra l'appui ; Il pimira le crime , il flétrira le vice ; Ses paroles seront la voix de la justice, Et l'esprit du Seigneur marchera devant lui. Quand d'un autre David , son glorieux modèle , Cet enfant adoré connaîtra les exploits , Sion , dans sa splendeur , aura donné des lois Au fils de Samarie, à l'Egypte infidèle ; Le Philistin verra ses remparts démolis , Ses champs seront couverts de ronces et d'épines , Et la superbe Tyr montrera ses ruines Au rivage des mers où son trône est assis. Vainement la Discorde, en frémissant de rage, Agite ses serpens étouffés tant de fois : Le berceau glorieux où dort le fils des Vois Est pour nous l'arc-en-ciel qui brille après l'orage ; Déjà le ciel plus doux sourit à nos concerts j O prodige éclatant ! de guirlandes parée , La couche d'un enfant devient l'arche sacrée Qui conserve la loi promise à l'univers. O vous, heureux enfans , qui commencez la vie , Jeunes fleurs qui naissez pour un monde nouveau j Un astre aimé des cieux luit sur votre berceau ; A vos destins futurs le vieillard porte envie» Sur une terre heureuse et sous un ciel serein Vous verrez sans effroi les crimes de notre âge ; Semblables au nocher contemplant du rivage Les flots tumultueux de l'Océan lointain» Au tignal d'un liéros , père de la patrie , 3o2 MIL Une Flore inconnue a paru dans nos bois ; (6) Le désert étonné va fleurir à sa voix Et verra des cités la féconde industrie : Le miel américain croîtra dans nos sillon^; Des trésors ignorés dans nos champs vont éclore, Et SUT leurs bords lointains les peuples de l'aurore. Des rives de la Seine envîront les moissons. Nos fleuves uniront leurs ondes fraternelles; Et des climats divers échangant les trésors , Le commerce opulent, rappelé dans nos ports Rëgnera sur des mers trop long-temps infidèles. Tous les arts , enfantant des prodiges nouveaux. Orneront des palais et des rites nouvelles, Et, le front couronné de palmes immortelles, Du grand Napoléon rediront les travaux. Français , vous n'anrez plus qu'à chanter ses conquêtes; Le ter qui des guerriers arma les bataillons ^ Tracera dans vos champs de paisibles sillons; L airain ne tonnera que dans vos jours de fêtes ; Vous donnerez vos lois à vingt peuples divers ; El i'aibre de la paix qui croîtra d'âge en âge , Sui V ire empire immense étendant son ombrage, De l'univers soumis eutendra les concerts. Si vous voulez une preuve convainquante du royalisme cle M. Michaud, lizez, si vous en avez jamais la patience, les article delà Quotidienne àe 1814» signés O. Ils sont tous de M Michaud. MlCHAUD. Baron d'empire; général; nommé par l'em- pereur commandant delà légion d'honneur; et parle roi grand-ufficierdela même légion ^23 août i8i4), et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. MILET DE MU RE AU. La république, l'empereur et le roi, telleé sont les trois idoles qu'à encensées M. Milet de Mureau. v^ous la première, il a obtenu des grades et a été fait général de division, le 2 juillet 179c). Sous le second, il a été nommé officier de la légion d'honneur; et sous le (6) S. M. l'empereur vient d'encourager la culture des plantes qui peuvent suppléer à l'indigo , à la cochenille , à la canne à sucre , etc. MIL 3o3 tToîsîèmej commandant de la même légion (lo septembre ï bi 4)} et commandant de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis. MILLEVOYE (Charles). Membre de la société philotecîi- nique de Paris, de l'académie de Lyon, et autres. Peu de poëtes , même gagés , ont saisi avec plus d'empres- sement toutes les occasions et toutes les circonstances de pouvoir montrer leur verve. On sait que ces petites pièces qui font les délices d'un parti, meurent souvent, nous ne di- sons pas avec le parti , mais avec le motif qui les a inspirées: nous croyons donc rendre un service aux lettres et aux gi- rouettes en conservant quelques-unes de ces nombreuses productions circonstancielles échappées à la muse féconde, flexible et variable de M. Charles Mitlevoye. Procédons par ordre. HERMANN ET THUSNELDA, SCÈNELYRIQTJE, A l'occasion du. mariage de S. M.% P empereur et •roi. (La scène se passe à l'extrémité de la forêt de Chéiusca, sur le sommet d'un rocher. ) BARDES et DRUIDES ; THUSNELDA et SES COMPAGNES ; ensuite HERMANN, et SIGISMAR, père de Thbsnelba; PEUPLE et GUERRIERS. PREMIER DRUIDE. Entendez-vous le bruit de l'horrible mêlée ? Comme le tourbillon du nord, Le fatal combat de la mort Mugit au fond de la vallée. Bardes, précipitez vos pas ; Allez, et que par vous la victoire s'achève. Faites entendre à nos soldats Vos chants plus puissans que le glaive» BARDES. Que nos ennemis tremblent tous ! Qu'ils tremblent! L'homme de la gloire, Le grand Hermann combat pour nous : Hermann est pour nous la victoire. UN BARDE. Appui de nos autels, fondateur de nos droits, 3o4 MIL De nos destins son âme est sans cesse occupée î Il agrandit son peuple , et re roi de l'épéo Tient dans sa main le sort des lois. CHOEUR. Hertha , divinité chérie ! Rends-nous Hermann victorieux : Couvre du buuclier des dieux Le bien-aimé de la patrie. BARDE. Hermann, pose le glaive; arme-toi seuleœeni Du bouclier de fleurs que Tusnelda t'apprête { Des époux ordonne la fête , JEt fais asseoir la paix sur l'autel du serment, LE CHOEUR. Hertha^ divinité chérie, etc. PREMIER DRUIDE. Suspendez vos concertS) Bardes, c'en est assez ; Par la divine Hertlia vos vœux sont exaucés : Jamais au ciel en vain notre voix ne s'élève. Hermann et Sigismar se sont tendu la main ; Tous deux ont abaissé la pointe de leur glaive ; De ce rocher tous deux ils prennent le chemia. SIGISMAR. Tu l'emportes , Hermann : il n'est point d'ennemis Que ta vaillance ne surmonte. Ce glaive par ma main dans la tienne est remis j Et Je puis désormais sans honte Me soumettre au héros à qui tout est soumis. HKRMANN. Oui , noble Sigismar, je reçois cette épée^ Qui de sang désormais ne sera plus trempée ; Je veux qu'on la suspende aux autels de nos dieux f Mais j'ose réclamer un don plus précieux : Sigismar , ta fille m'est chère ; Ces grâces , ces vertus, cette aimable candeur, Et l'auguste fierté de ce grand caractère, D'un héroïque amour ont embrasé mon cœur. Il est temps qu'un lien prospère , Enchaînant dans son vol l'aigle des légions, Kende la paix aux nations , Et donne à mon peuple une mère. UN BARDE. Honneuj à l'épouse uouvelU I MIL 3o5 Honneur à la chaîue éternelle Qui joint la vierge aimable au Léros glorieux ! La compague d'Hermann doit des fils à la terre, Et de notre avenir son sein dépositaire Accomplira pour nous la promesse des cieux. CilOErR GÉNÉRAL. Peuple d'Hermanu, peuple Cdèle, De sa jeune compagne embrassons les {genoux; Et puisse-t-ii obtenir d'elle Le bonheur qu'il répand sur nous ! LE CHANT DE VIRGILE , sur la naissance du roi de Rome. L'airain sonnait; le bronze éclatant dans les airs, De la naissance auguste informait l'univers. Rome fut attentive : en ses nobles ruines Tressaillit la cité que fondèrent les dieux j Et l'aigle des sept collines Poussa trois cris vers les cieux. Le Pausilype, au fond de sa grotte lointaine. Les répéta trois fois ; et l'immortel rameau Du rival de Mélésigèue (i) Frémit long-temps sur son tombeau. Lui-même , reprenant cette lyre inspirée Qui n'a point oublié le nom de Marcellus, Il s'élance, couvert de la nue azurée, Des champs de Parthénope aux monts de Romulus. O Capitole , sous ta voûte Il vient chanter l'hymne aux Romains : Du fond de ses roseaux le Tibre ému l'écoute , « Et l'urne -d'or est prête à tomber de ses mains. «r Reprends , cité de Mars, dit le chantre d'Enée , }> La pourpre souveraine et l'orgueilleux faisceau j » Cesse de déplorer ta gloire détrônée, » Tes temples en poussière et tes dieux au tombeau. i) Sois toujours cette ville auguste et fortunée » Qu'à la mère des dieux comparaient mes accens, (i) (i) On se souvient qu'Homère, né aux bords du fleuve Mélès portait, avant sa cécité, le nom de Mélésigl'uç, (2) YiRG. Enéid, 3o6 MIL » Quaml, reine de l'Olympe et de tours couronuée, » Des rois de l'univers elle accueillait l'encens. » Le Louvre a triomphé du divin Capitole ; » Lutèce est en ce jour la Rome d'autrefois ; » Mais Rome est fière encor de régner sous ses lois, » £t du tiône du monde un berceau la console. » Sur c« berceau chéri des dieux, ); Sont apparus , dit-on , des signes prophétitiues ; » Ainsi qu'aux jours antiques, » Un astre iuattendu s'est levé dans les cieux. (3) » L'hiver s'enfuit aux monts de la Scandinavie : » Le soleil , père de la vie, » A redoublé l'éclat de son disque enflammé; » Et jaloux d'assister au bonheur de la France, » Le printemps, dieu de l'espérance , » Remonte avec le temps sur son char embaumé. » De lauriers et de fleurs la fête environnée, » Viens rouvrir désormais la marche de l'année, » Mois consacré jadis à l'amant de Vénus! (4) « Triomphe, et ressaisis ta guirlande flétrie, » Que posa l'ami d'Egérie » Sur le double front de Jauus. » Du temple de ce dieu portes étincelanfes , « Fermez-vous à jamais ! Cachez à l'œil mortel » Le char de fer, le glaive et les haches sanglantes, » Et du terrible Mars l'inexorable autel. » Le seuil d'airain, scellé des mains de la Victoire , » Recevra les trijjuts de l'univers soumis; » Là César, au rt-pos condamné par sa gloire , » Verra se prosterner ses derniers ennemis. *> Là viendront expirer les haines sanguinaireSj » Les discordes incendiaires, » Et les homicides complots ; » Là viendra se briser la rage (3) Découverte d'une nouvelle étoile peu de jours avant la nais- sance de S. M. le roi de Rome. (4) On sait que, jusqu'au règne de Nuœa, le mois de mars était le premier de l'année. ]MIL 307 * De cette nouvelle Cartilage , '>* Turbulente comme ses flots. i> Ivres d'une joie insensée , i) Ils avaient dit dans leur pensée : » Sa race avec lui doit finir. * Il mourra, le dieu de la terre! * Son trône solitaire, » Comme sacs héritier, sera sans avenir. » Mais leur espoir s'enfuit tel q^u'une ombre légire. » De César le fils adoré , » Magnauime héritier des vertus de sa mère , » Du monde est le lien sacré. ■» Seine, embellis tes bords pour la reine cLéiie; J> Pose ton urne à ses genoux. » Terre d'hymen , heureuse Austrie , >i Cueille pour l'ombrager tes myrtes les plus doux. » Par elle, et le Danube, et l'Oder, et la Sprée, » Ont aux flots du vieux Tibre associé leurs eaux, » Par elle, l'olivier d'Astrée * Sur l'univers romain balance ses rameaux. » Pourquoi l'arrêt des destinées, » De ma gloire enchaînant le cours, » A*t-il donc placé mes journées * Si loin de ces illustres jours? i> Rome, ô jeune César! sous ton règne prospère » Ne m'eût point vu de mon vieux père * Redemander les dieux et les champs envahis. » Exilé pour jamais de son rustique empire , (5) » Mélibée en pleurant n'eût point dit à Tityre : i> Heureux vieillard , tes champs ne te sont point ravis. )t L'ombre , à ces mots, retourne au sein du mausolée. Dans les airs lentement sa voix s'est exhalée Comme le dernier son d'un luth mélodieux Ou comme cette odeur d'immortelle ambroisie Dont la brillante poésie Parfume la trace des dieux. (i)7^/€are^/îa,(EcI. I.) 20* 3o8 MIL Les alliés sont sur le sol de la France; M. Millevoye s'é- crie aussitôt : Vainqueurs de Marathon , quel trouble vous égaie ! Levez-vous ; triomphez de Sparthe et de Mégare, Echappez à l'afTront de leur joug odieux. Spai tlie et Mégare en voiu Jureut votre ruine ; Vainqueurs de Marathon , vainqueurs de Salamine , Répondez-moi de vous, je vous réponds des dieux. A ce présage heureux, en agitant le glaive, Dans sa force première Athènes se relève; Les hraves sont armés de leurs longs javelots; Ils partent, plus joyeux que ces hrillans tliéores , Dans les grouppes mêlés aux chcEurs des canéphoies, Volaient, parés de fl.-uis, aux fêtes deDélos, etc. {^Stésichore ^ ou l' Hym,nc aux Athéniens ^ pièee d^i vers allégorique imprimée dans le Journal de Paris, le 24 janvier i8>4. ) Monseigneur le duc de Berry met le pied à Tivoli , il faut que M. Millevoye, par la bouche d'un nécromancien ou diseur de bonne aventure, lui décoche les vers suivans : Aimable dans la paix, vaillant s'il faut combattre, Tu seras surnommé le prince des soldats, La victoire suivra l'héritier d'Henri-Quatre : û Cet oracle est plus sûr que celui de Calchas. » Ton père , des Français la seconde espérance , T'alarmait pour ses jours, ses jours nous sont rendus ; Dieu gardera long-temps à ttotre belle France Un bon prince, un Français de plus. Comme lui désormais , comme son noble frèro > Parmi nous tu s«j;as chéri, Tant qu'à nos chevaliers la gloire sera chère, Tant que l'on redira la chansou de Henri. L'olive en main , la paix consolera la terre : Mais si.l!ét.raia};ei: toutefois Venait à réveiller le lion de la guerre. Appelle tes soldats, ils vaincront sous tes lois. MIL 3o9 Prinre, compte sur eux , compte sur leur épée. Des ligueurs renaissans quels que soient les projets, Leur attente sera trompée : Le bouclier des rois , c'est le cœur des sujets. Tel est l'arrêt du sort dont Je 9uis l'interprète. Généreux prince, amour du peuple et du guerrier , Tu peux m'en croire, ma baguette Est une branche de laurier. Nous gardons le silence sur la 'Bataille d' Aiisterlitz ^ poëme, 1806, Paris, et cjui est resté chez A. Aug.Renouard. La Mort de Louis XVI^ i8i5, etc. etc. MILLIN (Aubin-Louis). Membre de Tinslitut et de la légion d'houneurj conservateur des médailles, des pierres gravées et des antiques delà bibliothèque impériale ; pro- iésseur d'antiquités; membre de la société royale des scien- ces de Gœitingue; de l'académie italienne; de celle des cu- rieux de la nature à Erland ; des sciences physiques de Zu- rich j d'histoire naturelle et de mi/iéralogie d'Jéna; de l'a- cadémie royale de Dublin ; de la société linnéeniie de Lon- dres; de l'académie impériale des naturalistes de Moscou ; de l'académie royale des antiquaires de Copenhague; des sociétés d'histoire naturelle, philomatlque, galvanicjue, cel- tique, médicale d'émulation; de l'athénée des arts de Parisj des académies et sociétés des sciences de Turin, Lyon, Rouen, Abbeville, Boulogne, Poitiers, Niort, Nîmes, Marseille, Alençon , Caen, Grenoble, Colmar, Nancy, Gap, Strasbourg, Mayence , Besançon , Nantes , Soissons, Lille, etc. etc.; auteur du Voyage dans les départemens du midi de la France^ (1808 et années suivantes.) Maintenu par S. M. Louis XVIII conservateur des mé- dailles et pierres gravées, et des antiques de la bibliothèque du roi. Remaintenu par S. M. l'empereur conservateur des mé- dailles, des pierres gravées et des antiques de la bibliothèque impériale , etc. etc. Pendant la révolution, il a donné au public le volume dont voici le titre entier : Annuaire du rtpuhllcain^ ou 3io MOL légende physico-économique y avec l'explication Je trois centsoixante-douze noms imposés aux mois et aux joursj ou- vrage dont la lecture journalière peut donner aux jeunes ci- toyens et rappeler aux hommes faits les connaissances les plus nécessaires à la vie commune, et les plus applicables à l'économie rustique et rurale , aux arts, et au bonheur de rhunianité , etc ; par Eleuthérophile Millin, professeur de zoologieàlasociétéd'histoire naturelle, et aulycée des arts, I vol in-12, l'an 2 de la république. Nous n'avons pas besoin de due à nos lecteurs que le mot Eleuthérophile , pris ou adopté par le sieur Millin , veut dire amant de la liberté. MINES (direction généraledes). Les personnes employées dans cette administration semblent être inamovibles, quel que soit le règne sous lequel elles vivent. En comparant V Almanach impérial de i8i i, par exemple, et le désolant uilmanach royal^ vous trouverez toujours à son poste un jyionsieur LELIEVRE , ou Monsieur le chevalier LE- LIÈVRE , suivant l'almanach. MM. HASSENFRATZ , BAILLET, CORDIER, HÉRON DE VILLEFOSSE, SCHREIBER, sont des inspecteurs divisionnaires tou- jours en fonction. Descendez-vous jusqu'aux ingénieurs en chef de i^e et de 2e classe ? vous les verrez au grand comjilet dans les deux almanachs j il n'y en a pas un seul au service du roi qui n'ait été préalablement au service de l'empereur. II n'y a pas jusqu'à un M. TonneYxer ^ conservateur^ qui sut se faire conserver. MIOLLIS. Il a obtenu successivement tous ses grades sous la république française , et a été nommé général de di- vision le 6 juillet 1799; l'empereur le nomma comte d'em- pire ^ grand-officier de la légion d'honneur j gouverneur gé- néral de Rome , et président de la consulte extraordinaire . Le roi le nomma enfin chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (i3 août 181 4); et commandant à Marseille. MOLE. Ancien conseiller au parlement de Paris; nommé par l'empereur conseiller d'état ; officier de la légion d'hon- neur; directeur général despontsetchaussées. Nommé par le MON 3ii roi membre du conseil général du département de la Seine ; renomraépar l'empereur directeur général des ponts etchaus- sées (Décret du 21 mars i8i5); pair de France le 4 juir^ sui- vant. Aussi le comte Mole, après avoir exposé la splendeur de la France après la campagne de Russie , s'écriait-il : « Si un -homme du siècle de Médicis ou du siècle de Louis XIV revenait sur la terre, et qu'à la vue de tant de merveilles il deman- dât combien de règues glorieux, de siècles de paix il a fallu pour les produire, vous répondriez qu'il a suffi de douze années de guerre, et d'un seul homme. » {Moniteur du 12 mars 181 3.) MOLÎNIER MONTPLANQUA. Fidélité à S. M. l'empereur Napoléon (avant i8i4)) comme maire du 12e ar- rondissement de la bonne ville de Paris. Fidélité à S. M. Louis XVIII (en 1814) comme maire du susdit arrondisse- ment. Hefidélité à S. M. l'empereur Napoléon , qu'il salue des nouvelles protestations de son respect^ de son admi- ration } de son amour et de sa fidélité. '{Adresse du con- seil municipal de la ville de Paris , en datedu 25 mars i8i5, au bas de laquelle se trouve la signature de M. Molinier Montplanqua.) Dans tout cela il a obtenu la croix de la lé- gion d'honneur, le aaoût i8i4- MONBADON (Lafaurie de). Ancien maire de la binne ville de Bordeaux. Voici une preuve de son zèle impérial. « Le maire de Bordeaux a réuni , le 1 5 de ce mois, reu^ des liabî- tans de cette ville qu'à un premier examen il a jugés dignes d'êlre appelés à former une garde d'honneur auprès de S. M. Ce magistrat a ouvert la séance par un discours qui commence ainsi : « Messieurs, tout nous annonce que S. M. l'empereur et roi liono- rcra trè^-incessamment la ville de Bordeaux de sa présence. S. M. reçoit dans ce moment les hommages de ses peuples d'Italie; eu quittant cette famille adoptive , notre auguste souverain se rendra aux vœux empressés de ses véritables enfans, en venant lecevcir parmi nous, au milieu des acclamations de joie qu'excitera sa pré- sence , l'expression de notre admiration , de notre amour , et de notre rcpectueux dévouement, v (Journal de l'Empire^ du 24 août i<àoj.) Aussi M, de Monbadon fut -il membre de la légion d'hcn- 3i2 MON jieur; gouverneur du palais impérial de Bordeaux, et enfin admis au sénat le 6 mars 1809. Le roi le nomma pair de France, le 4 juin 1814. MONCEY, né eu 1754. Ancien officier des Canlabres. Son nom de famille est Jeanot. Il ne faut pas confondre le nom de Moncej ^ qu'il a pris , avec celui du marquis de Moncey , ancien seigneur du village de ce nom en Franche- Comté, où , par la suite des événemens, M. Jeanot a acquis de grandes propriétés. Ce fut en l'an 2. de la république , une et indivisible, qu'il commença à se faire connaître comme militaire. Il était simple capitaine dans le corps des Cantabres à l'armée de Bayonne. En peu de mois, les ro- présenlans du peuple près cette armée l'élevèrent successi- Tcment aux grades de chef de brigade, général et comman- dant en chef. Après la paix avec i'Esi)agne, il fut envoyé en Italie par le directoire. Il fut nommé successivement par l'empereur, premier inspecteur général de la gendarmerie ; grand - officier de l'empire ; maréchal j grand - aigle de Ja légion d'honneur 5 et le i3 pluviôse an i3, duc de Conegliano^ qui jiaraît être le nom définitivement adopté par M. Moiicey. Aprè« avoir donné son adhésion aux actes du gouvernement provisoire (Mo/z//£?«r du 12 avril), M. le ja.aLYéc\ia\^ài\.\e Journal des Débats du 1er mai i8i4» û- été jusqu'à Boulogne , à la rencontre de S. M. Louis XVIII. On l'a vu successivement à cheval , ou derrière la voiture de l'empereur, ou derrière celle du roi. M. le maréchal fut confirmé par le roi dans son poste de premier inspecteur de la gendarmerie devenue royale; il fut nommé chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis le 1er juin i8i4î pair de France le 4 juin suivant j et ministre d'état compo- sant le conseil du roi. Loin d'avoir rien perdu sotis l'ancien j;ouvernement, M. Moncey est encore nommé pair de. France par Pempcrenr. (Décret impérial an 4 juin 181 5.) MOJS GE ( Gaspard ). Ministre de la marine sous la con - •vention nationale (1 79a; ; il vient avec Lebrun et Clavières, prononcer à la séance du 21 septembre le discours suivant : « La convention nationale vient de ratifier le vœu de tous les sagc^, MON 3i3 et Je légaliser la Volonlé Se tous les Français en les délivrant du fléau de la royauté. Certes, cette journée est la plus grande dont les fas'.es dn genre humain puissent encore conserver la mémoire ; et il est Saris doute permis au premier pouvoir exécutif de la république française, de se glorifier d'abord de telles fonctions à remplir à une époque si solennelle. 11 nous est impussible, messieurs, de vous ex- primer toute l'énergie que ces circonstances nous inspirent, et nous se- rions les plus lâches des hommes, si, quels que soient les dangers aux- quels nous pourrons être exposés , nous n'étions toujours prêts à les braver pour le maintien de la glorieuse résolution que vous avez prise. En vous présentant nos hommages, nous prenons devant vous l'enga- gement de mourir, s'il le faut, en dignes républicains, pour la li- berté et icgalilé, que vous allez fonder sur des bases inébranlables.» Nous plaçons à la suite de ce petit discours le suivant , et on remarquera combien le style du citoyen ministre a changé. 11 est vrai qu'il était alors Le sénateur Monge j comte de Veluse ^ grand- officier de la légion d'' honneur ^ grand"" -croix de P ordre de la réunion^ chevalier de la couronne de fer ^ titulaiie de la sénatorerie de Liège ^^ nierribre de P institut ^ commis- saire extraordinaire de S. M. I. dans la 2^. division militaire^ aux habitans de la aôe, division militaire. «Français, je viens, en vertu des ordres de S. M., pour faire connaître ses intentions généreuses et pacifiques; je viens m'unira vous, et prendre les mesures que commandent les circonstances. » La mission honorable que S. M. m'a confiée m'a d'autant plus flatté, que je dois l'exercer dans des départemens que j'alfectioune , et dont les habitans ont souvent donné des preuves de zèle pour le service de S. M. » Français , l'empereur veut la pais , il l'a solennellement déclaré aux principaux corps de l'état, et la mauvaise foi seule peut encore feindre d'en douter. La noble modération de S. M. est aussi mani- feste que son inébranlable fermeté ; elle s'est montrée au milieu des combats comme après les victoires les plus éclatantes. « L'empereur, fortement occupé , il est vrai, de grands desseins qui avaient pour objet le bonheur de tous les peuples du continent, mais abandonné par les puissances même f[ui méconnaissent aujour- d'hui les principes que naguèic elles avaient adoptés avec empres- îtment, est bien déterminé à consacrer tous ses soins au bonheur de iion peuple. «Monarque et père . l'empereur ne veut plus jouir que de la féli- rilé des familles. Ses inteutious sont invarip-blement fixées. 3i4 MON » Français ! l'empereur ne préfend pas plus troubler les puissances étrangères dans leurs étals, qu'il n'est disposé à souffrir leur influence dans le sien. Il veut la paix enfin , et il a adhéré à tous les sacrifices compatibles avec l'honneur et le vœu national. » Mais ces intentions si modérées , si magnanimes, contrarient les desseins des directeurs de la coalition. Us veulent décliirer , accabler, détruire la nation française ; et s'ils semblent n'attaquer que le gou- vernement, c'est qu'ils savent bien que la France n'existerait plu» en corps de nation si la clef de la voûte manquait à l'édifice. » Français , c'est en vaiu que les éternels ennemis de notre patrie se jouent de tous les principes de justice ; nous ne serons pas dupes de leur insidieuse politique , née sur les bords de la Tamise. Les sentimens de notre auguste empereur vous sont maintenant connus. Soyons unis , attachons-nous au gouvernement , notre véiitable ancre d'espérance. Qu'un seul esprit nous anime; qu'un sentiment imique nous enflamme, celui de repousser l'ennemi au-delà du Rhin. L'exer- cice de notre industrie , la conseivation du sol qui nou sa vus naître, notre salut enfin , dépendent de notre courage et de notre confiance absolue au chef suprême de l'état, qui seul peut nous sauver, et qui nous sauvera, h Liège , le ler. janvier 1814. Le comte de Peluse , Mokge. M. Monge j comte de Peluse , est pair de France. {Dé- cret impérial du 4 juin 181 5.) MONTESQUIOU-FESENZAC (Elisabeth-Pierre), né le 3o septembre 1764. Grajid-chambellan de l'empereur, romniandant de la légion d'honneur, grand-olficier de la couronne , commissaire extraordinaire de S. M. l'empe- reur et roi , dans la i5e division militaire à Rouen {dé- cret impérial du 26 décembre 181 3 ) j nommé par le roi pair de France , le 4 juin 1814. C'est lui qui , le 3 avril 1810, disait à Napoléon : « Sire, f> Le corps législatif vient mêler ses vœux aux acclamations des peuples. Toute l'Europe releutitde cet illustre byménée, de ce gage rissuré de la paix, de cette auguste alliance qui semble porter avec elle toutes ses dcstinét-s. Il est glorieux, Sire , de pouvoir commander aux fureurs de la guerre, et de faire cesser les rivalités des nations ; mais qu'il est heureux de jouir de celte gloire auprès d'une jeune princesse dont les vertus ont devancé l'âge, et qui, par les regrets qu'elle laisse aux lieux de sa naissance, promet tant de bonheurà \ . M. et au peuple qu elle vient d'adopter! MOR ôi3 » La renommée, Madame, a fait assez connaître les merveilles de ce règne et l'éclat du trône où vous montez; mais il i-st aupvès de ce trône glorieux une place toujours léseivée pour la grâce et la bonté, dont le malheur fait son premier asile, et dont la <^ljiie se compose de. bienfaits et de reconnaissance : c'est à ce raug suprême que vous appellent tous les vœux. Déjà les plus douces espèiauces naissent à votre approche; un charme puissant se fait sentir daus cet empire; il semble qu'un nouveau cours de prospérités commence pour le mo- narque et pour ses peuples. » Oui, Sire, nous verrons les plus doux sentimens de la nature inspirer votre génie, l'esprit de famille s'unir à l'aniour^de la patrie, et la France recevoir de nouveaux bienfaits de la tendresse paternelle. » Que votre bonheur et celui de vos peuples consacrent donc à jamais cette illustre alliance! Qu'elle ramène parmi nous ces longues années de paix, si chères à nos souvenirs; que l'auguste compagne de votre trône réalise tous mes vœux; qu'elle soit chère à V. M., chère à ses peuples, et que ce concours d'alïection et d'hommages soit le charme de votre vie et sa plus douce récompense ! » MONTESQUIOU ( l'abbé de). Ancien membre de l'as- semblée constituante. Le sénat, le ler avril i8i4 » le nomma un des cinq membres composant la commission chargée du gouvernement provisoire. Nommé par le roi ministre et secrétaire d'état de l'intérieur. {^Moniteur du i3 mai 1814. ) Voyez son rapport à la chambre des com- munes, séance du 12 juillet 181 4» MONTMARIE. Maréchal de camp , commandant de la légion , nommé par l'empereur j grand-officier de la même légion , nommé par le roi (30 août i8i4 ); lieutenant des gardes du corps du roi , compagnie Wagram ; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. MOREAU. Maire du 9e arrondissement de la bonne •ville de Paris (avant 1814 ) î maire dudit arrondissement (en i8i4) ; maire encore du susdit arrondissement (après 1814. ) La formule du serment était à peu près la même sous ces trois gonvernemens. Chevalier de la légion d'honneur (avant 1814^ j anobli (le 2 août i8i4)î et saluant (après i8j4) S' M. des NOUVELLES protestations de son respect , de son admi- lation j de son amour et de sa fidélité. (Adresse du con- 3i6 MOU seil municipal delà ville de Paris , en date du aS mars i8i5 , au bas de laquelle se trouve la signature de M. Moreau. ) MORTEMART (le duc de). Comte d'empire, mem- bre de la légion d'honneur ; nommt^ par l'empereur gou- verneur du palais de Rambouillet. JNommé par le roi pair ( 4 juin 1 81 4 )) et capitaine-colonel des cent suisses. IMORTILR , né à Dunkerque. Il se trouva à la bataille de Jerainappes ; un des meilleurs généraux de la républi- que française j sous l'empereur il fut nommé maréchal , duc de Trévise, grand-officier de l'empire; grand-aigle de lalé- giou d'Iionneur , et commanda en chef l'armée du midi , en Espagne. Le roi le nomma pair de France ^ chevalier de l'ordic royal et militaire de Saint-Louis, le ler juin «8i4, et gouverneur de la 16e division militaire à Lille. Voici depuis la conduite; qu'il a tenue. « Hier, avant la messe, le duc de Trévise, arrivant de Lille, s'est présenté cliez l'empereur. Ce maréchal, par sa fermeté et les bonnes mesures qu'il avait piises, a conservé Lille à l'empereur. Le projet des princes avait été de faire entrer la partie de la maison du roi sur laquelle ils pouvaient compter. Ce projet a trouvé des obstacles dans le patrit tisme du maiéclial et de la garnison, qui étaient déri- dés à ne laisser introduire dans la place aucune troupe qui ne fût sous l'obéissance de l'empereur. » {Journal de l'Empire ^ du 28 mars 181 5.) Aussi M. Mortier fut-il nommé pair de France par l'em- pereur ( décret impérial du 4 juin 1 8 1 5. ) M. Mortier avait eu l'honneur de diner avec le roi le 3o avril 181 4) à Compiègne , il avait eu aussi l'honneur de dîner avec l'empereur, le 27 mars 181 5, au Tuileries. MOSKOWA (le prince de la). Voyez Ney. MOURE. Baron d'empire , président de la cour de cas- sation j membre de la légion d'honneur, nommé par l'em- pereur ; officier de la même légion , nommé par le roi (aS août i8i4' ) MOUNIER. Baron d'empire; maître des requêtes, nommé par l'empereur ; et secrétaire. du cabinet de S. M. \ intendant des bâtimens de la maison du roi. MUR 3i7 MUR AIRE ( Honoré ) , né le 6 novembre lyôo. Avocat au parlement d'Aix 5 président de la cour de cassation. Voici le discours qu'il tint à Monsieur, comte d'Artois, le 9 avril 1814. les ; aussi par reconnaissance sa majesté signa-t-elle un traité avec les alliés pour détrôner son beau-frère. Voici sa proclamation à ce sujet : « Soldats ! » Aussi long-temps que j'ai pu croire que l'empereur Napoléon combattait pour la gloire et la paix de la France, j'ai combattu à ses côtés; mais aujourd'hui il ne m'est plus possible de conserver au- cune illusion; Vempereur ne veut que la guerre. Je trahirais les iu- térèts de mon ancienne patrie , ceux de mes états et les vôtres , si je ne séparais pas sur-le-champ mes armes des siennes pour les joindre à celles des puissances alliées, dont les intentions magnanimes sont de rétablir la dignité des trônes et l'indépendance des nations. » Je sais qu'on cherche à égarer le patriotisme des Français qui sont dans mon armée par de faux sentimens d'honneur et de fidélité; comme s'il y avait de l'honneur et de la fidélité à assujettir le monde à là folle ambition de l'empereur Napoléon ! » Soldats, il n'y a plus que deux bannières en Europe : sur l'une vous lisez : Religion, morale, justice, niodéralion , lois , paix et bonheur; sur l'autre : Persécutions, artifices, violences, tyrannie j guerre et deuil dans toutes lesjamilles. Choisissez. » Bologne, le 3o janvier 1814. '^ Signé JoACHiM. Reste à savoir quelle bannière a Qccasioné la chute de S. M. le roi Joacliim, MUR 3i9 MURVILLE ( Pierre -Nicolas -André ). Auteur des Adieux d' Hector ^ pièce qui a remporté le prix de poésie au jugement de l'académie française, en 1776; àH Ahdé~ lazis et Zéléïma^ tragédie en cinq actes, donnée au théâtre Français le 3 octobre 179 1. Mort à Paris le 1er janvier i8i5. Il tut envoyé à la Vendée dans l'armée républicaine , en 1796 , avec le grade de capitaine de cavalerie. {Archives du ministre de la guerre. ) En 1798, 20 mai , ( 1er prairial an 6) il fit imprimer une ode j à Bayonne , intitulée : NAPOLÉON ET LE NIL. Lorsque Napoléon , guidé par son courage , De la savante Egypte atteignant le rivage , D'Alexandrie entin découvrit les remparts; Quand sur ce bord célèbre il fut pi et à descendre, Ce cri ce fit entendre : Vive la liberté, les Français et les arts! etc. Toi qui n'eus pas besoin , etc. Par ta foudre meurtiis. frappés d'un noble effroi, Les monarques du Nord se sont tus devant toi. Brillant Napoléon , poursuis : à ta fortune Il manque un sceptre encor , le trident de Neptune ; Ose le conquérir. L'insolente Albion Asservit les deux mers qui ceignent les deux inondes* Puisses-tu réprimer la folle ambition D'un peuple usurpateur qui se dit roi des ondes*.... (^Année champêtre ^ poëme, chant 4®, page 126(1808.) Le Germain belliqueux , l'Ibère , le Batave , Des murs de Constantin le conquérant esclave, Qui n'ont que trop , hélas ! signalé leur valeur , A d'éternels combats victimes condamnées, Vont . durant cent années. Consoler leur chagrin de vingt ans de malheur. Cette immortelle paix que Louis nous ramène, Aflranchit l'uuivers ; et de la race humaine Unissant désormais tous les membres épars, ftatt^che à notre Europe, à l'Asie, à l'Afrique , 02.0 MUR L'une et l'autre Améiique, Par le double lien tlu commerce et des arts. {La paix de Louis XV III ^ ode, à Paris, cKez les marchands de nouveautés. (1814.) Dans les cœurs palpîtans d'une illustre famille, Dans ses yei'ix attendris quelle espérance brille, Lorsqu'éprouvaut ces maux que l'amour rend si doux, Vierge naguère encore, au lit de l'hyméuée Par Lucine enchaînée, TJue épouse d'uu fils va doter son époux ! Mais combien cette joie est entière, unanime ! Comme le genre humain tressaille et se ranime, Quand ce fils, que les cieux marquèrent de leur sceau , Ce fils , qu'avec ardeur nos prières demandent , Vingt nations l'attendent, Et que, né pour régner, uu trône est son berceau ! C'est là que la victoire , et la paix consolante , Qui l'atteint tôt ou tard en sa marche plus lente , Reçoivent dans leur sein ce plus cher des dépôts, Que les âmes en proie aux haines criminelles. Désormais fraternelles , Goûtent innocemment un vertueux repos. Ce fils , dont les faveurs sont d'avance implorées, Est comme un rejeton de deux tiges sacrées , Qui va naître et grandir sous leurs troncs protecteur, Et qui, de leurs lameaux reproduits d'âge eu âge , Eternisant l'ombrage , En couvre au loin les champs, les troupeaux , les pasteurs. Enfant , qu'un Dieu promet à là terre ravie , Apparais, tout brillant, aux portes de la vie. Comme l'astre du jour, qui, dans son vol liardi , Conquérant bienfaiteur de l'horizon qu'il dore , Même dès son aurore , Pat des flots de lumière anuonce son midi. ( Hçvimages poétiques , appendice , page 3, ) Ui— «liWi NAP 3'2i NADERMANN (F. J.). Compositeur; professeur de Iiarpe 5 premier harpisle de la musique de S. M. l'empe- reur et roi, et de la musique particulière de S. M. l'im- pératrice et reine; ayant composé une foule de morceaux de musique dédiés à l'impératrice. Premier harpiste de la chapelle et de la musique durci, en i8i4;ayant composé des romances royalistes, notamment le Tombeau de Louis XVI. NANSOUTY. Grand-aigle de la légion d'honneur; nommé par l'empereur général de division ; premier écuyer de sa maison. Par sa lettre du 2 avril , il informe le gouver- nement provisoire de sa soumission à la maison de Bourbon . {Journal des Débats ^ du 10 avril i8i4)j chevalier de l'or- dre royal et militaire de Saint-Louis, le 1er juin î8i4; ca- pitaine-lieutenant de la 1 • e compagnie des mousquetaires de la garde durci. (10 juin i8i4). Mort le 1 1 février i8i5- NAPOLEON (Buonaparte). Elève de l'école militaire de Brienne ; ayant servi la république et juré haine à la tyran - nie. Premier consul de la république; empereur des Fran- çais et roi d'Italie. Il abdiqua en avril 1814. Le 20 mars 181 5 il prétend qu'il n'a pas abdiqué. Le 22 juin suivant il abdique encore. NAPOLEON (Lucien). Républicain ardent, ministre de l'intérieur sous le consulat; il avait juré fidélité à la répu- blique et haine à la royauté ; il compose les vers suivans ; Sur un siège éclatant, vois cet autre Louis Dont le regard serein exprime l'indulgence; Rien ne pourra lasser sa tranquille clémence, Et dans tous ses sujets il aura des amis. Que de pleurs répandus à son heure dernière ! Pi ivés d'un si bon père , Les peuples oiphelins connaîtront ladouleur. Un meilleur roi jamais ne porta la couronne j Jeune, il profitera des leçons du mallieur; Monarque, il placera la bonté sur son trône. {CJiarlemagne ou l^ église délivrée , pcëme en 24 chants 5 par Lucien Buonaparte.) Lui qui prêchait l'égalité ; prince de Canino. ai 022. NEY NEY , né le 10 janvier 1769. Général sous la république ; maréchal d'empire; nommé {)ar l'empereur grand-aigle de la Ic^gion d'honneur (iH pluviôse an jo); grand-oflicier de l'empire; prince de la Moscowa , duc d'Elchingen. Copie d'une lettre de M. le maréchal Ney à S. A. le prince de Béne'vent , président de la commission compo- sant le gouvernement provisoire. « Monseigneur , » Je me suis rendu hier à Paris avec M. le maréchal duc deTarente et M. le duc de Vict'ncc, comme chargé de pleins-pouvoirs pour défendre près de S. M. l'empereur Alexandre les intérêts de la dy- nastie de l'empereur JN'apoléon. Un événemeui" imprévu ayant tout à coup arrêté les négociations, qui cependant semblaient promettre les plus heureux résultats, je vis dès lors que, pour éviter à notre chère patrie les maux affieux d'une guerre civile, il ne restait plus aux Français qu'à embrasser entièrement la cause de nos anciens rois ; et c'est pénétré de ce sentiment, que je me suis rendu ce soir auprès de l'empereur Napoléon , pour lui manifester le vœu de la nation. » L'empereur, convaîncn delà position critique où il a placé la France , et de l'impossibilité où il se trouve de la sauver lui-même , a paru se résigner , et consentir à l'abdication entière et sans aucuue restriction ; c'est demain matin que j'espèie qu'il m'en remettra lui-même l'acte formel et authentique ; aussitôt après, j'aurai l'hou- ueur d'aller voir Votre Altesse Sérénissime. » Je suis avec respect, Monseigneur, De Votre Altesse Sérénissime, Le très-obéissant serviteur. Signé le maréchal Nev. Ney faisait partie du cortège de Monsieur , lors de son entrée dans Paris. « Monsieur , a dit le maréchal , uous avons servi avec zèle un gou- vernement qui nous commandait au nom de la France. V. A. et S. M. verront avec quelle fidélité et avec quel dévouement nous saurons servir notre roi légitime. » {Journal des Débats ^ du i4 avril 1814.) Et on a vu avec quelle fidélité et avec quel dévouement M. Ney a servi S. M. NEY 323 ^Extrait de ^ ordonnance du roi , donnée au château des Tuileries y le 20 mai itti4- <( Notre cousin le maréchal Ney est nommé commaudant eu chef ^u corps royal des cuirassiers , des dragous , des chasseurs et des che- vau-légers-lanciers de France. » Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 1er juin j8i45 P^^^ ^^ France le 4 jui" suivant. « M. le maréchal Ney , prince de la Moscowa , a prié îe roi de lui donner une destination. S. M. l'a assuré qu'elle comptait sur sa fidélité. M. le maréchal a baisé la maiu du roi avec un enthousiasma respectueux, et lui a dit que le plus beau jour de sa vie serait celui' où il pourrait lui donner des preuves de sou dévouement, u {Journal de Paris ^ du 1 1 mars iSi5. ) ORDRE DU JOUR. Xe maréchal prince de la Mosccwa aux troupes de sort gouvernement. « Officiers , sous-officiers et soldats ! s La cause des Bourbons est à jamais perdue î La dynastie léo;i- time que la nation française a adoptée va remonter sur le troue : c'est à l'empereur Napoléon, notre souverain, qu'il appartient seul de régner sur notre beau pays ! Que la iiubles^c des Bourbons prenue le parti de s'expatrier encore , ou qu'elle consente à vivre au milieu de nous , que nous importe ? La cause sacrée de la liberté et de notre indépendance ne souffrira plus de leur funeste influence. Ils out voulu avilir notre gloire militaire; mais ils se sont trompés: cette gloire est le fruit de trop nobles travaux, pour que nous puissions jamais en perdre le souvenir. » Soldats ! les temps ne sont plus oij l'on gouvernait les peuples en étouffant tous leurs droits : la liberLé triomphe enfin, et Napoléon , notre auguste empereur, va l'affermir à jamais. Que désormais cette cause si belle soit la nôtre et celle de tous les Français ! Que tous les braves que j'ai l'houueur de commander se pénètrent de cette grande vérité 1 «Soldats! je vous ai souvent menés à la victoire, maintenant je veux vous conduire à cette phalange immortelle que l'empereur Na* poléon conduit à Paris, et qui y sera sous peu de jours; et là, notre espérance et notre bonheur seront à jamais réalisés. ^/Ve l'empereur!» Lons-le^Sauluier, i3 mars i8i5. Le maréchal d'empire ^ \>igité PaixCE UE LA Moscou"!. 324 NOE Aussi M. Ney est-il pair de France. {Décret irnpéiial du 4 juin i8i5.) NICOLAI (de). Nommé par l'empereur préfet delà Doirr; nommépar le roi préfet de l'Arriége. (20 juin 1814.) NOËL. Auteur des nombreuses et volumineuses com[)î- lations à l'usage des lycées impériaux-royaux-impériiuix j membre de la légion d'honneur. M. Noël, pour ses cartes de visites , aurait pu faire gra- ver une planche sur laquelle il aurait fait tirer les épreuves contenant ces mots : Noël ^ conseiller ordinaire ^inspecteur général du con- ' seil de l'université. Avant i8i4j il ajoutait au n-.ot université, impériale ^ en 181 4» royale'^ et après 1814^ if'i- périale^ ainsi de suite. On conçoit qu'ilestune foule de nos messieurs qui ont été obligés de faire des frais pour renou- veler leurs tètes de lettres ou leurs cartes , suivant les cir- constances. Les girouettes un peu expérimentées ne fi)nt ja- mais imprimer ou graver que des cadres , et on remplit à la main les dénominations régnantes. Si nous avions, je sup- pose , le malheur de tomber sous la domination dusophy de Perse, on voit que sa hautesse n'adopterait ni le litre de royale^ ni celui à'' impériale ^ et moins encore peut-être celui de républicain. Pour en revenir à M. Noël, à qui nous demandons pardon de cette petite digression , nécessaire cependant aux per- sonnes qui, comme lui surtout, seront dans le cas de mettra en usage ce que nous proposons, nous ajouterons qu'il fiU nommé inspecteur général des études par le roi (17 février 181S); et qu'il avait publiéen \'j()?> une lettre sur P antiquité du bonnet rouge y considéré comme signe de la liberté, et que M. Barbier lui attribue \eNouveau Siècle de Louis XIT^^ imprimé à la même époque. Voici quelques passages de l'a- vertissement de ce dernier ouvrage. « L'ouvrage que nous ofTrous au public est un de ceux qui n'au- raient jamais, vu le jour sous l'empire du despotisme. La partie louangeuse aurait seule échappé au ciseau de la censure; car en fait de gouvernement, on ne permettait jamais de voir qu'un côté du tableau, et le revers était soigneusement dérobé aux yeux de la po$ OTT 325 térilé. Tout ce qui semblait défavorable aux principes vécus ou à l'amour propre des familles dominantes , tout re qui prétait aux allu- sions était eulevé des éciits destinés à l'impression. Ceux qui ont é!é à portée de connaître les détails de cette inquisition politique, sa- vent qu'il n'y a guère eu d'ouvrages sur l'histoire de France, qu'elle u'ait rectifié impitoyablement. » Cet avertissement est terminé par ce passage. « Il existe une infinité de personnes qui, ne pouvant remédier aux maux actuels, ont besoin, pour respirer un peu, de détourner de temps en temps les yeux des tableaux affligeaiis qui les poursuivent depuis quelques années. C'est à elles particulièiement que nous pré- sentons cet ouvrage d'un genre absolument nouveau, et le plus propre peut-être à lui procurer de salutaires distractions. Sa rédaction a été pour nous du même genre d'utilité; nous nous y sommes livrés dans les momens de repos qui nous ont été laissés; mais l'on doit s'ima- giner que notre travail a été souvent interrompu. Pour peu qu'il soit accueilli, nous satisferons prumptement sa curiosité sur la régence du duc d'Orléans et le rëgne de Louis XV. Tous les matériaux sout déjà rassemblés et mis en oidre : ils sont d'autant plus intéressans, que les événeraens se rapprochent de nous davantage , et qu'on y voit très-clairement le germe de la mémorable révolution qui de la Fiance doit vraisemblablement se communiquer aux autres contrées de l'Europe. » NOUGARÈDE DE FAYET. Chevalier d'empire-, mem- bre de la légion d'honneur; conseiller titulaire de l'univer- sité impériale, en 18 14; conseil honoraire au conseil royal de l'instruction publique, eu iSi4; et redevenu titulaire de l'université impériale, le 3i mars 181D. Il est difficile, ea dix mois de temps , de varier plus constamment. OTTO. Comte d'empire; grand-officier de la légion d'honneur; ministre plénipotentiaire près S. M. l'empereur d'Autriche; conseiller d'état, service extraardiuaire(i8 1 1)} conseiller d'état honoraire au conseil du roi (1814); rentré au service de Napoléon , sous-secrétaire d'état au ministère des affaires étrangères, le 27 mars i8i5 ; et envoyé par lui comme plénipotentiaire en Angleterre, le 2.5 juin k'^iS, 3^6 OUR OUDINOT (Cliarlcs-Nicolas), ne le ^5 avrîl 1760. Gé- néral sous la république; grand-officier de l'empire; ma- réchal de France; grand-aigle de la légion d'honneur; due do Reggio, nommé par l'empereur. « Monseif^Tleur, j> J'arrive à l'instant à Paris , sans troupes ; mais 3e les aï laissées prêtes et disposées à exécuter les mouvemens que pourrait o'rdonner Je gouvernement provisoire. » V. A. S. m'a rendu justice en interprétant mes sentiniens; j'éprouve un vérit hble regret de n'avoir pas été ici en position de partager le noble élan qu'enfin la France, dans sa partie saine, a montré; mais au moins ai-je fait, dans la position ou j'étais placé, ♦ outre que le devoir et l'iionneur commandent. J'ai des détails, à cet égard , à donner k V. A- S. qui l'intéresseront : je la prie de vou- ïoir bien m'indiquer l'jieure à laquelle je pourrai l'en entretenir. Je prie V. A. S. d'assurer au gouvernement que j'aurais de la satisfac- tion à m'iitiliserpour l'organisation ou le commandement des troupes ^u'on doit former au nom de Louis-Sfanislas-Xavier ; je suis, au iTsIe, ri la disposition du gouverncBient pour ce qu'il voudra faiiQ «le moi. » (.Tournai des Débats^ du 11 avril i8i4>) Ilxtraît de rordonnance du roi^ donnée aux Tuileries ^ le- 20 mai i8i4. « Notre cousin le maréchal Oiulinot est nommé commandant pn rlief du corps royal des grenadiers et des cLasseurs à pied do France. » Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le jT juin iHr4; gouverneur delà 2" division militaire, nommé par le roi le 28 juin; commandant de l'ordre de Saint-Louis, ie 24 septembre 18 «4 i minis.tre d'état composant le conseil du roi. OURY. Vaudeviliste; auteur de la double Féte^ vaude- ville donné aux Variétés en août i8io, à l'occasion delà Sftint-Napoléon. Il, est né le fils de la gloire, Il est né riiériti^r du trône et des Césars f Le bronze avec orgueil l'anaonce à nos rempart»;. Adiquc *.son tri;om:pIje,, Hymen a sa virtoirtv. OUR 3^7 Parfont les temples sont ouverts; t'n peuple impatient inonrlc leurs portiquesj ' Sa voix entoime des cantiques Dont frémit Albion, qu'écoute l'univers. Partez , messagers de la France , Volez aux nations raconter son Jjor.'lieiir. Rome, sors du tomiieau , tu reprends ta splendeur j Ta fortune revient, ton grand nom recommence. Un jour heureux a lui pour toi : XjCs lauriers vont rcnaîtic au pied du Capitole. Déjà , de l'un à l'autre pôle , L'agile Renommée a proclamé ton roi. Et toi _qui nous donnas Marie, Toi dont l'aigle s'unit à l'aigle des Français, Vienne, goûte aujourd'hui le prix de tes bienfaits, Eclate en cris d'amour pour ta fille chérie. Oublie en tes justes tributs D'envier à Paris l'objet de sa tendresse. Remplis de tes chants d'allégresse Ces murs qui sont encor tout pleins de ses vertus. O moment touchant et sublime," Où le seiu maternel de la fille des rois A l'amour des Français révéla tous ses droits. Fit d'un tremblant espoir un espoir légitime ! Des cieux implorant le secours, Tous le; cœurs palpitaient; la nature en silence Ecoutait les vœux de la France , Et le temps oubliait de poursuivre son cours. Soudain à la vonte éthérée , Comme un rapide trait s'élancent mille cris : « Vive Napoléon! vive l'auguste fils » Que donne à son amour une épouse adorée ! » Ces cris dont s'étonnent les airs, Un pur esprit les porte à l'immortelle enceinte j Et de David la harpe sainte Répète nos accens en célesles concerts» « Réjauis-toî, peuple fidcle ; ' » L'Eternel a reçu tes vœux et ton enoens» »• Il a mis à tes pieds tes rivaux frémissans ; » II te donne ce roi, des grands rois le modèle- 328 OUR » Ce prînce qu'a choisi son cœur » Reçoit de ses bontés la plus touchante marque» » Contemple cet enfant monarque » A qui seront légués sa gloire et ton bonheur. » Peuple que le Seigneur protège, » Un fils devait te naître. Aux immortels décrets f> Ravir l'obscurité qui couvre leurs secrets, * France , était pour toi seule uu noble privilège. » Jadis un céleste flambeau > PoHr>^d'il!ustres regards dissipa plus d'un voile j » Ton ciel n'a-t-il pas une étoile * Qui d'un enfant royal t'annonçait le berceau? » Toi devant qui tremblent les anges, » Sur le front d'un mortel toi qui mis ta grandenr , » Ta foudre dans ses mains, ta bonté dans son cœuv, » Reçois, père des temps, de nouvelles louanges ; » Déjà tes ordres souverains » Au sauveur des Français ont commandé l'empire j » Je vois l'univers y souscrire , » Et le fils du héros accomplir les destins. » Aux pieds du trône de lumière Ainsi le roi prophète exhalait ses transports, iics immortels esprits redirent ses accords, Erdu sombre avenir abaissa la barrière. L'Eternel vit avec amour Et la terre et les cieux confondre leurs hommages; Et soudain au livre des âges L'ange des n ( Tableau exposé au musée Napoléon , le \^^ novembre 1812, sous le n'* G92 de la notice. ) « Le retour de Louis XVIII. » ( Tableau allégorique , exposé au musée royal des Arts , le i^r novembre ib 14 > 11° 733 de la notice. ) PALMEZEAUX. Voyez Dorât , nom qui vous ren- verra définitivement à Cubières ( de ). PARANT. Peintre sur porcelaine , place d'Jéna , n» 22 - en face de la colonnade du Louvre. ce Une table en porcelaine, de la manufacture de Sèvres , x> commandée par sa majesté, y^ ( Exposée au musée NapO" léon , le 1er novembre 1812 , sous le n** 701 de la notice. ) ce Portrait du roi , sur porcelaine. r> ( Exposé au musée royal des Arts ^ le 1er novembre 18147 ^'^"^ ^^ "*^ 7% de la notice. ) PARTONNEAUX. Général de division , nommé par l'empereur, le 27 août i8o3 ; comte d'empire; comman- dant de la légion d'honneur. Le roi le nomma grand-officier de la même légion, le 23 août 1814 ; et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. PASQUIER. Baron d'empire ; membre de la légion d'honneur 5 préfet de police , chargé du 4^ arrondissement de la police générale de l'empire ; conseiller d'état , service ordinaire hors des sections , nommé par l'empereur. On peut comparer les circulaires et lettres que M. le baron Pasquier écrivait alors , avec celles qu'on trouvera dans le Journal de Paris ^ du 5 avril i8i4 > '^^ ^^ Journal des JJébats f du 12 avril suivant. 336 PAS Le roi nomma M. Pasquier directeur général des ponts et chaussées de France (22 irai 1814); conseiller dVtat, service extraordinaire ( 4 juillet 1814); et enfin chancelier de France ( i8i5 ). PASTORET (Claude-Emmanuel-Joseph-Pierre), né le 24 décembre ijSS. Ancien membre du conseil des cinq-cents , déporté le 18 fructidor an 5. Admis au sénat le 14 décembre 1809 ; admis à la cham- bre des pairs du roi, le 4 juin 1814 j secrétaire de l'une et l'autre assemblée. Comte d'empire 5 officier de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; commamiant de la même léj^ion , nommé par le roi , le 8 janvier 181 5 ; de plus conseiller au conseil loyal de l'instruction publique. ( 17 février 181 5. ) Nous allons mettre sous les yeux du lecteur deux échan- tillons du style de iVI. Pastoret. « Monseigneur, Sénateurs, » Des lois fondamentales sont la première garantie d'un enipîie, et l'hérédité du trône est la première de ces lois. Sans elle, plus ition no peut les atteindre , et s'il était permis de joiadre à des motifs tirés de la natuie un motif qui appartient plus particulièrement à l'intérêt public, nrais dirions que c'est précisément parce qu'el'es n»» peuvent arriver à ia royauté, dans les pays où les lois leur en ferment l'entré», que leur régence a tous les avantages sans offrir aucun danger. Le plus fendre des sentimens de la nature tourne alors tout entier au profit de l'état » Le sacre et le couronnement dp l'impératrice et du prince impé- rial, roi de Rome, sont l'objet des ■.■'a\x titres suivans. Des lettres- patentes qui vous seront adressées et publiées dans les formes ordi- naires, accorderont cette piérogative à l'impératrice. Le roi deRomo pourra aussi , en sa qualité d'hériter de l'empire, être sacié et cou- ronné du vivant de son père; et dès ce moment, la date du couronne- ment de ce prince sera jointe dans toutes les lois à celle de l'avenu© de l'empereur. Cette disposition est encore conforme aux institutions }ss plus antiques de notre monarchie. Les £ls et les petits-fils da 22 338 PAS Cliarlemagne reçurent <1e leurs pères ce témoignage tic confiance et de bouté, et les deux premiers siècles de la troisième rare en virent autant d'exemples qu'ils eurent de rois. Quel acte en efl'et peut élie tout à la lois plus auguste et plus touchant! quel jour que celui où, sous les auspices de la religion et de la patrie, se mêlent aux expres- sions de la reconnaissance d'une génération entière pourdes bicntaits déjà reçus, les espérances d'un bonheur qu'elle pourra transmettre à sa postérité !.... «Tels sont, messieurs, les principaux olijets du séuatus-consulte à jamais niémoraljle dont le projet vous est soumis aujourd'iuii. Heu- reux de pouvoii , comme l'a si bien dit l'orateur du conseil d'état, « Préparer une telle loi dans le calme de la réflexion , dans l'absence » de tous les intérêts, dans le silence de toutes les passions, dans J>l'éloignement de toutes les douleurs ! » Heureux aussi , comme ma- gistrats du premier corps de l'empire, de pouvoir admirer et bénir cette prévoyance qui ajoute à la stabilité des constitutions de l'état , par des institutions sages et fortes qui deviennent un bienfait de plus pour les Français ! Les institutions sont les colonnes du pouvoir. C'est par les institutions que le génie des plus grands lois est piésent cn( oie à la postérité la plus reculée ; c'est le défaut des institutions qui peut amener successivement les efforts de l'ambition, les troubles civils , et enfin le plus épouvantable fléau dont la colère céleste puisse fiappcr les hommes, l'anarchie. Charlemagne avait répandu sur la France, pendant près d'un demi-siècle , la gloire et les bienfaits : i. la mort de son pctit-fds, le trône commence h chanceler; neuf rois y passent avec une étonnante rapidité. Us y montent , ils en descen- dent, ils y remontent pour en redescendre encore; des ambilieur s'en emparent sous le prétexte de le protéger ; ils exercent tout 1»5 pouvoir au nom du prince légitime qui n'en a plus aucun. » La France a. , durant un siècle , des règnes sans rois, et des rois \ivant sous un autre règne; et an milieu de ces dissensions, le peu- ple est entraîné et avili par la tyrannie féodale , pour offiir uu nou- veau témoignage de cette vérité que l'histoire a toujours et partout consacrée , que le plus grand intérêt des peuples est nécessairement lié à la plus grande force du trône , à sa plus grande solidité. » Et c'est surtout dans cette enceinte , messieurs , que doivent être constamment rappelés ces principes tutélaires du bonheur des nations; c'est ici que doit briller sans cesse, dans son plus grand éclat, le flambeau de l'expérience ; par combien de maux la France n'a-t-ello pas expié le malheur de l'avoir laissé éteindre ! » ( 'Extrait du rapport fait au sénat par M. le comte Pas- foret ^ au nom de la commission. ( Février i8i3. ) PAS 339 « s I r. E , » Vos fidèles sujets composant la cliambre des pairs de France eppoitent au pied du trône de V. M. leurs respectueux remerciemens pour la communication qu'elle leur a fait donner de l'exposé de la 'situation actuelle du royaume. Ils reconnaissent, avec les ministies Qu'a-t-il fait de l'autorité suprême, celui qui ne s'est pas con- tenté de la part qu'il avait à la gloire nationale? De tous côtés, il va conquérir la haiue, amasser des vengeances, prodiguer le san^ et les trésors, et contraindre les puissances rivales à découvrir dans leur propre sein des forces qu'elles ne se connaissaient pa?» Dès lors le destin des combats est abandonné à la puissance du nombre : on voit des multitudes s'entre-choquer, les peuples tout entiers précipités les uns sur les autres : et lorsqu'enfin l'Europe désespéiée conjurô contre son oppresseur et le nôtre, ses ennemis l'accablent à son tour 60US le poids énorme des masses qu'il leur apprit à soulever. » A cette époque mémorable, il a été donné au monde un spec- tacle jusqu'à présent sans exemple dans l'histoire des nations : l'as- pect, Sire, de vos longs malhems, supportés avec tant de courage: i'upiDion de vos grandes lumières, qui se sont perfectionnées dan» Ia 34o PAS tefraife, le respcr t qui suit les vertus constamment praliquées, onf rtiidu les eimcruis tl'uu gouvernement qui n'est plu», les alliés do V. M. C'est à ce titre, Sire , qu'ils ont traité avec vous; et l'on a vu Y. M., encore entourée de leurs nombreuses armées, imprimer aux négociations le double caractère de la modération et de la fermeté. » V^us êtes rendu à la nation, Sire, et la nation vous est rendue; qui pourrait douter désormais du salut de la patrie? Dès que V. M. a saisi les rênes du gouvernement qui venait de succomber sous i'excts de son despotisme , elle a sagement organisé le conti epoids des pouvoirs; et lorsque, consultant l'esprit des peuples, l'état actuel des sociétés, le vœu des hommes éclairés, V. M. se lie à ses sujets pat une constitution dont les principes étaient déjà dans toutes les bou- ches et dans tous les cœurs, la nation entière se presse autour de cette charte sacrée, et vous jure amour et fidélité. C'est dans cette charte, Sire, qu'est votre fjice et la nôtre; elle vend «l l'esprit pul)iic Bon énergie ; elle réalise pour nous cette salutaire division des jpouvoirs qui les modère l'un par l'autre, qui prévient les impru- dences, qui pèse les mesures, et juge «vec maturité les moyens, Xà sont les germes réparateurs de toutes les infortunes passées^ et toutes les sources de la prospérité future. » Le prompt développement des principes constitutionnels pat -des lois nécessaires, la marche régulière des autorités, le raffer- jnissement de la religion et de la morale, rallieront tous les inté- rêts, feront taire toutes les passions, et fonderont la confiance publi* .C[ue sur des bases inébranlables. » La nation , instruite par les plus grands événemens, est digne de s'associer à vos hautes pensées, et de concourir à l'œuvre de scn bonheur. .. » Les révolutions qu'elle a subies n'ont pas altéré son caractferr; XJn peuple agiicole, actif et industrieux; un peuple qui a reçu de la nature uue vive sensibilité, un haut courage, ((ui s'enflamme pour ]a gloire, et préfère la mort à la honte, sera toujours respecté des autres nations, et toujours digue de vous. » Aux derniers jours d'une lutte terrible , nos braves armées , afTai- Jjlies et dispersées, combattaient encore avec un courage héroïqu» .pour l'honneur et pour la patrie. » Sire, un peuple qui a déployé tant de grandeur dans l'adversHé, saura, pour assurer les premiers bienfaits que nous devons à V. M., faire de grands efforts et de généreux sacrifices. Votre cœur ne les or- donnerait point, la seule autorité royale ne suffirait pas à les effectuer; mais votre peuple va au-devant de ses sacrifices; il inspirera à ses rcprésentans les sentimcns d'amour, de respect de fidélité qui l'ani- jment. V. M. imprimera à ses conseils le sceau de son caractère. Vos «diuistres setoBt lespousables devant vos peuples du dépôt d'autorité PEL 34i tp.ù leur est confié; ils le seront envers vous Je la conformité de leurs actes avec vos intentions paternelles. » Sire, dans l'exposé delà situation du royaume, vos ministres ont dit qu'il serait impossible de faire le bien, si l'union généiale ne secondait pas vos vues bienfaisantes : la chambre des pairs n'oubliera jamais qu'elle doit donner l'exemple de cette union. » PASTORET ( A. ) , fils du précédent. M. ^. de Pastoret est loin encore d'égaler M. son père f mais il promet de marcher sur ses pas. Pour commencer ^ il s'est fait nommer par l'empereur auditeur , 2e classe ^ service ordinaire près les ministres, section ponts et chaus- sées , et de là a passé maître des req^uêtes ordinaire au conseil du ro'- ( 4 juillet i8i4- ) PELET (Jean) de la Lozère, né le 23 février 1709." Avocat au parlement ; conseiller politique ; commissaire aux états du pays ; fut, depuis la révolution, officier dan& la garde nationale ; maire 5 président du département du Gard; membre de la convention et du corps législatif 5 préfet de Vaucluse ; comte d'empire ; commandant de la légion d'honneur 5 conseiller d'état , chargé du 2e arron- dissement de la police de l'empire , service extraordinaire, hors des sections 5 commissaire extraordinaire dans la c)o division militaire à Montpellier, pour Fempereur (décem- bre i8i3 ) ; conseiller d'état au conseil du roi, service ordinaire (4 juillet i8i4); conseiller d'état, section de l'intérieur , nommé et présidé par Napoléon , le 25 mars- iSi5. Nous avons cherché à savoir pourquoi M. Pelet étaiê' toujoui-s conseiller d'état en dépit des vents contraires qui depuis quinze mois ont soufflé sur les Tuileries ; mais nous avons découvert qu'il avait été nommé dès le commence- ment conseiller (Vètat à viej et M. Pelet, qui a pri.^ ce titre au pied de la lettre , compte encore être conseiller d'état, quelqu'événement qu'il advienne. PELET , fils du précédent , et par conséquent imitateur de M. son père. Baron d'empire ; administrateur général des forêts de la couronne } auditeur au conssil d'état ^ servies 342 PER extiaordinaîre ; maître des rec|uêtes ordinaire au conseil du roi. (^. juillet i8i4- ) PEAN DE SAINT-GILLES. Maire du 5c arrondisse- ment de la bonne ville de Paris , sous le règne de l'empe- reur (avant iiii4) 7 majre dudit arrondissement sous le règne du roi (en 1814) ; maire dudit arrondissement sous Pempereur (après i8i4); membre de la légion d'hon- neur ( avant i8j4 ) ; officier de la légion (en août 1814 ) » député du collège électoral (après 18 14- ) Outre les sermens qu'a prêtés M. Peari de Saint-Gilles , sous les deux règnes précités , on remarque encore celui où , le i5 mars i8i5 , il vitnt saluer S. M. r empereur des nouvelles protestations de son respect^ de son admiration^ de son amour et de sa fidélité. (Adresse du conseil muni- cijial de la ville de Paris , au bas de laquelle se trouve la signature de M. Pean de Saint-Gilles. ) PEPIN DE BELLISLE. De temps immémorial M. Pépin est auditevir au conseil d'état. 11 était en mission, service extraordinaire. Il s'est rattaché au conseil d'état du roi, sous le titre de maître des requêtes ordinaire. (4 juillet i8i4') Il paraît que ce titre do maître des requêtes au conseil du Toi a été un manteau dont les auditeurs de l'ancien conseil d'état se sont enveloppés le plutôt qu'il leur a été possible. PERE. Ancien magistrat à Tarbes , sa patrie \ membre des assemblées législatives; républicain- sénateur , le 4 ni- vôse an 8; sénat.'ur-pair ^ le 4 juin 1814 j commandant de la légion d'honneur et comte d'empire. PERIGNON. Officier sous Louis XVI. Il est entré au service de la république , où il est successivement arrivé au grade de général. L'empereur le nomma sénateur le sot. ( i5 juin 1814.) Voici la rédartion latine , en style lapidaire , des fastes de S. M. l'emjjereiir et roi 1807)5 ils étaient inscrits Sur les panneaux de la aalle de l'Hôtel-de- Ville de Paris | pour la fête qu^on donnait à Napoléon. Ovans. Ex. monte. IVoIi ni. Jd. april. ■Ex. millesimo. XFII. Ex poUentia Xyi. KaL Mau Vainqueur à Montenotte , à MillesseiDo, à Mondovi les XI, XIV , XV avril* Ad. Slvram, Tanarum. Q. Cepit. Arces. plurës Ct>ni. alba Pompeîa FIL Kal. Mai. III. Ceba. dertona. Receplce* Ad Confiventetn Trehiam. u'. semprodio. ominosam Trajeclvs. Padi Non. Mai Certalem. fotnbi VlII.id. Sur les rîveS De la Sture et du Tanaro, prise d'Albe et de plusieurs citadelles le XXV aviil. Reddition de Ceva et de Tortone le XXIX avril. Au confluent de la Trebîa où Titus Setnpronius combattit Sous des auspices funestes ) Passage du Pô le vir. Combat de Fombio le vm mai. Pvgna ad. Lavdeni, Ponipeianto F. id. ma Prid. ix. Cepit cremonam Fade p. Corn. Scipio. Ces» ; Hannibalem Vix. Evasit*., Bataille de Lodt le XI mai. Le XIV il prend Crémone, d'où la consul P. Corn. Scipion put à peine échapper des mains d'Annihal. 34^ Foro allient J^elsina. j4ncona. receplis Picenles. Scnones Boï. Lingones ad. obseqvivni IxedacU Vlkal. Qvinùl. PET FeTrare, Anruiie , liologne étant livrées les desrenrlans des Pirenlins, des Séiioniens , des Boïens et des Lingoniens sont réduits à l'o))éissancQ le XXVI juin. Ad. jircvlvm. Ponti, ohsesso Proposvit. signvin signifer : ipse tnox. f^ictor XIII. Kal. Dec. A Arcole IVnnemi ocrupant la fôte du pont Il y porta l'enseigne et la victoire le XIX novembre. Pvgna. ad. Riwlos JcVlII. KaLfcb. jy/anlvam. capit jindes. Virgilio Servat IV. IVonfehr. Bataille de Rivoli. XV janvier il prend Mantoue, protège Andbs eu mémoirp de Virgile le II février. I{v}iicone Trcnsgresso, ahstinet. Borna VI. Kal. Mari. Codices. Tabvlœ Signa, pacla. Le Rubiron passé il marchait sur Rome, il la respecte le XXTV février. Le menu.' jour on stipule la remise des manuscrits , des tableaux et des statues. In jiegylvtn traiiciens Cepit Melitam id. Jvn. j4lexandriajn Kal. Qvinl. Dans son trajet d'Egypto il prend Malte le xii juin. Alexandrie le PREMIER juillef. PET 347 lAti Pyramides prœtialuni XII. Kal. sexlil cepit. alkairani Totani. Q. AegYptuin inferiorem X. Kal. sextil. Bataille des Pyramides le XXI juillet- , Prise du Cairo et de toute la basse Egypto le xxiii. Infeslo. mari Libvriia. trajecto forvm. luli Oclavanorvm régressas VI. id. octob. fata, galliarvm» vertiu Sur une frégate il traverse une mer infestée d'ennemis, aborde àFréjus le X octobre et change les destins des Gaules» Svperalis Alpibvs. Peninis Instaurât Castra hajinibalis ad. Ticinvm C. Marii ad campos. Ravdlos XVll. Kal. Jvtu ÎI franchit les sommets des Alpes Penines , renouvelle les camps d'Annibal vers le Tessin, ceux de Marins aux champs Piaudiens le XVI mai. De Fœderatîs Gennanisi Roxolanis Jtalis. Britannis Egit Ex Marengo Xf^ni- Kal. Quiniil. Le XIV Juin il triomphe à Marengo, des Germains , des Russes ; des Italiens, des Anglais confédérés; S. c. Plebis. Q. scito Cos. perpetvvs uimbiani Pacc. parla Janvin. clusit XV. K. aprih Consul perpétuel par un décret du sénat sanctionné par le peuple. Il ferme le temple de Janus et conclut à Amiens le XXVII mars la paix Mentis jubilaLio. ( Voyez le Caveau moderne^ ou le Roc/ier de Cancale pour ji8i5j 9e année de la. collection <} 35îç PII Alors qu'il me faudra descendre Au sein d'un (^fernel repos, O mes amis, portez ma rendre Sous l'herbe des rians roteauxj Et puisse l'éciirre d'un hêtre Près de là dire au voyageur : En Ce lieu repose un bon cœur Qui n'y fut pas mis par un prêtre. On a du même auteur deux chansons sur les c/ocAe^; Pun© tomposéeen 1790, au sujet de la molicxi faite alors à l'as- semblée nationale de fondre toutes les cloches ^^ccntient leç couplets que voici : En province comme à Paris , Toutes les riche?, ont leur prix ] C'est bien re que l'on pèsera , Notre-Dame au plu'ôt mettra Son ut, son ré, son mi, son fa ^ Bouillir avec si sol et la, AUeluia. IVous n'entendrons plus, Dieu merci] Pour celui-là , pour relui-ci , Chanter de tristes libéra , j4lleluia. Si le feu prend à ma maison , Un tambour vaut bien un bourdon J Et la générale battra : Alleluio, On sait quR le dévot airain Avait souvent pour sot parrain , Duc j baron , comte et cœtera , El cœtera. M. Piis étant secrétaire général de la préfecture de police, et M. Dubois préfet de police, ce dernier fit cadeau à la paroisse d'Ivri, près Paris, d'une cloche cjui. suivant l'usage, fut baptisée. Nous avons oublié les noms du parrain et de la yaarrainei mais nous noi^s ressouvenons très-bien avoir} au PL A 353 dînerqui suivit la cérémoniej entendu des couplets de M. le chevalier Plis , en l'honneur de la cloche qu'on intronisait. Ces couplets sent imprimés. M. Pi's ne s'est pas borné à traiter des su ets de dévotion , il a aussi abordé les questions politiques. La chanson intitulée la Sou^'eraineté du peuple j est un dialogue supposé entre plusieurs individus, et se termine par ce couplet : Par bonheur arrive, en sabots , Un cainpag;nard vrai sans-culotte, Qui , sans se perdre en vains propos , Dit : « Nous n'avons plus de despote ; » Par ainsi, j'entends , jarnia;oî , » Que chaque honrrête homme soit maître. » Ah ! je respire; voilà donc un patriote de mon avis ! Sais-tu bien papa Michau, que ce que tu dis là, je le dis depuis une heure à uu tas de modéré'' qui n'y veulent rien entendre. La loi, mon camarade, et le peuple souverain par-dessus tout le reste, f^ive la république ! » Tu seras maître comme moi. » Je serai maître comme toi : » C'est le peuple entier qui doit l'être. » PLANx4RD. Auteur dramatique; en 1810 et années sui- vantes , employé aux archives du conseil d'état; en 1814, employé aux archives de la chancellerie de France, chez S. E. M. d'Ambray. Dans un dialogue représenté sur le théâtre de S. M. l'Ira- pératrire. leaç mars 1810, avant le divertissement intitulé : le 3Iarché aua: Jleurs ^ représenté sur le même théâtre et le même jour, à l'occasion du mariage de S. M. l'empereur avec Marie-Louise, archiduchesse d'Autriche, on trouv* les vers suivans : UN tlEBTENATIT ALLEMAND. Au théâtre Français je fus voir Figaro , Et j'ai même crié très-fortement bravo! LE DIRECTEUR. La pièce vous plaisait? LE LIEUTENANT. Oh ! sans doute elle est belle j A|aîs moi trouver plus beau certaine demoiselle 23 354 PLA D'un talent frcS-chaimanf , et qui porte le nom Qu'en Allemagne on donne au grand Napoléon. lE DIRECTEUR. Le nom de l'empereur ? LE LIEUTENANT. Oui , Mars. Dans ma pati ie Voilà comme on l'appelle , etc. LE DIRECTECR. Heureux si l'empereur, approuvant notre zèle, Dans cette enceinte un jour paraissait auprës d'elle ; Pour entendre nn public, de plaisir transporté, Faire retentir l'air de ce cri répété : O momcns forlvi'iés! ô trop douce présence ! Vivent ces deux époux , la gloire de la France ! Le 3o avril 1814 furent représentés pour la ire fois à Parli, stir le théâtre (le l'Ojjéra-Coniiqtie, les Hcriticrs Mkhaii., ou le moulin de Lieursnin^ opéra comique en un acte et en prose. FRAGMENT. Sus 1' dôme du palais Le drapeau blanc s'agite. Comm' le cœur des Français En le voyant palpite ! Cliacun s' dit à la t'ois : Vivent, vivent nos rois! C' drapeau de bon augura Nous dit sans écriture : Prospérité , Tranquillité, Franche gaité , Le bonlicur, la paix, l'union , Tout ça r'vieut avec un Bourbon. On peut encore comparer du même auteitr une dédicace à S. A. S. monseigneur le prince Cambacérès, duc de Parme, archichancelier de l'empire. (Voyez la Nièce supposée , co- médie en trois actes et en vers , de l'imprimerie de Doublet, 181 3); et une autre à S. A. R. Monsieur, comte d'Artois, lieutenantgénéral du royaume. {Voyez les Héritiers Michnu^ chez Vente, libraire, boulevard des Italiens, no j. 18 1 4). Commis grefâer au comité de légiilatiou de l'ancien con> «sil d'état. PL A 355 PLANCY. Comte d'empire; membre de la légion d'hon- neur ; préfet du département de Seine-et-Marne; ayant prêté serment entre les mains de S. M. l'empereur et roi ; maître des requêtes honoraire au conseil du roi; officier de la lé- gion d'honneur au passage de Monsieur (décembre 181 4)» et maintenu préfet du luème département , après avoir prêté serment au roi. Toutes ces petites oscillations n'ont point empêché M. le comte de Plancy d'être maintenu par S. M. l'empereur pré- fet du même département. (Décret au 6 avril i8i5.) Il parait que, tel événement qu'il advienne jamais, M. de Plancy a fait un bail avec la préfecture de Seine-et-Marne. PLANTADE (C. H.). Compositeur dramatique médiocre^ témoin la partition du 3Iari de circonstance; cette produc- tion était loin de faire soupçonner qu'elle était du même auteur qui avait donné quelques espérances dans celle de Palma. et qui avait composé de si jolies romances. Professeur de chant et de piano , en i8i3 , de l'Aca- démie impériale de musique et du conservatoire ; en i8i4> de l'Académie royale; en i8i5, le 20 mars, de l'Académie impériale. Scène lyrique imitée d' Ossîan ^ mise en musique par C. H. Plantade. En voici le sujet. « Cannmor, souverain d'UUin et père de Rosmala, a péri mal- heureusement. Caros , célèbre usurpateur , s'est emparé du trône et s'est fait déclarer empereur. Persécuté par le tyran , Morar , l'un des deux frères de Cannmor , accompagné de la belle Rosmala •a nièce, et des autres enfans d'UUin, s'est réfugié auprès de Fingal, roi de Morven. Depuis vingt ans ils vivent à sa cour. Un jour, Morar , appuyé sur les bras de Rosmala , et pour distraire sjl dou- leur, errait solitaire autour des rochers de Morven. Fatigué, il s'arrête : » M0R.A&. Reposons-nous ici !.... B.OSMALA* Dans quel séjour affreux ! Voyez-vous à nos pieds ces torrens écumeux , Et ces roches d'Arven sur nos fronts suspendues , Dont les sommets glacés se perdent dans les nues ? Tout m'épouvante.... 23* S56 PL A MOf.AR. Hélas ! ce spectacle d'IioTrcur Se sied que trop , ma fille, à l'état de mon cœm ; Ce deuil de la nature Est aussi là.... Tu sais les tourmens que j'endure. ROSMAI.A. Fuyons donc ce désastre. Déjà l'érlair du nord sillonne au loin les kirs ; Les vents sifflent.... WORAR. Eli ! quoi , tu redoutes l'orage ! Des autans déchaînés je dois braver la rage. Ciois-tu, ma Rosmala, que le courroux des dieux Puisse ajouter aux maux que nous souillons tous deux ? Laissons biiller l'éclair (jui menace nos tétt-s, î^os cœurs sont trop flétris pour craindre les tempêtes. AIR. Depuis vingt ans , proscrits , crrans , Déshérités du trône de nos pères, Mille souvenirs déchirans Chaque jour comblent nos misères. Quel avenir espérer ? Nous faudra-t-il sur l'aride bruyère , Loin de nos aïeux expirer Sans avoir de leur tombe embrassé la poussière? noSMALA. Qu'ai- je entendu, grands dieux 1 Loin de notre patrie Nous serions condamnés k finir notre vie , Tandis qu'un étranger, un tyran odieux , Souillé du sang des rois, ceint de leur diadème , Insulte au Nord entier soulevé contre lui , Qu'il brave et nos cnfans, et Finga! , Odin même !.... Ah ! si le ciel est juste, il nous doit un appui. La race des Cannmor , jadis si lévérée , Languirait plus long-temps fugitive, ignorée. Et s'éteindrait sans f^loire aux yeux de l'univers ! Ce serait \k le prix de vingt ans de revers ! AIK. Non , non ; plus de souffrances ! Odia va mettre un terme à nos longues douleurs j Fingal a vu couler mes pleurs : Odin , Fingal ! voilà nos espérances. Tremble ! Caros.... Du haut de la grandeur , Tou œil plonge en riant sous l'efTroyaJjle abimu PLA 357 Où gémit fa victime ; Vois-la briller enfiu de toute sa splendeur ; Qu'Odin souffle.... ta tête altiëre , Comme un pia de Moruth par la foudre écrasé , Tombe.... Ton sceptre est brisé , Et tu rentres dans la poussière. Mais pourquoi tardez-vous? Qui vous peut arrêter ? Odiu !.... MORAR. De quel espoir tu flattes ma vieillesse ! Oh ! ma fille , avec quelle ivresse Je reverrais ces rives de l'Ulster ! ROSMALA. Ah ! leur nom seul me fait verser des larmes ; Et qunncl nous reutrcrons pour la première fois Dans ce palais des rois, Jadis affreux séjour et de deuil et d'alarmes! Quel souvenir nous attend là !.... MORAR. Que dis- tu , Eosmala? De Cannmor épargne les frères ; Est-ce en m'off'rant des tableaux dérliirans , Que tu voudrais consoler mes vieux ans ? K'avcns-nous point assez de nos misères , De nos malheurs présens, Sans les accroître encor de tous ceux de nos pères ? AIR. Hier tu me disais : « Au seul aspect de sa patrie , Il n'est point de maux qu'on n'oublie. De larmes qu'on n'essuie j » Et moi je répétais D'ime voix attendrie : « Point de larmes qu'on n'essuie. » Cependant tu gémis , et c'est devant celui A qui ton faible bras vingt ans servit d'appui , Dont tes soins caressans ont charmé l'existence y Qui ne vit que par toi , par ta seule présence , Que tu nommes ton père enfin !.... ROSMAiA. Ah ! pardonnczi IIORAR. Ne m'as-tu pas promis des destins fortunés ? rosmala. Ce souvenir ranime mon courac;e. 358 POI WOIVAR. Le bonheur que je goâte est déj.\ ton ouvrage.... ROSMALA. C'en est fait , de mon front le deuil est efTacé. MORAR. Pour être heureux , ma fille , oublions le passé. ROSMALA. Fuyez donc , noirs chagrins... n'attristez plus mon âme ! MOKAR. Viens, Ro'mala , ta voix m'enflamme. Eh ! mais... n'enteiids-jc pas , dans le lointain des airs , Des cent harpes du nord les célestes concerts / Vois-tu comme leurs sons dissipent les orages ! Déjà nous respirons un air plus doux , plus pur... Juste ciel ! t[ucl éclat ! (]ucls flols d'or et d'azur ! Odia !... prosternons-nous au pied de ces nuages. INVOCATION. Dieu du nord ! exauce nos vœux : Jadis forcés de fuir une terre chéiie, Loin d'elle, hélas ! nous errous malheureux; Rends-nous donc à notre patrie. ROSMALA. Entends les cris de nos enfans ! Un peuple entier appelle et IMorar et sa fille ; Ah! dans ses bras conduis-nous triomphans ! C'est réuuir une famille. ENSEMBLE. Dieu du nord , etc. ( Almanach des Muses de 181 5, page 169.) La musique de cette pièce a valu au sieur Plantade la croix d'honneur, et certes il n'y avait pas de quoi. POINSOT. Comment se peut-il que des exemples aussi brillans que ceux que M. Poinsot rencontre tous les jours parmi ses illustres confrères les inspecteurs généraux de l'u- niversité (de mobile mémoire), n'aient pas enflammé davan- tage l'amour-propre dudit M. Poinsot? Se contentera-t-il, comme MM. Daburon, Marignle, Izarn , Petitot, Budan, d'avoir sauté du titred'inspecteur général de l'université im- périale à celui d'inspecteur général de l'université royale? C'est bien , mais ce n'est point assez pour occuper un rang distingué dans notre dictionnaire. POR 3j9 PONTÉCOULANT (le marquis de). Nous ignorons si c'est le même qui fut député du Calvados à la convention nationale, mais ce que nous savons positivement, c'est que M. Pontécoulant fut sénateur-pair, le 12 pluviôse an i3; p air- séno leur ^ le 4 juin iSi^\etpair-pair^ le 4 juin 181 5. Du reste, comte d'empire; commandant de lalégion d'hon- neur ; commissaire extraordinaire de l'empereur dans la 2.5^ division militaire à Liège (181 3), et commissaire extraordi- naire de Napoléon dans la loe division militaire. {^Journal de l'Empire^ du 26 avril i8i5,) PONTS ET CHAUSSEES (direction générale des). On remarque que depuis le conseil général de cette administra- tion, composé en partie de MM. Lamandé , le chevalier Rolland de Prony, le chevalier pjouchet , Sganzin , Ca- chin , Berigny , Cadet de Chambine , jusques et y com- pris M. Magin aine, commissaire général de l'approvision- nement de Paris j voire même MM. Chappe aîné et jeune, administrateurs des lignes télégraphiques 5 on remarque, disons-nous , que tout le monde à peu près est resté à sou poste. Il parait que quand une fois on se trouve dans les ponts et chaussées, on est sûr d'y faire son chemin et de s'y maintenir, quelque orage qu'il advienne , témoin M. le comte MOLE. PORCHER. (Autrefois le citoyen Porcher , aujourd'hui comte de Richebourg). Ancien médecin, et membre des as- semblées législatives. Dès le 3 nivôse an 8 , M. Porcher était au sénat 5 il y resta pendant le consulat et l'empire, où il devint commandant de la légion d'honneur; et le 4 j^în i^i4î ^^ sénat étant mort, M. Porcher entra dans la chambre des pairs du roi. PORTAL (Antoine). Membre de l'institut; chevalier; membre de la légion d'honneur nommé par l'empereur ; maître des requêtes ordinaire au conseil d'état du roi, le 4 juillet i8i4- PORTALIS. Conseiller d'état del'empereur ; membre de la légion d'honneur et président de la cour impériale d'An- gers ; officier de la légion d'honneur nommé par le roi le 2'.> 36o PRE août 181 4 î piésident de la cour royale d'Angers, et conseil- ler d'état, service extraordinaire (4 juillet suivant). PiiADT (Dominique), né à AUanclies , département du Cantal^ sacré le 2 février i8o5 archevêque de iVlalinesj lo 1I2 mai 1808, aumônier ordinaire de l'empereur et officier de la légion d'honneur. Voici un fragment du discours que Monseigneur prononça à Notre-Dame de Paris , en ittii, pour l'anniversaire du couronnement de Napoléon. « La victoire ne s'est arrêtée pour lui qu'aux lieux où Cnit pour rous l'univers. Elle le suivra partout où il porfeia ses pas, avec vous, superbes lésions de la France, guerriers magnanimes dont les bras redoutés forment autour de son trône et de noire p<-\trie un ïcmpart impénétrable; vous qui, formés de l'élite des enfans de cet fmpire, réunissant les vertus des guerriers et des citoyens, laissez loin derrière vous ce que Rome et la Gière eiiient de plus célrbre ! Depuis vingt ans , et à jamais, vous avez fixé parmi nous la vie toi rc, qui , transfuge de nos drapeaux, s'altat liait depuis un drmi-siècle à reux de nos ennemis ; vous avez montié au monde surpris et treni- l)lant ce que peuvent vos invincibles phalanges sous des cliefs digr.es «le les guider. Si vous êtes sans rivaux dans la carrière des combats, vous n'êtes pas moins distingués par un genre de gloire qui, entie tons les guerriers , n'a encore appartenu <|u'à vous seuls. Lorsque la «discorde, agitant d'aveugles citoyens, changeant nos cités et nos champs en arènes teintes du sang fraternel , l'honneur do la nation parut réfugié tout entier sous vos drapeaux , comme dans son asile naturel ! Détournant , en enfans respectueux, vos regaids des éga- ïemens de votre patrie , vous ne viles que ses dangers , vous n'écou- lâtes que vos devoirs, vous couvrîtes à la fois ses remparts de vos corps , et ses erreurs de vos trophées ! Dévouement sublime , tribut admirable de fidélité et de tendresse , vous deviez enfanter des lié- Tos! Vous avez appris aux nations que leurs vertus, endormies «lans les palais , se réveillent sous les tentes ! » Le roi nomma M. de Pradt chancelier de la légion d'hon- neur, le 00 juillet 181 4- Nous ignorons si depuis le retour de Napoléon, Monseigneur n'a pas repris ses fonctions d'aumônier ordinaire. PRASLIN. Voyez Choiseul-Praslin. PREVOST. Auditeur au conseil d'état ; secrétaire d'am- bassade à Constantinople et à Saint-Pétersbourg, sous l'em- pereur 5 commissaire du roi près la commission du sceau , e t QUI 36i maître des requêtes honoraire au conseil du roi (4 juillet i8i4) PULLY. Comte d'empire; général de division; com- mandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; et par le roi grand-officier de ladite légion, et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. « QUINETTE-DE-ROCHEMONT. Député de l'Ain à la convention nationale ; fut, en iJçS , l'un des commis- saires envoyés par la convention auprès de l'armée de Du- mouriez. Ce général le livra avec ses collègues aux Autri- chiens. Quinette fut pour son compte enfermé à Maëstricht , à Coblentz , à Wurtzbourg , et enfin à Spielberg. En novem- bre 1795 , il fut ramené à Fribourg en Brisgaw, et peu de temps après furent échangés contre la fille de Louis XVI ; baron d'empire; membre de la légion d'honneur; ancien préfet de la Somme ; conseiller d'état nommé par l'empe- reur , chargé de la comptabilité des communes et des hôpi- taux près le ministre de l'intérieur ; ayant déclaré et signé qu'il adhérait à tous les actes du sénat et du gouvernement provisoire , et au rétablissement de nos anciens souverains. (11 avril i8i4- ) A la première séance de la convention nationale, CoUot- d'Herbois demanda qu'on déclarât que la base immuable des opérations de ladite convention fut l'abolition de la royauté. « Cette déclaration ne signifierait rien dans la naissance d'une société , a dit le citoyen Quinette. Déjà nous aidons fait serment de combattre jusqu'à la mort les rois et la royauté. Ce serment doit suffire. Ici , comme représentant du peuple , j'oublie le passé. Je dois oublier tout ce qui existait avant nous. Ce n'est pas la royauté que nous avons à juger; c'est Louis XVI, qui a été un instant sur le trône, et qui a manqué de faire périr la nation, la liberté et l'égalité. » Il paraît que le citoyen Quinette, devenu pair de France, le 4 juillet i8i5, oublia encore le passé. WCrx RAL» RADL J ( J. - B. ). Monibie du fccond et mobile trium- virat qui a régné long -temps sur le Vaudeville, l'oyez Babue. RAMPON". Général républicain qui n'a pas balancé à ejïlrer dans le sénat. Le 8 nivôse an i) , la feuille des béné- fices de cette Jlagomeuse assemblée lui adjugea la sénato- rerie de Rouen. ]\I. Rampon se vit successivement grand- officier de la légion d'honneur; comte d'empire, etc. Le roi le nomma pair de France, le 4 I»»n 1814 j et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le sv juin suivant. I\L Rampon , qui heureusement ne sait ce que c'est que de rester fidèle à un parti , accepta la pairie que Napoléon lui offrit le 4 juin i8i5. RAPP (Jean ) , né en Alsace. C'est sous le régime révo- lutionnaire qu'il commença à se faire connaître. Il était aide-de-camp du général Desaix, et partit avec lui pour l'Egypte. Depuis il devint général de division \ comte d'empire , grand-officier de la légion d'honneur. Fait pri- sonnier en Russie , il adressa au roi la lettre suivante : « SiBE , «Les généraux (les troupes rrançaiscs du lOa corps, qui se trou- vent en Rnssie comme prisonniers de guerre de la garnison de Dniifzirk , ayant en ronnaissaure des événcnirns c[iii ont ramené V. RL sur le trône de ses pères, s'empressent de Ini adie^scr le Ir- moignage de leur profonde soumission , et du vif désir qu'ils éprou- vent d'être bientôt à même de lui donner des preuves de leur entier dévouement et de leur inviolable fidélité. >> L'excellent esprit des troupes du joe corps nous autorise à être garaus que les mêmes sentimens animent tous les militaires qui le composent , et qui sont dispersés dans divers gouvernemens de la. Russie. «Nous attendons avec impatience , pour aller renouveler l'expres- sion de ces sentimens au pied du tiôae, l'In'ureux effet des démar- ches paternelles de V. M., qui doivent accélérer la rentrée en France des prisonniers de guerre. 1» Nous sommes , avec le plus profond respect , » SlKE , » De Votre Majesté, » Les trcs-humblcs, très-obéissans serviteurs etfidëles sujet», ;> Signé J le géuéial en chef comte Rapp. » RED 3.:i Le roi donna à M. Rapp le grand-cordon de la légion d'honneur ( ^3 août i8i4); et l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le i3 août précédent. S. M. eut même tant de confiance dans ce général , qu'elle lui donna le commandement du premier corps de l'armée commandée par S. A. R. le duc de Berry. (^Ordre du jour ^àn i5 mars i8i5.) Qu'advint -il de tout cela? Que M. Rapp fut nommé par Napoléon pair de France , le 4 juin suivant ; et commandant de la Se division militaire. RAUP DE BAPTESTIN de Moulières. Inspecteur de la librairie sous l'empereur , et censeur royal honoraire , le 24 octobre 181 4, Pourvu que M. Raup de Baptestiii de Moulières tienne à la librairie , il est content, RAUZAN (l'abbé). M. l'abbé Rauzan a juré d'être chapelain du souverain qui régnerait en France. En con- séquence , il ne connaît que le ciel et le titre de chapelain. De temps immémorial il était chapelain de la maison de S. M. l'empereur ; et , comme les affaires politiques sont aussi indifférentes à M. l'abbé que les affaires de l'é- glise , il n'en a pas moins prié pour Napoléon pendant que ce dernier était en guerre ouverte avec S. S. Les prières de M. l'abbé doivent (nous osons l'espérer) avoir changé d'objet , puisqu'il s'est fait nommer chapelain par quartier de la chapelle du roi de France et de Navarre. Nous l'a- vons entendu prêcher devant S. M. le 1er novembre 181 4, comme prédicateur de Savent; et nous pouvons assurer que M. l'abbé Rauzan , pour l'art de retourner les phrases suivant les circonstances , vaut un sénateur. PiEYNEVAL. Chevalier de la légion d'honneur, nommé par l'empereur ; premier secrétaire d'ambassade à Saint- Pétersbourg ; maître des requêtes honoraire au conseil du roi. C4 juillet 1814. ) REDON. Membre des états généraux en 1789; admis au sénat le 7 février 1810; comte d'empire 5 commandant de la légion d'honneur ; pair de France , nommé par le roi , le 4 juin 1814 j anobli le 6 septembre suivant. Mort le 6 février 181 5. 364 ^^^G REDON fils. Auditeur de première classe , service or- «linaire -près les ministres, section de la marine; maître des requêtes nommé par l'empereur, le i4 avril i8i3; et maître des requêtes honoraire nommé par le roi , le 4 juillet i8i4> RÉGNAULT (Michel-Louis-Étienne) , né en 1762. Ancien avocat à Saint- Jean-d'Angély. La vie de M. Ré- gnault , que nous offrons comme un modèle d'édification à notre société , prouve jusqu'où l'on peut parvenir avec le talent de la parole en variations. Simple avocat , il part de sa ville natale , et vient siéger aux états généraux. Il passe naturellement de cette assemblée dans celle qu'on appela depuis constituante. Il jura là , que le gouverne- ment français ne serait jamais républicain ( Monitri/r du 5 août 1789) motion faite par Adrien Duport ) j ensuite il prêta serment de maintenir la république et de haïr la royauté} conséquences naturelles de la première opinion. Il abjura la république pour prêter serment de fidélité à l'empereur , ce qui est encore tout naturel; grand-ai^le de la légion d'honneur } ministre d'état 5 président du conseil d*état , section de l'intérieur ; procureur général près la haute-cour impériale ; secrétaire d'état de la famille im- périale ; membre de l'institut , etc. C'est lui qui , sous le nom ^ orateur du gouvernement ^ était dépêché par Napo- léon au sénat , pour préparer les esprits et dire, en style bien pompeux et bien boursoufflé , Napoléon^ messieurs ^ veut que vous signiez cela. Voici une preuve de ce que nous avançons , prise dans mille de cette force. Motifs du sénatuS' consulte qui met 3oo,ooo hommes à la disposition du ministre de la guerre, «r Munseigueur , » Sénateurs , »Elle vous est présente encore cette séance mémorable 6ù remplis- sant à la fois les devoirs augustes de régente, d'épouse, de mère et de française, l'impératrice est venue vous exposer les besoins de la France. Les sentimens qu'elle a eicités dans cette enceinte , se sont communiqués rapidement aux extrémités de l'empire, et vivent encore dans tous les cœurs. Tout ce qui est Fiançais a senti que dans r^i^G 365 la situation actuelle de l'Europe, la nation ne pouvait espérer da conserver son rang, de maintenir sa dignité, de pourvoir à sa sû- reté, de défendre son territoire, qu'en proportionnant ses efforts pour vaincie , aux efforts tentés pour l'asseivir j qu'en élevant la puis- sance de ses armées, l'étendue de ses ressources au-dessus de la puis- sance , au-dessus des ressources des états coalisés contre elle. « Mais à cette époque, Messieurs , la défection de la Bavière n'é- tait pas consommée; la loyauté française s'honorait eu refusant d'y ajouter foi. Alors encore , vous ignoriez comment les Saxons avaient, au milieu du combat, déserté leurs rangs dans nos armées , pour occuper ceux qui éiaient réservés d'avance dans les armées de nosennemisjcomment l'artiUeiie fournie, pourvue par nosarsenaux. avait été tournée contre nos bataillons, inopinément foudroyés par les batteries destinées à les protéger. Ces événemens dont on ne retrouve des exemples que dans l'antique histoire des rois de l'Asie baibare; ces événemens dont l'Europe civilisée n'avait pas encore à rougir pour ses cabinets, à s'affliger pour ses peuples , ont eu des conséquences qui ne pouvaient, il y a quelques semaines, se présenter à votre pensée. «Cependant, Messieurs , et nos ennemis eux-mêmes l'avouent, en comptant leurs défaites et leurs pertes , les armées françaises ont. soutenu leur antique et leur impérissable renommée, malgré tous ces événemens. » Mais par la force des circonstances, des victoires glorieuses sont devenues stériles, des triomphes réitérés sont devenus insuffisans; et l'événement imprévu et déplorable du pont de Leipsick a ajouté aux avantages de l'ennemi, heureux encore une fois d'obtenir un triomphe sans combat , des trophées sans danger , et des succès sans gloire. »K ce nouveau malheur, chacun de vous l'a pu voir, Messieurs un sentiment universel de dévouement, de générosité, s'est mani- festé de toutes parts. Au milieu de la douleur publique , et même des douleurs privées , les cœurs français se sont soulevés d'indigna- tion , à la seule pensée de l'espoir conçu par l'ennemi, de triompher delà France, de dévaster son territoire, de lui imposer des lois. Le cri d'alarme et de secours, jeté par nos enfans, par nos frères encore en armes, encore combattans avec gloire au bord du Rhin a retenti sur les bords de la Seine et du Rhône, du Doubs et de la Gi- ronde , de la Moselleetdela Loire, sur les montagnes du Jura et des Vosges , des Alpes et des Pyrénées. Tous les vieux Français ont été, par leurs vœux, au-devant des besoins de la patrie, au-devant des dangers et des sacriflces qui doivent prévenir des dangers et des sacrifices bien autrement effrayans , et par leur étendue , et par l'hu- miliation dont ils seraient accompagnés. » Quelle serait, eu effet, Messieurs, notre situation, si les enne- 366 REG mis, i(iii sont d6|à sur quelques points de nos fiontiëres, et qui les menarciit il'un autre roté, pénétraient sur notic territoire? Quelle paix nous resterait- il h espérer, que la paix de l'esclavage, ou la paix des tombeaux? Par quelles insolentes et avilissantes conditions, les puissances que leurs intérêts divisent , et qui ne sont unies que par leurs ressentimens , se vengeraient-elles de l'éclat de nos succès , de l'humiliation de leurs défaites , de la nécessité qui leur a fait souscrire les traités qu'elles ont violés , et même de la générosité qui 1rs a consentis ? Juçez-en ; ([ue la France en juge avec vous , Mes- sieurs, par ce que nos ennemis ont osé à Dresde, devant nos armées réunies, menaçantes, victorieuses. Ce con!;;vès, espoir du monde, piovo(iué, désiré par l'empereur , (jui , comme relui de Westplialie •Ml 1648, pouvait seul balancer et régler I s intérêts de l'Einope, a été lejeté malgré les instances persévérantes duciibinet français. Se» .Tpparans préparatifs n'étaient .[ue le moyen dérevant sous lequel on radiait les apprêts cH'eclirs d'une confé-léiatiou générale. Les pré- tendus plénipotentiaires n'étaient en rflTct que des agens chargés d'arrêter le plan de la campagne déjà résolue, et non des ambassa- deurs préparant les projets d'une paix désirée; des hommes passion- nés qni en appelaient aux armes et à la force, au lieu d'en appeler à la justice et à la raison; des hommes déridés d'avanrc à ne rien dis- < uter , et prétendant à dicter une capitulation au lieu de débattre un tiaité. Ils comptaient dès lors sur les défections, que nous laissons à l'équitable postérité, à l'histoire impartiale , le soin de qualifier; ils se reposaient sur ces violations de traités que l'or de l'Angleterre iivait payées d'avance , que les menaces avaient piéparées, ((ne la crainte avait promises, que la faiblesse laissait espérer. Ils n'étaient pas encore arrivés devant les murs de Dresde, oii ils ont peu après énrouvé de si éclatans revers, et déjà ils voulaient dicter des lois. » Que feraient-ils s'ils avaient franchi le Rhin ou l'Escaut, les Alpes ou les Pyrénées ! Je ne demande pas quelle justice, je demande quel ménagemeut la France en pourrait attendre; quel repos l'Eu- rope en pourrait espérer. La réponse , Messieurs , est dans les docu- mens de l'histoire. A la fin du règne de Louis XV , l'Europe croyait avoir une balance, les couronnes une garantie, la civilisation un boulevard, le trône de Pologne existait. Une coalition impie se forma. Un triumvirat de rois osa se confier son ambition, en dési- •-'ner la victime , marquer chaque part dans la proie commune ; et la Polot'ne, d'abord démembrée, disparut entièrement, quelques lustres après, du nombre des couronnes européennes. Quels amers regret» n'a pas éprouvés, quels honteux reproches n'a pas essuyés la France, dont la faiblesse souffrit cet attentat politique qui a amené depuis des résultats si grands, si remarquables! Eh bien! Messieurs, ma question est répondue par ces reproches, par ces regrets. La Pologne a\ilie, partagée, détruite, opprimée, est une leçoa teniblç et vi-r i^ -I- Vjr 067 vante pour la France, menacée par les mêmeî puissaaces qui se sont disputé les lambeaux de la monarchie polonaise. » Les màues des Poniatowski, les mânes du dernier roi des Polo- nais , si misérablement jeté loiu du troue ; les mânes du dernier (gé- néral polonais , si glorieusement enseveli sous des lauriers , vous disent à quels enuemis nous avons affaire , et quels sont les moyens d'en obteiiii la paix que nous voulons et le repos que désire l'Eu- rope. C'est de repousser loin de l'empire cettp ligue qui en menace I3S frontières. » Si les armées coalisées pouvaient pénétrer ou s'établir eTi-Jeçà des Pyrénées , des Alpes ou du Rhin , le Jour de la paix ne pourrait luire pour la France. Il ne peut s'élever pour nous qu'autant que nous aurons éloigné et rejeté l'ennemi loin de notre territoire. » C'est pour satisfaire à ce vœu , à ce besoin, à ce devoir du mo- narque et du peuple, que des forces nouvelles sont nécessaires^ et que l'empereur les demande avec confiance à la nation qui les a of- fertes avec un empressement si généreux. En reportant l'appel qu'au- torise le sénatus-consulte aux classes précédemment libérées, et en lemontant jusqu'à l'an ir, S. M. cède à l'empire des circonstances, autant qu'aux conseils de la justice, de la sagesse, de l'humanité. Les hommes qui viendront se ranger sous les aigles françaises, réu- niront la force au courage pour en soutenir l'honneur : et cependant la jeune conscription acquerra, dans le service des armées de ré- serve, la vigueur qui lui manque encore pour seconder les sentimens dont elle est animée, et dont les dernières levées ont donné sur le champ de bataille des preuves qui ont étonné nos vieilles phalan<^es. Les gardes nationales, dont l'armement a honorablement prévenu le danger, rentreront dans leurs foyers ; les pères de famille qui les composent seront rendus à leurs professions, à leurs travaux. » Sénateurs, les paroles qui sortiront de cette enceinte pour ap- peler aux armes les descendans de ces mêmes Francs qui , à tant d'époques glorieuses, ont repoussé les barbares delà terre des braves, de la patrie des arts , du centre de la civilisation ; ces paroles seront répétées par tous les pères, par toutes les mères, par toutes les épouses, par tous les frères, dont les enfans, les époux , les frères paient en ce moment leur dette à la patrie. Combien la France n'en compte-t-ellepas? Combien j'en sais moi-même qui, les yeux en- core mouillés des pleurs répandus sur des pertes douloureuses, le cœur encore ému de crainte pour ceux que la Providence a conservés à leur amour , ne songent qu'à envoyer à leur secours les braves qui leur restent encore. » Nobles enfans de notre chère France, généreux défenseurs de notre glorieuse patrie, qui fermez vers le Rhin, vers les Pyrénées, l'entrée de la France aux Anglais, aux Russes et à leurs alliés, voui ne serez pas d^aissé* saus assistance dans la sainte et lionoraJjls; 368 R L G lutte à laquelle vous vous êtes dévout!!. Encore quelque temps, et En leur dc^cernant ces statues , l'empereur a voulu lionorer dé grands talcns qu'il avait appréciés surfout , et dans le premier projet du rode Napoléon, dont ils furent les rédacteurs , et eu présidant les conférences mémorables qui ont précédé la rédactioa définitive de ce code immortel. «Mais ue croy»z pas , messieurs , que dans l'érection de ces monn- inens , S. M. ait eu uniquement en vue ceux dont ils sont deslinéa à trausmettre la mémoire et les traits aux siècles à venir. Toujouri guidé dans ses conceptions par les considérations supéi ieures du bien public et de la glciire nationale, l'empereur a étendu sa pensée beau- coup plus loin; il a voulu que ces statues , élevées h deux liommes illustres dans la carrière iju'ils ont parcourue , devinssent la source féconde de la plus noble comme de la plus utile émulation. » Vous en jugerez , messieurs .par ce passage de la lettre que S. M< a daigné m'éciire à ce sujet : « Notre intention est que nos ministres , conseils d'état et ma- >i ffisfrats de toutes nos cours , voient dans cette résolution brdtiirquo » nous avons d'illustrer leurs falens et de récompenser leurs services j » la seule récompense du génie étant l'immortalité et la gloire. » «Quelles actions de giâres ne sont pas dues au grand prince qui destine aux services et aux talcns ane aussi noljle récompense ! » Que les magistrats en conservent à jamais la plus vive et la plut respectueuse reconnaissance, et qu'ils la lui prouvent cliacjue jour par un redoublement de zèle, d'application et de dévouement à sa personne sacrée. » Recevez, messieurs , les nouvelles assurances de mes scntimens affectueux. » Signé Régnier. REILLE. Général de division ; comte d'empire ; com- mandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur} grand - officier de la même légion , nommé par le roi , le 20 juillet 181 4; et chevalier de l'ordre royal et mili- taire de Saint- Louis j pair de France , nommé par Napo- léon y le 4 )"»'! 181 5. REINHARD (Charles ). Baron d'empire j commandant de la légion d'honneur; membre de l'institut; envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Cassel pour Napoléon; conseillée d'état, service extraordinaire , nommé par le roi ^ le 4 juillet 1814. RENDU ( Ambroise ). Nous, ne savons si messieurs les conseillers ordinaires de l'ancienne université impériale , qui ic trouvent être encore k peu près les mêmes , grùce RIO 371 BU ^cret du 3r mars i8i5 , connaissent, comme nous l'aimable instinct des moutons de Panurge. Quand l'un sautait tous les autres sautaient à la fois. M. Rendu suivant l'exemple de ses illustres confrères , comme con- seiller ordinaire et inspecteur général de l'université im- périale , veillait à ce qu^il ne se passât rien qui fût con- traire au dévouement qu'il avait promis solennellement aux intérêts de S. M. l'empereur et roi. En 1814 , M. Rendu ne ralentit eu rien son zèle et co même dévouement qu'il promit de nouveau à S. M. le roi de France et de Navarre, qui le nomma même inspecteur des études. {Ordonnance du 17 février i8i5.) Au retour de S. M. l'empereur il en coûtait si peu de renouveler le premier serment; c'est comme si on n'avait jamais prêté que celui-là. Nous attendons maintenant le serment que M. Rendu va prêter. RIGAL. Sénateur, le 7 brumaire an i3 ; comte d'em- pire; officier de la légion d'honneur. L'extrait des registres du sénat conservateur, du 6 avril i8r4 , nous apprend que M, Rigal appela Louis-Stanislas-Xaxier de France et les autres membres de la maison de Bourbon au trône de France. RIGNY. Chef de la seconde division des bureaux de l'université impériale ; maître des requêtes ordinaire au conseil du roi, le 4 juillet 1814. RIOULT DE NEUVILE. Député du Calvados ; an- cien membre du corps législatif; membre de la chambre des députés; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le i3 août 1814. RIOUST (Mathieu-Noël). Prêtre; grand-vicaire de l'évêque de Nevers ; ayant acquis , comme prédicateur , une sorte de réputation qui l'avait fait appeler à la cour , où il avait prêché l'avent devant le roi. (Voyez Plaidoyer^ conclusions du citoyen L. G. : cahier et jugement dans la cause entre C.-N.-F. Brisson etF.-M.-M. Héron, femme de M.-N. Rioust , page 8 ) ; se maria à Rouen le 22 nivôse an 2 {ibid^ page i5 ) ; donna à un de ses enfans le prénom 2i* 372 ' R 0 B de Montagne {ibid <) page i6 ). Lorsque Arena , Corrachi ^ Demeiville ^ furent arrêtés , quelques traits d'une correg- pondauce mystérieuse entre les citoyens Rioust et Deiner- \'ille, éveillèrent les soupçons du gouvernement; le citoyen Rioust fut arrêté le 2 brumaire an 9 , conduit à Paris : bien < tôt il fut interrogé p;ir le préfet de police, et mis sur-le - champ en liberté (ibid ^ P^gs 21 ); il avait été en l'an G nommé à l'administration du département de l'Eure. (Voyez ibid y pag6 Sç. ) Il a été un moment, en i8i3, rédacteui" en chef du Journal de Paris. L'administrateur républicain fut en i8i5 , lors du retour de INapoléon , nommé secrétaire général impérial du département du Nord , puis du dépar- tement du Bas-Rhin. RIVET. Une petite collection qui serait assez curieuse à faire f et que nous ne désespérons pas de mettre au jour rdus tard , c'est le recueil des différens arrêtés , proclama- tions } circulaires, lettres et autres actes émanés des préfec- tures de certains préfets. M. le baron Rivet, membre de la légion d'hçnneur, dont le style [^hrait se prêter facilement à tous les tons et à tous les genres de dévouement , nous ferait iuger de la rédaction de quelques-uns de ses actes préfectoraux , lorsqu'il était, par exemple, préfet du dé- partement de l'Ain , long-temps avant i&i4 i on les compa- rerait avec ceux qu'il écrivit dans sa préfecture de la Dordogne, depuis le 2.0 juin 1814 {ordonnance du roi, qui nonimaii: M. Rivet à ladite préfecture ) j on les comparerait enfin avec ceux qu'il a déjà écrits, et qu'il écrira encore probablement dans sa préfecture du Cher, (^Décret impérial du 6 avril 181 5. ) ROBERT-LEFÈVRE. Peintre , quai Bonaparte , no 3. te Portrait en pied de S. M. l'empereur et roi ; y> Portrait en pied de S. M. l'impératrice ; 35 Le buste, étude du portrait de S. M. l'impératrice, etc.» (Exposés au musée Napoléon^ le 1er novembre 1812, sous les nos yyg , -780 , 789 , etc. de la notice ). Le même. Peintre , quai d'Orsay ^ n" 0 , au coin de la rue (lu Bac. a Portrait de S. M. Louis XVIIL ROG 373 » Ce portrait a été fait sans séance, et entièrement de mémoire. •» ( Exposé au musée royalties article, ici novembre 1814, «oijs le n° 795 de la notice. ) ROEHN. Peintre. «Bivouac de S. M. l'empereur, n" 704, exposition de 181 a . Entrée de S. M. l'empereur et roi dans la ville de Dantzick. Réception de drapeaux à IMillesimo. » (Exposés au musée Napoléon ^ le 1er novembre 1812^ sous les nos 801 , 8o3 de la notice. ) ce Louis XVI au séjour des bienheureux reçoit le duc d'Enghien. » ( Exposé au musée royal des arts , le 1 er novembre 1814 , sous le no 811. ) R OGER. Ancien secrétaire de M. Français ( de Nantes ) ; ex-membre du corps législatif; chevalier de l'empire ; mem- bre delà légion d'honneurj conseiller ordinaire de l'université impériale; conseiller ordinaire de l'université royale de France, puis inspecteur général des études. (17 février 181 5.) Auteur de la comédie de V Avocat. ROGER -DUCOS. Ancien juge de paix à Dax , sa patrie. Ayant juré fidélité à la république et haine à la royauté-^ un des trois consuls du gouvernement qui suc- céda au directoire ; admis au sénat le 22 frimaire an 8 ; grand-officier de la légion d'honneur nommé par l'empereur. Malgré sa >^a//îe, M. Roger-Ducos, de républicaine et impé- riale mémoire, appela Louis-Stanislas-Xavier de France et les a litres membres de la maison de Bourbon au trône de France. (Ejc/^ra/V des registres du sénat conservatenr du ôavril 1814); 1 ;iir de France nommé par Napoléon Cle 4 juin 181 5). ROGNIAT. Baron d'empire; général de division: com- mandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereirr; grand-officier de la même légion, nomméparleroi,le 23 août j8i4; et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint- JjOuis. ROGNET. Jamais général n*a été plus mobile. Baron d'empire; commandant de la légion d'honneur, nommé par i'empereur; M. Rognet va aux Tuileries prendre de la 374 ROM main du roi le grand-cordon de la légion d'honneur (aSaoi^t ï8i4)> et la croix de chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis} etsigne le,3o juin i8i5,au camp de la Villelte, une adresse aux représentans de la nation , dans laquelle les Bourbons sont calomniés. ROLAND DE CHAMBAUDOUIN. Auditeur de i«e classe, service ordinaire près les ministres, section de l'inté- rieur j sous-préfet à Orthèsj maître des requêtes ordinaire au conseil du roi (4 juillet i8i4). ROLLAND DE VILLARCEAU. Nous hésitons à ad- mettre M. Rolland de Villarceau dans notre société, lors- qu'un de nos respectables confrères , homme qui dans sa vie a prêté quinze sermens différens de forme et de couleur, les- quels sont constatés authentiquement dans les bureaux des différentes administrations dont copie estduement légalisée et déposée dans nos archives ; lorsqu'un de nos respectables confrères, disons-nous, s'écria : « Mais, sandis, messieurs y » pardonneï-moi ; M. Rolland de Villarceau a été succes- 3î sivement préfet impérial-royal-impérial. y> A ces mots il nous cita le département du Gard; et comme notre confrère était de Nisme } il nous lut quelques circulaires antérieures, et quelques autres postérieures à i8i4- La signature le ba~ Ton KoUand de Villarceau nous força de convenir qu'il avait raison, u Cela ne vous suffit-il pas, reprit-il vivement, » eh! donc, sachez que M. de Villarceau est à présent préfet » à Chartres. » {Décret impérial au 6 avril i8i5.) Nous ne pûmes alors refuser d'admettre, à l'unanimité , M. Rolland de Villarceau dans notre dictionnaire. RuMAGNESL Sculpteur, rue de laTour-d'Auvergne, n" lo. n Minerve protégeant l'enfance de S. M. le roi de Rome. )> (Exposé au musée Napoléon y le ic' novembre 1812, sous le n" 1 1 34 de la notice.) « Buste du roi ; buste de S. A. R. Monsieur. (Exposés nu viusée royal des arts, le i^r novembre i8i4> sous les nos ï i33 et 1 1 34 de la notice.) ' ROMAN. M. Roman était depuis loog-teraps paisible ROU 375 conseiller ordinaire et inspecteur général r!e l'université im- périale. {Almanachs impériaux.^ IVÎoyennant une légère formule de fidélité , il devient, sans changer de place , con- seiller ordinaire et inspecteur général de l'université royale de France. ( Almanach royal.) Depuis lë 1 7 fevrie» M. BvO- man, malgré son dévouement au roi, ne faisait plus tout à fait partie de l'état-major de ladite université. Mais le 3i mai ]8i5, moyennant une trouième formule, il S3 re- plaça dans le fauteuil de conseil ordinaire et d'inspecteur général de l'université impériale. ROMER. D'expéditionnaire ou simple scribe des bu- reaux de l'administration générale des eaux et forêts - M. Romer devient secrétaire particulier du grand-juge le duc de M. Massa Carrara ; et en voici la raison , c'est que M. le grand-juge était son oncle; lequel oncle le fit nommer par l'empereur chef de la 4e division , comptabilité du mi- nistre. Le roi arrive , M. Romer change de bannière et devientdi- recteurde la même comptabilité à la grande-chancellerie de France , et en voici la raison , c'est que le duc de Massa était encore son oncle. M. Romer reçut en août 1814 l'étoile de la légion d'hon- neur, et nous serions fort embarrassés d'en donner la raison. ROSILLY. Vice-amiral dans le corps républico-império^ royo-império-royal delà marine-, commandant de la légion d'honneur nommé par l'empereur; grand-officier de ladite légion nommé par le roi (25 juillet 181 4); directeur et ins- pecteur du dépôt des cartes et archives de la marine, sous les deux règnes ; clievalier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis. ROUEN (D. A.). Chevalier d'empire; maire du 2e arron- dissement de la bonne ville de Paris ; chevalier de la légion d'honneur, et ayant comme tel prêté serment de fidélité à S. M. l'empereur Napoléon {Almanach impérial); main- tenu par le roi maire du même arrondissement, et obtenu de S. M. des lettres de noblesse, le 18 décembre 1814. {Jt,lo^ niteur.) M. le chevalier Rouen n'en vient pas moins, au nom de la ville de Paris, saluer V empereur des nouvelles %j6 HOU protestations de son respect, de son admiration ^ de son amour et de sajidélité. {^Adresse du conseil municipal delà ville de Paris, en date du 25 mars 181 5, au bas de laquelle se trouve la signature de M. Rouen.) ROUEN DES MALLETS. M. Rouen des Mallels n'est ras de ces préfets qui tiennent au sol d'un département; peu lui importe la préfecture qu'on lui donne pourvu qu'il en ait une. Le roi le nomma à celle d'Avignon, qui se trouve à 142 lieues de Paris , il est content. L'empereur le nomma à celle d'Af^i* (Z)et/v////i/JeV/a/ du 6 avril i8in), qui se trouve également à 142 lieues de Paris, M. Rouen desMal- lets est encore content ; il n'a pas fait, comme MM. Jerpha- nion , deJessaint, et autres de ses confrères , des baux amphitéotiques avec leurs préfectures. ROUGEMONT. Auteur de quelques mélodrames (tels que les Epoux sans l'être ^ joués aux Jeunes-Arlistcs de la rue de Bondy), de petites cniédies et vaudevilles , d'articles dans la Quotidienne ) etc. Jeanne HachettCy ou le siège de Beauvais,\'diadiQ\\\\Q donné aux Variétés en février iiii4. Lift pièce finit par le couplet suivant : Un roi dans sa noble audace A dit : Français , aiinoiis-nous ; Sur mon corps il faudra qu'on passe Pour arriver jusqu'à nous. Ses senfimens sont les vôtres ; Et nous disons aujourd'hui : Ou passera sur les nôtres pour arriver jusqu'à lui. En avril i8i4ildonnaaux Variétés un vaudeville intitulé: le Souper d'Henri IV^ ou la dinde en paL HENRI IV. ( Chant. ) Je ne viens point fiapper vos yeux Du vain éclat de la victoire ; Sur le trône de mes aïeux Votre unique bonheur leia toute ma gloire» Ma main vient essuyer vos pleurs Et conquérir mon héritage. ROU 377 Vous m'aimerez. Français , j'en ai pour gage Mon nom , mes droits et mes mallieurs. M. Guillaume, paysan qui accompagne le roi , lui dît : « Vous allez entrer dans un pays où il y a eu ben du grabuge , ben du boulvari : les uns eut dit ci, les autres ont dit ça; il y en a même qui ont dit ci et ça ; fermez-moi les yeux là-dessus. Le même mois M. Rougemontdonnaàl'Odéon: HenrilV et d' Aithigné ^ de société avec M. René-Perrin. Au théâtre de l'impératrice , en août 1810 , il fît joner la Fête impromptue, comédie en un acte en prose, pièce de cir- constance à la louange de Napoléon, et à l'occasion de sa fête. Le mnrlage de Charlemagne , en un acte et en vers 5 pièce pleine dallusions pour le mariage de l'empereur. ("1810.) VIVE BOURBON. Qr\ND chez nous un roi légitime Remonte au rang de ses aïeux, Français , qu'un seul vœu nous anime ^ Et qu'un seul cri frappe les cieux : Que de notre ivresse Exprimant l'heureux abandon , Ce cri du cœur soit répété sans cesse : Vive Bourbon', vive Bourbon! Ce prince auguste vient en France^ Banienant un Français de plus , Régner par la double puissance De la naissance et des vertus. Partout on publie Qu'image d'un Dieu juste et bon , Dès qu'il paraît , il pardonne il oublie ; Vive Bourbon! vive Bourbon! Soldats , qu'un excès de vaillance Trahit dans les champs de l'honneur j Qui gémissez loin de la France Dans l'esclavage et la douleur, A sa voix chérie L'Anglais ouvre votre prison , Et votre roi vous rend à la patrie ; Vive Bourbon! vive Bourbon! 378 ROU Giâce K Bourbon , le nom de pèra N'est plus un bievet de mallieur, Et le tihe si doux de mère N'est pluE un titre de douleur. Dans chaque famille Nous verrons grandir le garçon; L*amour , l'Lynien souriront à la fille J Vive Bourbon! vive Bourbon! L'Europe a cessé d'être en guerre. Pour le bonheur de nos enfans, Et, quittant l'arme meurtiièie, Le laboureur revient aux champs. Il reprend courage ; Le bled couvre enfin le sillon, Et j'entends dire aux échos du village : \\we\di paix! v\se Bourbon! ROUILLÉ -D'ORI'EUILLL. Chartres et Evreux sont deux villes qui ne sont pas atsez éloignées l'une de l'autre ^ pour ne pas se communiquer enlr'elles les circulaires et ins- tructions émanées de leurs pro lectures. Quoique signées du même nom ^ on ne dirait pas qu'elles soient sorties de la même plume} cependant rien n'est plus certain; mais le jirél'et d'Eure et Loir, en i8i4) ne pouvait pas penser comme pense le préfet de l'Eure en i8i5. (^Décret impérial du (3 avril 1 81 5. ) Nous laissons à M. Rouillé-d'Orfeuille , qui a élé dans l'un et l'aiitre cas , le soin d'expliquer un point d'histoire qui mettra certainement dans un très-grand déses- poir nos Scaliger futurs 5 ils croiront que M. Rouillé-d'Or- feuille est un Hercule administratif auquel on aura attribué les travaux de deux hommes différenS) et certes ils se trom- peront. ROUSSEAU. Maire du 3e. arrondissement de Paris, chevalier de la légion d'honneur, honneurs obtenus de S. M. l'empereur Napoléon, long^-temps avant l'année 1^14* {^Alnianacli impérial.) Maintenu maire dudit arrondisse- ment par le roi, et anobli par S. M. Louis XVIII, le 2 août i8i4» I-'G aS mars i8i5 M. Rousseau, au nom de la boxiue ville , s'empresse de saluer l'empereur des nou- ROY 379 celles protestations de son respect ^ de son admiration , de son amour et de sa fidélité. ( Adresse du conseil municipal de la ville de Paris , au bas de laquelle se trouve la signature de M. Rousseau .) ROUX. Chevalier de la légion d^honneur , chef de divi- •sîon du midi au ministère des relations extérieures , nommé par l'empereur ; conservé dans cette place par le roi , et de plus maître des requêtes ordinaire. (4 juillet ibi4. ) ROYER-COLLARD. Doyen de la faculté des lettres , et professeur dans trois ou quatre chaires en différens éta- blissemens , qu'on est convenu de ne regarder que cojiime des bagues au doigt , mais qu*on reçoit du gouvernement en disant qu'on n'a pas sollicité. M. Royer-Collard, avant i8i4) avait donc prêté serment, plutôt dix fois qu'une, à S. M. l'empereur et roi. Aussi M. Royer-Collard ne s'en est-il pas tenu là. Nommé par le roi directeur général de l'imprimerie et de la librairie (mai j8i4)} il a prêté de notiveau serment entre les mains de S. M. le roi de France et de Navarre, le 22 mai i8i4' (Voyez le Moniteur et les autres journaux. ) Aussi le roi lui a-t-il laissé toutes les bagues que l'empereur avait daigné lui donner, et de plus le nommer conseiller d'état en service extraordinaire. (4 juillet i8i4. ) Le 20 mars 181 5 , M. Royer-Collard regarde de quel côté vient le vent; il ne prend aucune inquiétude de ce qui s'est passé , et bientôt il prononce un serment de fidélité à S. M, l'empereur , lequel serment retentit des voûtes de la faculté des lettres jusque dans le Journal de l'Empire ( mai 181 5 ). Et si M. Royer-Collard cesse d'être conseiller d'état et directeur de la librairie , il n'en conserve pas moins ses autres dignités. ROYER-COLLARD. Ancien notaire, médecin en chef de l'hospice de Charenton , inspecteur général et con- seiller ordinaire de l'université impériale. Rien ne coûte moins à un docteur en médecine qu'un serment : on voit M. Royer-Collard , à la tête des médecins de Paris , accou- rir près du roi , le 2 août j8i4> et s'écrier avec cet accent de sincérité qu'un médecin possède toujours si bien : 38o RUT « StKE , >> Organes de nos collègues lus niéderiiis et rliîuirgiens atfacliés aux quarante-huit bureaux de bienfiiisaure de votre l)onne ville da Paiis, nous venons déposer aux pieils de V. IM. l'iiommage de leur respect et de leur dévouement. » Au milieu des soins que nous donnons tous les jours au pauvre dans ses maladies, nous n'avons pu demeurer étiangers au j^iand mouvement qui s'est opéié autour de notis. Comme tous les Fran\ai« fi'lèlcs , nous avons vu avec une leli^ieuse et profonde émotion , les «'•vénemcns merveilleux (jui nous ont ramené notre roi ; et comme eux, nous éprouvons le besoin de mêler aux acclamations univer- selles les lémoigna};es de notre joie et de notre amour. A) Nous la revoyons enfin au milieu de nous cette famille an- j^usfc qu'environnent de si touclians souvenirs , que nos vœux appelaient depuis si long-temps , et que la consécration du malheur nous rend plus auguste encore et plus chère. Nous l'avons retrouvé rc monarque si ardemment désiré, que ses liaulfs (pialilés et sa royale naissance nous faisaient regarder comme noire unique libé- i.itcur, et dont l'autorité lulélaire et sacrée pouvait seule uous ré- c> ncilier h la fois avec Dieu , avec l'univers et avec neus-mcmes. ]Vlais,Sirc , ce ne sont pas sei^lement nos sentimens que nous venons exprimer k V. M.; ce sont encore ceux des pauvres dont la santé uous est confiée. Nous les avons vu tressaillir de joie sur leur lit de douleur en apprenant l'heureux retour de V. M. J et tous les jours ^ an milieu de leurs souffrances , nous les entendons bénir le })rince dont les bienfaits ont déjà soulagé une partie de leurs maux. Siie , Je; bénédictions du pauvre ont toujours élé le partage des bons rois , et nous sommes sûrs qu'à ce litre V. M. daignera les accueillir. » Ce petit discours flatteur et aimable valut bientôt à M. Royer-Collard la croix d'houneur (i8août i8i4); en- suite 12,000 fr. de rente, sous le titre de conseiller au conseil rojal de l'instruction publique ( 17 février «yiS). RUTY. Baron d'empire; général , inspecteur général du corps iinpério-royal de l'artillerie ; commandant de la lé- gion d'honneur, noruiné par l'uinpereur ; grand- officier de la mêmelégion,nommé par leroi (5 août 1814 ) J chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. SAL 38i SAINT -CRiCQ (Monplalsir). Nom recommandable par son ancienneté. M. de Monplaisir Saint - Cricq , (îè simple employé de bureau chez le sieur Collin , depuis comtedeSussy , directeur général des douanes de l'empire, de vînt un des plus zélés administrateurs de ladite administra- tion. Le serment de fidélité à l'empereur devenait même superflu, vu l'empressement et la chaleur qu'il meMait à servir la cause de S. M. j mais le roi maintient M. de Mon- plaisir dans son emploi ; que dis- je? il le fait monter aux lieu et place de M. Ferrier , avec le titre de directeur géné- ral des douanes royales ; S. M. l'avait nommé de plus n;aî- tre des requêtes (4 juillet i8i4). Le serment de fidélité au roi devenait encore superflu ; car M. de Saint-Cricq mon-; trait déjà le même zèle à servir les intérêts de S. M. très- chrétienne. Napoléon revient , M. Ferrier revient aussi, et M. de Monplaisir retourne à sa place d'administrateur des douanes impériales. Maintenant, ce sera la quatrième fois, à notre connaissance , qTie l'administrateur aura juré fidélité. Quelle prodigieuse facilité ! SAINTE-SUZANNE. Général sous la république 5 sé- nateur-pair^ le ler floréal an 1 2 ; grand-officier de la légioi* - d'honneur; bénéficier de la sénatorerie de Pau ; pair séna- teur , le 4 juin 1814 , et chevalier de l'ordre royal et mili- taire de Saint-Louis. SAINT-LAURENT. Général de division ; comman- dant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur ; et grand-officier de la même légion , nommé par le roi , le 23 août 1814 ; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. SAINT-V ALLIER. Comte d'empire-, sénateur, le 1 2 plu- viôse an 1 3 j pair de France , le 4 juin 1 8 1 4 ? commandant de la légion d'honneur , nommé par l'empereur ; grand- officier de la même légion , nommé par le roi . le 8 janvier i8i5î commissaire extraordinaire de S. M. l'empereur et roi , dans la 7e division militaire à Grenoble ( i8i3). SALGUES (J. B.)- Un des collaborateurs du Jowr^a/ 382 S AL de Paris ; ancien professeur de rhétorique à Sens , où il est connu sous le nom de M. Tabbé Salgues. « Ne croyez pas les Irait , es quand ils vous disent que le tyrara marche avec des forces immenses, parce que sur foute sa route , dans tous les départemens qu'il a parcourus, il n'existait qu'un petit nombre de soldats , et qu'en supposant qu'il eût tout eutraiué , il aurait à peine cinq à six mille hommes avec lui. » IKe les croyez pas quand ils versent la calomnie sur nos braves et fidèles défenseurs, quand ils accusent nos généreux et invincibles guerriers d'aspirer au retour de Buonaparte , j)arce que le cœur de nos invincibles et généieui guerriers est ])lcin de uobles et glorieux sentimens , et que , si l'honneur manquait d'asile sur la terre , il en trouverait un dans le sein de nos armées. i> IVe les croyez pas quand ils aflertent de gémir de voir des Fran- çais armés contre des Français , parce que le Corse n'est pas Français, parce qu'à l'exception de deux régimens entraînés par un moment d'erreur, il ne traîne après lui qu'une poignée d'aventuriers , rebut impur de diverses nations. » Rcgarderiez-vous aussi comme des Français les traîtres qui y infidèles à leur serment, infidèles à leur patrie, infidèles à leur roi , ont passé sous ses drapeaux ? Ils ont cessé de l'être, quand ils ont renoncé à l'honneur. Regarderiez-vous comme des Français les fana- tiques qui, se précipitant dans le camp d'un étranger , viennent de porter le fer et le feu dans leur propre pays, déchirer les entrailles de leurs pères, de leurs mères , de leurs frères , de tout ce qui devrait être sacré pour eux , si quelque chose pouvait être sacré pour les sec- tateurs de Bonaparte ? V IVe croyez pas les traîtres , surtout quand , avec un hypocrite et perfide intérêt, ils exagèrent les alarmes et le danger. » Et de quel danger réel sommes-nous donc menacés? Quoi ! parce que quelques frénétiques, transfuges de l'honneur et de la gloire, sont passés dans lecamp du tyran , nous pourrions nous croire eu péril ! (^uoi ! une bande de cinq à six mille fugitifs se flatterait de faire la conquête de la Franco , de venir imposer leurs lois à une nation d» vingt-cinq millions d'hommes ; ils oseraient concevoir la folle espé- rance de nous remettre sous le joug de fer du Robespierre corse ! Et quels sont-ils ces insensés qui se sont joints à sa cause désespérée .'* que veulent-ils? que demandent-ils? qu'attendent-ils? Ce qu'ils veu- lent , ce qu'ils demandent, ce qu'ils attendent, c'est la ruine , la déso- lation , le pillage de la capitale ; ce sont des désastres sans fin , des vengeances sans bornes. Commcrçans , c'est de la spoliation de vos riches magasins qu'il s'agit ; propriétaires de toutes les classes, f'est de vos maisons, de vos meubles, de tout ce que vous possédez de pré- cieux. s AL 383 » Il vient, disent les traîtres, avec dessentimens pacifiques. Ae les croyez pas. Quoi ! il reviendrait avec des sentimeiis pacifiques celui qui n'a cessé de proclamer celte maxime horrible: Un homme d'état doil avoir son cœur dans sa tête ! » Il reviendrait avec des sentimens pacifiques , celui qui n'a jamaii rien oublié, rien pardonné; qui ne goûte de plaisir et de bonbeur que dans le sang et la vengeance ; celui qui n'a Jamais tenu sa parole, ni dans les traités publics, ni dans les traités particuliers ! i> Non, il ne peut revenir avec des sentimens pacifiques. Quand l« ciel, par un miracle inespéré, pourrait amollir Son cœur de bron/e ; quand la nature se tairait riiez lui , les circonstances et sa situation lo forceraient de devenir cruel. }> Il serait cruel , parce qu'il ne verrait autour de lui que des enue- inis ou des hommes suspects. Il serait cruel , parce qu'il aurait sans cesse présent à sa pensée le vœu de la nation qui l'a déclaré indigne du troue, et le décret des représentans du peuple qui l'en a déclaré déchu. i> 11 serait cruel , parce que les puissances alliées l'attaqueraient de toutes parts, et que, dans son désespoir, il chercherait sa sûreté dans la terreur et les supplices. » Ainsi, tous les intérêts, toutes les considérations se réunwsent pour le repousser. Hommes, femmes, enfans, vieillards sont intéressés à cette cause. Les vieillards, pour épargner à leurs cheveux blancs l'affront d'une nouvelle servitude ; les hommes , pour sauver leur for- tune ; les femmes , pour sauver leurs enfans ; les enfans, pour ne p£is redevenir, sous la main du tyran , delà chair à canon. » Rappelez-vous qu'il a été un temps où telle était la consomma- tion des hommes, le massacre de nos guerriers, que par un calcut rigouieux le terme moyen de la vie d'un conscrit était estimé à six mois. Vous-mêmes, soldats égarés, qui avez déserté vos drapeaux pour ceux de Bonaparte , que deviendriez-vous si la fortune ennemie couronnait votre criminelle entrepiise? dans trois ans, il ne resterait pas un seul d'entre vous. » Rappelez-vous ces hôpitaux oii les morts et les mourans étaient entasses. Ces temps malheureux où la contagion exhalait ses vapeurs meurtrières dans nos villes , dans nos campagnes : moissonnait la fleur de nos géiiéraîions et privait la vie humaine de sa jeunesse, comme les saisons de leur printemps. » Si nous ne marchions pas aujourd'hui contte lui, il faudrait marcher demain pour lui ; il faudrait , pour satisfaire son insatiable ambition , traverser de nouveau les fleuves, franchir les montagnes, porter la désolation dans des régions lointaines , aller au prix de notre sang relever les trônes de Westphalie, d'Italie, d'Espagne, etc., et peut-être même aller encore expirer dans les déserts glacés de la Russie. 384 SAL » Français , jetez les yeux sur l'Espagne; troî» renf mille linmmc» inondent ses provinces. Bonaparte se flatte en quelques mois de planter ses aigles sur toutes les cités de ce grand empire. Les Espa- gnols , suipiis par la plus noire des traiiisous , sont presque sans armée; mais le courage, l'amour de la patrie, l'amour du souve- rain leur reste, et l'Espagne est libre. » Fiançais , la justice , la sagesse , la bienfaisance se sont assises sur le tiône avec votre roi ; ses conquêtes sont celles des cœurs , son ambition le bonheur de ses peuples, ses sentimens l'amour de ses sujets. Il est le descendant de vos rois , l'autre est un étranger; il règne par les lois, l'autre régnait par le fer; il est votre père , l'au- tre était votre oppresseur ; il vous a donné la paix et une constitu- tion libre , l'autre nous a donné tons les fléaux de la guerre et de la tyrannie. Français , c'est entre le bien et le mal , entre Louis XVUE •t Bonaparte que vous avez à choisir. » (^Journal de Paris ^ du 18 mars i8i5.) ce Soyons grands pour user noblement de la victoire , et mépriser les lâches qui frappent leur ennemi par terre , » a dit M. Saignes , dans la première livraison doses Mémoires pour servir à l'hisloire de France , sous le gouvernement de Napoléon Bonaparte , et pendant l' absence de la mai- son de Bourbon. A Paris , chez Louis Fayolle , rue Saint- Honoré , nO 284 , et chez Le Normant. Et le 1 er avril 1 8 1 S , c'est-à-dire , dix jours après la chute du gouvernement des Bourbons , parait dans le Journal de Paris l'article suivant : On avait promis la liberté de la presse, et la première loi éma- née du nouveau gouvecnemeut était une violatioa manifeste de 1a SAM 385 libeité c(e la presse. On mettait le prince , dont la parole devrait tou- jours êtie sacrée, en opposition avec ses engagemens les plus so- lennels. » On iilFettait tle partager la nation en deux classes, et d'établir deux peuples dans un peuple : le peuple des émigrés , qu'on lepré- sentait comme les seuls Français fidèles; et les Français de l'inté- rieur, qu'on n'osait appeler, mais qu'on désignait comme un peuple révolutionnaire » On s'était engagé à ne rechercher personne pour ses opinions et ses votes; mais des ordres confidentiels étaient donnés dans toutes les administrations pour en faire sortir tous ceux qui avaient pris une paît active aux événemens de la révolution ; mais on les expul- sait des tribunaux ; mais on ne les voulait pas même soufTiir dans les simples sociétés savantes ; dans ces réunions libéiales oii le mérite et le savoir son tout , la personne lien. Ou semblait vouloir les isoler, les séparer de tout point d'appui , comme si l'on eût eu à leur égard des desseins ulléiieurs. » Ainsi l'on portait partout la défiance, l'inquiétude , les alarmes ; on éveillait toutes les craintes , on grossissait chaque jour le nombre des mécontcns; et dans leur imbécille imprévoyance, les ministres ressemblaient à ces écoliers étourdis qui vont dans la ruche irriter les abeilles. » Les bons esprits gémissaient de ces sottises , et en prédisaient les résultats. Mais on n'écoutait ni leurs plaintes ni leurs prédictions; et parce qu'ils étaient les ennemis de la sottise , on les traitait d'ea- nemis de l'état. » Sous prétexte d'économie, on réformait dans les bureaux, on expulsait des administrations une foule de pères de famille qui n'a- vaient d'autre ressource que leur travail ; on enlevait à nos armées, on condamnait à une demi-solde insuffisante pour exister, une mul- titude de braves qui pouvaient si utilement servir la patrie; et tandis que ces officiers à demi-solde languissaient dans l'indigence, que les employés périssaient dans le désespoir , les ministres s'occupaient de créer un fonds de i5 millions de rente pour les émigrés; ils for- maient à grands frais une maison militaire du roi , dans laquelle ils appelaient une foule d'imbeibes qui n'avaient jamais manié l'épée... » Enfin, quand il n'est plus temps, quand le mal est à son comble, quand l'édifice s'écroule de toutes parts , on commence à sentir les fautes qu'on a commises; on cherche, mais trop tard, à réparer le mal qu'on a fait ; et comme on paraît n'obéir qu'à la nécessité, on perd jusqu'au mérite du repentir, on se retire avec l'indignation des gens de bien , la haine des victimes qu'on a blessées , et le mépi is de tous. » SAMBUCY ( l'abbé de Saint-Estève ). Chanoine hono- 25 3.S6 SAU raire d'Amiens. L'oraison suivante est sortie de sa plume. POUR l'empereur. (Juœsinnus , oinnipottns Deus , utjainuluus tiius IVnpoleo iin- prralor iioster, qui tua inisrralionc suscepil imperii guhcrnacnla, virtulcni clioin omnium pcrcipial incrementa , quibus dtu eiUtr or- na tus , vitiolum monstra devitare , hostes superarc , et ad te , qui via , Veritas et via es , gratiosus valeal perveiiire. (Page 345 de la Journée pratique du chrétien , ou Con- duite chrétienne pour tous les âges. A Paris , chei: Péditeur , rue Garencière , no 6^ près Saiut-Sulpice , de l'imprimerie des frères Marne ( 1808 ). Voulant établir des couvens à Amiens , son esprit re- muant et: rnonaral le conduisit en 1812 à Sainte-Pt';la"ie. o En 181 4) le •y juillet , il tut envoyé à lliMue ma qualité de conseiller de l'ambassade extraordinaire de S. M. très-chré- tienne , auprès de S. S., accompagriaut INI. Courtois do Pressigny , ancien évéque de Saint-Malo et ambassadeur. SAMI3UCY (Gaston de), frère du précédent. Maître des cérémonies de la chapelle de l'empereur ( 1 8 1 1 ). Le même. Maître des cérémonies de la chapelle du roi , sous le nom de Vabbé de Sambucy. •SAULNIER. Ancien préfet de la Meuse, nommé par l'empereur} baron d'empire^ membre de la légion d'honneur; «ecnUaire général du ministre de la police , nommé par le grand juge ministre de la justice , duc de Massa- Carrara , et confirmé par l'empereur; secrétaire général de la direc- tion générale de la police du royaume , sous le roi eu 181 4 *, réemployé comme secrétaire général du ministère de la po- lice, sous S. M. r^apoléon, depuis son retour de Pile d'Elbe. { 23 mars 1 81 5. ) SAUR. Comte d'empire ; membre de la légion d'hoix- neur ) nommé par Napoléon, et admis au sénat-conserva- texir, le 3o vendémiaire an ii>; il appela Louis-Stanislas- Xavier de France et les autres membres de la maison do Bourbon, au trône de France. {^Extrait des registres du sénat y 6 avril 181 40 SE G 38/ SAUR. , sans (Toute fils du précédent. Auditeur de pre- mière classe , service ordinaire près les ministres, section de la guerre , nommé par l'empereur ; maître des requêtes ordinaire , nommé par le roi. ( 4 juillet 181 4- ) SAUVO , né en 1772. Elève de feu l'abbé Geoffroy , qui fut son professeur de rhétorique au collège Mazarin ; rédac- teur en chef du Moniteur. Or , qu'on juge après cela si le sieur Sauvo peut avoir une opinion à lui 5 d'ailleurs, il a été censeur impérial et censeur royal. SCîlAAL, Membre du corps législatif, membre de la chambre des députés; officier de la légion d'honneur nommé par l'empereur 5 commandant de la même légion , nommé par le roi ( 17 octobre i8i4) 5 général de division , ayant servi la république et Napoléon ; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, (ig juillet 1814. ) SCHADET. Sous-préfet de Dunkerque, nommé par l'empereur ; membre du corps législatif, membre de la chambre des députés et membre delà légion d'honneur, sous le roi. ( 5 octobre i8i4. ) SEDILLEZ. Membre du corps législatif, membre de la chambre des députés (Seine et Marne) 5 inspecteur général de l'université impériale , spécialement attaché aux écoles de droit j inspecteur général et conseiller ordinaire de l'uni- versité royale de France 5 inspecteur général des études. (^ Ordonnance du roi , du 17 février 181 5.) SEGUIER ( Antoine- Jean-Mathieu ), né le 21 septem- bre 1768, fils de l'avocat général Seguier , famille totale- ment étrangère à celle du chancelier Seguier. A servi comme officier de cavalerie dans Parmée deCondé; baron d'empire commandant de la légion d'honneur, maître des requêtes, service extraordinaire , nommé par l'empereur 5 premier président de la cour impériale de Paris; conseiller d'état - service extraordinaire , nommé par le roi ; premier pré- sident de la cour royale de Paris. 2 5* 388 SE G « Sire , » Il ne vous a pas suffi d'élever un empire tel que n'en avail jainaiy vu l'Europe policée; vous voulez lui donner des bases qui le fasse subsister par son propre poids au milieu dos vicissitudes linmaines. » Ainsi , ces merveilleuses pyramides t|iie vous avez aulrclois con- quises pour les visiter, monuraens les plus anciens de la puissance et de la civilisation , se sont conservées par leur masse à travers les siè- cles et la barbarie. » Dans la vue généreuse du temps où votre main puissante ne sou- tiendra plus l'édifice qu'elle a porté si haut, vous en étendez sans re- pos les fondemens, vous écartez les causes de dissolution, vous pla- cez des soutiens, vous liez toutes les parties pour former un ensemble indestructible. j> La même prévoyance qui vous a fait attacher l'Italie et l'Alle- magne à la France, a suscité la réunion des Espion es : la même force nui a fout soumis loin du Rhin nt des Alpes , dompte tout au-delà des Pyrénées; et la même rua.^nanimite qui a conservé Berlin et Vienne, sauve et relève Madrid. » Vous nous avez accoutumés, sire, aux victoires, aux prises des villes et des royaumes. Quand vous partez, nous savons que vous re- vicndnz avec de nouvelles couronnes; et elles sont si rapidement ac- quises , qu'à peine nous avons le temps de préparer nos félicitations. » Si nos expressions doivent paiaitre disproportionnées devant votre gloire immense, nous pouvons du moins mettre aux pieds de V. M. des sentimens purs, simples, et que ne dédai-rnera pas un crand cœur : c'est notie respect pour vos desseins profonds, notre admiration pour vos succès iunombiables; ce sont notre zèle et notre dévouement à vous servir tlans nos fonctions, nos vœux constaus et viuanimcs pour la conservation de votre personne sacrée.» (Moniteur du 24 janvier 1809.) « Sire, » Naj^uère les magistrats célébraient annuellement le jour oi'i Henri-le-Grand, outrant dans Paris moins en conquérant qu'en li- bérateur, répondait aux vives acclamations de ses sujets ces paroles iiiduls^entes : Je vois bien que ce pauvre peuple a été tyrannise. Alors aussi ce glorieux aïeul de V. M., pressé par la foule en allant remercier Dieo > 1émoif;nait qu'il préférait être refardé pour se mon- trer à tous; car, ajoutait-il , ils sont affamés de voir leur roi. » Une autre journée non moins digne de ménroire, est celle 011 nons-mônies, prêts à être victimes d'une lutte sanj^lanteauxbarrières de la capitale, devenus libres tout à coup devant les phalang;es. euro- péennes , forts de notre repentir , nous avons élevé nos bias vers des princes, instrumens généreux de laDivinité, et nous avons redemandé 'é. grands cri» ootie antique souverain. Le ciel prend [liMé de ucns. 14 ShG 389 avait marqué le terme tic l'oppression, et il nous reuJ l'I.omrae de *a volonté, le prince selon la loi , «îont la bonté consent à tout par- donner, dont la sagesse promet de tout répaver. » Sire, et nous aussi nous sommes affamés de contempler notre loi, et à ses cotés cette illustre orpheline, ang^i de consolation , bril- lant modèle de vertu ; de revoir ces princes, ornement de votru deuil sur une terre Lospitalifcre , et dont les noms nous rappellent toutes les gloires, de connaître ces rejetons augustes, élèves innocens de l'ad- versité, et l'espoir du trône des Bourbons. » Admis aujourd'hui aux pieds de V. M-, pleins de cette joie in- time que donnent l'accomplissement du devoir et l'effusion de Ja ten- dresse, que pourrions-nous encore désirer? Les organes des luis ne recouvrent-ils pas l'iiérificr de saint Louis, de Louis XII , ces ro^s qui se sont éminemment plu à distribuer eux-mêmes la justice, et par-là ont inspiré à la nation ce sentiment du bon droit qui déjà une fuis avait prévenu l'usurpation, et qui de nouveau profère avec tant ù'éuergie le vœu de-la restauration monarchique? » (Journal des Débats , du 6 mai 181 4-) SEGUR ( Louis-Philippe de ), né le 10 septembre i jSS. Il était fils du maréchal de Segur, et fut employé à la cour de Louis XVI , comme ambassadeur en Russie , en Prusse et à Rome. On connaît même l'heureuse issue de sa négo- ciation avec Catherine , qu'il charma par ses vers. Pendant la révolution , M. de Segur se fit auteur-chan- sonnier-vaudevilliste. Il publia d'abord la Politique de tous les cabinets de l'Europe^ et fit imprimer aussi le Théâtre de Verniitage. A le voir chanter la chaumière , la solitude ^ on l'aurait cru dégoûté de ce monde ; il disait : D'un monde qui m'avait séduit Je connais l'imposture ; Mon cœur éclairant mon esprit, Me rend à la nature. Partout on voit tant de fureuï Et tant d'ingratitude. Qu'on ne trouve plus le bonheur Que dans la solitude. Par amour pour la solitude il entra au corps législatif, et s'y prononça en mai 1802 , pour la prolongation à vie du consulat de Napoléon Bonaparte. Il fut bientôt nommé conseiller d'état; il disait en brumaire an 6 ( 1798); 3yo SEM Pour trouver ce parfait boolieur Dout le séjour est un mystère , Consultez toujours votre cœur, ()ue ce guide seul vous éclaire. De vos ambitieux tlésirs Fuyez la trompeuse lumière, Et pour goûter lie vrais plaisirs Venez me voir dans ma chaumière. Tour fuir la trompeuse lumière de ses ambitieuse désirs , il alla droit au palais des Tuileries , en qualité de grand- maître des cérémonies de S. M. I. et H. Napoléon Jiuna- parle j devint bientôt comte d'empire, grand-aigle de la lé- gion d'honneur , i3 pluviôse an i3; grand-olïlcier civil de la couronne; commissaire extraordinaire de S. M. Pempe' leur et roi, dans la i8<-' division militaire. Le Moniteur a fait connaître sa proclamation in)[)ériale datée du id jan- vier i8i4} étrennes qu'il donnait à la pauvre ville de Troyes. C'est lui qui s'était écrié (^Moniteur au. ler janvier iSotj, pages :i et 3) : « Quelle louange donner à im tel monarque , lorsque le simple ré- cit dt s l'aits est au-dessus de tout élo^e, lorsque sa rapidité est telle, que la renommée a peiue à la suivre ! » Le roi nomma M. deSegur pair de France , le 4 juin »8i4'. M. de Segur jura au roi dévouement etjidclité^ ce qui n'em- ]>êcha pas M. de Segur de repasser dans la chambre des pairs de Napoléon , le 4 ji^i" i8i5 , Bnniversaire du 4 }"•" pré- cédent, et d'accepter par conséquent tous les emplois qu'il t'xerçait auparavant, notamment celui de grand-maître des cérémonies. SEMONVILE. Un des plénipotentiaires de la républi- que française , et échangé par l'Autriche contre la fille de Jaunis XVI; comte d'empire} sénateur, le 12 pluviôse an i3 j pair de France , le 4 juin 1814 ; commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; grand-ofiitier de la même légion , nommé par le roi ( janvier i8i5 ); bé- néficier de la sénatorerie de liourges, et grand-rélérendaire de la chambre de> pairs. SEIN 091 SENAT, dit Sénat-Conservateur. Fut-il jamais un corps plus adulateur, plus vil, plus rampant et plus ingrat? Institué pour balancer le pouvoir souverain , il devint l'es- clave du monarque, et lorsqu'il crut devoir s'opposer aux volontés du prince, ce fut avec tant de mollesse, qu'il finis- sait par aller au-devant de ses désirs. Rien est-il plus dé- goûtant et plus épais que cet encens dont le sénat enfumait son idole ? En 1808 il s'écriait ; « Sire, » Le sénat vient piésenfer à V. M. I. et R. le tribut cle sa resper- tneiise leconiiaissanre , pour la bonté qu'elle a eue de lui faire com- muniquer, par S. A. S. le prince arcbichaueelier de l'empire, les deux statuts relatifs à l'érection des titres impériaux établis par lesdé- ciets du 3o mars 1806, et par le sénatus-consul te du 19 août de la même année. » Par cette grande iustitution , Siie, V. M. vient d'imprimer le sceau de la durée à toutes celles que le peuple français doit à la haute sagesse de Y. M. I. et R. » A mesure, Sire, que l'on observera les rapports mutuels qui en- cliaînent les difierenfes pai ties si multipliées et uéanmcins si bien coordonnées de ce grand ensemble élevé par V. M.; à juesurc que le temps, qui seul peut montrer toute l'éteudue des bienfaits de V. I^I., développeralesconséquences delà nouvelle constitution qu'elle douiie à l'empire , quels effets ne verra^t-ou pas de la piévoyauce tulélaire de V. M. I. etR.? » Un nouveau prix ajouté à toutes les récompenses que V. M. ne cesse de dé( erner au mérite, dans quelqu'obscurité que le hasard d« la naissance l'ait placé, et quelle que soit la diversité des services rendus à l'état; de nouveaux motifs d'imiter de grands exemples; de nouveaux liens de fidélité, de dévouement et d'amour envers la patrie, le souverain et sa dynastie; un accord plus grand entre nos institu- tions et celles des pt-uples confédérés ou amis; les pères récompensés dans ce qu'ils ont de plus cher; les souvenirs des familles rendus plus touchans; la mémoire des aïeux devenue plus sacrée; l'esprit d'ordre, d'économie et de conservation fortifié par l'iutérêt le plus naturel , celui de ses descendans ; les premiers corps de l'empire et la plus no- ble des institutions plus rapprochés et plus réunis; toute crainte du retour d'une odieuse féodalité à jamais bannie; tout souvenir étian- ger à ce que vous avez fondé, évanoui pour toujours; la splendeur des familles deveiuie la réflexion de quelques-uns des rayons émanés de votre couruuue ; l'urigine de leur illustiatiou rendue coutempo- 3()2 5EN vaine de votre gloire; le passé , le présent et l'avenir se rattachant k votre puissance ; de même que dans les conceptions subli mes fin plus grand poète de l'antiquiié, le premier anneau de la chaîne des des- tinées était dans la main du plus puissant des dieux : tels sont , bire , Jcs résultats de l'institution à laquelle V. M. vient de donner le mou- vement. » La réunion de ces résultats si nombreux et si im|)oitans rassurant à jamais ceux pour qui le présent n'est rien, lorsqu'il negarantit pas l'avenir , consolide dans ses hases , fortifie dans toutes ses parties, perfectionne dans ses proportions, et embellit dans ses oruemens l'immense édifice social au sommet duquel s'élève le trône resplen- dissant du plus grand des monarques. » Du haut de tant de gloire, du milieu de tant de trophées, puisse V. M. I. et R,, Sire, agréer avec sa bienveillance ordinaire pour le sénat, l'hommage de notre gratitude, de notre fidélité, de notre affection et de notre respect. » Bientôt l'Europe étonnëe lut l'adresse suivante : « La volonté du peuple français, Sire, est la même que celle de V. M. » La guerre d'Espagne est politique , EtiE est juste, elle est nécessaire. i> Les Français, pénétrés pour le héros qu'ils admirent, de C£t amour qu'ils viennent de vous exprimer avec un si grand et si juste enlliousiafme paitcut où ils ont eu le bonheur de vous voir , vont ré- pondre avec ardeur à la voix de V. M.; et rien ne pourra ébranler la ri'solution du sénat et du peuple, de seconder V. M. \. et R. dans tont ce qu'elle croira devoir entreprendre pour garantir,les plus grands intérèls de l'empire. » Que V. INI. I. et R. daigne agréer le nouvel hommage de notre respect, de notre dévouement, de notre fidélité. * C'est le sénat qui conseilla pour ainsi dire l'expédition de Moscou. « Sire, » La profondeur et l'étendue de vos desseins, la franchise el la générosité de voire politique, votre sollicitude constante pour le bien de vos peuples, ne se sont jamais plus manifestées que dans le mes- sage adressé au sénat par V. M. l. et R. Les arrêts du conseil britan- nique ont non seulement déchiré le droit public de l'Europe, il outragent jusqu'à ces lois naturelles, qui soiU aussi anciennes etaussi impérissables que le monde. La nature elle-même a placé les mers hors du domaine de l'homme. Il peut les fianchir, mais non les oc- cuper, et prétendre exercer l'empire sur l'élément qui environne de SEJN 393 toiitfis parts la terre habitahle , c'est aspirer à tenir en captivité les deux mondes, et à flétrir d'ime tache de Servitude l'immensité toute entière. » Tel est l'attentat sacrilège contre lequel V. M. réunit tons les efr forts de sa puissance; l'Europe, justement indignée, vous applaudit et vous seconde. Déjà ce gouvernement inquiç-t et turbulent, qui avait suscité contre la Fiance cinq coalitions successives, détruites en un instant par vos armes victorieuses , voitaujourd'liui touteslesuations du continent liguées contre lui , et ses vaisseaux repoussés de tous les ports. Il ue peut plus alimenter sa circulation intérieurequc par des valeurs mensongères, et son commerce étranger que par la fraude. Les seuls alliés qu'il ait sur la terre sont le fanatisme et la sédition. » Poursuivez , Sire, cette guerre sacrée , entreprise pour l'Iionueur du nom français et pour l'indépendance des nations. Le terme de cette guerre sera l'époque de la paix du monde. « Les mesures proposées par V. M. bâteront ce terme si désirable. Puisque vos seuls ennemis sont sur l'Océan , il est nécessaire de vous lendre maitie de toutes les portes par oùl'Océan communique avec les provinces intérieures de votre empire. » A la naissance du roi de Rome : « Sire, » Le sénat vient offrir à V. M. ses vives et respectueuses félicita- tions sur le grand événement qui comble nos espérances et qui assure le bonheur de nos derniers neveux. Nous venons les premiers faire retentir jusques aux pieds du trône ces transpoits de ravissement et ces cris d'allégresse que la naissance du roi de Rome fait éclaterdaus tout l'empire.Vos peuples saluent par d 'unanimes acLlamations ce nou- vel astie qui vient de se lever sur l'horizon de la Fiance, et dont le premier rayon dissipe jusqu'aux dernières ombres des ténèbres de l'avenir. La Providence, Sire, qui a si visiblement conduit vos hautes destinées en nous donnant ce premier nédel'empire, veut apprendre au monde qu'il naîtra devons une race de liéros , non moins durable que la gloire de votre nom et les institutions de votre génie. » Du haut de ce tiône où nous contemplons la majesté souveraine dans toute sa pompe, vous nous avezplus d'une fois fait entendre ces nobles et toucbantes.paroles : Que le bonheur de vos peuples est le premier besoin de votre cœur. Devenu époux et père, vos affections les plus intérieuies se confondent dans l'amour que vous portez à vos sujets. L'auguste impératrice qui relève l'éclat du diadème par tant de grâces et de vertus, vous est plus chère encore comme mère du prince appelé à régner un jour sur les Français, et quand vosrei.arils pateruds s'attachent sur le roi de Pvome, vous pensez au?ritot que 394 SiîN sur cette tête piérieiise reposent les destinées futures de ce peuple toujours présent à votre souvenir. i> Permettez, Sire, que <îans ce jour le sénat confonde aussi ses seti- timens les plus chers avec les premiers de ses devoirs, et que nous ne séparions point notre tendresse respectueuse pour le fds du jçtand Napuléon d'avec les saintes obligations qui nous attaclientà l'Iiéritier de la monaicliie, de même que dans l'hommage que nous venons di; piésenler à V. M., nous ne séparons point l'Iiumble offraude de noti l^ amour pour votre personne sacrée , d'avec le tribut de notre profond respect et de notre inébranlable fidélité. v (22 mars i8i i.) Voici maintenant la conclusion de toutes les adresses précédentes. * Le sénat-conservateur , » Considérant que dans une monarchie constitutionnelle, le mo- narque n'existe qu'en vertu de la constitntion ou du pac te social ; » Que Napoléon Bonaparte , pondant ((uelque temps d'un gouver- nement ferme et prudent avait donné à la nation dessujetsde compter pour l'avenir sur les actes de sagesse et de juslice ; mais qu'ensuite il a déchiré le pacte qui l'unissait au pcuj)le français , notamment en levant des impots, en établissant des taxes autrement qu'en vertu de la loi, contre la teneur expresse du serment qu'il avait prêté à son avènement au trône , conformément à l'article 53 de l'acte des cons- titutions du 28 floréal an 12 ; V Qu'il a commis cet attentat aux droits du peuple lors même qu'il venait d'ajouiuer, sans nécessité, le corps législatif, et de faire sup- primer comme criminel un rapport de ce corps, auciuel il contestait son titre et sa part à la représentation nationale ; » Qu'il a entrepris une suite du guerres en violation de l'article 5o de l'acte des constitutions , du a2 frimaire an 8, qui veut que la dé- claration de guerre soit proposée, disputée, décrétée et promulguée comme des lois; » Qu'il a inconstitutionnellement rendu plusieurs décrets portant peiae de mort, nommément les deux décrets du S mars dernier, ten- dant à faire considérer comme nationale une guerre qui n'avait lieu que dans l'intérêt de son ambition démesurée; » Qu'il a violé les lois constitutionnelles par ses décrets sur les prisons d'état; » Qu'il anéanti la responsabilité des ministres, confondu tous les pouvoirs et détruit l'indépendance des corps judiciaires; >y Considérant que la liberté de la presse, établie e*t consacrée comme l'un des droits de la nation, a éié constamment soumise à \i\. cccsHrc aibiliaiic de sa police, cl ^u'cn même temps il s'est toujouis SÉN 395 servi de la presse pour remplir la France et l'Europe de faiîsrontiou- vés, de maximes fausses, de doctrines favorables au despotisme, et d'outrages contre les gouvernemeus étvaugeis; » Que des actes et rapports entendus pat le sénat ont subi des alté- rations dans la publication qui en a été faite ; » Considérant qu'au lieu de régner dans la seule vue de l'intéiêt , du bonheur et de la gloire du peuple français, aux termes de son serment, Napoléon a mis le comble aux malheurs de la patrie, par son jefus de traiter à des conditions que l'intérêt national obligeait d'ac- cepter, et qui ne compromettaient pas l'houneur franraisj » Par l'abus qu'il a fait de tous les moyens qu'on lui a confiés en liommeseten aigent; » Par l'abauduu des blessés sans pansemens, sans secours, sans subsistances; » Par différentes mesures dont les suites étaient la ruine des villes, la dépopulation desrampagnes, la famine etlcsmaladies contagieuse;;. » Considérant que par toutes ces causes, le gouvernement impéi ial établi par le séaaius-consulte du 28 floréal an 12. a cessé d'exister, et que le vœu manifeste de tousles Français appelle un ordre de choses dont le premier lésuitat soit le rétablissement de la paix générale , et qui soit aussi l'époque d'une vécouciliatiou solennelle entre tous les états- delà grande famille européenne; » Le sénat dét lare et décrète ce qui suit : » Art. 1er. Napoléon Bonaparte est déchu du trône, et le droit d'hérédité établi dans sa famille est aboli. » 2. Le peuple français et l'armée sont déliés du serment de fidélité envers Napoléon Bonaparte.» Voici le meilleur jugement qu'on puisse porter sur îe sé- nat. Il est extrait d'un ordre du jour fort peu connu , et C[ui fui le derjiier acte de souveraineté de Napoléon , à Fontai- nebleau , le 4 avril 1814. « Le sénat s'est permis de disposer du gouvernement français, il a oublié qu'il doit à l'empereur le pouvoir dont il abuse maintenant ; que c'est lui qui a sauvé une partie de ses membres de l'orage de la révolution; tiié de l'obscurité et protégé l'autre contre la haine de la nation. Le sénat se fonde sur les articles de la constitution pour la renverser. 11 ne rougit pas de faire des reproches à l'empereur, sans remarqorr que, comme le premier corps de l'état , il a pris part ii tous les événemens. Il est allé si loin qu'il a osé accuser l'empereur d'avoir changé des actes dans la publication : le monde entier sait qu'il n'avait pas besoin de tels artifices; un signe était nu ordre puui le sénat , qui Coi:ji nrs faisait plus qu'on ne clcsiraÎL de lui,..,» jijG SÉN Le 2 avril »8i4j le sénat en corps demanda et obtint^ par l'organe de son prëtiident, à être présenté à S. M. l'em- pereur Alexandre. Tout lemonde connaît lecaractèrede cupiditéque déploya cette assemblée lorsqu'elle décréta une constitution pour Louis XVIII. L'est le sénat qui déféra le gouvernementpro- visoire à Monsieur ; et ce corps ^ qui avait si lâchement et si souvent adulé l'empereur, osa , le 2 mai 1814 j se présenter au roi et lui voter l'adresse suivante : « Sire, a Le retour de V. M. rend à la France son gouvernement naturel et toutes les garanties uéccssaires à sou repos et au repos de l'Europi . » Tous les tœuis sentent que ce bienfait ne pouvait être dû qu'à vous-même; aussi tous les rœiirî se piécipiteut sur votre passage. 11 est des Joies qu'on ne peut teindre : celle iloutvousentendcz les trans- ports est une joie vraiment uatiouale. » Le sénat, profondément ému de * c toucliant spectacle , lieureux de confondre sessentimens avec ceux du peuple, vient, comme lui, déposer aux pieds du trône les témoignages de sou respect et de son amour. » Sire, des fléaux sans nombre ont désolé le royaume de vos pères. Notie gloire s'est réfugiée dans les camps; les armées ont sauvé l'hon- neur français. Eu remontant sur le tiône, vous succédez à vingt années de ruines et de malheurs. Cet héritage pourrait effrayer une vertu commune. La réparation d'uu si grand désordre veut le dé- vouement d'un grand courage : il faut des prodiges pour guciir les blessures de la patrie; mais nous sommes vos enfaus, et les prodige» sont réservés à vos soins paternels. » Plus les circonstances sont difficiles, plus l'autorité royale doit être puissante et révérée : en pailant à l'imagination par tout l'éclat des anciens souvenirs, elle saura se concilier tous les vœux de la rai- son moderne, en lui empruntant les plus sages tliéori es politiques. » Une charte constitutionnelle léunira tous les intérêts à celui du trône , et fortifiera la volonté première du concours de toutes les vo- lontés. » Vous savez mieux que nous, Sire, que de telles institutions si bien éprouvées chez un peuple voisin, donnent des appuis et non des banières aux monarques amis des lois el pères des peuples. » Oui , Sire, la nation et le sénat, pleins de confiance dans les hau- tes lumières etdans les sentimens magnanimes de V. 31., désirent avec elle que la France soit libre pour que le roi §oit puissant, u SIE ^97 SERRURIER. Officlersous LoulsXVI ; il traversa toutes les phases de la révolution , et arriva jusqu'au consulat avec tous les grades militaires possibles. Napoléon, le fit maréchal d'enipiiej sénateur, le 4 nivôse an 85 grand-aigle de la légion d'honneur (i3 pluviôse an i3), et gouverneur des invalides. Comme IVÎ. Serrurier paraît beaucoup tenir à ses invali- des ^ il les demanda au roi , qui le maintint dans son gou- vernement, et de plus le nomma pair de France et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. NapoléjDn tombe de l'ile d'Elbe à Paris 5 M. Serrurier, pour ménager , comme dit le bon peuple, la chèvre et le chou, présente à S. M. Elboise une députation d'invalides. {Journal de l'Empire^ du 3 avril i8i5.) Car ce sont tou- jours les invalides que M. Serrurier veut conserver 5 aussi , grâces au petit discours où se trouvaient de l'amour, de la fidélité e>t de l'admiration , M. Serrurier fut maintenu gou- verneur. Comme il était décidé à conserver son gouverne- ment sous Napoléon , il faut espérer qu'il le conservera a\issi sous tous les régimes futurs. SERRURIER, qu'il ne faut pas confondre avec le maré- chal ; ministre plénipotentiaire près le président des Etats- Unis à Washington , et membre de la légion d'honneur , nommé par l'empereur ( 181 1 ) j confirmé dans ladite place par le roi. ( 1814. ) SHEE (Henri) , né le 25 janvier 1739. Servit dans l'in- fanterie et la cavalerie , puis dans l'état-major de l'armée , jusqu'en 1791 , que ses infirmités l'ont forcé de prendre sa retraite , comme colonel de cavalerie. Il fut agent du gou- vernement français en Irlande; commissaire du gouverne- ment dans le pays conquis sur la rive droite du Rhin ; con- seiller d'état ; préfet de Strasbourg , poste qu'il occupait en ibo4 ; sénateur nommé par l'empereur, le 7 février 1810} et pair nommé par le roi , le 4 juin 18 14» SIEYES ( EmaniLel- Joseph ). Le nom de M. l'abbé Sieyes suffira à nos lecteurs pour leur donner l'idée de la girouette la glus caractérisée qui soit en France. Membre de toutes .^93 SOU les assemblées révolulioniiaires ; ambassadeur à Berlin , membre du directoire de la république françaiso , consul provisoire 5 sénateur, le 22 frimaire an 8j grand - oflicier tle la légion d'honneur. Le citoyen Sieyes « appela Louis- Stanislas-Xavier de France et les autres membres de la mai- son de Bourbon au trône de France, « et signa. {Extrait des registres du sénat conservateur , 6 av ril 1 b 1 4O ^^ aurait été ridicule d'en rester là ; aussi M. Sieyes se fit-il nommer par Napoléon pair de France. (4 juin i8i5. ) SILVESTRE DE SACY ( Antoine-Isaac ). iMembre de l'institut, 3*^ classe; chevalier de la légion d'honneur, ba- ron d'empire , membre du corps législatif, professeur au collège de France (pour le persan), professeur à l'école spéciale de la bibliothèque impériale, rue de Richelieu ( pour l'arabe vulgaire et littéral ). On voit que M. Silvestre de Sacy ne laissait pas que d'être lié par plus d'un serment de fidélité , d'amour , de dévouement , etc. , avant 181 4 H avait dédié à S. M. l'empereur et roi sa C/ircstonintie arabt^^ 3 vol. în-8^ , et était le traducteur officiel ou officieux des pièces en langues orientales qu'inspiraient les hauts faits de Napoléon. L'horizon change, et voilà M. de Sacy membre de la chambre des députés , professeur aux deux établissemens indiqués ci-dessus j toujours membre de l'institut 5 et de plus (car M. de Sacy est de ces hommes qui aiment à ga- gner quelque chose quand ils font tant que de changer), recteur de l'université royale de Paris ( ordonnance du roi ^ du 17 février i8i5)5 censeur royal {ordonnance du 24 octobre i8i4)> etc. SORBIER. Premier inspecteur général du corps républico» impërio-royo- império- royal de l'artillerie ; grand-officier de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; grand- cordon de la même légion , nommé par le roi , le 2q juillet 1814 1 et commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis. ( Almanach royal de 181 4 et 181 5. ) SOU LES. Général de division , ancien colonel des chas- seurs à pied de la garde consulaire- impériale ^ diàm'is au suc 099 sénat , le 9 août 1807 , et à la chambre de? pairs du roi , le 4 juin 18 14; commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur ; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. ( 19 juillet 18 14> ) SOULT (Jean-Dieu). Généralauservice de la république; maréchal d'empire, duc de Daîmatie. Tout le monde connaît son ordre du jour contre le duc d'Angoulème, enmars i8i4' Cependant le duc de Dalroatie , à la tète des divisions de l'aile gauche , attendit le prince et le complimenta. {Journa l des Débats^ au i5 mai 1814. ) Grand-aigle de la légion d'honneur, nommé par l'empereur , le 1 3 pluviôse an la, et commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 24 septembre i8i4 5 minisire et secrétaire (Tétat de la guerre^ nommé par le ro/ (décembre 1814) '^ pair de France^ nommé par Napoléon , le 4 juin suivant. Toutes les proclamations et ordres du jour du maréchal Soult que nous pourrions citer , ne vaudraient pas le rap- prochement que nous venons d'indiquer. SPONTINL Musicien-compositeur, auteur de /a VtS" tnle , qu'il dédia à l'impératrice Joséphine ; ce qui lui valut de l'empereur 6,000 fr. (^Journal de V Empire^ du 28 fé- Trier 1808. ) 2c5 août 1814. Première représentation de Pelage ou le bon roi ^ pièce de circonstance , à la louange du roi et de Madame d'Angoulême(nousignorons ce que cela lui valut): directeur de la musique de la chapelle de l'empereur , et ad- ministrateur de l'opéra séria et buffa. ( 1811. ) SUARD (Jean-Baptiste- Antoine) , né à Besançon. An- cien journaliste, déporté le 18 fructidor an 5 ; membre de l'institut , secrétaire perpétuel j membre de la légion d'hon- neur , nommé par l'empereur ; officier de la même légion , nommé par le roi (26 novembre 1814)7 censeur royal ho- noraire. SUCHET , né à Chamberry. Ancien militaire devenu maréchal d'empire , duc d'Albufera. Une grande quantité d'ordres du jour sont sortis de la plume de M. Suchet, con- tre et pour Napoléon. Grand-aigle de la légion d'honneur , 4oo TAL nommé par l'empereur , le 8 février 1806 ; commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le 24 septembre i8i4. Le roi le nomma gonvorneur de l'Alsace (5b division); pair de France, le 4 juin 1814? elle maréchal Siicliet passe à l'empereur. (Voyez le Moniteur. ) Aussi M. Suchet fut-il pair de France , nommé par JMapoléou. ( 4 juin 181 5.) SUCHKT, frère du précédent. Chevalier d'empire ; ad- ministrateur général des tabacs ( 1 8 1 3 ) , maître des requêtes ordinaire du conseil du loi. ( 4 juillet ioi4> ) TAB ARIÉ. Nommé par l'empereur chef de la 2e division, nomination dans les bureaux du ministère de la guerre, avec le grade d'inspecteur aux revues ; otficier de la légion d'hon- neur , maintenu par le roi en mai i8i4^ et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , leag juillet i8i4« TABOUREAU. Chevalier de la légion d'honneur, nommé par l'empereur ; intendant du trésor public dans les départemens au-delà des Alpes ; auditeur au conseil d'état, service extraordinaire; maître des requêtes ordinaire au con- seil d'état du roi, le 4 juillet 181 4- TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charles-Maurice), né à Paris en 1754. Nommé évêque d'Autun en 1788, sacré le 4 janvier 1789; député du clergé du bailliage d'Autun aux états-généraux , se réunit à la chambre des communes , dès leur ouverture ; c'est lui qui fit la motion tendante à confisquer les biens du clergé. Il o{^c\9i pontificale ment sur l'autel de la patrie qu'bn avait élevé au Champ-de-Mars ; il fit la bénédiction des drapeaux qui devaient être remis aux différens départemens; il appelait ces drapeaux les bannières sacrées de la liberté. Après avoir prêté le serment à la cons- titution civile du clergé , ce fut lui qui , assisté des évêques de Lyda et de Babylone , sacra les premiers évêques cons- titutionnels. A la fin de la cession il accompagna , comme chargé d'affaires, M. de Chauvelin, ministre en Angle- terre, qu'il habita jusqu'en 1794» époque ù laquelle il la quitta pour passer aux Etats-Unis : il revint bientôt en Eu- TAL 4oi topfe. On Pavait inscrit sur la liste des émigrés. Chénier proposa et fit adopter par la convention un décret pour là. rentrée en France de Talleyrand-Périgord , et le rapport du décret d'accusation porté contre lui. ( Voyez le Moniteur du 2.1 fructidor an 3 ( 7 septembre 1795. ) Chénier fit valoir les nombreux services que l'évêque d'Autun avait rendus , et les talens qui pouvaient encore être utiles à la république^ Le i5 juillet 1797 , il fut nommé ministre des relations ex- térieures de la république française } il donna sa démission i le 19 juillet 1799. A cette époque, des méfiances, des plaintes , des dénonciations s'étaient élevées contre lui j ce fut alors que parurent sous la date du 2.5 messidor an 7 (i3 juillet 1799) , les Eclaircissemens donnés par le ci- toyen Talleyrand à ses concitoyens. L'auteur, récapitulant les reproches que lui adressaient ses ennemis , s'écrie : ( Pa^e 3.) «Il doit sans douté être encourageant pour moi de pou- voir rappeler, en commençant cette étrange justification, avec quel enipresseraent, avec quelle joie j'allai me ranger, eu 1789, parmi les premiers et les plus sincères arais de la liberté. Ce souvenir m© remplit d'une satisfaction que l'injustice actuelle ne pourra elle- même me ravir. Il est vrai que je serais indigne d'avoir servi une si belle cause, si j'osais regarder comme sacrifice te que je fis alors pour bon triomphe. Mais que du moins il soit permis de s'étonner qu'après avoir mérité, à de si justes titres, les plus implacables haines de la part du ci-devant clergé, de la ci-devant noblesse, j'attire sur moi ces mêmes haines « — ( Pages 4, 5 , 6 et 7. ) « Que disent- ils donc ces hommes non Français, ou ceux d'entre les Français dont ils ont su tromper la bonne foi? Que j'ai été de l'assemblée consti- tuante ? Ah ! je savais bien qu'au fond de leur âme ils ne pardoune- ïaient jamais à ceux dont les noms brillent parmi les fondateurs de la liberté. Je savais bien que les hommes qui n'ont pas éprouvé ces premiers élans du peuple français en 1789, que ceux qu'on voyait alors s'associer honteusement aux froides railleries par lesquelles en insultait à ce sublime enthousiasme de la nation ; que ceux enfin qu'on n'a vu se montrer dans la révolution qu'aux époques où ils ont espéré que, n'ayant pu la prévenir , ils parviendraient du moins à la rendre odieuse, s'indignaient en secret contre l'assemblée qui , la première, proclama la déclaration des Droits de i'iiomme ; qu'ils ac- cordaient surtout bien plus de faveur au coté anti-révolutionnaire de cette assemblée, qu'à cçj^ui qui fut le berceau de la révolution Ils disent que je ne suis qu'un constitutionnel de 1791 , et ils nréten- 26 ^oii TAL dent que je n'offre point «le garantie contre le renversement de la ré- publique. Etrange allégation! Quand même ou se rcliiseTail à voir que les hommes poursuivis avec le plus de fureur par les contre-révo- lutionnaires quelconques, sont induijifablement ceux qui ont travaillé les premiers à une constitution en France , puisque c'était là le pre- mier pas, et un pas immense vers la républiiine ; quand on ne vou- drait pas réfléchir que la plupart de ceux i|ui m'adressent cette bizaire injure n'auraient eux-mêmes i se reproclier, dans le cas d'une contre- révolution , que quelques propos qui leur seraient si bien pardonnes; quand enfin il ne serait pas vrai de dire qu'un patriote de 1789, qui n'a pas hésité à faire son serment à la république, et qui l'a répété dans les circonstances les plus solennelles et les plus dé( isives, n'a aucune grâce à espérer d'un gouvernement français qui ne serait pas républicain; il sera incontestable, pour quiconque n'a pas fermé h s yeux à toute hiraière , que dans l'effervescenrc où s'agitent les esprits, trois seules suppositions sont possibles : Ou lien la république s^af- Jermira au milieu âc tant de chocs ; ou nous serons alnniés dans la confusion, dans la destruction de tous; ou la royauté ro'iendra nous asservir, mais avec un surcroît de rage et de tj rannie. Tonte autre supposition est pour moi une chimère ; et sans doute j ai donné assez de garantie contre ces deux derniers régimes. On sait assez le soit que l'un et l'autre me réservent, et même le genre de préfé- rence qu'ils m'accorderaient. 7/ est donc dém.ontré , mille fois dé- montré, que je n'ai, que je ne puis avoir d'autre vœu que celui de l'affermissement et de la gloire de la république » — (Pages 8 et 0.) «On ne saurait trop le répéter : oui. les garanties véritables, les garanties les plus cerlaines qu'on puisse offiir à la république , sont incontestablement dans un amour bien prononcé pour la lil)erté, qu'un Français quelconque, depuis 1792, rc prtit sans délire chercher hors de la républicjue ; dans la manifestation ouverte de ce scntimenf, dès l'origine de la révolution ; dans les haines qu'on a méritées cons- tamment de la part des plus irréconciliables ennemis de la France ; dans la réunion de fous les genres d'intérêt et de bonheur qui peu- vent attacher à un régime sous lequel on a exercé de hautes fonc- tions , et à la gloire d'un p.^ys qu'on a appiis à chérir encore davan- tage pendant une absence «le trois ans ; dans la conviction profonde que la république qui nous a coûté si cher ne pourrait périr qu'au milieu des flots de sang; que celui qui aurait osé concourir à cet hor- rible événement en serait probablement la première victime, et que jon nom, comme celui de tout traître, arriverait à la postérité chargé du poids de l'exécration générale, dans tous les sentimens humains qui font envisager avec horreur un bouleversement universel où s'engloutiraient le bonheur, la fortune, la vie de tant de « itoyens, de tant de parens , de tant d'amis; enfin dans cet honneur national qui doit être la vie d'un Français^ et qui soulève Vdme à l idée seule TAL 4o3 Vous n'avez jamais combattu que pour la patrie ; vous ne pouvez plus combattre que contre elle sous les drapeaux de l'homme qui vous conduit. » Voyez tout ce que vous avez souffert de sa tyrannie : vous étiez naguère un million de soldats; presque tous ont péii : on les a liviés au fer de l'ennemi, sans subsistances, sans hôpitaux; ils ont été condamnés à périr de misère et de faim. » Soldats ! il est temps de finir les maux de la patrie. La paix est dans vos mains; la refuserez-vous à la France désolée? les ennemis même vous la demandent. Us regrettent de voir ravager ces belles contrées, et ne veulent s'armer que contre votre oppresseur et le notre. Seriez-vous sourds i la voix de la patrie qui vous rappelle et vous supplie ? Elle vous parle par son sénat , par sa capitale , et sur- tout par ses mallieurs. Vous êtes ses plus nobles enfans, et ne pouvez appartenir à celui qui l'a ravagée, qui l'a livrée sans armes , sans défense, (jui a voulu rendre votre nom odieux à toutes les nations, et qui aurait peut-être compromis votre gloire, si un homme , qui n'est pas même Français, pouvait jamais ailaiblir l'honneur de nos armes et la générosité de nos soldats. )) Vous n'êtes plus les soldats de Napoléon ; le sénat et la Franco entière nous dégagent de vos sermens. » Paris, le a avril 1814. {Journal des Débats^ du 3 avril 181 4- ) Nommé par le roi ministre et secrétaire d'état des affaires étrangères {Moniteur du i3 mai i8i4) > et pair de France, le 4 juin suivant , etc. , etc. , etc TALLEYRAND ( Auguste de) . Comte d'empire , mem- bre de la légion d'honneur j envoyé extraordinaire et mi- nistre plénipotentiaire près la confédération helvétique à Berne, pour l'empereur; ministre près la confédération à Berne , pour le roi. Il est à remarquer que le sieur Rouyer n'a jamais cessé d'être ) sous ces deux ambassades , le même secrétaire. TASCHER. Sénateur-pair^ le 3o vendémiaire an i3j officier de la légion d'honneur } comte d'empire ; pair-sé- nateur^ le 4 juin 1814. TESTU. Le sieur Testu et compagnie , imprimeurs et libraires, rue Haute-Feuille , n° i3, est, comme on sait, l'éditeur de cet ouvrage volumineux qui , au dire de Fonta- nelle ) est celui qui contient le plus de vérités. Rien n'est ) TIO 4^5 admirable commel'empressementque le sieur Testu mettait à venir, eri habit de cour, le chapeau sous le bras et l'épée au côté , présenter humblement à S. M. l'empereur et roi , au commencement de chaque année , son Almanach impérial doré sur tranche, et revêtu, comme l'éditeur, d'un habit pom- peux qu'il ne prenait que pour la circonstance; car Dieu sait si les almanachs du sieur Testu valent la peine d'être habillés d'un riche maroquin , voire même ceu» de. la république ! Le lendemain de cette visite annuelle , on annonçait dans tous les journaux quotidiens , que le sieur Testu avait eu r honneur de présenter à S. M, un exemplaire de 5o« al- manach. Le roi survient : le sieur Testu , qui n'avait pu disposer son édition de 181 4 conformément aux événemens de mai de ladite année ^ endossa son certain habit français qui lui avait déjà servi en pareilles circonstances , et présenta à S. M. le roi de France et de Navarre , son nouvel almanach, le seul qui ait paru en France, sous le titre à^ Almanach royal ^ depuis la fin du 18e siècle ; almanach unique , puis- qu'il n'y en a eu qu'un. ( Voyez l'avertissement de \^ Alma- nach royal , qui instruit les acheteurs des opinions politi- ques du sieur Testu.) Nous attendons le sieur Testu au mois de janvier prochain y lui qui sans doute avait déjà pris note de toutes les nouvelles nominations de S. M. Elboise, pré- paré de nouvelles formes, brisé celles qui avaient servi, etc. Ne voilà-t-il pas le sieur Testu devenu , grâce à notre Dic- tionnaire , une espèce de personnage ! THEVENARD (Antoine), né à Saint-Malo , le 7 dé- cembre 1733. Grand-officier de la légion d'honneur; admis dans l'enceinte du sénat conservateur, le 7 février i8io , et dans celle de la chambre des pairs du roi , le 4 juin i8i4- M. Thevenard en est resté là , vu qu'il est mort le c^ février i8i5. TIMBRUNE-THIEMBRONE. Voyez VALENCE. TIOLIER. Graveur, hôtel des Monnaies, a Un cadre renfermant plusieurs empreintes de l'effigie de So. Mv l'empejeur.^ » 406 TRE ("Exposé au musée Napo/éon , en novembre i5io. ) ce Un cadre renfermant deux ciiii)reintes du grand sceau de S. M. , et deux empreintes du contre-scel. >j. ( Exposé au musée royal des arts , le ler novembre 1812, sous le n° 1^29 de la notice. ) Envoyé à Compiègne pour dessiner le portrait du roi , d'après lequel devaient être gravées les nouvelles monnaies. (^ Journal des Débats , du 25 mai i8i4- ) TRAVOT. Général dont la république a eu le plus à se louer; il a toujours exécuté avec un zèle rare et une promptitude singulière les ordres de cette chère république. On connaît sa conduite à Nantes , lorsque Charette y fut conduit et fusillé. L'empereur le nomma coniniaudaut de la légion dlionneur ; le roi, chevalier de l'ordre rojal et mili- taire de Saint-Louis ; et M. Travot , pour sa nouvelle con- duite à Nantes, en 181 5 , fut nommé par Napoléon pair de sa chambre, le 4 juin 181 5. ÏRENEUIL. Tous les royalistes sincères admirent le grand caractère que M. Treneuil , selon leur opinion , a l^an 4e de la liberté ^ le lei de l'cgalité. Une autre lettre écrite du même bord, et lue à la con- vention nationale , le 14 octobre 1792 , prérîdence de La- croix , est conçue en ces ternies : « Monsieur le président , le coiitrc-aniiral Trugiiet , cotninandant les forces navales de la Méditerranér, lieiiieiix de voir enfin icunie cette convention nationale qni doit aflermir à jamais la liberté, l'é- galité et les vrais droits de l'Iiomme , ne vient pas lui présenter d» froids éloges et de vains discours ; mais il vient offrir à la répuili- que tout son sang, tous ses nioinens, sa vie entière. » J'ignore, sur l'élément on je sers la patrie , (|iiel est le nouveau serment(\»e vont prêter les Français : en atteniiant, le contre-amiral Trugnct /ure exécration et vengeance à tout despote (lu deilans et du dehors uui attenterait au gouvernement établi par la convention nationale , accepté par le peuple. » Il jure aussi (juc les flots l'in<^loutiront avant que \e pavillon ré- publicain , doni l'honneur lui est confié, reçoive la moindre insulte, w Signé le contre-amiral Tkuguet. L'empereur le nomma successivement commandant de la légion d'honneur, préfet maritime à Amsterdam 5 grand- officier de la même légion. Le i3 janvier ibi5 , le TÏce-ami- ral reçut du roi des lettres-patentes scellées en présence de la commission du sceau , lui conférant le titre de comte ; le 22 septembre précédent, il avait été décoré par le roi, du grand-cordon de la légion d'honneur , et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Voilà l'homme qui jurait exécration et vengeance d tout despote ! ! ! VAL 4i5 UNIVERSITE (Bureaux Je l'). Cette pauvre université 61 riche naguère , dont le nombreux et brillant état- major surprenait tous les modestes professeurs qui avaient blan- chi sur les bancs de l'ancienne université; cette pauvre université , disons-nous (car elle était assez pauvre en ta- lens ) , a subi trois changemens de titres qui lui ont donné un air d'étoanement et de simplicité qu'elle masquait avant 1814, Sous l'apparence d'un faste insolent. Ses bureaux, îtlternativeraent impéri&ux-royaux-impériaux , offrent l'i- mage de l'impassibilité la plus heureuse. Vott.z MM. Du- mouchel aine , Alix , Roussel , de Rigny , Enfantin , de Roissy , jusqu'au sieur de Saint-Geyrat qui n'attend que l'arrivée du roi pour prendre acte dans VAlrnanach royal de son titre àî^ahbé j tous mêlent leurs accens à ceux de l'état- inajor de leur nourrice. Quand elle dit : vive V empereur l le cri se prolonge jusque sous les voûtes des bureaux ; dit-elle: 'vive le roi! elle trouve encore dans ces mêmes bureaux un enthousiasme égal. M. Poyet , architecte, fait chorus -j M. Gatteaux , graveur , est de l'avis de tout le monde j il n'y a pas jusqu'à M. Fain , imprimeur imperméable , qui vient tous les mois demander le titre nouveau qu'a adopté l'université , et s'il faut mettre en gros caractères , sur les affiches ou imprimés des bureaux , royale ou impériale. VALENCE (J.-B.)- Cjms-Marie- Adrien , comte de Timbrune-Thiembrone, né le 27 septembre 1707, plus connu sous le titre dn citoyen Valence , général de la ré- publique , ou même tnut simplement Cyrus- J'^alence. (V J'ai l'hoDneiir de vous rendre i ompte , titoyen luiiiistie, que les tic.upcs de la lépublique française occupent la ville autrefois appelée Charles-roi, et que le peuple nomme à présent Chnrlcs-sur-Satnbrs. L'aibie de la liberté est pliinté dans cette ville et dans presque tout le pays entre Sambie et Meuse.....;* Signé Cvrus-Valence. a p. S. J'ai préveou que demain les citoyens rassemblés noirmero-jt 4i6 VAU leurs magistrats. Ce soir, j'assisterai à la premiëre séance des niats de la liberté et de l'égalité. » ( Lettre lue à la séance de la convention nationale j par Barrère, le jeudi i5 novembre 1792.) Sénateur, le 12 pluviôse an i3} commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur , et commissaire extra^r- dinaire dans la 6e division militaire à Besançon. ( Décrei impérial à\x 26 décembre i8i3. ) Le roi nomma le citoyen, membre de sa chambre des pairs , le 4 juin 1814 j Napoléon nomma aussi le même ci- toyen , membre de la chambre des pairs , le 4 juin 181 5 j de sorte qu'il serait difficile maintenant de déterminer la cou- leur de M. le comte de Valence. Nous comptons lui en- voyer une girouette d'honneur, pour mettre entre sa croix de la légion et sa croix de Saint-Louis. VALMY. F^oyez les deux Kkllermann. VANDOEUVRES ( Pavée de). Baron d'empire; audi- teur de 2e classe , section des ponts et chaussées , chargé ensuite de la surveillance de rapprovisionneraent de Paris ; maître des requêtes honoraire , nommé par le roi , le 4 juil- let i8i4- VAUBLANC. Ancien membre de l'assemblée législa- tive en 1792 j nommé par l'empereur préfet de la Moselle et commandant de la légion d'honneur. Voici ce que M. Vaublanc publia à Metz, le 11 avril 1814. « Une grande révolution vous donne la paix avec le continent, TOUS présente l'espoir de la paix générale, et replace sur le trône l'ancienne race de vos rois. Les plus grands raallieurs ont amené cet lieureux résultat. L'abus de la force qui pesait sur tous les peuples , a contraint l'Europe entière à s'élever contre elle : le premier fruit de cette révolution est le retour eu Fiance de i5o,ooo prisonniers; de toutes les contrées de l'Europe ils vout accourir dans leurs familles. »La capitale de la France a reçu les promesses solennelles que je vous annonce, de nouvelles lois constitutionnelles s'y préparent , et bientôt Louis XVIII leprendiala couronne d'Henri IV. Tout nous annonce une longue paix, tout nous promet des jours heureux. Livrons- nous à la plus douce espérauce , uuissoBS-noua à la grande famille VER 417 cîes Français . qui s'empresse de toutes parts de Voler au-devant de raiiojuste famille de ses rois. » Vous avez toujours raontié cet esprit de sagesse et de modération qui s'unit au vrai courage , et qui même en est inséparable. Voici l'instant d'en écouter les inspirations, de n'écouter qu'elles , et de former un concert de volontés qui rende cette révolution aussi pai- sible qu'elle est heureuse et mémorable. » Je dois surtout vous recommander les égards qui sont dus aux troupes des puissances alliées. S'il est encore dans quelque partie du iléparteraent des liomraes connus sous le nom de partisans , et qui forment des rassemblemeus armés, qu'ils se iiâtent de retourner dans leurs communes. La guerre des particuliers serait un crime nfFienx, quand celle des nations a cessé. Des hommes imprudens pourraient attirer ainsi sur quelques communes les représailles les plus Funestes. Ils seiaif-nt poursuivis avec toute la rigueur des lois. Je recommande expressément à toutes les autorités et aux citoyens de réunir leurs efforts pour empêcher de semblables malheurs, et pour conserver la plus parfaite harmonie entre nous et les troupes des puissances alliées. » VAUBOIS. Ancien militaire , admis au sénat le 8 ther- midor an 8 , et à la chambre des pairs du roi, le 4 juin 181 4? bénéficier de la sénatorerie de Poitiers ; grand -officier de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , nommé par le roi. ( 8 juillet 1814.; VERGENNES. Inspecteur général de l'administration des eaux et forêts , nommé par l'empereur ; capitaine-colo- nel des gardes de la porte du roi , le lo juin i8i4. VERNET (Carie). Peintre. « Une chasse de S. M. l'empereur au bois de Boulogne y au moment du hallali. » (Exposé au musée N^apoléon y le 1er novembre 1812 , sous le no y47 ^^ ^^ notice. ) ce S. A. R. Mgr le duc de Berry, en uniforme du 6e régi- ment de lanciers. » (Exposé au musée royal des arlSf le 1er novembre 1814 » sous le no çSj.) Aussitôt l'arrivée de Napoléon , il n'a rien de plus pressé, pour lui faire sa cour ^ que d'achever et d'exposer un tableau 27 4i8 , TIC représentant la bataille tle Marengo ; mais on avait eu soin de faire disparaître le portrait du duc de Berry. VERNIEPi. Comte d'empire, sous le nom de cojnte de ÂTontorienf^ républicain-sénateur ^ le 4 nivôse an 8; sé- nateur impérial Qn i8o5 ; commandant de la légion d'hon- neur ;^a/V roya/, le 4 j"i» i8i4. VICTOR. Duc de Bellune , nommé par l'empereur ; ma- réclial d'empire 5 grand-aigle de la légion d'honneur j grand- dignitaire , etc. <{ L'ordonnance du roi etla proclamation de S. M. du 6 de ce mois, annoncent aux Français !e nouvel attentat de Buonaparte àla paix et au bonheur dont ils jouissent sous le gouvernement paternel de leur souverain lé<;itime et justement rhéii; mais elles annoncent en même temps le châtiment piochain de ce nouveau crime. Déjà nos troupes sont à la poursuite de son auteur, et tout doit faire espérer qu'il touche au terme de sa funeste existence. Cependant, si cette espérance était un instant déçue, si les desseins peifides de Buonaparte trou- vaient des partisans assez nombreux pour en seconder l'exécution, quel est l'homme d'honneur qui liésiteraità les combattre? Tous les Français seront donc prêts, s'il le faut, à repousser leur ennemi; car c'est l'homme quia tyrannisé j désolé et trahi la France pendant douze ans, qu'il faudrait poursuivre, ainsi que les satellites qui l'assisteraient dans ses brigandages; c'est l'honneur national , le roi, la charte constitutionnelle, la patrie enfin qu'il faut défendre. » Soldats^ vos sentimens me sont connus, et si nous sommes ap- pelés à concourir à la destruction des factieux, nous remplirons nos devoirs, nos sermeiis; et notre auguste et bon loi sera satisfait de nos services. » Au quartier-général à Sedan, le lo mars i8i5. » Si^né le maréchal duc ue nttLurtE. » Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , le ler juin 1814; gouverneur de la 2e division militaire, nommé par le roi. On conçoit que MM. les maréchaux Victor , Berthier , Marmout , et plusieurs généraux , qui \iennent de donner une preuve de caractère en suivant le roi , nous forceront plus taid a les supprimer de ce recueil. MM, Moncey , Mortier , Soult, et surtout Ney , trouve- raient mauvais qu'on mît sur la même ligne qu'eux, des hom- mes qui n'ont pas su profiter de toutes les circonstances qui YIE 419 se sont présentées de changer de parti. Les derniers que nous venons de nommer se sont définitivement acquis des droits immortels à notre vacillante admiration. VIEILLARD (P. -A. )• L'estimable auteur de tous les vers que nous allons citer. l'hymen. A mes autels une vierge amenée Va, par hes plus saints nœuds, unir sa destinée A celle d'un époux toujours victorieux ; Et l'Ister à la Seine, aujourd'hui son amante, Raconte les titres heureux Que sa noble fille présente Au choix du favori des dieux. LA SEINE AU DANUBE. Dis-moi, fleuve aux urnes profondes. Quel astre protecteur de mes rives fécondes , Quittant les bords heureux qu'embellissent tes eaux, Doit venir à jamais assurer mon repos? LE DANUBE. Naïade, que Lutèce aux superbes portiques Voit dans son sein apporter les tributs Et de Cérès etdeBacchus, J'offre à tes ondes pacifiques, Heureuses de couler sous les lois d'un héros , Une vierge , l'orgueil et l'amour de mes flots. LA SEINE. Pour mériter de partager le trône Que fonda sur mes bords le plus grand des mortels, Vois de quels dons il faut que l'éclat environne Celle qui recevra ses sermens solennels. Il est l'arbitre de la guerre. LE DANUBE. Il est l'ornement de la paix. LA SEINE. Son bras lance au loin le tonnerre. LE DANUBE. Ses mains répandent des bienfaits. LA SEINE. Il réunit force et sagesse , Pallas prit soin de le nourrir. 27* 420 YIE £E DANUBE. Minerve instruisit sa jeunesse ; Cypris se plut à l'embellir. LA 3E1NE. Son regard fait trembler et rassure la terre, Le rapide éclair est moins prompt. XE DANUBE. La douceur de srs yeux tempère L'éclat qui brille sur son front. LA SEINE. Sur le sien le laurier rayonne; La victoire souvent l'y posa de sa main, LE DANUBE. Xlle vient ajouter aux palmes de Bellone Myrtes d'amour, roses d'hymen. l'hymes. Oui, de l'éclat du diadëme Je vais ornei la gloire et la beauté; Je vais unir, au sein du rang suprême, Et la grâce et la majesté. Par cette alliance sacrée Dont les traités sont écrits dans les cîeus , La terre va revoir Astrée : Deux époux immortels la rappellent prbs d'eux» choeur générali Jusques aux voûtes éternelles Elevons en cet heureuxjour Nos accens d'allégresse et nos hymnes d'amour. De tes parures les plus belles, Doux printemps, enrichis nos fêtes solennelles ; Parmi uous , pour jamais , Astrée est de retour. {Cantate sur le mariage de hL. MISÎ.) Epître à Napoléon Bonaparte ^ avec cette épigraphe î ToUuntur in allant Ut lapsu graviore rua;» t. Claud. C'est là où se trouve le quatrain suivant ^ qui s'accorde si bien avec le dialogue qui précède. VIE 4^ 'Tremblant et furieux, timide et forcené , A soulTiiv, à proscrire, à frapper condamné, Le trouble et l'épouvante accompagnent son rî;gne. U croit tout ce qu'il craint , il n'est rien qu'il ue craigne. CHANT D'ALLÉGRESSE. Le front ceint d'olivier, et le myrte à la main , Chantez, muses, chantez les doux fruits del'bymeni Aux fureurs des partis, aux discordes livrée, La France trop long-temps sous leur joug inhumaia Expia le mépris du pouvoir souverain; Trop long-temps Erinnys sur l'Europe éplorée Etendit un sceptre d'airain : Sur l'autel de la paix Mars éteint son toianerre; Hercule a terrassé l'hydre des factions. Par lui sont abattus nos affreux Gérions : L'hymen consacre enfin le lepos de la terre : Les signes précieux de la fécondité Fondent sur la splendeur d'uu troue héiéditaire La publique félicité ; Et de prospérités source à jamais féconde. Le berceau d'uu enfaut fixe l'espoir du mouJe. Le front ceint d'olivier, et le myrte à la main. Chantez , muses , chantez les doux fruits de l'hymen. O toi , qui des époux accueilles les offrandes, Lucine, à tes autels entouiés de guirlandes Vois s'élever nos vœux et fumer notre encens : Tu dois àl'uïiivers le plus doux des présens ; A nos maîties un fils, à nos neveux un père. Et vous, dieux, qui veillez aux destins de la terre; Dieux, qui par des bienfaits légnez sur les mortels. Tournez vers nous vos regards paternels; Dotez de vos faveurs, au jour de sa naissance, L'héritier du héros qu'idolâtre la France. Flore , de tes présens viens orner son berceau ; Hébé, répands sur lui les dons delà jeuneese} Hygie, ô propice déesse! De ses jours précieux entretiens le flambeau: Qu'aux jeux les plus rians votre zèle s'empresse; Grâces , bercez-le dans vos bias : Que ta force, puissant Alcide, 42 ".-' VIE Soutienne et diiige ses pas ; Minerve , couvre-le de l'immortelle égide ; Tbémis, qu'à ses décrets ton équité préside : Sage aux conseils , invincible aux combats , De son père toujours que l'exemple le guide. Le front ceint d'olivier, et le myrte ;\ la main , Chantez, muses, chantez les doux fruits de l'hymen. O d'un père immortel l'espérance et la joie , Quel immense avenir devant toi se déploie ! Tu règnes , en naissant , sur la cité de Mars ; Sur la ville sacrée Souveraine des rois, des mortels adoré c, Fille de Romulus et mère des Césars ! Puissante parla guerre, illustre par les arts, Rome enchaîna le monde à son char de victoire; Les jtjuis de son antique gloire Vont luii e enror sur ses remparts ; Et sous fes lois l'aigle romaine Suiviuit d'un vol audacieax L'aii'jle française aux rives de la Seine y Avec elle reprend son essor vers les cieiix ; Mais Lutbce , rivale et de Rome et d'Athfcne , Luiècc, tou berceau , dont les vœux en ce jour Devancent ton aspect, prérèdent ta naissance, Doit obtenir de ton enfance, Et les premiers repartis et le premier amour. C'est elie dont la voix fait redire à la France : Le front ceint d'olivier, et le niy i te à la main , Chantez, muses, chantez l«s doux fnuts de i'bymên. Comme un astre nouveau qui lorsque les teuipèlca Cessent de régner dans les airs , S'élève radieux au-raiideurs; Soumets les volcntés , en captivant les cœurs; Sur l'amour fonde ta puissance ; Des attraits de la bienfaisance , Orne le diadème; ajoute à sa splendeur Le doux éclat de la clémence : Des travaux paternels atteignant la hauteur ^ Eternise la paix, présent de la victoire , Et que , par toi , le siècle de la gloire Soit toujours celui du bonheur. (Journal de l'Empire, du zb Aécemhre iSio.) STANCES LYRIQUES A L'EMPEREUR ALEXANDRE. Aux bords où la Seine enchaînée Roulait des flots teints du sang de ses fils , L'airain tonnait sur la ville d'isis, Au bruit des combats consternée. Comment le calme dans les airs A-t-il remplacé les tempêtes? Comment un jour pur sur nos têtes Brille-t-il après les éclairs? Du nord un brillant météore , Environné de- l'éclat le plus doux, Se montre aux cieux , versant ses feux sur nous; Du bonheur nous voyous l'aurore : La cité que Pierre éleva Avec Paiis fait alliance ; Et l'olivier croît pour la France Sur les rives de la Neva. Des Czars héritiers magnanime, Libérateur des Français asservis , Tous les bienfaits dont nos maux sont suivis. De tes mains sont le don sublime. Ta gloire , fille des vertus , A l'amour a droit de prétendre; Et les cœurs, au nom d'Alexandre Ajoutent celui de Titus. ( Almanach des Muses j i8i5. ) 4^4 VIE LE TOMBEAU DE LOUIS XYI ET DE MARIE- ANTOINETTE, ÂV CIMETliUE DE L\ MADELEINE. Sous ce gazon qa'un simple arbuste Couvre de ses jeunes rameaux, Des rois repose le plus juste , Privé ilu faste des tombeaux. Nous, qui d'une race adoiée Avons gaidé iesouvL-nir, Allons sur sa tombe sacrée, Et le pleurer et le bénir. Mais quelle rendie à sa poussière S'unit en ce lieu solennel ? C'est d'une reine épouse et mfcre Ce qui n'a pu monter au ciel. Dans la candeur, dans l'infortune^ Le destin voulut les unir ; La tombe encor leur est commune ; Sur leur tombe ulluns les bénir. Honneur à la vertu modeste. Au courage religieux Qui de nos rois garda le reste Comme un dépôt reçu Honte éternelle de nos përes! Par un tel langage insultés, Tour-à-tour vendus, achetés, Ils n'ont point vengé leurs misères ! ^on, cet honneur nous était dû : Grâce à sa raison qui l'éclairé, La nation se régénère, Le despotisme est confondu. Tombez, murailles insolentes î Ecroulez-vous, affreux remparts Qui déiobiez à nos regards Tant de victimes innocentes! Que maintenant notre œil surpris, Après votre chnte superbe, Keconnaisse à peine sur l'herbe L'empreinte de vos longs débris! Vous que le temps en vaîn révère, Bronzes et marbres imposteurs, Consacrés par de vils flatteurs Aux vils despotes de la terre, Hempez à nos pieds, abattus. Vous, pour épurer nos hommages. Elevez-vous, nobles images Et des taleus et des vertus. Attentive à ta voix chérie , Sur tes pas, sainte liberté. ViG 427 La sage et douce égalité Accourt au sein de ma patrie. L'orgueil a beau lutter encor : Ses vains hochets vont disparaître. Et pour nous vont bientôt renaître Les jours heureux de l'âge d'or. Déjà nos campagnes fertiles , Qu'opprimaient d'antiques abus. Refusent d'injustes tributs Au luxe dévorant des villes. L'agriculteur laborieux, Affranchi des maîtres qu'il brave, Ne va plus d'une bêche esclave Ouvrir le champ de ses aïeux* Mais que vois-je? la tyrànfiie S'agite, et lève ses soldats; France! pour hâter ton trépas^ L'aigle au léopard s'est unie. Et de ces monstres haletaus, Peur seconder l'avide rage, Les ports du Texel et du Tage Ont vomi tous leurs combattans. Stérile effort! ligiie insensée! Le ciel a vaincu les Titans ; Hercule à ses pieds triomphans Vit tomber l'hydre terrassée : Tyrans, malgré votre courroux, Malgré vos nombreux satellites. Malgré vos guerrières élites, Vous avez fui devant nos coups. La France n'est point alarmée A l'aspect de ce grand combat. Chez elle, tout homme est soldat , Toute famille est une armée. Tremblez, tyrans ; vos attentats Appellent sur vous la vengeance ; Elle s'apprête, elle commeuca Au sein même de vos états. Las de votre joujj despotique, Yljs peuples veulent étTehe'.ufi'T 4'28 YIG Ils ont su pénéhei vos v(pux F.l votre sunibie polihijue. Votre art n'est que l'art de trahii , Fit vous pensez que la couioinie Vous asseivit tout et vous donne L'afFreux droit de tout envaliii. Votre lègne odieux s'achfeve ; I,e sceptre échappe de vos mains. Pour les oppresseurs des Liimains^ Jamais de paix , jamais de trôve. Sur eux le glaive est suspendu. Que leur sang roule , et qu'il tiTace Jusques à la deruière trace Du saug en leut uom répandu ! I,iberté! ricu n'est impossible A qui combat sous tes drapeaux. Protège un peuple de liéios Que ton regard rend iuvincible- C'est ce peuple dont tu fis choix ^ Pour assurer ton juste empire ; Que par lui tout ce qui lespirç Adopte et chérisse tes lois! Que les nations étrangères, Des féroces usurpateurs, Distinguent leuis libérateurs Kt tendent les bras à leurs fiëres. Liberté! que tous les mortels, Dans les climats les plus sauvages, Et jusqu'aux plus lointains rivages, Fondent ton culte et tes autels ! Peu à peu , le cituyen Vigée mit une autre teinte dans ses vers , et, après avoir loué en 179*-' Napoléon , alors général ( Almanach des Muses , de 1 797 , P^Se 3q K en ibi 1 j il loua l'empereur et son fils. „^.,: ,.:.■. Salut , auguste enfant, prérieuse espérance, Gage du long bonheur <[ue doit goûter la France y Salut ! Sur ton berceau , poète adulateur, Je ne vil ns point briller un encens corrupteur. Quand du trône piur toi s'entrouvrç la barrière, YIO 429 Amante îles vei tus , ma muse libre et fiére , De ton royal destin, de ton noble avenir. Sans crainte , sans orgueil ose l'entretenir; Et de la vérité prenant le seul langas;e , Te parler des devoirs auxquels le sceptre engage. Un grand peuple à tes lois un jour sera soumis ; Piiisse-î-il ne te voir qu'avec des yeux amis! Son amour a )nrirqiié linstant de fa naissance ; Qu'il marqi'e aussi l'instant fixé pour ta puissance! Connaître les esprits et les savoir gagner, C'est mériter Jéjà la faveur de régner. An cœur de tes sujets grave donc ton im^ge , De la postérité Je t'assure l'hommage. Le souvenir d'un roi toujours est honoré. Lorsqu'on l'aimait vivant, que mort il fut pleuré. Mais qu'est-ce qu'un bon roi? Garde-toî bi^n de croire Que j'accorde ce nom au prince que l'histoire Me peint nonchalamment sur le trône endormi , Des veilles, du travail, de la gêne ennemi, Dans son repos honteux ne s'inquiétant guère Des doureurs de la paix, des fureurs de la guerre J Sans jamais se montrer d'un soupçon combattu , Accueillant du même œil le vice ou la vertu ; Savourant des flatteurs les perfides caresses , D'une facile main prodiguant les largesses , Et de justes rigueurs heureux de s'abstenir, Sans cesse pardonnant alors qu'il faut punir. Sur le front d'un tel roi la couronne chancelle , Ce n'est point la porter, c'est succomber sous elle. Le bon roi vient s'offiir sous de plus nobles traits. Une mofle indolence est pour lui sans attraits. Il sait qu'il doit sa vie au bien de son empire , n le sait : à ce bien il faut que tout conspire. L'intrigue n'oserait usurper son pouvoir. C'est par lui qu'il agit , par ses yeux qu'il veut voir. Propice à la vertu, mais inflexible au vice , La prudence est sa règle , et sa loi la justice. Grâces, emplois, honneurs, richesses, dignités, N'appartiennent qu'à ceux qui les ont méiités. Le méchant est saisi d'un effroi salutaire. Le mal, on s'en abstient ; le bien, on doit le faire. Que l'un de ses voisins marche contre l'état , 43o YIG C'est lui qui de l'armée est le premier soldat. Ainsi , pour ses sujets , ferme , actif, intrépide, Leur soutien dans la paix , aux combats leur égide^ De respect et d'amour on peut l'environner. Le bon roi est celui qui sait bien gouverner. Sans tioute , dans cet art te cliercbant un modèle , Je pourrais évoquer ïrajan et Marc-Aurèle.j A leur ombre allier l'orajjre de ce Titus Dont le nom se rattache à toutes les vertus ; Mais Rome seule, enfin , aurait-elle eu la gloire D'inscrire de t^rands noms aux fastes de l'histoire, D'enfanter les héros à qui fout dut céder, D'obéir à des chefs dignes de commaudei ? Ah ! d'un silence ingrat n'affligeons point la France! Cette vie est un jour qui pour tes yeux commence , Auguste enfant, l.es jeux, les doux amusemens Vont embellir le cours de tes premiers niomens. Tour-ci-tour Je te vois des genoux de ta mère Passer avec amour dans les bras de ton père, Enchanter leur regard , sur ta bouche arrêté, Du souris caressant qu'ils se sont disputé. Mais d'un cieJ toujours pur que l'heureuse influence Fasse érlore la fleur de ton adolescence , Pour des goûts séiieux, pour d'utiles plaisirs, L'étude à haute voix réclame tes loisirs. Ouvre alors de Clio les archives fidèles , Vois, compare , balance, et choisis les modèles Que parmi tousses rois la France vient t'oftrir. Tel s'est fait admirer, et tel s'est fait chérir. Dans le fils de Pépin à la fois ou renomme Les vertus du grand roi , les talens d'un grand homme. Là le surnom de Juste éternise un Louis j Ici le peuple au ciel du dernier des Henris Redemande en pleurant la bouté, la vaillance. Plus près de ton berceau , dans sa magnificence , Brille re trône altier, rayonnant de splendeur , D'où le prince à son siècle imprime sa grandeur. Ton choix est fait? Arrête. Ah ! pour des jours d'alarmes A tes yeux attendris je demande des larmes. Oui, pleure sur un peuple aimable, généreux, Dont la bonté se change en un délire affreux. Pèse bien la leçon qu'en expirant te laisse Un roi victime , hélas ! de sa seule faiblesse. A peine tu conçois les crimes , les excès Dont la honte et l'horreur souillent le nom français; YIG 45i Tu veux fermei' le livre.... Encore quelques pages Et le calme naîtra du sein des noirs orages j Mille débris couvraient le trône renversé, Un seul homme a paru , le chaos a cessé. Armé de son génie , étayé de sa gloire , De rette même main qui fixe la victoire Le vois-tu rallumant l'espoir au fond des cœurs, Des partis divisés contenir les fureurs , Enchaîner, étouffer le trouble, l'anarchie, Et de tous ses liens la licence affranchie, A la discorde horrible arracher son flambeau , Snr le front de Tliémis replacer le bandeau, Parmi les attentats, les vœux les plus sinistres, Rendre à Dieu ses aulels, au culte ses ministres; Et, sans s'épouvanter du cri des factions, Remettre enfin la France au rang des nations. Auisi la France entière, en sa reconnaissance, Le conjure à genoux d'accepter la puissance. Il cède; un juste espoir ne sera point déçu : Plus d'un vaste projet dans son âme est conçu , Et sur chacun de tous sa politique fonde Le salut de son pcuple-et le bonheur du monde. Le démon de la guerre , en hydre transformé, Sans cesse contre lui se représente armé ; Et sans cesse trompée en son effort crédule, L'hydre nouvelle en lui trouve un nouvel Hercule. De ses nobles travaux, de sa prospérité , Qui pourrait parcourir le cercle illimité j* A travers les lauriers lorsque élevant sa tète La France s'agrandit de conquête en conquête; Que INeptune s'attend à voir ses fers brisés, Que des ports, des canaux, àl'envi sont creusés; Dans la Seine, par lui vengé d'un long outrage, Le Louvre avec orgueil baigne enfin son image. De hideux bâtimens sur ses pas sont détruits. Là , s'élèvent des quais ; là , des ponts sont construits j Là, de ses légions, à défaut de l'histoire, Le marbre doit garderie nom et la mémoire. Partout à l'indigence un hospice est offert; A l'enfance partout un lyrér- est ouvert : Sans attendre jamais qu'un vœu la sollicite, Sa bienfaisance court enrichir le mérite. Les arts encouragés enfantent à sa voix; Vingt peuples différeus sont régis par ses lois. 43i V T G Où sa foudre est lancée, où gronde son tonnerre ^ Il ne veut qu'assuTei le repos de la terre. Dans le sièrle présent il n'a point de rival , Dans les sièrles passés il n'a point eu d'égal j Et la postérité ne pourra point le croire Qu'un seul homme ait sur lui rassemblé tant de gloire» Toi-même, contemplant ce règne merveilleux, Tu t'étonnes , des pleurs échappent de tes yeux ! Ton cœur tressaille Eh bien! l'histoire qui f'éclaire Te le dit par ma voix : tombe aux pieds de ton pore. Cet objet de suvpiise, et d'envie, et d'amour, C'est lui , c'est le héros à qui tu dois le jour. Dans l'art de a;ouverner ne prends point d'autre guide, Confie à ses leçons ta jeunesse timide ; Désespérant sur lui de jamais l'emporter , Tu seras assez grand si tu peux l'imiter ! Mais aux vœux de la France unissant ta prière. Demande que le ciel prolonge la carrière D'un roi qu'ont illustré tant de faits éclatans: Que son heureux hiver, à ton heureux printemps Puisse encore sourire! et, douloureux présage. Quand son front fléchira sous les glaçons de l'âge , Tels que de feux hrillans se colore un beau soir , Au sein des immortels lorsqu'il ira s'asseoir, Avec crainte et respect saisissant la couronne Que te lègue son nom , qu'un droit sacré te donne , A la France éplorée , à l'univers surpris. Du grand Napoléon montre le digne fils. {^Hommages poétiques , tome 2.) Tout cela ne valut pas d'honneurs à M. Vigée, qui tenait beaucoup au petit ruban rouge. Le roi le lui accorda , ainsi que la place de lecteur de la chambre et du cabinet. Alors M. Vigée crut neplus pouvoir se dispenser de publier le pau- vre fragment suivant , triste preuve de sa reconnaissance poétique. PROCÈS ET MORT DE LOUIS XVI. (Fragment d'un poëine sur la révolution française.) Dieu juste et bienfaisant , dieu protecteur des lis! De la leligion c'est le plus digue lils, C'est le sang des Bourbons que demande leur rag». VIG 43: Hélas ! dans sa prison,- trop précieux otage 7' pour calmer la douleur dont il estdécbiré, le Toi, de ses enfans à toute heure entouré, A l'étude soumet leur mémoire docile , ieur ouvre des vertus la route difficile, Et, dans le noble emploi de sage institutenr , En formant leur esprit forme encore leur cœur. îl ne jouira pas des succès qu'il espère. L'une eu vainlui pjomet les grâces de sa mère ; Dans l'autre, qui se jette en ses brascaiessans, Il voit en vain l'honneur , l'orgueil de ses vietix ausj '- L'avenir s'offre à lui sous un voile infidèle. ^ > ^^ "^L* Un sinistre décret dans le sénat l'appelle ] I Icmonofî Il s'y rend. Ce n'&st plus ce roi dont la grandeur iIji i^n^l D'un trône sans rivaux étalait la splendeur ; ... De la fleur des guerriers^ noble et vajilUnte élite, .... Composant à la fois son escorte et sasuite ; A chaque pas, ému du spectacle si doux D'un peuple adorateur embrassant ses genoux. Triste , morne , soumis à la main qui l'entraîne, C'est un captif courbé sous le poids desachaîne^ Un accusé traduit devant le tribunal Qui doit l'épouvanter de son arrêt fatal. Toutefois le monarque , au sein de son naufrage , Grand de son innocence et fort de son courage , Oppose à la tempête un front calme et serein. îl arrive, il paraît. Vous eussiez vu soudain Tout le sénat pâlir, et paruulong silence Du diadème encor respecter la présence. (1} Un des juges enfin tient l'acte accusateur; Il veut lire, et sa voix décèle sa terreur. (2) Il achève. Louis , qu'avez-vous à répondre ;:' A-t-il dit. Et d'un mot, lorsqu'il peut le confondre^ Demander de quel droit de rebelles sujets Prétendent l'asservir au joug de leurs décrets, Abuser du pouvoir que sa seule puissance Daigna leur confier, le roi , dans sa défense , . . ..„! , Aux traits de l'imposture et de l'iniquité , >| 038261*1 Oppose la raison, la simple vérité. v;.". noî./l Il a de l'indigent assisté la misère j . i.uf.M (1) Historique, (2) Histoiiquc. aS 434 VIO C'était pour ressaisir un pouvoir çrbitraîre, Ont dit les farticHX. a Eli! mon pUis grand pJaîsîr , Voyant des malheureux, fut de les secourir, (i) B(^pond-il ; et ses yeux se sont mouillés de larmes. Aiusi de la vertu n'empruntant que les armes, Sans dédain , sans orgueil , sans trouble, sans elIVoi, C'est le sage qui parle et qui défend le roi. De «es juges pourtant il sait la perfidie; ïl sait qu'il ont juré d'attenter à sa vie ; Il implore des lois la commune faveirr, !Ët réclame pour lui le choix d'un défenseur. Qui le croirait? celui que de leur confiance Honorentle malheur, le trône , l'innocence, Leur refuse sa voix. Insensible Target.... ihl^B Respectable Troncbet , ton âme généreuse î^'a point dbandoni>é In grandeur malheureuse ; .Reçois mon pur hommage! Et toi, qui des FrançAÏS) Dans les bois paternels déplorais les excès , Qui, soutenant l'éclat d'une puissance illustre , Au nom de Lamoignon prêtas son plus beau lustre , Tu viens donc à ton roi présenter ton appui ! En des temps plus heureux, t'appclant près dclui»; , > De tes sages conseils il aida sa icunesso; .i -i .t Combien ce noblja elTort honore ta vieillesse ! ■....> » Sous tes pas maintenant le tombeau peut s'ouvrir, Qui meurt content de soi , ne craint pas de niouri^. Toi qu'une raêniegloire à ces mortels allie, Oarde-toi de penser que ma musc t'oublie, Desëzc ! tes talens, phénomène nouveau , De Gerbier au cercueil consolaient le barreau , Tes talens de Louis oBt brigué la défense ; Te louer , c'est payer la dette de la France. Présage fortuné ! doux et touchant espoir ! Mon âme est soulagée. Oui , j'aime à le prévoir, L'auguste vérité, l'intrépide éloquence , Des mains des factieux sauveront l'innocence. (i) Propres mots de Louis XYI. ;VIG 435 Sileuce, crime altier! silence, iniques loîs! Desèze va parler: entendez-vous sa voix? Il attaque , il terrasse ; il raisonne , il entraîne. Succès trop incertain ! victoire , liélas ! trop vaine ! Des juges qui pourrait adoucir la rigueur! Chacun d'uu triple airain a cuirassé sou cœur. Cruels! serait-il vrai? Quoi! vous auiiez d'avance Dans un deuil éternel voulu plonger la France i* Quoi ! l'arrêt parricide était déjà dicté? Quoi ! vous jouant des lois et de l'humanité.... • • «1 n fl* • • • • ■• -jv'*^ à . , . . Pardonne , Dieu puissarit;; dan& ta colère auguste, Tu laissas quelquefois couler le sang du juste; Mais du meilleur des rois quand tu proscris les jours, A nos larmes du moins permets un libre cours. L'instant fatal approche. Exécrable journée ! La victime à l'autel en spectacle amenée.... D'une honteuse mort les horribles aprêls.... Un échaufaud.... les lis couverts d'un noir cyprè9..ïs Est-ce un songe cruel dont l'erreur me tourmente? Non, je veille. Que dis-je? une tête sanglante.... Barbares ! c'en est fait , et Louis ne vit plus. i Inutile douleur et regrets superflus J Il ne vit plus : son âme et si pure et si belle A quitté pour jamais sa dépouille mortelle. Et d'une sombre nuit l'épaisse obscurité Ne nous a pas des rieux dérobé la clarté ! Et la main du bourreau qui dut trancher sa vie A pu, sans se glacer, consommer l'œuvre impie! Et la terre n'a pas englouti dans ses flancs Ce chef des assassins Jout les ordres sauglans , Grâce aux accens bruyans d'un instrument complic» En étouffant sa voix, hâtèrent son supplice! Il ne vit plus! quel crime avait-il donc commis? Indigne d'un pouvoir par ses aïeux transmis, Courbait-il ses sujets sous un sceptre arbitraire ? Hélas ! il en était moins le roi que le père. Monarque vraiment sage , et vertueux époux , Ou nele vit jamais, infidèle en ses goûts. Faire, au mépris des lois de la morale austère, De son lit nuptial une couche adultère ; D'impudi^uee tiésors; gages de ses soupirs, 28* X ) Payer le faste abfert Je ses l.onleux plaisirs. Pc la religion soiitenantl'édifice , Par son exemple seul il combattit le vice; Du trône Jl dédaigna les l.onnenrs orguei/lcui Il borna sa grandeur à faire des l.cureux. De tontes les vertus modelé vraiment rare, Du sang dases sujets quel roi f„t plus avare? Au sem de ses malheurs, de chagrins accablé, ^ D.fes-moi que Ion m'aime et je suis consolé, » (,) 5 ernait-il. Enfin, son indulgence extrême ■ ' Ne l'abandonna point à son heure suprême. • • • " • En recevant la mort, d'un air fier et soomi's Il pardonna..sans peine à tousses ennemis, (2) Fifgrâre à l'injustice, oubli» la vengeance, •'. • • Et son decuier moment fut un trait de clémence. •^•'•'' "'' France, pleure un forfait dont l'étemel affront Jusqu^àton dernier jour fera rougir ton front. Les siècles à venir rentre toi se soulèvent; ' " ' ' ' Leurs redoutables voix dès à présent s'élèvent ' 'nit^i"!'! T'arcusent,et du ciel sur ta postérité ' ' Appellent l„ courroux trop long-temps arrêté. \ OIS l'Europe déjà conspirant ta ruine, Sur tes débris fumans la guerre , la famine , Tous les fléaux ensemble exerçant leurs fureurs Tes propres enfansmnmc abreuvés de tes pleurs,' Insultant à tes maux , méconnaissant leur mère,' Des torrens de ton sang baignant an loin la terre.' Ef vous dont les érrîts . par malheur trop fameux, Corrompant du Fmnçais le naturel heureux, Précipitaient ses pas dans le sentier du crime, •■, Téméraires penseurs, mesurez donc l'abîme "'" ■•"'' '^^ ''^ Où l'a jrlé l'erreur de vos principes vains. Etalez maintenant vos superbes dédains; D'une rp]i (i) Propres mots, de Louis XVI. ■• ■"' (2) Je pardonne à ceux qui sont la cause de mes infortunes, dit JLpuis Xvl avant d'expirer. VIL i;sj Périssent vos écrits et leur coupable gloire ! Et, pour en effacer jusques à la mémoire , Que leurs feuillets, livrés à des feux dévoran», Soient en vile poussière abandonnés aux vents! Pour moi qui , dans ces jours et de honte et d'alarmes , Comprimant ma douleur, dissimulant mes larmes, Prêt à quitter vingt fois et crayon et pinceau , Osai de nos malheurs esquisser le tableau, Si , de la vérité trop fidèle interprète, Au glaive inquisiteur je dévouais ma tête; Si, trahi dans mes vers, surpris dans mon secret, D'un tribunal de sang je dois subir l'arrêt, J'irai , de mes bourreaux je braverai la rage ; Et loin que l'échafaud étonne mon courage, Je le vois sans pâlir, j'y monte sans effroi , Trop heureux de périr comme a péri mon roi. Quant au mérite littéraire de M, Vigée , on reconnaît gé- néralement que l'auteur , dans son épître à Ducis , sur la médiocrité ^ a combattu ^ comme on dit , pro ario etfocism La médiocrité en. tout devait être chantée par un auteur qui a fait ses preuves de médiocrité en poésie. Lebrun lui a adressé d'e^cellens conseils , lorsqu'il lui a dit : Cher...,.., aimable Cottîn, J'aime vraiment ce ton badin; Mais quand on a maison de verre, Il ne faut pas jeter de pierre Dans la maison de son voisin. . . o- Des généalogistes mal instruits ont prétendu que M .Vigée était fils d'un perruquier-barbier-étuvisle j se fondant sur une épigramme dont voici les deux derniers vers : Ton père écorchait hqs mentons, Tu nous écorches les oreilles. C'était Mme Vigée mère qui était coiffeuse pour femme. ( Métier perdu aujourd'hui. ) VILLAR (Gabriel). Membre de Tinstilnt , 2e classe; jnembre de la légion d'honneur, conseiller ordinaire etins- 438 VIL ptcteur général (Je Puniversité impériale, (^Almanachs im- périaux de 1810, i8iï, 1 81 2, 181 3, etc. ) LP Almanach royal ^ qui reconnaît M, Villar comme con- seiller et inspecteur général de l'université royale de France, lui prodigue le titre singuUer àî' ancien doctrinaire. Mous avions couçii des ciaintes que M. Villar, comme ancien doctrinaire , serait reste, fidèle à la nouvelle doctrine qu'il paraissais avoir embrassée : juais le décretimpérial du 3i mars j8i 5 nous a pleinement rassuré : il a requitté le royal , pour nprendre l'impérial , et de la VILL'MIET ( Jean- Chrysoslôme- André -Ignace de), né le 27 janvier i73j. D'abord \icaire général du diocèse de Rhodez , puis evêque d'Amiens . administrateur de la province de Haute-Guyenne, membre de l'assemblée cons- tituante 5 comniiss.iire impérial et subdélégué du saint- siè^e , pour l'organisation du collège dans ïe «îi-devant Piémait ; baron d'empire, chevalier de la légion d'honnenrj évéque de Casai (département de Marengo') ; sacré le 28 mai 1802; premier aumAnier de S. M. le roi des Espagnes, frère de l'empereur ; et ciiancelier de l'univérsite ïirtpériale. Après avoir été comblé des faveurs impériales , comme on vient de le voir, Monseigneur convoita les faveurs roya- les, et n'hésita pas , moyennant un traitement de 1 2,000 fr., à se vouer au roi , comme conseiller au conseil royal de l'ins- truction publique. {^Oi donnance du roi ^ du 17 février i8j5.) .lai-iiv.i Ce n'est pas tout : ledit Monseigneur revient à ses pre- • miers sermens, attendu qu'il s'en était trouvé mieux , et se réinstalle comuie chancelier de l'université impériale. (Dt'- cret impérial au Oi mars 18 15.) Nous nous sommes laissé dire que cela s'appelait savoir, retomber sur ses pieds. VILLEMANZY. Comte d'empire; sénateur, le i4 dé- cembre 18095 commandant de la légion d'honneur j pair •de France , nommé par le roi , le 4 jù'n i8r4» « iNIonscianeur, » Je saisis avec empressement cette occasion Je voiis mander tiue TIL 439 ■j'ai adLéré aux délibérations prises parle sénat, et qu'il lae tarde d'être à Paris pour renouveler dans son sein les sentimens dont je suis animé. M. Moreau de Bellamy partira cette nuit pour Lille. Je lui ai remis deux lettres; l'une pour M. le général en chef comte Maison, et l'autre pour M. le général baron Brenier , commandant la seizième division militaire, afin de lui faciliter, si cela est néces- saire , le succès de sa mission dans le département du Nord. » Ma mission dans la seizième division militaire n'ayant pluf «l'objet, je partirai dans deux jours pour Paris, à moins que d'ici là je ne reçoive des ordres contraires du gouvernement. » ( Journal des Débats y du 11 avril 1814. ) « Français» 5) L'ennemi vient d'envahir notre fi'ontîère, et veut pénétrer Jus- qu'au centre de nos provinces. » Cependant des négociations ont été entamées avec les puissances coalisées, et l'einpereur a adhéré aux bases préliminaires qu'elle» ont piésentées. i> Quels sont les motifs qui s'opposent à la conclusion de la paix?... Ils ne peuvent être attribués à la Trance. i> Français, il ne s'agit plus cjtJ recouvrer nos conquêtes; l'empe- •teîir vient de vous le déclarer. » Il s'agit de maintenir l'intégrîté et l'indépendance de notre ter- .rîtoire, et de préseiver nos belles contrées de tous les fléaux que la girerre entraîne nécessairement après elle, tels que le pillage, l'in- cendie , la destruction des propriétés » Hâtez-vous duuc , vous qui êtes appelés à concourir à ce noble ergénéreux but, de rejoindre vos bataillons; que votre élan soit "prompt, spontané; que l'ennemi en soit déconcerté, c'est le moyen le plus sûr d'atteindie à cette paix si désirée qui est le vœu le plus cher de S. M. , parce qu'elle lui permettra d'assurer à jamais le bon- heur de son peuple. « Français des départemens du Nord, du Pas-de-Calais et delà Lys, je me rendrai incessamment dans vos contrées; j'y réunirai vos maires. Je me flatte qu'ils n'auront à m'entretenir que de votre patriotisme , de votre zèle et de votre dévouement pour notre auguste souverain; qu'ils m'apprendront que la pins parfaite tranquillité règne dans vos communes; que tous ceux désignés et appelés pour la défense de notre chèie patrie en sont partis pour rejoindre leurs aigles , et que je ne serai jamais forcé de faire usage contre aucun de vous , des pouvoirs dont S. M. a daigné m'investir. » Français, n'oubliez jamais ces paroles que S. M. vient de pro- noncer dans sa 1 épouse du 3o décembre, à l'adresse que le sénat a eu l'honneur de lui présenter : « Les sacrifices que comportent les bases » préliniinaires que m'ont proposées les ennemis, et que j'ai accep- '44o xiM > tées, Je les ferai sans regret : ma vie n'a qu'un but, le bonlieur iti » Français. Paix et délivrance de notre territoire doit être notre cri » de ralliement. A l'aspect de tout ce peuple eu armes, l'étrang«r » fuira , ou signera la paix sur les bases qu'il a lui-même proposées. » Il n'est plus question de recouvrer les conquêtes que nous avions f faites. V Le comte de Villemaszy. VIMAR. Ancien avocat à Rouen ; des assemblées légis- latives ; répjiblicain-sénateur-pair-royal ^ le 3 nivôse an 8j et le 4 juin 1814, comte d'empire, commandant de la légion d'honneur, bénéficier de la sénatorerie de Nancy. VOLNEY (Constantin-François ). Membre de l'institut. A la sénatorerie de Nancy près , M. Volney a le quadruple titre de son illustre collègue M. Vimar, et jouit comme lui d$ tous les honneurs qui y sont attachés. XlMEiNÈS (Augustin-Louis) , né le 28 février 1726. Mousquetaire sous Louis XV ; successivement connu sous les titres de marquis , monsieur, le citoyen et M. de Xi- menès. \AM.. le comte de Thyard^ lieutenant- général des armées du roi , et commandant en chef, pour S. M. , en Provence. ci L rii.JVon ego le meis char lis inornatum sileha HoRAT. lib. iv. StfHPOKTER. S'abstenir. C'est toute la sagesse. Disait l'esclave imbu des leçons de la Grèce , Qui les mit en pratique , et dont la fermeté D'un sbldat de Néron lassa la cruau té. Cher comte , tu n'as point le langage emphatique Des superbes fauteurs d'une secte •npalhiqne, Ki le risible orgeuil des diseurs d'aujourd'hui, Qui bravent , en héros , tous les dangers d'nutrui. 'lu souilres (1), mais ton âme égale, invariable, (i) M. le comte de ïhyard venait de se casser le bras^, xiM '44i Semble jouir encor di'un calme inaltéraMej : Et dant tous les périls ton esprit courageux , JLes jugeant tels qu'ils sont, t'élève au-dessus d'eux. Cette vertu d'un chef, cette, mâle constanc Distingua , sous mes yeux , les jours de ton enfance. Coigny , cher à son maître , et plus cher aux soldats , Aux champs de Wissembourg te pressa dans ses bras. Je le peindrais encor.... La victoire fidèle (r). Sur un char teint de sang , le place à côté d'elle. Sous ses cheveux blanchis par quatre-vingts hivers, Du laurier de Guastall les rameaux sont plus verds. Son front parait serein ; sa valeur est tranquille ; C'est Nestor satisfait de voir.combattre Achille. Né pour tous les honneuts , sans les solliciter , Content de les attendre et de les mériter , L'estime du public est ton premier salaire. Tu n'as d'un courtisan que le talent de plaire. Par le marquis de XiMEsis. ( AlmanacTi des Muses de 1786 } page iSg. ) CHANSON DE GUERRE Des soldats français. Sparte, aux accens de Tyrlée, , , ., S'élançait dans lès combats, /'"" " t " / / T^n/r'. , X' ',; y. i)/ijd(fiol F/jb iJii; '/ - hit Messene épouvantée, • ■ .\ . A ses fers tendit les brâis'. ' '".".' 1^ r 17 ■ \ IL -Il , li'i. il) .fîijj obfir.i;5«i les .• l"^ançals ! qu éveille la eloire , \n [ • 1 \ ■ni 1 11 , u ,^, rf! .-^.i JtJ ,2Hli>S^/l9bioil5J l^lus belle que la beaufe , .,•,•. Allez chercher la victoire ^ „ , ... , A • ] I i-u .' .tJ.-irir'jS ob i3i 313UJJ ïi- Au cri de la liberté. * « i . (.ollmi Èiii/;;iione9» is 2i*J e sceptre «e l'ignorance ■ * . . ^ .-> , - X , !> IlIiilViJu « ,8'it.v' Courba vos aïeux trompés ; • , . , Vj X V 1 ^ •;! ^'> «siJui es! 0 os mains rendront à la France oes droits k)n*g-témps usurpés. , , , .-.rr (i) Lemaréchal deCoifrny, qui avait gagné la bataille de Paime le 29 juin 1734 , ga^na celle de Guastalla le 19 septembre de la même année. Ui XlIVf Lerez-vous : changcE vos chaînes En glaives étincelans, Qui brisent les armes vaines De vos euLi^istremblrtns. Laissez applaudir la teird A cJcs arts ingénieux : C'est par la force et la guerre Que l'homme est éjçal aux dieux* Aiusi les amis d'AIcide Onf partagé ses autels. lV]arclie;z, élite intrépide ! La raort fait les immorteb» Par M. XiMEifi* ( Alhianach des Muses^à&iç^'i , page 1 13. ) .,;.. .,,.•< «"1 tv» • L'ÈtlE RÊPUÈLÏCAïNE. L\ Grèce eut des o'yi^P'ades^,,^^ ^i^^^^^^^yv . ) RomuUis ridoptjiîcsid'é'es d'eis Toscans ; L'égiie flatte cncor l'orgueil des Musulmans : Et vous aussi ^ Français , vous aurez Jea fléfeailos! Mais Athèue eut des Miltiades , Des Sorrate , des Phocion , ' ' '" DesTliémisfocIcjdesSolott. I Sparte, au détroit des Thermopylcs, Grava sur des tombeaux l'empreinte de son nom ; Rome, ouverte aux Gaulois, enfanta des Camilles» C'est la grande âme des Emiles , La fui de Régulus, et les mœurs de Caton Qui tiiompiièrent de Cartliage , ^,_^ plus que le fer de Scipion. ,/^ Des Giecs et des Romains imitons le courage j Attaquons , dans ses eaux, la perfide Albion. Que nos fastes, s'ouvrant par sa destruction , ; IMarque les jours de la victoire ! jr Que le monde, vers nous lentement attiré, Seate de quels fardeaux nous l'aurons délivré, Et nous pardonne notre gloire ! Par le citoyen Ximenès. ( Almanach des Muses de 1 794 , page ^' ) ZAN 443 Premier-né du héros que demandait la lerre Pour l'affranchir du joug où la tient l'Angleterre ! Roi de Rome et du m.onde ! amour du genre huraainl Mes yeux ont pu te voir.... Qu'ils se ferment demain. Par INI. DE XiMENiî. ( Hommages poétiques , tome 2 , page 3cji. ) ZANGIACOMï. Député de la Meurtlie à la convention nationale j adjoint au comité de silreté générale ( séance du f| janvier i7q3 , présidence de Treilhard ) j baron d'empire; conseiller à la cour de cassation , germinal an 8; directeur de la bibliothèque de ladite cour j maître des requêtes , nommé par l'empereur , le l!^ avril i8i3j maître des re- quêtes ordinaire , nommé par le roi , le 4 juillet ibi4, et conservé conseiller à la cour de cassation. FIN. 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